dimanche 11 janvier 2015

La marche de l'Histoire

Ce mercredi là JP était parti retrouver sa soeur et sa mère à Annecy, seule donc à déjeuner et comme toujours lorsque je suis seule, j'aime le silence,  profiter de cette petite heure pour me plonger dans un livre. Aucun bruit, pas de radio ni télévision, dans la voiture déjà  je n'avais pas allumé France Inter, pas envie cette fois là d'écouter Daniel Morin qui ne me fait guère plus rire, envie de silence, simplement.
J'avais réchauffé le reste de pâtes cuites la veille, ouvert une boite de sardines à la tapenade de la Belle Iloise, et allongée sur le canapé lu jusqu'à treize heures vingt cinq, j'étais en retard.
Pas grave, en entrant dans la voiture j'avais allumé la radio, la marche de l'Histoire était donc consacrée à l'attentat de Charlie Hebdo. D'une oreille distraite j'écoutai Jean Lebrun qui racontait, je connaissais le déroulement... Il parlait... soudain, je prêtais l'oreille, des victimes, mais je n'avais pas le souvenir qu'il y ait eu des victimes, ma mémoire me jouait des tours ? Comme d'habitude dans son émission, il passait un extrait du direct de l'époque, un journaliste racontait les morts, les blessés... Les morts ?? mais... Effroi ! Nous étions en direct.

Je suis entrée dans l'agence ou bruissait tranquillement la petite vie habituelle, ma nouvelle collègue déjà fort affairée, des rires à l'étage, je ne savais pas encore l'hécatombe, juste la mort de Charb. C'est Bruno descendant classer des papiers qui avait murmuré "Y'a aussi Cabu, Wolinsky et sans doute d'autres..."

L'après midi avait passé dans le brouillard, je recevais un propriétaire, des locataires, accomplissant mon travail comme ce jour là en septembre 2001, absente à ma vie.

Le soir en entrant dans la voiture, j'avais pleuré... 

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