mardi 19 janvier 2016

Fathy Halaly

Hier Michel Tournier que mon frère m'avait fait connaître en m'offrant Des clefs et des serrures s'envolait dans l'au delà accompagné de Leila Alaoui abattue par des lâches.  Juste avant, Bowie que j'aimais malgré Let's dance, Delpech et René, Glen Frey dont Hôtel California fera longtemps encore les beaux jours des radios et enfin  Fathy Halaly, qui tenait un kiosque à journaux au bout de la rue qui m'abrite lorsque je vais à Paris.

C'est sans doute le seul kiosque où je m'arrêtais encore. Pour acheter une carte, Libé, l'officiel avant internet. Il était un anonyme parmi d'autres, ce serait mensonger de dire que je suis triste. Mais maman qui le connaissait bien, qu'il avait invitée plusieurs fois à des expositions et conférences sur la poésie égyptienne, bouleversée hier lorsqu'elle m'en a parlé, serait heureuse de savoir que quelque part son nom est écrit en souvenir.

Il s'est effondré en pleine rue, tout au début de cette année meurtrière, ne s'est plus jamais relevé.

Alors les habitants du quartier qui l'aimaient, tant était grande sa gentillesse et son humanité, ont déposé fleurs et messages sur son kiosque fermé. Puis ils se sont réunis, pour boire un thé à la menthe, parler de lui, se souvenir.



Un kiosquier poète, rejoint dans les étoiles par Michel Tournier

9 commentaires:

Mel a dit…

La série noire continue, en effet... :(
C'est vraiment bien en tout cas que les habitants d'un quartier se rassemblent ainsi pour célébrer la mémoire de cet homme.

Gilsoub a dit…

J'ai envie de dire, que c'est une belle mort, juste tombé comme cela, et hop...
C'est beau cette solidarité populaire, il y a des gens comme cela, qui nous manquerons toujours plus que d'autre...

Valérie de Haute Savoie a dit…

Mel est ce une série ? L'âge des disparus y est souvent la grande raison de leur mort.

Gilsoub, je ne sais pas. Je crois que j'aimerais réaliser que je meurs

Anne a dit…

Jamais je n'oublierai Fathy et toujours je lui serai reconnaissante pour la gentillesse avec laquelle il s'est occupé de mon beau-frère handicapé plusieurs étés de suite chez nous en Bretagne Nord. J'étais restée en contact avec lui et son départ m'attriste fort. À Dieu, Fathy, et merci de ton amitié. Anne

Valérie de Haute Savoie a dit…

Que ces pensées pleine d'amour l'accompagne là où il est, merci Anne.

Anonyme a dit…

Je ne connaissais Fathy que depuis quelques mois mais il y a des personnes qui croisent nos chemins et nous marquent à vie. Je n'oublierai jamais sa gentillesse, son sourire et sa générosité. Puisse t-il recevoir notre amour et notre gratitude. IHE

Valérie de Haute Savoie a dit…

IHE, cela me fait plaisir que cet article vive sur internet et laisse un souvenir de cet homme aimé.

Chantal a dit…

Je poursuis petit à petit ma lecture et certains textes m'émeuvent plus que d'autres et celui-ci en fait partie. Des liens si importants nous unissent à d'autres humains dont nous avons croisé la route. Je suis heureuse qu'il ait été si apprécié par tant de personnes ayant laissé des fleurs, des mots, ayant bu un thé à la menthe ensemble pour évoquer leurs souvenirs et je suis sûre que, grâce à lui, de nouveaux liens sont nés, de nouvelles relations.
Bon week-end chère Valérie.

Valérie de Haute Savoie a dit…

Chantal, rien que d'évoquer cet homme, en passant par là, le fait encore vivre un instant