mercredi 13 janvier 2016

des fleurs et autres machins

Il vient à peine de perdre sa dernière feuille, déjà ses branches nues se sont couvertes de fleurs rose qui,  le soir sous le grand lampadaire, frissonnent dans la bise glacée. Je traverse le parc et mon coeur se serre devant cette nature qui ne sait plus quel mois nous sommes. Des pâquerettes avant Noël, des cerisiers en fleurs pour l'année nouvelle. Il paraît que la neige va tomber ce week end, mais il suffira d'un coup de foehn pour qu'elle fonde sans un rayon de soleil. 

Je parcours la ville d'un bon pas, ignorant les petites pluies qui parsèment le jour. Je croise des femmes de plus en plus voilées au nom de la liberté.
Lorsque je suis arrivée à Annemasse, les jeunes femmes, quelle que soit leur confession (dont la plupart du temps elles se fichaient comme d'une guigne) vivaient librement, gaiement, leur vie de femme. Lorsque ma première copine s'est couverte brusquement la tête d'une sorte de bonnet parce que son nouvel amoureux lui avait demandé, nous l'avions toutes regardée ahuries, mais pourquoi ?

Je me souviens combien, au début de notre vie d'adulte, nous nous esclaffions de la phrase qu'aurait dite Malraux "le vingtième siècle sera religieux ou ne sera pas." Mais quel con nous disions nous. Cela nous semblait tellement risible tant nous étions libre de penser et de ne pas croire.
J'avoue que j'en ai marre que l'on ne parle plus que de religions quelle qu'elles soient, je voudrais que l'on ai d'autres références sur lesquelles s'appuyer, des trucs qui tiennent la route, et pas des fadaises de soi-disant machins de là haut qui nous dicteraient ce que l'on doit penser et faire.

Au bureau ma nouvelle collègue qui remplaçait mon ancienne nouvelle collègue qui remplaçait mon ancienne ancienne nouvelle collègue est partie au bout de quinze jours. On attend la ou le futur ex-ex futur, une routine s'installe...

4 commentaires:

Mel a dit…

J'ai grandi dans un quartier où aucune de mes copines tunisiennes, marocaines ou algériennes n'aurait envisagé de mettre un foulard ou un voile ! Leur mère en portait un parfois (mais un foulard façon fichu, qui ne cachait pas vraiment les cheveux) par tradition, mais c'est tout. Ces dix dernières années environ, j'ai constaté que de plus en plus de femmes (jeunes) se voilaient, portaient le voile intégral, et j'avoue que ça me met vraiment mal à l'aise. Où est passée cette société laïque de mon enfance, où la religion était une affaire privée ?

Eveine a dit…

Balavoine disait : "...le désespoir est mobilisateur et lorsqu’il devient mobilisateur, il devient dangereux. Et ça, il faut que les grandes personnes qui dirigent le monde soient prévenues que les jeunes vont finir par virer du mauvais côté, parce qu’ils n’auront plus d’autres solutions".

Valérie de Haute Savoie a dit…

Mel le voile intégral moi aussi j'ai du mal. Surtout lorsque ce sont des jeunes femmes souvent accompagnées de leur mari lui aussi portant des habits très marqués religieusement. Il y en a de plus en plus d'ailleurs, hommes et femmes, jeunes. Je crois que ce que tu dis Eveine est très juste.

Mel a dit…

Certains expliquent le poids croissant de la religion et la radicalisation par le manque d'utopies ou d'idéaux pour lesquels la jeunesse aurait envie de se mobiliser. Je sais bien que la quête de sens est très forte, la fascination pour une certaine pureté (très dangereuse à mon avis) aussi. Et aussi sûrement un besoin de se définir, un besoin d'appartenance, et une recherche identitaire.