samedi 28 avril 2007

élection

Cette élection m'épuise ! Toute mon énergie semble figée dans l'attente de la probable catastrophe. Je cherche, en sautant de blog en blog, en lisant différents journaux d'informations, en écoutant les arguments de la droite modérée et de la gauche, une raison de me rassurer.... mon indéfectible optimisme sans doute ! Je n'ai pas le souvenir d'avoir déjà eu une telle angoisse pour l'après ! Moi qui suis viscéralement attachée à la liberté, la mienne mais aussi celle des autres, je pressens une perte de celle-ci dramatique, si NS arrive au pouvoir, aux pouvoirs.

Cette homme transpire le danger.

J'ai connu déjà plusieurs présidents. Je suis née sous De Gaulle que mon grand père admirait, vénérait, mais dont le départ en 69 a été joyeusement fêté par mes parents. Entre temps il y avait eu les élections de 1965, j'avais 8 ans, ma soeur 7. Unique souvenir d'un jour où nous avions chanté à tue tête, en sautant sur nos lits, une chanson de notre cru avec comme seule parole le nom d'un candidat répété en boucle "et tixier vignancourt et tixier vignancourt etc..." Mon père était rentré dans la chambre, comme une furie, nous avait attrapées chacune par le bras, flanquées par terre et ordonnées de ne plus jamais dire le nom de cet homme apparemment effrayant.
Après mai 68 et l'arrivée de la télévision achetée uniquement pour savourer la démission de De Gaulle, premier petit épisode Poher, puis arrivée de Georges Pompidou dont la femme me semblait gigantesque et peu féminine.
Un autre souvenir lié à Georges Pompidou : Nous rentrions de notre maison de campagne en voiture et nous passions devant un marchand de journaux. Ma mère brusquement à dit "R. arrête toi, si ce n'est pas un poisson d'avril, Pompidou est mort".
Poher refait un petit tour...
Et nous découvrons Giscard d'Estaing, dont j'ai hérité longtemps durant ma scolarité une rallonge à mon prénom. Valérie Giscard d'Estaing .... hahaha !
Toujours la droite encore la droite ! Pendant ce temps je lisais Témoignage Chrétien.
C'était comme une fatalité, mon père perdait ses élections à chaque fois. Ce père si puissant qui, ces soirs là, s'enfermait dans une mauvaise humeur glaçante.
Mon premier vrai meeting je l'ai vécu à Mulhouse avec François Mitterrand. Une véritable folie, et un tribun hors pair. Puis la victoire enfin de la gauche, mais je n'habitais plus avec mes parents depuis un moment et je ne pouvais pas savourer avec mon père cette délivrance tant attendue. Ma mère avait acheté à Paris, exprès pour moi , un exemplaire de Libé parfumé à la rose (du fond de ma province les exemplaires étaient inodores et pour moi lectrice inconditionnelle de Libé depuis 1973, elle a fait une infidélité au Monde ce jour là).
J'ai eu tant de plaisir à cette élection que malgré tout je garde une tendresse pour François Mitterrand et le jour de sa mort j'ai eu l'impression de perdre un lointain parent.
De Chirac, je garderais le souvenir de son élection où les petits enfants de nos amis avaient hurlé leur joie en voyant la marionnette des guignols disjonctant sur Canal+, alors que nous étions plutôt désolés. Malgré tout ce qu'il a fait, je n'ai pas d'animosité envers lui. Je ne sais pas pourquoi d'ailleurs parce qu'il est totalement éloigné de mes convictions. Il a eu le courage de se positionner contre la guerre en Irak et puis un jour en se baladant avec des journaliste il a eu cette expression, tout en finesse mais si imagée, qui pour moi restera culte "cela m'en touche une sans faire vibrer l'autre" .

Et voilà, nous en sommes aujourd'hui à choisir entre SR et NS !

Encore une semaine avant de savoir à quelles sauces nous serons mangés !

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Exactement comme vous .QUE FAIRE ??
Même ma famille ressent l'angoisse

Valérie de Haute Savoie a dit…

Le vote ! Nous avons cette arme là pour influer sur notre avenir.