C'était un mardi, G. était à l'école, j'avais mon après-midi devant moi, je ne travaillais pas et pour me changer les idées un peu grises j'avais eu envie d'aller voir un film léger. Passait au Ciné Club "les apprentis" avec Guillaume Depardieu, parfait pour m'évader.
Unique guichet, je tends ma carte d'adhérent de la MJC, prends mon ticket et m'installe dans la salle où sont parsemées quelques femmes sans doute retraitées. Je bouquine un peu avant le début du film, les lumières s'éteignent, je m'enfonce dans mon fauteuil et regarde la bande annonce d'un oeil distrait. Bande annonce qui s'éternise... s'éternise... je me suis trompée de film ! Me voilà partie pour "les Virtuoses" dont je n'ai jamais entendu parler. Peu de risque que cela soit un navet, je me laisse embarquée et rapidement je suis submergée par l'émotion. Impossible de trouver de quoi me moucher, impossible de renifler... c'est l'été, je suis en simple tee-shirt, rose, à manche trois quart... discrètement je sèche mon nez sur ma manche droite, j'essaye de maîtriser ces larmes qui menacent de se transformer en cataracte. De temps en temps d'autres reniflements discrets s'échappent d'un fauteuil. J'attaque la manche gauche, j'écarquille les yeux au maximum tentant vainement de freiner ma production lacrymale... peine perdue. Le film terminé je sors rapidement, la tête basse, évitant les regards, je ne suis pas la seule aux yeux rougis, et chacune quitte le plus vite possible les abords du cinéma. Une fois seule je renifle un grand coup, replis consciencieusement mes manches et fonce à la maison.
Souvent mes coups de cœur cinématographiques sont des films qui m'ont pris par surprise. Celui là reste un de ces films dont je garde encore la marque ancrée profondément alors qu'il me semble que je serais incapable d'en raconter l'histoire.
Hier soir j'ai eu ce même émerveillement en découvrant "La vie des autres". Bien sûr je savais ce film particulièrement encensé, primé, adoré... mais je m'étais faite une idée de l'histoire très sommaire, juste axée sur les écoutes et la privation de liberté, et pour moi la privation de liberté est tout simplement insupportable, destructrice. Aussi me préparais-je à passer un moment angoissant. Est ce pour cela que ce film m'a semblé être une merveilleuse ode à la rédemption par l'art ?
Toujours est-il que ce film m'a redonné un grand élan de vie - non pas que j'ai des idées suicidaires mais j'avoue que cette période de "chômage" n'est pas faite pour m'exalter, et je garderais longtemps l'image de Ulrich Mühe écoutant Georg Dreyman au piano alors qu'il vient d'apprendre le suicide de son ami. Cet instant précis où l'âme s'ouvre à l'art faisant flancher les certitudes.
Unique guichet, je tends ma carte d'adhérent de la MJC, prends mon ticket et m'installe dans la salle où sont parsemées quelques femmes sans doute retraitées. Je bouquine un peu avant le début du film, les lumières s'éteignent, je m'enfonce dans mon fauteuil et regarde la bande annonce d'un oeil distrait. Bande annonce qui s'éternise... s'éternise... je me suis trompée de film ! Me voilà partie pour "les Virtuoses" dont je n'ai jamais entendu parler. Peu de risque que cela soit un navet, je me laisse embarquée et rapidement je suis submergée par l'émotion. Impossible de trouver de quoi me moucher, impossible de renifler... c'est l'été, je suis en simple tee-shirt, rose, à manche trois quart... discrètement je sèche mon nez sur ma manche droite, j'essaye de maîtriser ces larmes qui menacent de se transformer en cataracte. De temps en temps d'autres reniflements discrets s'échappent d'un fauteuil. J'attaque la manche gauche, j'écarquille les yeux au maximum tentant vainement de freiner ma production lacrymale... peine perdue. Le film terminé je sors rapidement, la tête basse, évitant les regards, je ne suis pas la seule aux yeux rougis, et chacune quitte le plus vite possible les abords du cinéma. Une fois seule je renifle un grand coup, replis consciencieusement mes manches et fonce à la maison.
