Si je devais emporter un seul livre sur une île déserte, je me demande si je ne choisirais pas un très bon dictionnaire, je vis entourée de dictionnaires.
Depuis toute petite j'essaye d'apprivoiser l'orthographe, ou plus exactement la grammaire. Je me souviens de l'instant où la maîtresse disait "ouvrez vos cahiers, nous allons faire une dictée". Mes mains devenaient moites, mon cerveau se vidait de tout ce que j'avais appris, et en penchant la tête je priais que cela se passe le plus rapidement possible. Ensuite il y aurait le cahier à faire signer, le silence lourd et résigné de mon père suivi de cette légèreté d'avoir survécu jusqu'à la fois suivante.
Cela ne m'a pas éloigné du plaisir d'écrire, j'écrivais dans des cahiers, j'écrivais des lettres, même à ceux qui venaient de mourir et à qui je confiais mes peines, mes espoirs, et je déposais sur les armoires des enveloppes, persuadée qu'elles seraient lues par ceux de là-haut. Plus tard je passais des heures à créer des journaux inspirés de ceux que j'achetais en cachette -mademoiselle âge tendre, salut les copains- Il y avait la rubrique "courrier du coeur" bien sûr, et les pages mode qui me permettait de dessiner de sylphides jeunes filles qui avaient toutes le profil des "parisiennes" de Jacques Faisant.
Vers treize ans j'ai ouvert mon premier journal intime où je consignais au départ tout ce que je mangeais dans l'espoir d'arriver ainsi à maîtriser ce poids qui me persécutait, mais qui devint très vite le confident à qui je racontais mes multiples coups de foudre invariablement le seul l'unique et l'éternel.
Je grandissais, mon orthographe défaillante ne m'abandonnant pas. A vrai dire, les règles de grammaire étaient pour moi, incompréhensibles.
En 1988 je trouvais un emploi de secrétaire dans une boîte qui démarrait. Je devais répondre au téléphone, accueillir les clients et peut être de temps en temps taper un courrier. J'étais ravie, je sortais de ces petits boulots qui faisaient mon quotidien. Assez vite je dû rédiger des courriers, et là revint mon angoisse des fautes inévitables. Je me débattais vaille que vaille. Un jour, un des associés très gentiment m'expliqua la règle des accords avec le verbe être et le verbe avoir. Son explication lumineuse me fit découvrir que la grammaire n'était pas quelque chose de totalement illogique. Si l'on "était", on accordait, si l'on "avait" on n'accordait pas ! Bien évidemment il y avait des exceptions, mais tout à coup une porte si hermétiquement fermée jusque là, s'entrouvrait. Et je me rappelle le vrai bonheur que j'ai éprouvé ce jour là.
Cela fait maintenant près de 20 ans que je suis secrétaire, que j'écris des lettres et rédige des tas de rapports, lettres de mission et autres. Mon orthographe n'est de loin pas parfaite, mais malgré tout je sais maintenant écrire "bon anniversaire" et non pas "bonne...", que cauchemar n'a pas de "d" à la fin, que parmi n'a pas de "s" ... Chaque jour j'apprends, mais lorsqu'en relisant des billets écris sur ce blog, je découvre encore des fautes.... pffff je n'ai pas fini d'apprendre.
Depuis toute petite j'essaye d'apprivoiser l'orthographe, ou plus exactement la grammaire. Je me souviens de l'instant où la maîtresse disait "ouvrez vos cahiers, nous allons faire une dictée". Mes mains devenaient moites, mon cerveau se vidait de tout ce que j'avais appris, et en penchant la tête je priais que cela se passe le plus rapidement possible. Ensuite il y aurait le cahier à faire signer, le silence lourd et résigné de mon père suivi de cette légèreté d'avoir survécu jusqu'à la fois suivante.
Cela ne m'a pas éloigné du plaisir d'écrire, j'écrivais dans des cahiers, j'écrivais des lettres, même à ceux qui venaient de mourir et à qui je confiais mes peines, mes espoirs, et je déposais sur les armoires des enveloppes, persuadée qu'elles seraient lues par ceux de là-haut. Plus tard je passais des heures à créer des journaux inspirés de ceux que j'achetais en cachette -mademoiselle âge tendre, salut les copains- Il y avait la rubrique "courrier du coeur" bien sûr, et les pages mode qui me permettait de dessiner de sylphides jeunes filles qui avaient toutes le profil des "parisiennes" de Jacques Faisant.
