mercredi 11 mars 2009

Onze... mon album panini

Il pleuvait, mon rendez-vous m’attendait sur place et pour gagner du temps j’avais pris le trajet évitant le centre ville. Il y avait un petit bouchon qui avançait au pas, au loin une ambulance, stationnée sur le terre plein, ne gênant pas, à priori, la circulation.
Ce n’est qu’en arrivant à sa hauteur que je vis quelques mètres plus loin un ambulancier tentant de protéger un corps allongé sur la macadam. Le vent s’engouffrait sous la légère pelure or-argent, la faisant claquer comme une voile furieuse. Une femme apparemment, le visage ensanglanté que la pluie battante n’arrivait pourtant pas à laver, gisait sur le côté, inanimée.

Lentement, serrant la voiture au plus près du trottoir, au plus loin de ce corps, j’ai passé mon chemin.

Et maintenant, lorsqu’il arrive que je passe à cet endroit, qu’il pleuve ou qu’il soit inondé de soleil, à cet endroit précis, surgit cette image, d’une femme si vulnérable, si seule.

Cette ville si insignifiante est pour moi un album dans lequel je colle petit à petit une multitude d’image… instants de vie.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

La ville, comme la vie, est parfois un beau livre d'images.

Anonyme a dit…

Pas simple d'effacer ce genre d'images dificilles :o( C'est vrai que la Vie est un livre

Anonyme a dit…

Décidément, il y a peu tu as déjà raconté un accident dont tu as été le témoin, non ?!

Beo a dit…

Ton texte me rejoint beaucoup, tellement que je ressens toujours un malaise quand je constate que tout un pan de mon livre panini vient de se faire effacer...

C'est le cas quand ils transforment radicalement un quartier par une nouvelle construction qui fait disparaître la place du marché, le petit parc et tout plein d'habitations pour y loger un Centre commercial :(