Les équipes formées, le père est, grâce au hasard, en binôme avec son fils, celui qui vient de fêter ses douze ans.
Trois autres équipes complètent les joueurs, le pictionnary peut commencer.
G. et son cousin parisien d'un an son cadet, démarrent à fond de train le jeu. Ils sont imbattables, ne lâchent pas le dé, sont déchainés sous le regard ébahies des deux plus jeunes qui, à la grâce de la toute fraiche séparation de leurs parents, découvrent cette partie de la famille jusqu'alors dédaignée. Les deux grands hurlent, rient, font moult gestes, mimant une future victoire qu'ils ne peuvent imaginer leur échapper... mais enfin, la chance les abandonne, OUF !
Le père peut maintenant, avec son aîné, tenter de faire avancer le petit cube vert qui attendait sagement.
C'est l'enfant qui devra faire deviner le mot. Il pioche une carte qu'il protège jalousement du regard des autres, sourit de ne pas voir de flèche devant le mot, lui seul dessinera.
Brusquement inquiet il regarde son père "Oh papa, je ne suis pas sûr que tu vas trouver, c'est un mot... un mot... je ne sais pas si tu le connais " Et le voilà qui s'élance, fébrile, trouant presque le papier de la mine pointu du crayon qu'il tient fortement.
Un skate ? Oui oui fait la tête de l'enfant. Son père est sur la bonne voie "des roues, des zigzags?" Moulinets des bras, visage crispé, tendu vers ce "presque" qui n'est pas tout à fait ça, le dessin se sature de Z se chevauchant, T. patauge, N. ne peut s'empêcher d'émettre de grands ZIIIIIP ZIIIOU, déchire le papier d'éclairs rageurs, se dandine de droite à gauche, rouge d'excitation, regardant désespérément le sable qui s'écoule marquant bientôt la fin. ZIIIIIIIIP ZZZZZZZZZZZ, T. désolé cherche cherche, toute la table à les yeux rivés sur ce petit bout de papier maintenant entièrement recouvert de Z noirs, coule le sable...
Intriguée la grande cousine saisie la carte, lit ce mot si difficile que même un père ne peut connaitre et tout à coup elle rit "Mais N. le pictionnary n'a que des mots en français, lis dans ta tête sans mettre d'accent, celui que tu dois faire deviner"
Le regard s'éclaire "Ah mais oui !" et vite vite, avant que le dernier grain ne passe, il dessine un rond, deux yeux, une bouche et là sur le front, une ligne ondulée. RIDE crie mon frère ! Et l'on rit, l'on rit de toute cette tension qui soudain se transforme en formidable bonheur d'avoir compris enfin ce fameux "ride" si mystérieux.
Trois autres équipes complètent les joueurs, le pictionnary peut commencer.
G. et son cousin parisien d'un an son cadet, démarrent à fond de train le jeu. Ils sont imbattables, ne lâchent pas le dé, sont déchainés sous le regard ébahies des deux plus jeunes qui, à la grâce de la toute fraiche séparation de leurs parents, découvrent cette partie de la famille jusqu'alors dédaignée. Les deux grands hurlent, rient, font moult gestes, mimant une future victoire qu'ils ne peuvent imaginer leur échapper... mais enfin, la chance les abandonne, OUF !
Le père peut maintenant, avec son aîné, tenter de faire avancer le petit cube vert qui attendait sagement.
C'est l'enfant qui devra faire deviner le mot. Il pioche une carte qu'il protège jalousement du regard des autres, sourit de ne pas voir de flèche devant le mot, lui seul dessinera.
Brusquement inquiet il regarde son père "Oh papa, je ne suis pas sûr que tu vas trouver, c'est un mot... un mot... je ne sais pas si tu le connais " Et le voilà qui s'élance, fébrile, trouant presque le papier de la mine pointu du crayon qu'il tient fortement.
Un skate ? Oui oui fait la tête de l'enfant. Son père est sur la bonne voie "des roues, des zigzags?" Moulinets des bras, visage crispé, tendu vers ce "presque" qui n'est pas tout à fait ça, le dessin se sature de Z se chevauchant, T. patauge, N. ne peut s'empêcher d'émettre de grands ZIIIIIP ZIIIOU, déchire le papier d'éclairs rageurs, se dandine de droite à gauche, rouge d'excitation, regardant désespérément le sable qui s'écoule marquant bientôt la fin. ZIIIIIIIIP ZZZZZZZZZZZ, T. désolé cherche cherche, toute la table à les yeux rivés sur ce petit bout de papier maintenant entièrement recouvert de Z noirs, coule le sable...
Intriguée la grande cousine saisie la carte, lit ce mot si difficile que même un père ne peut connaitre et tout à coup elle rit "Mais N. le pictionnary n'a que des mots en français, lis dans ta tête sans mettre d'accent, celui que tu dois faire deviner"
Le regard s'éclaire "Ah mais oui !" et vite vite, avant que le dernier grain ne passe, il dessine un rond, deux yeux, une bouche et là sur le front, une ligne ondulée. RIDE crie mon frère ! Et l'on rit, l'on rit de toute cette tension qui soudain se transforme en formidable bonheur d'avoir compris enfin ce fameux "ride" si mystérieux.
7 commentaires:
excellent !
Je risque d'en rire encore quelques jours. Merci Valérie pour cet art de la narration. Je m'y serais cru, vraiment.
Super excellent en effet !
Bon réveillon à toi !
qu'est ce qu'on a pu rire avec ce jeu, même hurler de rire, quand mes filles étaient ado. Bonnes fêtes !
J'ai lu ton texte en cherchant comme eux ce que ça pouvait être, j'étais presque parmi vous.......excellent !!!!
Merci la cousine !!
DDC, la cousine est comme tous les autres cousins super agréable ;)
Lili, tant mieux si j'ai réussi à faire sentir l'ambiance du jeux. Il faut dire que l'on s'amuse toujours beaucoup lorsque l'on est tous ensemble à jouer.
Lanfeust55, Olivier et Fay... merci pour votre appréciation qui me fait très plaisir :)
Saperli, heureusement que mes parents sont un peu sourds, sinon ils ne pourraient jamais s'endormir avec les hurlements de rire qui accompagnent toujours nos folles parties:D
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