dimanche 5 octobre 2008

Bénie des dieux

Novembre 2006, en retard pour le vaccin anti-grippe, j'appelle Catherine, la pédiatre de G., mais elle n'a pas de rendez-vous libres avant deux semaines, notre médecin de famille est en vacances.
Vous pouvez sans problème le faire faire par un infirmier, me dit-elle, il suffira juste que vous cherchiez le vaccin en pharmacie, je vous envoie l'ordonnance aujourd'hui.
Dans l'annuaire, une dizaine d'infirmier, le premier ne décroche pas, le second me dit de passer dans l'après-midi, à la sortie des cours de G.
Il est sympathique, volubile, je prends sa carte de visite au cas où.

Septembre 2008, cela fait maintenant plusieurs années que la maladie de JP empoisonne sa vie. La moindre petite blessure se transforme en plaie inguérissable mettant parfois des mois à cicatriser. Revenant de sa visite bisannuelle de L'hôpital de Bron, il lui a été demandé de faire appel à un infirmier pour ses pansements. Je ressorts la carte de visite de l'infirmier, lui donne. C'est à la maison qu'il vient faire les pansements, entre midi et deux. Dès le premier jour la douleur s'atténue, JP peut à nouveau marcher, sans trop souffrir et surtout dormir. En discutant avec l'infirmier, il apprend que celui-ci est un spécialiste des plaies, il en a une approche "philosophique"dit-il. Tout d'abord regarder la plaie, l'étudier, choisir la façon de la traiter. Il a un taux de réussite de 100%, sa réputation est européenne, ses patients font des milliers de kilomètres pour éviter l'amputation. Le hasard a fait que ce soit lui qui ait décroché il y a deux ans, pour un simple vaccin.

Il y a bien longtemps déjà, alors que nous nous débattions depuis plusieurs mois pour enrayer une inflammation terrible des gencives de C., consultant jusqu'à Lyon sans résultat malgré une batterie d'examens et divers rendez-vous avec des pontes dans le domaine, le hasard avait fait que le dentiste qui venait tout juste de prendre la succession du nôtre, était un spécialiste de la parodontite aiguë juvénile, exactement ce dont souffrait C. et que personne avant lui n'avait diagnostiqué. Il avait stoppé la maladie et sauvé sa gencive.

Avant cela, il y avait eu cette amie de ma soeur, qui, demandant des nouvelles de ce petit neveu tout neuf avait, alors que ma soeur lui racontait mon angoisse devant ce bébé tout jaune, conseillé de me donner le nom de sa meilleure amie, chef de service en hépato à Bicêtre.

Un peu plus tard, alors que nous venions de nous faire jeter de l'hôpital de notre ville par le médecin chef de pédiatrie, hurlant qu'elle ne voulait pas que ce bébé crève dans son service, j'avais en larme appelé notre médecin. Il nous avait alors recommandé de filer dare dare à St Julien, dans le service de celle qui deviendrait pour toujours notre sauveur. Elle avait par le plus grand des hasard, fait son internat à l'hôpital du Kremlin Bicêtre, dans le service de pédiatrie du Professeur Bernard. Le hasard encore.

Et lorsque je dis que je suis bénie des dieux, je crois bien que c'est vrai !

12 commentaires:

Beo a dit…

Magnifique!

C'est pas que je veuille jouer sur les mots mais je qualifie ces rencontres bénies plutôt comme résultats du destin ;)

Anonyme a dit…

Une note terrifiante.... Moi chuis pas du tout rassuré !

Valérie de Haute Savoie a dit…

Qu'est ce qui te terrifie à ce point ? Je trouve cela plutôt fascinant.

Anonyme a dit…

Le hasard fait bien les choses, c'est certain! Je crois que chaque "rencontre" qu'on fait dans la vie a une raison d'être. Vous avez eu de la chance dans votre malchance :)

Anonyme a dit…

Je te reconnais bien là Valérie. Dans les moments difficiles où d'aucun se serait très vite morfondu, tu trouves le moyen de dire que tu as de la chance. J'adore cette passion pour la vie cette énergie positive que tu as.

Anonyme a dit…

Tant mieux et pourvu que ca dure encore longtemps !

Anonyme a dit…

Ben, ce qui me terrifie, c'est tous ces problèmes de santé abominables ! Même en ayant eu la chance de tomber sur la personne AD HOC à chaque fois ! Je trouverais encore plus "fascinant" et "rassurant" de n'avoir pas eu à subir tout ça....

Valérie de Haute Savoie a dit…

Ah oui Lancelot, mais c'est ma vie :) Je n'y peux rien c'est elle qui m'a choisie chante si bien Adamo !
Jipes, je crois bien que cela va durer, j'y suis habituée depuis toute petite.
Fay, j'aime trop la vie pour me faire "emmerder" par elle :D

Anonyme a dit…

Belle série de heureux hasards !!

Dans ton 'malheur' tu as tout de même de la chance... en tout cas tu as su la trouver et t'en rendre compte.

Anonyme a dit…

Je pense un peu comme Lancelot, mais tant que tu seras en veine... Et de cette bénédiction, crois-tu que peuvent profiter aussi tes amis, ta famille moins directe, tes collègues de travail... tes lecteurs ?

Anonyme a dit…

Peut-être que tu l'entretiens ta chance, que tu fais tout pour l'attirer vers toi !
Bonne journée !

Valérie de Haute Savoie a dit…

Tu sais Fauvette, je crois que c'est depuis que je suis mon instinct. Je fonce, je n'hésite plus, je n'ai plus peur de me ramasser puisque de toute façon on se relève toujours.