dimanche 22 décembre 2013

Système

Pendant que tranquillement nous préparions Noël, que nous réglions quelques dossiers avant le départ en vacances, là bas sur son tout petit caillou, un cyclone violent et ignoré du monde s'amusait avec les arbres, les champs et les masures.

Elle, je la savais à l'abri, dans une maison de béton, entourée de copains et pourvue en eau, boissons et victuailles. Tant que son téléphone était rechargé nous avons pu un peu communiquer. Et lorsque le cyclone s'est éloigné, elle m'a rassurée d'un bref sms.

Le tout petit point rouge dans le cyclone de gauche, c'est Rodrigues. 

Pour les cabanes accrochées aux pentes de cette petite île, le cyclone n'a laissé aucune chance.

Sur ce tout petit caillou l'enfer se déchaînait, mais le reste du monde s'en fichait. 

Ce n'est pas tant que le monde soit indifférent à ce cyclone qui me fascine, mais plus sur le fait que le monde peut s'écrouler quelque part ou pour quelqu'un, et que le reste de l'humanité continue à vivre. 
Lorsque la mort d'un proche vous happe dans l'indicible, que votre vie s'écroule,  le monde tranquillement chemine. Et c'est à ces instants là que l'on réalise que l'on est pas grand chose, un tout petit caillou perdu au milieu d'un océan, ignoré du monde.

8 commentaires:

Gilsoub a dit…

Le monde est un perpétuel mouvement que rien n'arrête, il y a des mort ici et la vie là avant que la roue tourne... Et devant les forces de la nature, on reste de toute manière petit, très petits...

Otir a dit…

Tu sais, ton billet donne beaucoup à penser.

dieudeschats a dit…

Nous sommes beaucoup à la fois beaucoup plus signifiants et beaucoup plus insignifiants que nous ne le pensons... tout dépend du référentiel choisi !

dieudeschats a dit…

(hors sujet : si par hasard tu as l'occasion d'aller à Samoëns le 25 au soir, il y a un concert à ne pas rater à l'église :)

Dr. CaSo a dit…

Je suis soulagée pour elle, ça ne devait pas être confortable ni pour elle ni pour toi!!

Je crois que c'est aussi souvent difficile pour le "spectateur." Quand quelqu'un souffre de la perte d'un être cher, ou quand un pays est démoli devant nos yeux, on ne peut rien faire, on est tellement "extérieur" à ce qui se passe, on se sent si inutile, on est tellement incapable de ressentir ce que ces gens ressentent... Je pense par exemple au tsunami au Japon il y a 2 ans: ce n'est pas les centaines d'images que j'ai vues qui ont fait que je pouvais aider ces gens plus que je pourrais aider les habitants de l'île où se trouve ta fille.

Judicaelle a dit…

C'est tellement, mais tellement vrai ce que tu dis....
Je suis très heureuse de savoir que ta fille est saine et sauve ! Vous deviez être dans un état d'inquiétude horrible.

Hervé a dit…

J'aime ce billet,il me parle. merci.

Valérie de Haute Savoie a dit…

Je suis partie une semaine, j'ai bien lu vos mots, j'étais ultra pas connectée, bien que la livebox ait été en route. J'ai surtout bavardé avec ma famille, donné des cours d'Ipad à ma maman, fait la cuisine et tutti.
Je sais bien Gilsoub que la vie toujours continue, mais c'est d'en prendre conscience si nettement, tout en continuant moi aussi à vivre. Otir les tiens me font si souvent réfléchir, je suis contente de te rendre la pareille. DDC le 25 j'étais assez loin de Samoens, merci d'avoir pensé à moi pour ce concert.
Dr CaSo Mais la différence pour le tsunami, c'est que nous savions et suivions chaque instant, nous étions en communion avec eux, il nous était même possible de faire un peu en donnant de l'argent. Là c'est comme si cette partie, toute petite il est vrai, n'existait tout simplement pas.
Judicaelle, je n'ai pas été angoissée, je la savais en sécurité et nous bavardions tant que nous le pouvions. Je suis bien plus angoissée lorsque je les sais sur la route ;)
Hervé je suis contente de ne pas me savoir seule sur ces questionnements.