mardi 26 août 2008

basse-cour

Les Locaux sont propres, totalement aseptisés, portes en aluminium, carrelage blanc immaculé. L'homme porte des bottes sans aucune trace de saleté, une calotte en papier sur la tête, une longue blouse bleue pâle, des gants latex.
La caméra le suit dans le couloir, une voix décrit cet univers froid.
L'homme ouvre une des lourdes portes, juste derrière, sur des chariots, sont entreposés sur des claies, des cageots remplis d'oeuf, l'homme tire le chariot vers lui, hors de cette pièce sombre.
L'image d'après nous le montre prenant à pleine mains, des poussins minuscules, piaillants, qu'il jette sans ménagement sur des tapis roulants qui les entraînent follement vers des trieuses.
Plus tard ils seront déversés, dans un hangar sans fenêtre, sur de grands feuilles de papier marron. Ils sont serrés au point de ne pouvoir bouger, le commentaire nous dit qu'ils ont épuisés à force de ne pouvoir dormir... qu'importe, ils vivront si peu de temps, quelques semaines, le temps d'un souffle.
Puis ils seront accrochés, têtes en bas; électrocutés, décapités, éviscérés, empaquetés sans avoir jamais rencontré un brin d'herbe, couru derrière le cul d'une poule, caqueté en tentant de prendre son envol du haut d'un fumier encore chaud.

Et je m'interroge sur ces hommes qui oublient leur humanité.

12 commentaires:

Anonyme a dit…

Et la tendresse, bordel ?
:)

Anonyme a dit…

Nous avons fait des animaux d'élevage industriel des machines vivantes, simplement censées produire le maximum, dans des conditions d'épouvante. En les enfermant dans des espaces si restreints qu'ils ne peuvent que subir tout ce que nous leur infligeons. C'est d'une telle violence, et cette violence est bien cachée. Je me demande quand cela nous deviendra vraiment intolérable au point de vraiment faire bouger les conditions d'élevage industriel.
Pour la volaille, chaque année en France, 5O millions de poussins mâles et 30 millions de de canards femelles sont jetés au broyeur, les premiers parce qu'ils ne pondent pas, les secondes parce qu'elles s'engraissent moins bien que les mâles pour faire du foie gras.
Mais bon, il y a encore des vrais éleveurs qui savent vivre en compagnie de leurs bêtes.
Un jour, peut-être, serons nous capables de respecter toutes les formes de vie.
(excuse moi si je m'étends, c'est un sujet brûlant pour moi, et merci d'en parler)

Anonyme a dit…

C'est clair que l'humanité est bien loin...Sacrifier des animaux pour se nourrir OK mais dans ces conditions de stress et d'élevage intensif c'est proprement (aseptisé comme c'est et bientôt à la JAvel grâce aux USA) scandaleux

Folavoine a dit…

Sujet brûlant pour moi aussi...
Merci à toi d'en parler dans ces termes et merci à Meerkat pour les précisions sur les 50 millions de poussins et les 30 millions de canards. Je ne les connaissais pas et suis un peu plus horrifiée et triste.
Triste car je me demande moi aussi encore et toujours comment l'humanité peut-elle évoluer en laissant autant de violence et de cruauté derrière elle ? En étant aussi froide et fataliste ("bah, on n'y peut rien, c'est comme ça...")
Quand je m'emballe, on me dit parfois qu'il vaut mieux s'occuper de la misère humaine avant la misère animale. Je réponds toujours pareil : en général, ce sont les mêmes qui sont sensibles aux animaux ET aux humains et qui tentent d'agir... L'un ne va pas sans l'autre.
(tout comme Meerkat, excuse-moi de m'étendre)

Anonyme a dit…

Cela me barbouille...

Valérie de Haute Savoie a dit…

Meerkat et Folavoine je vous remercie de compléter ce billet par vos commentaires. J'ai tant lu, depuis tant d'année, les horreurs que l'on inflige aux animaux sans aucun état d'âme... je me demande quelle conséquences cela a sur notre corps. Cela fait longtemps que je n'achète plus que des oeufs de poules au moins élevées en liberté, tout comme les poulets. Je me dis souvent que si l'on remplacait plusieurs repas avec des protéines végétales on pourrait alors n'acheter plus que de la viande d'animaux ayant eu le droit de vivre décemment. (parce que oui j'aime la viande).
Si l'on réagissait plus clairement, refusant de manger de la viande d'animaux maltraités, je suis sûre que les producteurs trouveraient une solution pour se conformer à la demande. Comme tu le dis Jipes, c'est scandaleux !

Olivier, la tendresse oui !

Anonyme a dit…

Lhomme est laid

Anonyme a dit…

C'est un problème qui me tient tellement à coeur, moi aussi, que je mange rarement de la viande et seulement si je sais qu'elle provient d'aminaux élevés et tués de façon moins horribles que ça. Pareil pour le lait et les oeufs... mais je dois avouer qu'en ce moment, je commence à me poser des questions sur les labels (par exemple "bio" et "en liberté") parce que ça peut être interprêté de beaucoup de façons différentes (genre 200 poules "en liberté" dans 2 mètres carré de gazon pendant 10 minutes par jour) et ça ne veut pas non plus dire que les gens qui travaillent dans ces "fermes" travaillent dans des bonnes conditions, ou que la ferme fait attention à l'écologie, etc. Bref, c'est un truc dont je vais bientôt parler sur mon blog de toutes les manières :)

Valérie de Haute Savoie a dit…

Il y a des règles tout de même strictes pour les dénominations. Par exemple, élevé en plein air veut juste dire que la poule est à l'air libre, mais elle peut être dans une cage... en liberté elle a obligatoirement la possibilité de courir dehors. Bon moi je préfère bio parce que là c'est sûr que la poule à une certaine surface obligatoire par poule. SInon pour ce qui est du mensonge qui pourrait être fait de la réalité du label (j'ai entendu l'autre jour qu'il y avait des doutes), c'est assez terrible de se dire que même là on est capable de mentir (l'homme est capable de tout par profit et c'est écoeurant)

Anonyme a dit…

Mais est-elle "en liberté" tout le temps ou juste 10 minutes par jour? Et courrir sur combien de mètres? Je crois que ces labels ne sont pas du tout précis et ça permet de les interprêter un peu comme on veut, quand on essaye d'économiser le plus d'argent et d'effort possible... Enfin, ça ne m'étonnerait pas que les régulations soient plus strictes (et enforcées) en France qu'ici.

Anonyme a dit…

Oui dr. caso en France les normes sont strictes, aussi bien sur la surface obligatoire par poule que pour le nombres d'heures passées dehors : selon les labels ces normes varient, et le label bio est un des plus stricts. Pour le label Poulet de Bresse cela a d'ailleurs posé problème lors de la grippe aviaire : s'ils ne sortent plus ils ne peuvent pas avoir le label, il y a donc eu des mesures pour qu'ils puissent sortir quand même, et tout a été certifié par des contrôles vétérinaires. Désolée d'être si longue, moi aussi j'achète des oeufs bio ! (J'ai visité un élevage de pondeuses ben c'est pas drôle.)

Anonyme a dit…

C'est à chacun de nous de ne pas encourager ces pratiques - en n'achetant pas bien sûr, mais aussi en diffusant l'information comme tu viens de le faire. Merci Valérie.
A noter que nous ne sommes pas traités très différemment de ces volailles. On veut le rendement maximum des travailleurs après le tri de l'embauche, puis on les jette sans plus d'état d'âme. On est moins entassé, encore que, dans les transports... dans les barres hlm... enfin bref !