jeudi 7 décembre 2017

Et vous ?

Quel est votre premier souvenir avec Johnny Hallyday ? demandait hier France Info sur twitter.

Je n'ai jamais écouté Johnny, tout comme je n'écoutais pas les autres stars de la variété française. Je n'ai pas été élevée par des parents écoutant la radio si ce n'est France Musique. Papa enregistrait les concerts qui étaient transmis en direct à la radio et le dimanche, nous avions en musique de fond,  Bach, Mozart, Haendel et compagnie. Il m'arrivait de temps en temps d'entendre SLC Salut les Co ! pains ! (qui m'enchantait) mais la base c'était le baroque.

Vers treize-quatorze ans, j'ai découvert la variété mais curieusement ni Johnny, ni sa bande de potes. Je m'étais achetée le disque de Gérard Lenormand, de Gérard Palapras et quelques autres, mais pas Johnny. Je ne sais même pas si j'en ai entendu à l'époque.

Et puis j'ai quitté la maison, avec mes premiers disques de grande. Les Stones, les Beatles et autres grands classiques de maintenant. Puis grâce à un disquaire de ma rue, j'ai découvert Patti Smith, Lou Reed, Eno, les Who loin loin de la variété de chez nous.

Petit à petit je me suis constituée ma discothèque, que je déménageais d'appartement en appartement. J'ai atterri rue de la haute Montée à Strasbourg, au dernier étage, juste au dessus d'une famille nombreuse, les Anquetil. Je me suis liée d'amitié avec Lucie, la mère, adorable. Et j'ai découvert Johnny !
Johnny était tout pour eux, une idole absolue, leur aîné portait son prénom, ils aimaient follement le rock, n'écoutaient que du rock, et Johnny en était le roi.
Pour moi tout cela était incompréhensible, pour eux j'étais un mystère. Nous nous aimions beaucoup, pourtant il demeurait cette faille entre nous.
Un jour alors que j'étais dans ma chambre qui donnait sur la cour intérieure, un des enfants, empoignant la carabine qui traînait dans leur appartement, m'avait tiré dessus. La balle avait fait un impact sur la vitre, les enfants s'étaient fait sérieusement engueulés, et à la demande de la mère qui voulait comprendre pourquoi, ils avaient simplement dit "Elle aime pas Johnny".

Puis j'ai quitté mon appartement. Lucie s'est envolée auprès d'un homme plus tendre, je n'ai plus eu que de très rares nouvelles pour ne plus en avoir du tout.

Mais Johnny sera toujours, éternellement, attaché à cette famille qui, si elle existe toujours, doit aujourd'hui être profondément triste. Et hier c'est à eux qu'allaient mes pensées.


10 commentaires:

Bleck a dit…

Très joli billet.

Bleck

Dr. CaSo a dit…

Punaise, la carabine!

Pommd'Happy a dit…

Bonjour je n'ai jamais été fan de ce chanteur, que j'appelais le brailleur ces dernières années. Je connais des chansons très anciennes de lui (qui datent d'avant ma naissance donc + de 48ans) que j'appréciais, mais ça en reste là. Dés que je l'entendais, le voyais, je zappais. Et là, je fais une énorme overdose suite à son décès. Certes il a été l'idole de beaucoup d'anciens jeunes, mais pas de tout le monde et on nous impose des images/récits/chansons/témoignages de lui toute la journée donc là je dis STOP !
Il n'est pas non plus ce que l'on peut appeler un grand homme, qui laissera sa trace à travers de grandes et bonnes actions. Autant le décés de Jean d'Ormesson m'a affectée, autant celui de Johnny commence à me taper sur le système :(

Valérie de Haute Savoie a dit…

merci Bleck

Dr CaSo, quelques années plus tard, leur père en jouant à a roulette russe avec des potes, à tué une jeune femme...

Pommd'Happy, Je ne sais comment cela se fait, mais curieusement je n'ai pas été importunée par les chansons de Johnny. Peut être que les radios que j'écoute n'en passent pas. Tout comme le voir, à part en couverture de magazine ou sur twitter parfois, mais de simples photos qui si on ne clique pas sur le lien, ne reste que des photos sans histoire. On ne m'impose rien, il m'a suffit de ne pas allumer la télévision et d'écouter la radio de toute la journée, je travaillais et n'avais pas vraiment le temps de le faire.Je crois tout de même que je me serais laissée porter. J'ai aussi été attristée par la mort de Jean d'Ormesson dont j'aimais la grâce qui l'a touchée en fin de vie (ses débuts ne m'ont jamais transportée). il me semble que meurt avec Johnny une certaine image de la France. Qui peut de nos jours avoir ce statu de prince consort ? Et dieu sait que de son vivant je n'ai jamais ni écouté ni aimé ce qu'il faisait, mais il était une sorte de symbole pour tant de monde.

Sylvie a dit…

Mercredi soir 6 décembre j'ai regardé l'émission consacrée par la 2 à Johnny .
Et hier soir j'ai suivi avec beaucoup d'intérêt La Grande Librairie , entièrement consacrée à Jean d'Ormesson .
L'un n'empêche pas l'autre .





Anne a dit…

Quelle jolie histoire!

Sylvie a dit…

Mon 1er souvenir de Johnny ? Je n'en ai pas la moindre idée .
Je n'écoutais pas Salut les Copains et ne lisais pas le journal Salut les Copains .
Mais il me semble que Johnny a toujours été là .
J'aime tout particulièrement Le Pénitencier et Quelque chose de Tennessee .
Il avait une voix magnifique et un sourire craquant . Et ses yeux !!!
Je ne suis pas surprise du tout de tout ce qui se passe dans le pays depuis sa mort , l'émotion , la tristesse , les hommages .
Il s'agit quand même de Johnny !


Sylvie a dit…

Lucie , ses enfants et Johnny . Tu as un vrai talent de conteuse .
Dis donc , la carabine !

Bleck a dit…

Je n'ai jamais joué au football, je ne me souviens pas être allé voir un match de football je ne sais vraiment pas ce que c'est qu'un "hors jeu" mais j'étais fou de joie devant mon écran en 98 et je suis allé sur la place des Quinconces hurler devant un écran géant pour la dernière coupe d'Europe... enfin, je crois que c'était une coupe d'Europe. Ce que je veux dire c'est qu'un authentique élan populaire me séduit, qu'une ferveur saine nous réunisse me fait dresser les poils.

Bleck

Valérie de Haute Savoie a dit…

Sylvie, j'ai regardé l'émission du france2 mais pas la grande librairie. J'aimais surtout d'Ormesson à la fin de sa vie, rempli de charme et de joie de vivre. Et pour ce qui concerne Johnny, j'avoue sans honte avoir découvert sa vie en regardant l'émission :) bien que grâce à Voici lu chez le coiffeur, j'en savais déjà un bon morceau.

Bleck tout pareil, je n'ai jamais rien compris aux règles du football, mais qu'est ce qu'on s'est éclaté le 12 juillet 98 :D