mardi 3 mai 2011

Vers les Bambous

En descendant l'allée des Tamarins nous avons croisé quelques personnes la remontant, lentement. Un sourire, un hochement de tête, accueil discret qui serait la marque de ces habitants toujours courtois.
Quelques petites chèvres broutaient, une longe traînant mollement à leur suite, une poule, un chien mou lui aussi, tel un chewing gum collé au bitume, dormait sur le bas-côté, il faisait chaud.
En attendant l'hypothétique bus, dimanche soir 17h00, le soleil déclinant déjà, mourant de soif, nous sommes allés nous acheter, une bière pour JP, et un schweppes pour les filles. Dans la boutique, les petits gâteaux piment côtoyaient les pelles et les déodorants, les limons et les bananes, des boîtes de conserves, du lait en poudre, un vrai bazar de campagne. J'ai sorti une brassé de roupies, C. venue à mon secours a prélevé la somme demandée en créole.
Sur le pas de porte nous avons goulûment bu notre soda, regardant émerveillés ce ciel encore lumineux au soleil couchant. Un palmier en bord de route, sous la brise s'ébrouait, un chien aux larges oreilles pendantes semblait comme nous, attendre.

Au bout d'un petit quart d'heure il est arrivé, soupirant, gémissant, grinçant, freinant comme à bout de souffle. Un bus de marque IZUZU, né en 1994 si l'on en croyait son immatriculation (*). Repeint à neuf, décoré d'une guirlande colorée accrochée à l'avant, le chauffeur assis à droite, conduite à gauche ; nous paierons à l'arrivée m'a dit C. alors que je m’apprêtais à ressortir ma brassée de roupies.
Tout au long du trajet, les yeux rivés au paysage défilant derrière les vitres, luxuriant, bordant la mer gris bleue que le soleil finissait d'effleurer avant de plonger pour la nuit, la fatigue nous rendait presque hagards. Pour nous il était à peine 15h00, ici il faisait maintenant nuit noire.
Au terminus, gare routière, nous avions encore un bon gros quart d'heure de marche, le long du lagon, avec au bout la promesse d'un ti-punch, d'un bon repas et la voiture de location que nous avait trouvée C.


JP semblait au bord de la tombe tant ses pieds le faisaient souffrir, mes tongs claquaient gaiement sur le bitume. Quelle bonne idée j'avais eue de vouloir louer une voiture dès ce soir !

(*) les deux derniers chiffres sont ceux de l'année où le véhicule est mis en circulation

7 commentaires:

Anne a dit…

C'est pas 1894 ???!!!

C'est curieux, tous ces petits automatismes qui nous semblent normaux et qui font qu'on est vraiment dépaysés ailleurs. Comme payer à la fin du trajet de bus.

Gilsoub a dit…

J'veux du soleil, la mer et les cocotier... y'a pas faut que je me trouve un plan ! Tu me fais envie là ;-)

Dr. CaSo a dit…

Ah ben tiens, la photo de truc du mois est justement les bons souvenirs :) Ca devrait être facile pour toi de trouver quelque chose :)

Valérie de Haute Savoie a dit…

Ah tout serait possible là bas Anne, les bricoleurs de moteurs sont de vrais artistes !

Gilsoub je te comprends, se reposer à l'ombre d'une feuille de bananier après avoir pataugé dans le lagon, rien de tel pour retrouver l'énergie.

Dr CaSo, j'y ai pensé mais je trouve cela un peu facile. Si j'ai encore le temps je fouillerai dans ma bibliothèque d'image.

Hermione a dit…

J'aime ton image du chien mou collé à la route tel un chewing-gum... Tu as raison de nous distiller ton histoire sans te presser, on rêve un peu plus entre chaque message :)

Floh a dit…

Comme Hermione, c'est du rêve en perfusion là que tu nous offres ;)
Un tit punch avec un tel degré de fatigue? Mais vous êtes fous ;) Moi si je bois ce genre de boisson après un tel voyage / jet lag, je roule sous la table et il faut me porter ;)

Valérie de Haute Savoie a dit…

Hermione je suis tombée amoureuse des chiens rodriguais :D

Floh je n'ai hélas pas pu boire un ti-punch le premier soir, je me suis rattrapée par la suite. J'ai un souvenir plus que brumeux de mon arrivée en Guadeloupe où je suis tombée raide endormie après 2 ti-punch et quand je dis endormie c'est juste pour garder un peu de dignité ;o)