Hier matin, bien avant l'heure du bureau, je suis allée me faire écraser les seins. Comme à chaque fois, je recule, recule et recule encore la prise de rendez-vous. Prétextant la crainte d'avoir mal... certaines manipulatrices ne sont pas vraiment douces.
Mais hier, alors qu'elle transformait, tout en douceur, mon opulente poitrine en galettes misérables , je réalisai que cette soi disant excuse de la douleur cachait en réalité la trouille de devoir affronter un verdict terrifiant.
Évidemment, les clichés n'étaient pas très optimistes (depuis le temps je devrais le savoir, mais à chaque fois mon ventre se tord, et dans ma tête j'envisage le pire, croyant encore que cela pourrait adoucir la peine).
Je passe donc à l'échographie, le médecin m'aborde comme l'on aborde un condamné, et je mets déjà une croix sur mon boulot, mes seins et pourquoi pas ma vie tout simplement.
Je hais les micro-calcifications, je me maudis d'avoir pris ce rendez-vous, et lorsque la manipulatrice vient me voir juste avant l'écho, qu'elle me redit combien il est important que je revienne dans deux ans montrer mes seins. En riant (rire toujours et encore pour cacher ma terreur) "Oui... s'il m'en reste à présenter !".
Les yeux au plafond, inerte, je me laisse sonder sans mot. Le radiologue tente d'apaiser mon angoisse, mais ce n'est qu'une fois ses paroles rassurées que je peux rire de moi, me moquer de cette peur infondée, repousser ma mort programmée.
Je ne suis qu'une grosse trouillarde !
Mais hier, alors qu'elle transformait, tout en douceur, mon opulente poitrine en galettes misérables , je réalisai que cette soi disant excuse de la douleur cachait en réalité la trouille de devoir affronter un verdict terrifiant.
Évidemment, les clichés n'étaient pas très optimistes (depuis le temps je devrais le savoir, mais à chaque fois mon ventre se tord, et dans ma tête j'envisage le pire, croyant encore que cela pourrait adoucir la peine).
Je passe donc à l'échographie, le médecin m'aborde comme l'on aborde un condamné, et je mets déjà une croix sur mon boulot, mes seins et pourquoi pas ma vie tout simplement.
Je hais les micro-calcifications, je me maudis d'avoir pris ce rendez-vous, et lorsque la manipulatrice vient me voir juste avant l'écho, qu'elle me redit combien il est important que je revienne dans deux ans montrer mes seins. En riant (rire toujours et encore pour cacher ma terreur) "Oui... s'il m'en reste à présenter !".
Les yeux au plafond, inerte, je me laisse sonder sans mot. Le radiologue tente d'apaiser mon angoisse, mais ce n'est qu'une fois ses paroles rassurées que je peux rire de moi, me moquer de cette peur infondée, repousser ma mort programmée.
Je ne suis qu'une grosse trouillarde !
17 commentaires:
Je suis certaine d'une seule chose dans la vie: si les hommes devaient passer par le même genre de torture que nous, les femmes, ça ferait très longtemps qu'on aurait inventé un système moins douloureux et torturant! Je suis effarée qu'on soit encore obligée de passer par ce genre d'attrocités, de nos jours!
Ceci dit, après mon petit coup de gueule, je t'embrasse bien fort!
Chacun son truc, toi ce sont tes seins que tu aimerais garder, moi c'est mon rein droit que j'aurais aimé garder.
Et à chaque visite à Mr Scanner je suis mort de trouille. (ça n'empêche pas de raconter des bêtises du genre "l'avantage du cancer c'est que c'est pris à 100% sinon il y aurait moins de clients"...
Je peux aussi rassurer le docteur CaSo qui n'est apparemment pas dotée d'une paire de gonades.
Les hommes, pourtant très au fait de la chose, n'ont rien trouvé d'indolore non plus.
Faut pas être parano anti-mec, d'abord c'est pas beau, ensuite c'est un peu hâtif, voire nunuche, j'allais écrire "comme raisonnement", incurable optimiste que je suis...
Nous en passons d'autres, et pas davantage agréables. Le cliché de l'homme douillet à souhaits est un peu dépassé non ?
Dr CaSo, en réalité c'est juste désagréable, et rien à voir avec ce que tu endures crois-moi ;) et moi aussi je t'embrasse tendrement !
