Il s'asseyait à ce bureau, dans ce fauteuil. En face le patient racontait, mon père écoutait. Combien de larmes et de rires ce bureau et ce fauteuil ont dû entendre durant plus de quarante ans.
Et puis, le 1er mai 2010, mon père a pris sa retraite, il a quitté Mulhouse, rejoignant à plein temps ma mère qui naviguait depuis une trentaine d'années entre son Paris chéri et cette Alsace qui lui semblait tellement provinciale. L'appartement dans lequel ils avaient élu domicile, avait plus d'une centaine de mètres carrés en moins, il fallut donc faire un tri des meubles, ne choisir que les moins imposants, les plus beaux.
Le bureau, le fauteuil, la bibliothèque qui depuis toujours symbolisaient mon père et ses curieux visiteurs, n'avaient plus leur place.
Alors, puisque G. semblait vouloir prendre le chemin de son grand père, qu'il aimait lui aussi ces meubles chargés d'émotions, nous les avons trimballés jusqu'en Haute Savoie, et, en attendant le jour hypothétique où enfin nous nous déciderions à refaire les peintures, les avons stockés dans un garage loué tout exprès.
En mars, j'appris qu'il me faudrait me faire enlever une petite tumeur bénigne certes, mais handicapante, sur mon œil droit. Le jour dit ma décision était prise, puisque j'aurai droit à plus d'une semaine de repos d'écran et par là même d'absence au bureau, nous en profiterions pour démarrer les travaux.
En tout premier, la chambre de C. devenue au fur et à mesure des années crasseuse et sans aucun charme.
Exit le lit superposé qui finira ses jours dans une famille nombreuse de mes amis, éloignées les commodes et armoires en pin qui en attendant croupiront dans la chambre de G. avant d'être elle aussi refaite. Au loin le capharnaüm que l'on hésite toujours à jeter mais qui plus jamais ne servira et dont aucun souvenir n'attristerait leur départ.
Repeindre, cirer le parquet, nettoyer le tapis, laver les rideaux. Nouvelle poubelle à papier, il reste encore à suspendre le tableau de Claude Gebhardt, qui lui aussi ornait le fameux bureau de mon papa.
Et puis, le 1er mai 2010, mon père a pris sa retraite, il a quitté Mulhouse, rejoignant à plein temps ma mère qui naviguait depuis une trentaine d'années entre son Paris chéri et cette Alsace qui lui semblait tellement provinciale. L'appartement dans lequel ils avaient élu domicile, avait plus d'une centaine de mètres carrés en moins, il fallut donc faire un tri des meubles, ne choisir que les moins imposants, les plus beaux.
Le bureau, le fauteuil, la bibliothèque qui depuis toujours symbolisaient mon père et ses curieux visiteurs, n'avaient plus leur place.
Alors, puisque G. semblait vouloir prendre le chemin de son grand père, qu'il aimait lui aussi ces meubles chargés d'émotions, nous les avons trimballés jusqu'en Haute Savoie, et, en attendant le jour hypothétique où enfin nous nous déciderions à refaire les peintures, les avons stockés dans un garage loué tout exprès.
En mars, j'appris qu'il me faudrait me faire enlever une petite tumeur bénigne certes, mais handicapante, sur mon œil droit. Le jour dit ma décision était prise, puisque j'aurai droit à plus d'une semaine de repos d'écran et par là même d'absence au bureau, nous en profiterions pour démarrer les travaux.
En tout premier, la chambre de C. devenue au fur et à mesure des années crasseuse et sans aucun charme.
Exit le lit superposé qui finira ses jours dans une famille nombreuse de mes amis, éloignées les commodes et armoires en pin qui en attendant croupiront dans la chambre de G. avant d'être elle aussi refaite. Au loin le capharnaüm que l'on hésite toujours à jeter mais qui plus jamais ne servira et dont aucun souvenir n'attristerait leur départ.
Repeindre, cirer le parquet, nettoyer le tapis, laver les rideaux. Nouvelle poubelle à papier, il reste encore à suspendre le tableau de Claude Gebhardt, qui lui aussi ornait le fameux bureau de mon papa.
