jeudi 7 septembre 2017

120 BPM

Bien sûr il ne passe plus ou pas à Annemasse, heureusement qu'il y a Genève, nous irons au Scala. Pas très fan des films français, encore moins de Adèle Haenel, j'ai tout de même très envie d'aller voir 120 battements par minute.  J'ai lu tous les articles écrits par les copains de blog, ma fille en est sortie bouleversée, c'est un sujet qui me touche depuis des années, j'ai perdu un de mes tout premiers amours de cette maladie affreuse.
La salle est pleine, certains même sont assis sur les marches, contrairement au public du Gaumont à Archamps, il est discret, a éteint ses portables, arrête de parler dès que le film commence et ne baffre pas des kilos de pop corn en brassant dans des seaux sans discontinuer. Et en plus, sans l'avoir calculer ne le sachant pas, nous tombons pile poil le week end du cinéma avec les places à 5 francs au lieu des 16,5 habituels.

A la fin du film la salle est restée muette, totalement muette et sans mouvement, moi de même, paralysée un instant. Et pourtant j'ai été tellement déçue par le film !

J'essaye de comprendre pourquoi...

Le film se passe dans les années 90 je crois, parce qu'à part Bronsky Beat, il n'y a aucune référence musicale. De l'extérieur on ne voit pas grand chose. L'histoire d'amour est presque en huis clos, les réunions également. On sort un peu, pour les gay pride, pour les actions, dans des boites de nuit, mais en plan serré, sans vision du monde extérieur. Les plans se suivent, coupés à la française, foutraques. Parfois on se demande s'il ne manque pas un bout de scène, coupé trop court, il y a des longueurs qui n'apportent rien...

Dans les années 90 je traversais la vie dans un brouillard absolu, mon fils se battait pour vivre, ma fille était loin en province lorsque moi je courais d'un métro à l'autre pour rejoindre l'hôpital Kremlin Bicètre. Et pourtant je lisais quotidiennement Libération, je connaissais le combat d'Act Up, j'ai, gravées dans ma mémoire, des photos de jeunes malades, décharnés, mourants, veillés par leurs pères, leurs amis, leurs amours.

Je n'ai rien retrouvé de l'émotion qui me tordait les tripes lorsqu'il n'y avait encore aucun espoir pour tous ces jeunes homosexuels, et pourtant les acteurs sont très justes, Nahuel Pérez Biscayart  bouleversant...

Je me souviens aussi de ces récits terribles de malades quasi abandonnés dans les hôpitaux, par les soignants qui mourraient de peur de se faire contaminer. Avant 90 oui, avant l'époque du film.

Peut être aurait-il fallu évoquer le début abominable de cette maladie ?

Je suis si désolée de n'avoir pas, comme la majorité, aimé ce film...




6 commentaires:

Sacrip'Anne a dit…

Ca m'évoque aussi des souvenirs poignants (dont la mort de mon oncle). Bisous

Valérie de Haute Savoie a dit…

Sacrip'Anne, Les années 80 ont été effroyables

cathclaire a dit…

J'ai vraiment beaucoup aimé ce film. Peut-être parce que je suis un peu passée à coté de cette maladie
Même si j'étais consciente du calvaire des malades. Je participais aux dons et compatissais, le sida ne me concernait pas.
120 BPM m'a remise dans la réalité de ce virus.

Valérie de Haute Savoie a dit…

cathclaire que j'aurais aimé aimer ce film ! J'ai été fortement marquée par le tout début de cette maladie incompréhensible et tellement particulière (d'où surgissait-elle, pourquoi que les homosexuels ?... Et pourtant, les acteurs sont vraiment bons, je ne sais pas ce qui fait que j'ai été tant déçue.

Matoo a dit…

Moi aussi j'ai été un peu déçu à pas mal d'égards, il faut assumer Valérie !! :DD Mais j'ai malgré tout trouvé que c'était un bon film, qui m'a beaucoup touché.

Valérie de Haute Savoie a dit…

J'assume la preuve j'en parle :D mais être déçue par un film dont j'attendais beaucoup, j'avoue que cela m'a vraiment interrogée.