Le Gout des autres, je crois que dès que l'on a été touché d'une façon ou d'une autre, les écho, scanner et autre dopler ne sont pas des moments très enthousiasmant :D Et pour ce qui est pris à 100%, no't bon président est entrain de réfléchir à voir comment s'en débarrasser ! (ça aussi c'est une sacrée trouille, parce qu'aussi bien Olivier, toi et de mon côté JP + G, nous serions bien dans la mouise s'ils n'étaient plus là pour nous permettre de continuer à prendre les traitements indispensables :( )
J'y suis passée pour la première fois y a pas longtemps, car sous prétexte que j'approchais des 30 ans ils ont voulu me faire "la totale"... alors que le médecin n'avait prescrit qu'une simple écho ! Et je me suis surprise à soudain stresser sans raison (ça fait au moins deux ans que j'étais tranquillement en train de surveiller mon petit nodule, sans m'inquiéter plus que ça). Serait-ce l'effet appareillage + blouses blanches ? Pis évidemment je pensais à certaines blogueuses...
En tous cas c'est vrai que c'est pas agréable, d'autant plus que le technicien qui s'occupait de la mammo n'était ni très doux dans ses manipulations ni très sympa (fallait lui arracher la moindre info). Par contre la doctoresse qui faisait l'écho après était très gentille, elle expliquait tout et rassurait plus que je n'en avais même besoin :-)
Je comprends. La trouille.
Et c'est tout à fait normal. Et je crois que personne, pas même toi, ne peux t'en blâmer.
Et puis avoir peur, c'est signe qu'il y a des choses qu'on craint de perdre, et ça, ça veut dire qu'on a encore plein de choses à vivre et qu'on a envie de croquer dedans, alors !
le-goût-des-autres et Olivier, je suis sûre que les hommes doivent passer par des moments pas très agréables non plus, mais de tout ce que j'ai dû faire dans ma vie (et moi c'est mon rein gauche que j'aurais aimé garder, entre autre), la mammographie était l'une des choses les plus désagréables et angoissantes. Et les reins c'est bien beau (et très utile, je l'avoue), mais ça ne représente pas ton identité féminine profonde autant que les seins d'une femme.
J'ai hésité ce matin, avant de poster ce billet, je pensais à Tili, à Isabelle, à Béatrice et bien d'autres que je croise ici ou chez elles, j'aurais voulu leur envoyer un mail pour leur demander de m'excuser pour ce billet, pour ces mots qui sans doute leur feraient mal. Qu'elles sachent combien hier j'ai pensé à elles, combien je les admire d'avoir su continuer à vivre et combien sans le savoir elles m'ont aidée et soutenue.
Je les embrasse tendrement.
Vet saleté ne frappe pas que les seins et on ne peut pas passer des scanners chaque jour alors on vit avec la peur au ventre, pas tous les jours mais souvent...
Bref, nous sommes nombreux à faire partie de la nébuleuse du Crabe (Supernova historique depuis 1054...)
Je ne pense pas un instant que le chirurgien qui parle de "mammectomie" comme s'il s'agissait de couper un ongle ou la chirurgienne qui parle d'"orchidectomie" (je serre les jambe à cette idée...) le font comme s'il s'agissait d'un élément fondamental de notre identité.
Je pense même qu'ils font exprès de se masquer la chose, sinon ils ne pourraient pas se livre à un acte chirurgical qui passerait alors du stade du geste curatif au stade de la mutilation délibérée...
En fait, je suis persuadé qu'interne ou externe, un organe qu'on nous retire est une mutilation qui nous atteint profondément, quel que soit notre sexe.
Tu n'as rien d'une trouillarde. Ce sont des peurs légitime et ô combien partagées !
Que ce texte résonne en moi et fait écho à mes propres angoisses !
J'imagine que 1) brutalité de l'examen + 2) angoisse du résultat = ça ne doit pas être marrant, en effet.
Bon, pour apporter une petite touche de rire, ça me fait penser à la réplique d'Anne Roumanoff dans un de ses sketches : "Pourquoi les hommes ne doivent-ils pas subir de 'couillographies', eux ??"
;-)
Je te comprends j'ai horreur de ce moment-là moi aussi.
Et tu as bien fait d'en parler parce qu'il faut que je prenne un rendez-vous, et que j'avais un petit peu oublié la chose...
Moi j'avais des douleurs terribles parfois au niveau de la poitrine et puis un jour ils ont eu l'idée de me retirer la vésicule et depuis je vais mieux, les douleurs se sont espacés mais la dernière m'avait envoyé passer un scan et moi aussi dans le petit vestiaire je n'en menais pas large. Je me demandais même comment j'allais annoncer à mes enfants que j'allais sans doute crever et dans de pas belles conditions.
Je mettais fait un vieux film et moi aussi j'ai été soulagé quand le toubib est venu me voir pour me dire que tout allait bien.
J'ai fait y a déjà une année et demie et juste d'y penser: j'ai encore mal! L'une des dame était vraiment maladroite, grrrrrrr!
En fait ils ont fait durer "leur" plaisir en allongeant la scéance plus que nécessaire...
Tant mieux si c'est bon pour cette fois-ci Valérie.
Deux ans... c'est vite passé!
Je vous lis tous, sans exception. Merci.
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