mercredi 4 décembre 2019

S'alléger

Depuis que j'ai douze ans, et peut être même avant, j'ai des problèmes avec la bouffe, avec mon corps. Je l'ai déjà écrit là, c'est une partie de moi ces kilos en trop qui pèsent plus ou moins lourd dans ma vie.
Cela fait plusieurs années que cela ne m'empêche plus de vivre, ils sont là et il m'arrive de plus en plus souvent de les oublier, mais malgré tout, ils sont là.
En deux mille trois, ma cousine m'ayant vanté les miracles des sachets de protéines, j'avais pris rendez-vous avec un médecin nutritionniste et m'étais avalée durant des mois, des sachets, matin, midi et soir. J'ai fondu, j'hésitais même entre la taille trente quatre et trente six, un miracle magnifique, qui ne me permettait pas beaucoup de folie, des sachets, rarement une sortie, maitrisée, mais qui me donnait des ailes. Et puis, lassée j'avais repris petit à petit une alimentation plus variée, lentement les kilos perdus avaient repris leur place.
C'était le régime de trop, j'ai bien quelques années plus tard, testé la soupe unique le soir, l'absence absolue d'alcool, les oeufs comme unique aliment durant une semaine, mais si par miracle je perdais un kilo, il suffisait que je regarde un saucisson et hop le lendemain mon poids était revenu à son point de départ.
J'ai abandonné mon corps, après tout je n'ai qu'une vie, j'aime tant manger et boire, au diable les canons de beauté exigés.
J'achetais le même jean's, demi taille par demi taille au dessus, mon corps a cette gentillesse de grossir de façon très harmonieuse, chaque gramme pris est réparti exactement sur l'ensemble.

Je ne sais ce qui m'a brusquement secouée. En juin, subitement, ces kilos sont devenus trop lourds, et puis JP devait faire un régime sans résidu avant un examen sous anesthésie. Nous nous faisions tous les soirs de très bons apéros, très complets, et là, il devait stopper l'alcool, le sucre, le gras, tous ce qui étaient notre quotidien depuis des mois. Alors, pour qu'il ne soit pas trop frustré en me regardant me goinfrer le soir devant lui, j'ai moi aussi éliminé ses interdits.
Et puis, l'examen fait, les résultats moins mauvais que ce que à quoi l'on s'attendait, nous avons continué sur notre lancée, plus d'alcool, portions réduites. Il a fallu plus d'un mois pour que mon corps s'allège de son premier kilo. Puis un deuxième timidement s'en est allé. J'avais instauré une règle, une seule, ne me servir qu'une fois, une bonne fois, et puis au lieu de boire un verre de vin complet, me servir un fond à siroter, renouvelé éventuellement, lentement. Parce que oui, nous avions ressorti nos bonnes bouteilles de vin, que l'on savourait, avec sobriété.

J'en suis à neuf kilos, personne ne l'a remarqué, je m'en fiche totalement, je me sens bien plus légère, les escaliers ne me font plus souffler, je pédale dans le vent, et je mange tout ce que j'aime, ma seule règle, ne me servir qu'une fois, une seule fois quoique j'ai dans l'assiette.

La toute première fois que j'allie l'allègement à la gourmandise.

5 commentaires:

Valvita a dit…

Super contente pour toi. C'est chouette quand on trouve un compromis qui fonctionne bien :-)

Ginou a dit…

Bonne continuation à toi...
J'ai connu ado et jeune adulte ce jeu de yo-yo avec on poids. C'est ma 1ere grossesse qui a réglé ce problème. Je n'ai pris que 4kgs et pesais 7 kgs de moins après la naissance qu'avant la grossesse et j'ai continué à un peu maigrir durant les 3 mois d'allaitement. Et mes grossesses suivantes n'ont pas rederėglé ma thyroïde. Depuis je me maintiens, pas maigre, juste un peu enveloppée et c'est bien comme cela...
...

Anonyme a dit…

C'est bien.

Bleck

Cathclaire a dit…

Heureuse que tu te sentes bien, le principal c'est quand même d'être en harmonie avec soi-même.

Valérie de Haute Savoie a dit…

Valvita, oui :)

Ginou, mes grossesses n'ont ni aggravé ni arrangé les choses, je ne prenais pas tellement de poids, j'allaitais mais lentement les kilos s'installaient...

Bleck merci :D

Cathclaire, oui l'important pour moi est d'être bien dans mon corps :)