Voici mon bureau
18 commentaires:
La classe ! J'aime tout ce qui raconte une histoire et là c'est sûr, ces meubles ont des choses à dire. Il s'en dégage en plus une sorte de protection paternelle sereine... enfin c'est comme ça que je le sens ;)
Oui c'est cela, une vraie protection au delà du temps. Et puis je crois que je suis en âge d'aimer justement cette filiation qui n'est pas pesante.
C'est "amusant" mais quand mon père est mort j'ai cherché dans la maison ce qui le représentait le plus. Je n'ai pas trouvé mais c'est au sous-sol son antre, où il a passé des heures et heures à bricoler, réparer, bidouiller, pinailler sur les finitions. Et comme je regarde ton bureau je retrouve le calme serein qui règne au sous sol. Personne n'a osé encore enlever quoique ce soit.
Il doit être content que ces meubles ne soient pas 'perdus' pour la famille, car ça a dû lui faire quelque chose de s'en séparer j'imagine ?
Très joli, bravo pour tout le boulot!! Chamade n'est pas trop chamboulée? Et j'espère que ton oeil va bien :)
Les meubles ont une âme aussi :-) Une belle âme des fois :-)
L'avantage que j'ai eu Pascal, c'est que mon père me l'a donné lui même, c'était moins chargé de tristesse, bien que ce déménagement a été une page un peu triste à tourner (pour moi tout au moins)
DDC, il a été et est encore très ému de savoir que ces meubles resteraient dans la famille, et surtout que son petit fils est tombé raide dingue de son fauteuil en cuir ;o)
Dr CaSo, Chamade est obligée de se refaire des repères et comme toute bonne mémère qui se respecte, le changement l'angoisse follement. Le soir elle se colle à moi et dort en boule sans me quitter. Si je vais aux toilettes au milieu de la nuit, elle m’accueille à mon retour comme si cela faisait 6 mois qu'elle ne m'avait pas vue.
Gilsoub, ils relient les générations bien souvent, et je suis très heureuse de les voir chez moi maintenant.
Ah ! Je t'imagine très bien, le front posé sur le bout des doigts, inspirée, méditante, dans ce joli bureau plein de souvenirs, à ta prochaine note !
Bravo !
Tout est une question d'attente et de sagesse... J’espère que ton oeil va mieux !
J'aime cette idée que les meubles passent de génération en génération. Chez moi ça ne risque pas d'arriver...
J'aurais aimé avoir quelque chose de mon père. Je pense que ça ne se fera jamais. Cependant, personne ne peux m'ôter ses gênes... et ainsi ces traits qui lui ressemblent...
Déjà finis, les travaux? Veinarde!
Anne, le temps me manque en ce moment pour faire des notes, mais j'aimerais tant pouvoir me mettre au bureau et pondre un truc un peu plus réfléchis que ce que je fais depuis quelques mois !
Fay, mon oeil va bien oui :o) merci
Erin, j'aime aussi l'idée du meuble qui garde à chaque fois un petit bout de vie. Je suis triste en lisant tes mots qui parle de l'absence de ton père.
Calyste non non, j'ai encore le couloir et surtout une chambre qui va être un sacré truc à faire crois-moi !!
Chaque fois que je vois ta signature sur un de mes blogs-amis, je me dis "je vais aller voir" et voilà, ça y est! et je vois que j'ai bien fait!
Marie-Madeleine merci d'avoir fait ce petit voyage jusqu'ici. J'espère toujours reprendre pour de bon ce blog, peut être une fois les travaux faits !
Il est beau ce bureau, ca doit être bien agréable de blogger depuis cet endroit confortable ! Rien de tel que de mettre un coup de neuf aux vieilles pièces
Oh oui Jipes, cela donne vraiment la patate :o) Bon pour ce qui est de blogger, mis à part la lecture des copains, je suis pour l'instant très distante :D
Contente de savoir que ton oeil va bien, et moi qui ai pu récupérer quelques meubles de mes grands-parents il y a une grande valeur sentimentale qui y est attachée.
Malgven, j'aime cette idée qu'un petit bout de famille continue son chemin avec nous.
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