Entre autres j'ai été ouvreuse de cinéma. Un petit cinéma de quartier à Strasbourg. C'était le temps où n'existait pas encore les magnétoscopes, le temps où je passais de petits boulots en petits boulots. Celui-là était plaisant, nous étions une petite bande, le projectionniste, la caissière et trois ouvreuses, moyenne d'âge 19 ans ! Les horaires convenaient parfaitement à nos vies décalées, et notre statut d'ouvreuse nous ouvrait gracieusement les portes de tous les cinémas strasbourgeois, particulièrement un cinéma Arts et Essais où j'y ai passé des journées entières à parfaire ma culture cinématographique.
Mais notre cinéma lui ne passait que des westerns et autres films de kung fu et des pornos. D'un côté cela chahutait, de l'autre un silence religieux. D'un côté pas de pourboire, de l'autre de quoi se faire un salaire confortable. Je n'étais pas farouche, j'étais donc abonnée à la salle où jamais la lumière n'inondait les fauteuils, et je gagnais bien ma vie.
J'en garde de très bons souvenirs, nous apprenions les dialogues des films, hormis ceux classés X, par coeur. Nous mimions, en attendant la fin de séance, des scènes entières. Le train sifflera trois fois n'avait plus aucune zone d'ombre. Nous passions le temps.
Tous les soirs à la même heure passait devant nos portes vitrées, un rat. Pile à l'heure vingt trois heures trente ! Il passait vite, filant vers les poubelles du restaurant d'à côté. A cette heure là étaient sorties les poubelles, notre rat pouvait, sans effort, goûter à son dîner tout frais.
Fin octobre, changement d'heure... notre rat passe à vingt deux heures trente et revient sur ses pas aussi vite. Le lendemain il est à l'heure, la nouvelle, il a ajusté son horloge interne !
Mais notre cinéma lui ne passait que des westerns et autres films de kung fu et des pornos. D'un côté cela chahutait, de l'autre un silence religieux. D'un côté pas de pourboire, de l'autre de quoi se faire un salaire confortable. Je n'étais pas farouche, j'étais donc abonnée à la salle où jamais la lumière n'inondait les fauteuils, et je gagnais bien ma vie.
J'en garde de très bons souvenirs, nous apprenions les dialogues des films, hormis ceux classés X, par coeur. Nous mimions, en attendant la fin de séance, des scènes entières. Le train sifflera trois fois n'avait plus aucune zone d'ombre. Nous passions le temps.
Tous les soirs à la même heure passait devant nos portes vitrées, un rat. Pile à l'heure vingt trois heures trente ! Il passait vite, filant vers les poubelles du restaurant d'à côté. A cette heure là étaient sorties les poubelles, notre rat pouvait, sans effort, goûter à son dîner tout frais.
Fin octobre, changement d'heure... notre rat passe à vingt deux heures trente et revient sur ses pas aussi vite. Le lendemain il est à l'heure, la nouvelle, il a ajusté son horloge interne !
Octobre 2007... Chamade est postée depuis le milieu de la matinée à l'entrée de la cuisine, elle attend patiemment que je me mette aux fourneaux. Elle est toujours en avance, aujourd'hui juste peu plus en avance c'est tout ! Hier déjà elle se réjouissait aux environs de dix heures et s'affolait lorsqu'à onze heures rien ne bougeait à la cuisine.
Combien va-t-il lui falloir de jours pour que son horloge interne se mette à l'heure d'hiver ?
Combien va-t-il lui falloir de jours pour que son horloge interne se mette à l'heure d'hiver ?
9 commentaires:
J'ai toujours plaint les ouvreuses de cinéma. Il me semblait qu'elles faisaient un métier difficile où les rapports avec les clients pouvaient être tendus. Combien de fois les ai-je vues se faire insulter ...
Pour ma part je m'y suis toujours bien amusée.
C'est dommage que tu n'aies pas appris les dialogues des films porno. C'est très enrichissant.
Tu sais, les dialogues n'étaient guère différent entre Alice et les 7 mains et ça glisse au pays des merveilles :)
"Les ouvreuses", c'était pas un grand succès des années 70?
Ouh la cela me rappelle quelque chose, je vais faire un tour sur gogole :)
Ah je crois qu'il s'agit d'Irena et les Ombres non ?
à propos d'horloge interne, j'ai une jolie histoire de chat. Mon ancien chat comme je dis, Harper, un toutnoirtoutfinhypercalin à me sauter dans les bras dès mon retour (rien à voir avec l'engeance acutelle ;-)), me réveillait systématiquement tous les matins de la semaine, tout doucement, 1 minute très exactement avant que le réveil ne sonne, et le we me laissait tranquillement faire ma nuit (et la sienne aussi je présume). Encore plus fort, jamais il n'a été perturbé par le changement d'heure et c'est toujours systématiquement 1 minutes avant la sonnerie du reveil qu'il me reveillait le lundi matin suivant.
Les chats sont extraordinaires :) Ils ont tous leur particularité, et même les pires teignes sont attachants.
Enregistrer un commentaire