L'été 75 s'était passé tranquillement. Mes parents et le reste de la fratrie passant leurs vacances ailleurs - mes grands frères sur des chantiers plus ou moins cathos, ma soeur et mon petit frère certainement aux côtés de mes parents - j'avais l'appartement pour moi toute seule. J'étais chargée d'arroser les plantes, des géraniums garnissant les nombreux balcons, divers ficus et autres plantes vertes parsemées dans les 13 pièces dont j'étais la gardienne estivale.
J'avais trouvé un petit boulot aux Dernières Nouvelles d'Alsace, je faisais un vague ménage rapide, histoire d'arrondir mon argent de poche. Le reste du temps je faisais la fête avec Nadia et Anne Marie. Nous passions nos soirées au "Roucala Peterschmitt" à boire de la bière. Lorsque nous avions trop forcé la veille, nous commencions la soirée par une tisane et invariablement le patron s'écriait "Yo, mais ici c'est donc pas une pharmacie". Tout le monde riait et nous restions jusqu'à point d'heure à faire la fête entourées de nos copains musiciens, bons buveurs eux aussi. Tranquillement les jours passaient et le retour des parents étant imminent, je découvris stupéfaite que les géraniums non arrosés tiraient une sale gueule. Ces maudits géraniums, malgré mes soins intensifs, ne reprirent que timidement vie et ne purent faire illusion. Une fois de plus, dès leur arrivée, j'eus droit à un sermon me prédisant le pire... incapable, flemmarde, menteuse... Que dire, je vivais intensément ma vie et eux voulait m'emprisonner dans cet avenir étriqué où se dirigeait mes frères et soeur ? Je les trouvais si vieux dans leur façon d'envisager ma vie.
Quelques jours plus tard, ma mère entra dans ma chambre et froidement dit "il me semblait que tu avais déclaré que tu partirais dès que tu aurais 18 ans ?" - J'avais 18 ans !
Alors je ressortie ma chemise de nuit, remplie une fois de plus un sac de l'indispensable, téléphonais à Anne Marie pour qu'elle vienne me chercher avec sa 2 chevaux et je dis au revoir à mes parents. "Je reviendrais chercher mes affaires plus tard". Ils étaient assis à table, prêts à dîner, je les quittais, je savais que cette fois-ci était la bonne.
Je pris un petit boulot le soir dans un centre de réadaptation où la moyenne d'âge des résidents n'excédait pas 20 ans, me trouvais un petit appartement sous les toîts et en septembre j'entrais aux Beaux Arts où je rencontrais celui qui plus tard serait mon compagnon.
J'avais trouvé un petit boulot aux Dernières Nouvelles d'Alsace, je faisais un vague ménage rapide, histoire d'arrondir mon argent de poche. Le reste du temps je faisais la fête avec Nadia et Anne Marie. Nous passions nos soirées au "Roucala Peterschmitt" à boire de la bière. Lorsque nous avions trop forcé la veille, nous commencions la soirée par une tisane et invariablement le patron s'écriait "Yo, mais ici c'est donc pas une pharmacie". Tout le monde riait et nous restions jusqu'à point d'heure à faire la fête entourées de nos copains musiciens, bons buveurs eux aussi. Tranquillement les jours passaient et le retour des parents étant imminent, je découvris stupéfaite que les géraniums non arrosés tiraient une sale gueule. Ces maudits géraniums, malgré mes soins intensifs, ne reprirent que timidement vie et ne purent faire illusion. Une fois de plus, dès leur arrivée, j'eus droit à un sermon me prédisant le pire... incapable, flemmarde, menteuse... Que dire, je vivais intensément ma vie et eux voulait m'emprisonner dans cet avenir étriqué où se dirigeait mes frères et soeur ? Je les trouvais si vieux dans leur façon d'envisager ma vie.
Quelques jours plus tard, ma mère entra dans ma chambre et froidement dit "il me semblait que tu avais déclaré que tu partirais dès que tu aurais 18 ans ?" - J'avais 18 ans !
Alors je ressortie ma chemise de nuit, remplie une fois de plus un sac de l'indispensable, téléphonais à Anne Marie pour qu'elle vienne me chercher avec sa 2 chevaux et je dis au revoir à mes parents. "Je reviendrais chercher mes affaires plus tard". Ils étaient assis à table, prêts à dîner, je les quittais, je savais que cette fois-ci était la bonne.
Je pris un petit boulot le soir dans un centre de réadaptation où la moyenne d'âge des résidents n'excédait pas 20 ans, me trouvais un petit appartement sous les toîts et en septembre j'entrais aux Beaux Arts où je rencontrais celui qui plus tard serait mon compagnon.
3 commentaires:
En jeune fille bien élevée tu prévois quand même ta chemise de nuit, cela me fait hurler de rire ! (Mais gentiment hein !).
Mais je les trouve un peu rudes tes parents de se débarrasser de toi ainsi. Parce que dans un appart de 13 pièces, il y avait bien une petite place pour toi, sans que tu les déranges non ?
Mais peut-être que cette coupure physique vous était à tous nécessaire.
Beaucoup de violence dans cette histoire. Comment cela est-il possible! Toujours beaucoup de plaisir à te lire souvent, même si je ne laisse pas beaucoup de commentaires. A bientôt.
Quand je pense que ma fille va avoir bientôt 17 ans....je n'imagine pas un quart de seconde son départ. Mais elle a sa vie à elle déjà à laquelle je n'appartiens pas. Bonne journée à toi
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