vendredi 13 mai 2016

semaine tendue

Je ne sais pas pour vous, mais chez nous à l'agence, depuis lundi, les clients sont très remontés. D'ailleurs depuis que j'ai démarré dans cette branche, le premier juin cela fera huit ans, il me semble que les gens se lâchent de plus en plus facilement. L'injure est facile, le mépris souvent de rigueur, au point que lorsque l'on a au bout du fil une personne polie, agréable ou simplement normale, on a envie de l'embrasser. Il est sans dire qu'un client agréable devient vite mon chouchou et que je me décarcasse pour le satisfaire, alors qu'un grossier personnage aura le strict minimum exigé et sans sourire.

Mais malgré tout ce qui se dit sur "les agences tellement voleuses et tellement qui servent à rien", j'aime ce boulot, j'ai du plaisir à le faire bien, toujours. Et il m'est justement difficile de ne faire que le strict minimum, pour cela il faut avoir été très très désagréable. Malheureusement d'ailleurs pour ces clients là, j'ai une mémoire d'éléphant, je ne les loupe pas, me fait un plaisir à leur rappeler leur goujaterie. Certains se font petit-petit, pensant m'amadouer, mais trop loin, c'est trop loin et il leur faudrait des trésors de gentillesse pour effacer leurs mots souvent très violents.

J'ai depuis ces huit ans, amassé des tonnes de souvenirs, je retrouve parfois au gré de reprises d'agence ou de portefeuille (oui depuis mon entrée nous avons absorbé plusieurs agences, nous sommes sérieusement développés) des locataires qui semblent heureux de revenir à leurs anciennes amours, d'autres moins, qui pensaient m'échapper et sont hélas pour eux de nouveau dans mes pattes. Je suis la pire et la meilleure, je reçois des chocolats mais aussi des courriers me vouant aux pires gémonies. Je les lis, les transmets toujours à la direction, je me garde les mots gentils, partage les chocolats, je fais mon travail.

Mai et Juin sont des mois de transhumance, je jette un oeil sur les courriers de départ guettant les noms sur les préavis. Un grossier qui s'en va me fait danser de joie.

Bonne chance au prochain gestionnaire !

7 commentaires:

Sylvie a dit…

Ce que je viens de lire me plait infiniment .
C'est toujours très intéressant de te lire . Quel talent pour raconter !
Quelle patience il te faut pour supporter tous ces mal élevés !
Il y a quand même quelque chose qui ne tourne plus très rond dans notre douce France .

Mel a dit…

Ce qui est certain, c'est que tu ne dois jamais t'ennuyer dans ton travail ! ;-)
Mais ce doit être vraiment lassant d'avoir affaire à des goujats de façon régulière.

Dr. CaSo a dit…

Ici, avec l'influence d'un certain Donald, les gens se croient aussi de plus en plus tout permis, comme si tout était permis sur internet et donc tout est aussi permis en personne. C'est navrant. Heureusement qu'il y a les chocolats :)

Sylvie a dit…

Je me suis mal exprimée .
Ce n'est bien sûr pas ce que tu racontes qui me plait ( on ne peut qu' etre navrée ! ) , mais ta façon de le raconter.

Valérie de Haute Savoie a dit…

Sylvie pas du tout, j'avais compris :) et pour ce qui est de la patience, j'ai le yoga qui m'aide beaucoup.

Mel oui c'est un travail très varié et très intéressant

Dr CaSo, moi j'ai constaté cela, ce brusque lâchement de la vulgarité, lorsque l'immonde sarko est arrivé au pouvoir et depuis les vannes sont ouvertes.

Anonyme a dit…

@ "... Lorsque l'immonde sarko est arrivé au pouvoir et depuis les vannes sont ouvertes" Hum ! ce n'est pas prêter beaucoup de pouvoir à ce type de personnage que de lui octroyer la responsabilité du glissement vulgaire d'une population... de plus je te laisse la responsabilité du qualificatif "immonde" quand à moi je préfère l'ignorer.

Bleck

Valérie de Haute Savoie a dit…

Bleck, lorsqu'un président se comporte de la sorte, semblant inculte pour plaire et se vautre dans la vulgarité, les portes s'ouvrent et pour les refermer cela devient impossible. Difficile d'ignorer ce roquet, on nous le fourgue à toutes les sauces quand ce n'est pas sa niaise femme.