samedi 1 février 2020

janvier en lecture

P.D. James - Une certaine Justice
Avec cette écrivaine, je ne sais si c'est plus l'intrigue que l'histoire qui compte. Une avocate brillante, qui vient de gagner un procès, apprend par sa fille avec qui elle a des difficultés relationnelles importantes, que l'homme qu'elle vient de faire libérer, mais qu'elle pense être tout de même meurtrier et très dangereux, doit se fiancer avec elle. Elle tente de stopper ce qui lui semble une catastrophe. Il y a une décortication de la culture anglaise et plus particulièrement du système judiciaire passionnante. C'est donc bien plus un roman, qu'un simple polar.


Nasstaja Martin - Croire aux fauves
Dès le début l'on sait que Nasstaja a été attaquée par un ours, qu'il l'a mordu au visage, violemment, la laissant gravement blessée dans les montagnes du Kamtchatka, avec ses deux compagnons qu'elle avait distancés pour être seule. C'est une survivante, qui va lentement se reconstruire, entre les mains de chirurgiens russes, et français. Qui garde de ce combat une part de l'ours enfuit avec son piolet planté dans sa fourrure. Nasstaja est antropologue, elle étudie la culture des populations arctiques, vie avec eux de longues semaines, partage leurs vies et leurs croyances, leurs légendes qui mêlent la vie des humains à celles des animaux tel que l'ours. C'est le cheminement de cette reconstruction physique et mentale qu'elle raconte. Un livre qui laisse une trace indélébile comme celui de Philippe Lançon.

Sylvain Tesson La panthère des neiges
Ouf ! Me suis-je dit en refermant le livre, Terminé ! Sylvain Tesson aime se regarder écrire. Voyez ma culture, mon esprit torturé, la panthère n'est là que pour lui servir de prétexte à se raconter sa patience, son esprit si phylosophique. Je me disais qu'il devait être assez chiant de partir en voyage avec lui, qu'il devait passer son temps à bavasser ses réflexions, supportant mal le silence. Bref, un prix Renaudot pour moi très décevant.

Elie Robert-Nicoud - Irremplaçables
L'auteur est fils d'artistes, reconnus dans le monde entier, dont je n'avais jamais entendu parler !! C'est l'histoire de ses parents irremplaçables qui se sont aimés totalement, passionnément. Robert, a été confié à un orphelinat en 1939, Clarisse a échappé de justesse à une rafle en 42. Ils se rencontreront, lui après avoir fait de la boxe, elle professeur pour subvenir à leurs besoins. Toujours elle le soutiendra, toujours lui trainera avec lui l'abandon. Elie les raconte, les aime. C'est un livre d'amour fou.

Peter Stamm - Paysages aléatoires
Kathrine vit dans un petit village du nord de la Norvège, où durant les trois quarts de l'année règne la nuit polaire. Elle a un fils avec qui elle vit seule depuis qu'elle a quitté son mari qui buvait. Elle est contrôleuse de chalutiers, mais là n'est pas le sujet du roman. C'est un accompagnement que nous faisons, lentement, cheminant, avec cette jeune femme de 28 ans qui construit sa vie. Un roman lent, de solitude, de tristesse, mais aussi d'énergie positive.

P.D.James - La mort s'invite à Pemberley
Je n'ai pas lu, du moins je n'en ai pas le souvenir, le livre référence, Orgueil et Préjugés de Jane Austen. Je veux bien croire la quatrième de couverture qui dit que l'auteur a été fidèle au personnages du roman. L'histoire se passe au début de 19ème siècle, dans la bourgeoisie anglaise, au moment où doit avoir lieu chez les Darcy, un grand bal perpétuant la tradition ancienne de la mère du propriétaire des lieux. Toute la famille y est conviée, ainsi que des proches, tous d'apparence irréprochable. L'auteure campe cette société encore très engoncée dans ses principes et comme toujours avec elle, on plonge avec facilité et plaisir deux siècles en arrière. Evidemment il y a meurtre, et après avoir mis en place dans sa tête tous les personnages de l'histoire, c'est un plaisir jusqu'au bout de suivre l'enquête.

