mercredi 25 novembre 2015

A la parfumerie

En sortant du bureau je devais passer chez Sephora chercher un calendrier de l'avent pour ma collègue qui fête son anniversaire ce mercredi. J'y étais allée lundi, mais il n'y en avait plus et la vendeuse m'avait conseillée de revenir le lendemain, jour de livraison.

Effectivement il y a quatre nouveaux exemplaires qui trônent à l'entrée. Mon calendrier sous le bras je passe à la caisse où deux vieilles dames ultra liftées finissent de payer leurs achats et attendent les échantillons promis. Juste derrière elles, deux jeunes femmes voilées et tatouées au henné tenant quelques bricoles, puis une mère et ses deux filles avec leur panier rempli de maquillage, moi, suivi d'une file qui lentement s'allonge. Une seule caisse ouverte, je m'arme de patience.

Les deux vieilles dames parties c'est au tour des deux jeunes femmes. Long conciliabule entre elles pour savoir qui paiera, l'une parlant français et traduisant à l'autre. La caissière s'éclipse un instant pour leur chercher une trousse de toilette apparemment offerte lorsqu'un certain montant est atteint.

Celle qui parle français sort alors son Iphone, appuie sur une touche. Une musique lancinante  s'élève accompagnée d'un  OUALAHAKBAR montant en puissance qui se répète et se répète. Passe dans la file un vent glacé de sidération. Pas un mot entre les deux jeunes femmes, l'une tient son Iphone qui vocifère sa prière, et l'autre la regarde sans expression. Longue minute ou personne ne moufte, puis la vendeuse revient, tout sourire son petit échantillon dans la main.

La jeune femme range son Iphone, bruissement dans la file, personne ne s'est regardé.


Edit du 26/11 - une de mes collègues de confession musulmane à qui je racontais cela, en riant m'a dit, ah mais c'était sûrement l'heure de la prière ! 

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Certain(e)s y trouveraient de quoi alimenter les discussions de la pause café. Je me serais demandé si ces jeunes filles étaient locales ou venait faire leur shopping de Genève...Marie-Odile

Lili a dit…

Autant il y a quelque temps j'aurais assisté à la scène un peu amusée, j'aurais imaginé et peut être même jugé les réactions de chacun, autant aujourd'hui je ne sais plus quoi penser. C'est ça le pire, je ne sais plus si ce que je pense est bien. Je doute de mon idée de la tolérance, je doute et je ne sais même plus comment réagir.....

Valérie de Haute Savoie a dit…

Il semble que ces deux jeunes femmes avaient un portable programmé pour leur rappeler l'heure de la prière.