Je sentais bien que je l'agaçais, à pleurer sans bruit, enfermée dans ma chambre.
En ouvrant la porte il m'avait lancé un regard froid "Mais enfin, pourquoi pleures-tu ? Tu ne les connaissais même pas ! Allez vient à table, le repas est prêt." Il était reparti, son pas rapide dans le couloir, je devais sécher mes larmes, vite.
Le repas avalé, dents brossées, parents embrassés, enfouie sous les couvertures, les images folles dansaient devant mes yeux. Ils couraient dans tous sens, se bousculaient, tentaient de passer cet affreux tourniquets. J'étais avec eux, j'entendais leurs cris, je pleurais... et pensais à papa.
Il ne pouvait pas comprendre cet espèce de plaisir qu'il y avait a pleurer le malheur. Maintenant, les larmes inondant mes joues, la honte m'envahissait. Tu es malsaine alors ?
Depuis toujours les catastrophes me fascinaient, je les vivais, les malaxais, les étirais, chaque soir, enfin seule, dans mon lit, dans le noir, j'étais !
Combien de fois n'avais-je revécu la mort de Kennedy, ne m'étais-je enfoncée dans la jungle vietnamienne pour sauver les enfants, sorti d'une voiture en flamme l'homme de ma vie, frissonnante de plaisir ?
Là il y avait les images, ces ruines fumantes où ils avaient péri, ces parents effondrés.
Toute la France pleurait, pourquoi ne le pouvais-je ?
Allongée dans le noir, le plaisir envolé, la honte lentement effaçait mes exploits.
En ouvrant la porte il m'avait lancé un regard froid "Mais enfin, pourquoi pleures-tu ? Tu ne les connaissais même pas ! Allez vient à table, le repas est prêt." Il était reparti, son pas rapide dans le couloir, je devais sécher mes larmes, vite.
Le repas avalé, dents brossées, parents embrassés, enfouie sous les couvertures, les images folles dansaient devant mes yeux. Ils couraient dans tous sens, se bousculaient, tentaient de passer cet affreux tourniquets. J'étais avec eux, j'entendais leurs cris, je pleurais... et pensais à papa.
Il ne pouvait pas comprendre cet espèce de plaisir qu'il y avait a pleurer le malheur. Maintenant, les larmes inondant mes joues, la honte m'envahissait. Tu es malsaine alors ?
Depuis toujours les catastrophes me fascinaient, je les vivais, les malaxais, les étirais, chaque soir, enfin seule, dans mon lit, dans le noir, j'étais !
Combien de fois n'avais-je revécu la mort de Kennedy, ne m'étais-je enfoncée dans la jungle vietnamienne pour sauver les enfants, sorti d'une voiture en flamme l'homme de ma vie, frissonnante de plaisir ?
Là il y avait les images, ces ruines fumantes où ils avaient péri, ces parents effondrés.
Toute la France pleurait, pourquoi ne le pouvais-je ?
Allongée dans le noir, le plaisir envolé, la honte lentement effaçait mes exploits.
7 commentaires:
J'habite juste à coté.......et chaque fois que je passe devant le mémorial je regarde droit devant moi sur la route et je ne m'attarde pas.
Je suis presque sûr que tu pleures toujours beaucoup, ce n'est pas les catastrophes qui manquent ces jours-ci malheureusement ; et que tu le fais avec moins de 'plaisir' (le 'plaisir' d'être vivant, sain et sauf, d'avoir de la chance, non ?) et sans doute avec moins de honte.
Moi mon plus je ne pleure pas ; parfois je suis révolté en colère ! J’ai perdu les personnes que j’aimais le plus, parfois les larmes veules sortir mais non, sais la colère et l’envie de tous casser !
Lili, cela avait été un très grand traumatisme national.
Pablo, oh non je ne pleure pas tellement, je suis plutôt toujours entrain de rire tu sais. Je n'ai des larmes que lorsque me viennent des images de mon grand frère ou parfois de voir la misère de certaines personnes dignes.
Julio, il est parfois plus doux pour soi de laisser couler les larmes tu sais. Il faut accepter d'être tendre avec soi-même. Même si parfois on a l'impression d'être au bord d'un précipice.
Je suis trop jeune pour m'en rappeler. Mon compagnon non, d'autant qu'il habitait pas loin. C'est en allant chez son père passer quelques jours qu'en promenade on est passé devant. Là, mon compagnon m'a raconté l'histoire et comment il l'avait vécu. C'était horrible de l'entendre, j'imagine aisément quel traumatisme cela a du être pour lui, pour tout ceux qui ont vécu cela, en vrai, ou a distance comme toi.
Je vais écrire en écho mon impt 11...
Rassure-toi, tu n'es pas la seule. Combien de fois me suis-je retrouvée à pleurer devant les infos face à la détresse des gens ? Nous sommes de la même génération et je me souviens très bien du 5-7. Les catastrophes naturelles, les guerres meurtrières et qui jettent des foules sur les routes, la violence aveugle des attentats me bouleversent à chaque fois. Mon père non plus n'aimait pas ma "sensiblerie" et mon mari aujourd'hui ne la comprend pas.
Sensiblerie,je crois que c'est exactement ce que me reprochait mon père. Plus tard, bien plus tard, alors que ma fille avait le même âge que celui de ma sensiblerie, je la surprenais pleurant dans le miroir, et se trouvant belle et romantique.
C'est plus mon fils qui se retourne vers moi, lorsque quelque chose passant à la télévision, pourrait être sujet à larmes pour moi. Il se moque très gentiment de moi d'ailleurs :D
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