Vers treize ans j'ai ouvert mon premier journal intime où je consignais au départ tout ce que je mangeais dans l'espoir d'arriver ainsi à maîtriser ce poids qui me persécutait, mais qui devint très vite le confident à qui je racontais mes multiples coups de foudre invariablement le seul l'unique et l'éternel.
Je grandissais, mon orthographe défaillante ne m'abandonnant pas. A vrai dire, les règles de grammaire étaient pour moi, incompréhensibles.
En 1988 je trouvais un emploi de secrétaire dans une boîte qui démarrait. Je devais répondre au téléphone, accueillir les clients et peut être de temps en temps taper un courrier. J'étais ravie, je sortais de ces petits boulots qui faisaient mon quotidien. Assez vite je dû rédiger des courriers, et là revint mon angoisse des fautes inévitables. Je me débattais vaille que vaille. Un jour, un des associés très gentiment m'expliqua la règle des accords avec le verbe être et le verbe avoir. Son explication lumineuse me fit découvrir que la grammaire n'était pas quelque chose de totalement illogique. Si l'on "était", on accordait, si l'on "avait" on n'accordait pas ! Bien évidemment il y avait des exceptions, mais tout à coup une porte si hermétiquement fermée jusque là, s'entrouvrait. Et je me rappelle le vrai bonheur que j'ai éprouvé ce jour là.
Cela fait maintenant près de 20 ans que je suis secrétaire, que j'écris des lettres et rédige des tas de rapports, lettres de mission et autres. Mon orthographe n'est de loin pas parfaite, mais malgré tout je sais maintenant écrire "bon anniversaire" et non pas "bonne...", que cauchemar n'a pas de "d" à la fin, que parmi n'a pas de "s" ... Chaque jour j'apprends, mais lorsqu'en relisant des billets écris sur ce blog, je découvre encore des fautes.... pffff je n'ai pas fini d'apprendre.
7 commentaires:
Oui alors dans ce cas, on peut dire que tu as bien progressé ! J'en vois rarement chez toi, à part des coquilles. :-)
Moi, l'orthographe, j'étais tombée dedans quand j'étais petite. C'est un peu l'inverse : je n'ai jamais appris une règle. Mais le résultat, c'est que plus le temps passe et plus je lis des énormités diverses et régulières, plus moi-même je me mets à faire des fautes... et j'aime pas ça !!
des coquilles ;) je crois tout simplement que ce sont des fautes oubliées... dernièrement j'ai réalisé par exemple que ça ne s'écrivait pas çà sauf si c'était cà et là ! Tous les jours tous les jours je découvre les subtilités de la langue française ;)
Tu as dû avoir une approche intelligente de l'orthographe.
Gaucher avec une orthographe catastrophique je n'ai que des souvenirs d'humiliation et de honte au moment des dictées ou des rédactions. J'écris encore avec beaucoup trop de fautes malgré ma vigilance et le temps que je passe à tout vérifier. Ma femme m'aide beaucoup et je suis totalement réceptif et ouvert à toutes remarques. J'ai beaucoup aimé ta note et la photo aussi. J'ai remaqué aussi la bonne note en calcul.
Beau billet.
Les notes on peut toujours revenir les corriger, mais pas les commentaires que nous laissons ! La relecture est parfois bien cruelle !
Heureusement que tu as persisté dans ton goût de l'écriture; nous aurions été privés d'un joli plaisir.
Marc,mon mari gaucher a connu le même sort et heureusement pour lui maintenant il a sa fille qui l'aide et sinon au boulot il a des correcteurs ;)
Merci Fauvette et Oxygène :D
Et maintenant, il y a les correcteurs ortographiques intégrés aux logiciels de traitement de texte ! : ne sont-ils pas fantastiques ?!! (Je dis "ortographiques" même s'ils proposent aussi de corriger la grammaire : mais pour l'instant ils ne sont pas terribles là-dessus, il me semble).
De toute façon, l'ortographe et la grammaire, ça s'apprend dans un manuel, finalement. Mais pas le style, la façon de dire les choses, qui sont plutôt à la fois une qualité et une quête personnelles... Les sujets, les trucs qu'on chosit de raconter ou pas, ça s'apprend pas non plus. Bref, j'aime ton écriture ici - ton blog, quoi.
Enregistrer un commentaire