Souvent mes coups de cœur cinématographiques sont des films qui m'ont pris par surprise. Celui là reste un de ces films dont je garde encore la marque ancrée profondément alors qu'il me semble que je serais incapable d'en raconter l'histoire.
Hier soir j'ai eu ce même émerveillement en découvrant "La vie des autres". Bien sûr je savais ce film particulièrement encensé, primé, adoré... mais je m'étais faite une idée de l'histoire très sommaire, juste axée sur les écoutes et la privation de liberté, et pour moi la privation de liberté est tout simplement insupportable, destructrice. Aussi me préparais-je à passer un moment angoissant. Est ce pour cela que ce film m'a semblé être une merveilleuse ode à la rédemption par l'art ?
Toujours est-il que ce film m'a redonné un grand élan de vie - non pas que j'ai des idées suicidaires mais j'avoue que cette période de "chômage" n'est pas faite pour m'exalter, et je garderais longtemps l'image de Ulrich Mühe écoutant Georg Dreyman au piano alors qu'il vient d'apprendre le suicide de son ami. Cet instant précis où l'âme s'ouvre à l'art faisant flancher les certitudes.
7 commentaires:
Ah, magnifique film que "Les virtuoses" ! Et "Les apprentis", ça n'était pas mal non plus.
Et ne rien avoir pour se moucher au cinéma, ou ailleurs, le plus terrible étant en réunion, je suis assez spécialiste. Bien que n'ayant aucune recette pour lutter contre en dépit de l'expérience acquise :)
Du coup je n'ai jamais vu les apprentis et maintenant je vérifie toujours (du moins j'essaye) que j'ai des mouchoirs dans mon sac.
Ah... Pleurer au cinéma... La semaine dernière je suis allée voir MR 73, le dernier film d'Olivier Marchal. Un film très très dur. Une violence extrème, la destruction d'un homme à petit feu, la cruauté humaine au delà de l'acceptable.
Mais... je n'étais pas seule. Donc j'ai retenu mes larmes tout au long du film. Et pourtant que l'envie de pleurer était forte. J'aurai eu envie de me laisser aller. Et de pleurer, pleurer, pleurer. Pour me faire du bien au fond... laisser aller mes émotions et ne pas les garder en moi.
Je crois que ce genre de film demande à être vu 'SEUL'. Totalement seul face à l'écran, à l'histoire, aux émotions... C'était mon unique regret en sortant du film. Ne pas l'avoir vécu plus pleinement. Je trouve que ça perd une partie du plaisir de voir un tel film ! :)
Et les virtuoses... je ne l'ai jamais vu !! Peut être irai-je louer le DVD :)
Je vais voir le film de Philippe Claudel cet apres midi (Il y a longtemps que je t'aime) je vais essayer de prendre un paquet de mouchoir alors on ne sait jamais ! (en + si j'en ai pas je serais bien embêtée j'ai un rhume carabiné :))
bises
Je ne connais aucun des films dont tu parles, mais je retiens les titres pour une prochaine soirée !
L'avantage d'être allergique, c'est que j'ai *toujours* des mouchoirs sur moi ^^
Oh oui Les Virtuoses, quel film ! Tu as bien fait d'aller le voir, même sans le vouloir ! Il n'y a pas de honte à pleurer au cinéma, moi cela ne me gêne pas. Mais si tu n'avais même pas la moitié d'un kleenex effectivement...
La Vie des autres, bonne pioche aussi.
Oui, oui, les Apprentis c'est bien, cela devrait te plaire, tu peux toujours louer le dvd !
Mon dernier coup de foudre au niveau cinéma ? Hmmm ...Chair de Poule de Julien Duvivier, avec Robert Hossein, Catherine Rouvel et Georges Wilson !
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