Elle était posée entre le buffet à deux corps et la table demi-lune, dans un coin sur un tapis persan. Discrète, elle ne déployait ses deux antennes que le temps d'une émission ou d'un film, mais nous n'avions le droit de le faire qu'à bon escient, jamais sans avoir au préalable consulter Télérama. Il fallait, bien évidemment, que l'émission soit "Pour tous", nous étions encore loin de l'adolescence.
L'ordre émis dès l'arrivée de cet objet merveilleux que nous, tout au moins les enfants, attendions fébrilement, était qu'il serait strictement interdit de regarder ne serait ce qu'un épisode, tous feuilletons dévoreur de temps et de liberté.
Tous... sauf un !
Chaque soir, à la même heure, nous abandonnions brusquement nos activités, quelle qu'elles soient, pour nous précipiter devant l'écran magique. Vautrés sur les tapis, repoussant les chaises de la table, hilares à l'idée de retrouver nos idoles.
Papa se dépêchait de raccompagner son patient, et nous rejoignait le sourire en coin.
La courte séance quotidienne démarrait au son du plus mélodieux générique. Les Shadoks, nos complices, allaient encore nous enchanter par leur invraisemblable logique.
Nous pleurions de rire, tous les soirs, adorant les voir pomper, pondre, se battre contre les affreux Gibis. Nous vivions avec eux, nous étions eux.
Leurs devises étaient nôtres, et aujourd'hui encore, il n'est pas rare que nous en citions une, juste pour le plaisir d'évoquer ces moments de grâces familiales.
L'ordre émis dès l'arrivée de cet objet merveilleux que nous, tout au moins les enfants, attendions fébrilement, était qu'il serait strictement interdit de regarder ne serait ce qu'un épisode, tous feuilletons dévoreur de temps et de liberté.
Tous... sauf un !
Chaque soir, à la même heure, nous abandonnions brusquement nos activités, quelle qu'elles soient, pour nous précipiter devant l'écran magique. Vautrés sur les tapis, repoussant les chaises de la table, hilares à l'idée de retrouver nos idoles.
Papa se dépêchait de raccompagner son patient, et nous rejoignait le sourire en coin.
La courte séance quotidienne démarrait au son du plus mélodieux générique. Les Shadoks, nos complices, allaient encore nous enchanter par leur invraisemblable logique.
Nous pleurions de rire, tous les soirs, adorant les voir pomper, pondre, se battre contre les affreux Gibis. Nous vivions avec eux, nous étions eux.
Leurs devises étaient nôtres, et aujourd'hui encore, il n'est pas rare que nous en citions une, juste pour le plaisir d'évoquer ces moments de grâces familiales.
12 commentaires:
J'entends encore la voix de Claude Pieplu comme si c'était hier !
Je te dis que j'apprends beaucoup d'Histoire de France que je ne connaissais pas, grâce à tes petits détails ! C'était en 68, donc ? Et en noir et blanc, j'imagine !
je devais être jeune, je me souviens bien de la voix et de quelques expressions, mais pas trop du contenu. Il faut dire que la seule présence de mon père devant l'écran, qui me paralysait de peur, devait me rendre idiote !
Plutôt en 69 Pablo, puisque mes parents avaient acheté la télévision pour voir De Gaulle démissionner :D Et bien évidemment en noir et blanc.
Saperli, ton père regardait aussi les shadocks ou il faisait partie de l'équipe ?
Hermione, moi aussi je me souviens extrêmement bien de la voix de Pieplu ;)
Télérama et l'avis de "Chrétiens médias" qui, s'il n'y avait pas école le lendemain, pouvait éventuellement autoriser un film.......nous avons des souvenirs communs.....looool
Lili, ainsi malgré ton âge, tu as aussi été élevée dans le respect téléramien ;)
"Ça sert à quoi de se demander où on va, puisqu'une fois qu'on y sera on le saura?"
Indélébile.
Ah les Shadoks quel délice et surtout la voix du regretté Claude Piéplu c'est vrai que c'est un grand classique d'une certaine télévision publique ou on avait le droit d'utiliser l'absurde pour faire rire dans les chaumières ! C'est marrant ils sont bêtes et méchants et pourtant on les aime tellement !
Anita, c'est vrai que BHL peut aller se rhabiller non :)
Jipes, je me demande si cela pourrait avoir autant de succès. G. à qui je parlais de ce billet, m'a dit, bof les shadocks j'ai toujours trouvé ça nul :(
Autre époque autre humour je suppose, un Devos n'aurait peut etre plus autant la côte également lui le Pape de l'absurde et du loufoque !
69 ??? ça remonte si loin les Shadocks ? Moi, j'aurais situé ça vers 1972... remarque, si ça a duré plusieurs années, j'avais dû les atrapper en cours de route. J'étais gamin, j'y comprenais rien, mais ça m'amusait quand même
1966 en réalité Lancelot, mais nous n'avons eu la télé qu'en 69 ;)
Enregistrer un commentaire