Chloé Verlhac - Si tu meurs je te tue
Comment émettre une opinion sur ce nouveau livre qui parle de la tuerie de Charlie Hebdo ? Riss et d'autres en prennent pour leur grade, ce n'est pas la première fois que je lis qu'ils ont été moins glorieux qu'ils ne le disent. Mais là, je reconnais qu'étant dès les premiers mots, toute pleine de bienveillance, au fur et à mesure de la lecture, il ne m'a plus semblé lire autre chose qu'une demande d'argent, recevoir sa part de ce que Charlie a récolté après l'immense chagrin qu'a provoqué la perte de tant de si belles personnes (ou pas...). De tous les livres lus, celui de Lançon et de Luz sont les seuls qui m'ont vraiment émue, m'ont vraiment semblé être écrit pour envoyer à ceux qui sont morts, des mots d'amour. Je comprends combien tous ceux qui ont perdu un amour, un ami, un compagnon, ont été détruits, et chacun cherche réparation de ce chagrin à sa façon. Chloé veut de l'argent, pas forcément pour avoir de l'argent, je ne suis pas son psy, je n'ai pas vécu cette horreur, je trouve simplement que ce livre est maladroit. J'aurai voulu connaitre un peu plus son Tignous adoré, qu'elle suggère au fil de sa plainte.

Xavier de Moulins - Le petit chat est mort
Tout ce que la venue d'un chat provoque en entrant dans une famille. Ce chat qui n'a vécu qu'un an et demi, tout petit chat dont l'auteur avait mis quelques années avant d'accepter la demande de ces filles, et qui une fois arrivé a bouleversé sa façon de voir la vie. C'est une très jolie histoire, courte et poétique.

Blandine Groult - La mère morte
J'ai lu dans mon adolescence, les livres de Benoite et Flora Groult, Je ne me souviens pas qu'elles étaient toutes les deux mortes, atteintes d'Alzheimer hélas. Blandine est une des filles de Benoite, elle fait partie d'une famille recomposée, mainte et mainte fois, soeur d'Antoine, cousine de Colombe Pringle, ce que j'ai découvert en lisant le livre. Blandine raconte la lente tombée dans la maladie de sa mère et , alors que sa mère a totalement perdu le lien avec le réel, la mort de sa fille dans un accident terrible. C'est un livre bouleversant, dans lequel je me suis retrouvée. Blandine raconte la vie avec sa mère, avec sa fille, la complicité et l'agaçement, les questions et cette décision liée aux écrits de Benoite qui a milité pour le droit à mourir dans la dignité.

7 commentaires:

Chantal a dit…

Ce matin, sur France Inter, vers 7h50, Patricia Martin recevait la fille de Benoite Groult pour son livre La mère morte dont vous avez parlé. J'ai pensé à vous, peut-être les avez vous écoutées, sinon, en podcast.
Vous m'avez donné envie avec ce livre-là et un autre dont je ne me souviens pas du titre (si je retourne voir je perds le début de ce commentaire) d'une femme dont vous comparez le livre pour la puissance avec celui de Philippe Lançon. Je l'ai adoré et relu récemment.
J'aime bien aussi le post du jour sur Chamade, l'amour des chats et la reprise du yoga.
Bon dimanche

Ginou a dit…

Le roman de P.D James est bien dans le ton et l'ambiance d'Orgueil et préjugés de Jane Austen. Je l'ai lu avec plaisir.
J'ai écouté ce matin la fille de Benoîte Groult et cela m'a donné envie de lire son témoignage, ce que tu en dis me conforte dans cette décision.

Valérie de Haute Savoie a dit…

Chantal, et Ginou, il faut non seulement que j'écoute le podcast, mais que je lise orgueil et préjugés :)

Cara a dit…

Je ne connais aucun de ces livres, mais certains me donnent envie. Tu as lu beaucoup de livres !
J'aime aussi comme tu parles du livre de Tesson, grâce à tes mots, je me représente très bien le genre de livre que ça doit être, et que je ne supporte pas ;)

Valérie de Haute Savoie a dit…

Oh là là Tesson, je n'en pouvais plus, et j'ai vraiment fait un ouf de soulagement lorsque je l'ai fini 😄

Sophie a dit…

C’est exactement ce que j’avais pensé en lisant le livre de Tesson sur son année en Sibérie. “Regardez moi, je suis tellement formidable”. L’auto apologie. Depuis je ne lis plus de Tesson

Valérie de Haute Savoie a dit…

Sophie, je crois que c'était le premier que je lisais de lui, et sans doute le dernier 😉