samedi 6 avril 2013

Retour de l'agence.

La journée est finie, je pose mon sac, enlève ma superbe veste bleue électrique tout en saluant les vivants plongés dans la pénombre.  Seule elle, me répond. Ses yeux suivant chacun de mes gestes, prête à bondir vers le tapis qui sera le plus proche de mes pas, pour s'y allonger et recevoir les caresses attendues depuis des heures.
JP lui, sursaute, marmonne un vague bonsoir lorsque j'allume la lumière, absorbé par son écran, il n'a pas vu le soir tomber.
Mon retour de chez les vivants ranime les choses, JP se lève pour préparer le petit apéro rituel, Chamade s'ébroue, s'étire, s'élance sur son canapé carton pour s'y faire durant quelques secondes et avec rage, ses griffes.
Mais ce soir elle semble aux aguets, insiste pour m'amener dans la chambre, insiste lourdement. Ses yeux vrillent les miens et dès que je bouge un peu, se retourne et fait mine d'aller au fond de l'appartement. Je ne la suis pas, elle revient, refait le manège, miaule, trépigne presque, VIENS ! dit tout son être.
Alors enfin je cède, et vais là où elle veut me conduire, inutile de résister, elle ne lâchera pas. Elle file ventre à terre, grimpe l'échelle du lit et se pose toute droite, pattes bien rangées la queue enroulée tout autour, me fixe sans bouger lorsque j'arrive à sa hauteur.
Horreur ! un gros vomis posé là, sur mes draps, du thon presque sorti de la boîte Beurkkk !
- Mais qu'est c'que t'as fait ? Mais c'est quoi ce truc ?
Elle ne bouge pas, les yeux fixés dans les miens, rien ne frémit, elle attend, les oreilles tendues.
- Mais enfin Chamade, c'est dégoûtant de faire ça dans le lit ! Je ne crie pas, inutile, elle a compris, elle attend.
Je cherche de quoi enlever la chose, elle en profite pour filer et me laisse refaire, avec des draps propres, le lit où elle pourra à nouveau se reposer sans ce vomis perturbant son environnement.

Mais le soir, alors que je me suis assise dans le fauteuil noir, elle vient se blottir tout contre moi, tout tout contre, comme une écharpe frémissante, elle voudrait se fondre dans moi, tant elle semble avoir eu peur de ne plus être aimée. Et ne me quittera pas d'un poil, collée jusque tard dans la nuit.

Le lendemain elle retrouvera sa superbe arrogance de chat libre.

8 commentaires:

Anonyme a dit…

Maligne .. la superbe .. Betty

C a dit…

Ohhh, ma chamounette :)

Dr. CaSo a dit…

Un rien les angoisse, nos petites chéries adorées :) Et on sait très bien qu'elles jouent les indépendantes mais qu'au fond, elles ont toujours besoin d'être aimées et rassurées. Gros calins de ma part à ta jolie Chamade!

Marion a dit…

Hm chouette la veste bleu électrique :)

Valérie de Haute Savoie a dit…

Betty, je crois surtout qu'elle n'en revenait pas d'avoir fait cette ânerie.

C. ta chamounette ferait ça dans ton lit, je sais pas si tu serais si attendrie :)

Dr CaSo, oui le chat cet animal sauvage qui n'a besoin de personne... mais qui aime tant les câlins et les couettes chaudes...

Marion, elle est super super belle :D

Anonyme a dit…

Bonjour Valérie
joyeux anniversaire.Merci pour tout. Vous m'avez manqué en ce début d'année .Je suis heureuse de vous lire à nouveau .
C'est aussi mon anniversaire aujourd'hui.
Bonne journée à vous .

Mel a dit…

Pas très ragoûtant en effet. Mais tous les câlins qui ont suivi, je suis preneuse. :-)

Valérie de Haute Savoie a dit…

Merci Anonyme, et bien que nous soyons le 9, puisque j'ai eu vos voeux hier en direct sur mon iphone, je peux vous dire ce que je me suis dit in petto, BON ANNIVERSAIRE à vous fidèle et discrète lectrice !

Mel, plus elle vieillit, plus il me semble qu'elle est câline et moins farouche il est vrai aussi.