mercredi 25 avril 2012

C'est quand qu'on arrive ?

Et s'il est réélu je fais quoi ?

Sans cesse cette perspective affolante me congèle sur place. Il se passe quoi ? Le monde s'écroule ? Je tente de surnager dans cette mare de bêtise que déverse ses amis tremblants pour leurs privilèges. Au bureau l'ambiance lundi était tendue, quelques conversations chuchotées laissaient entendre l'angoisse du camp adverse, j'habite en Haute Savoie, pays cher au cœur de la droite de la droite. J'ai tant diabolisé celui qui maintenant glorifie les années 40, qu'il me semble que nous allons malgré nous être entraînés dans les sables mouvants qu'est devenue la France.
Je l'imagine capable du pire, je tangue dans une angoisse visqueuse.

Vivement le 6 mai au soir, au moins nous saurons.

dimanche 22 avril 2012

20 % de beurk

Ce soir j'ai éteint la télévision. Pas l'envie d'entendre et de voir des heures durant les mines réjouis et soulagées de ceux qui tremblaient depuis quelques semaines, craignant pour leurs sous-sous, leurs petits pouvoirs merdiques, leurs privilèges misérables de nantis.

20 % + 25,5 %, quarante cinq virgule cinq pour cent de français vomissant leur haine de l'autre.

Ces prochains quinze jours seront à n'en pas douter, bien pire que les jours que nous venons d'endurer...


Images de campagne (le retour)


Il fait gris, pas de pluie, sur twitter les messages s'entrechoquent entre la droite et la gauche, ils ont déjà gagné,


Tout à l'heure il sera temps d'aller voter en famille,


La procuration de C. n'est pas arrivée à temps, je l'espère enregistrée dans notre bureau de vote,


Ensuite nous irons faire un petit tour en voiture, tester ce permis tout neuf de G.,


J'ai comme une sorte de soulagement ce matin à imaginer un autre président,


Le ciel me semblera plus bleu, les lendemains moins lourds,


Cinq ans de haine distillée,


Je croise les doigts qu'enfin nous en soyons débarrassés,

On peut rêver non ?

vendredi 20 avril 2012

de tout de rien comme d'hab !

"Je passe à la télévision à des heures extraordinaires entre des personnes, que je ne connais pas d’ailleurs, qui viennent tous les cinq ans comme une forme de festival de Cannes" Il est quand même extraordinaire ce sarkozy ! Quel mépris dans ses mots, toujours !

Dans mon ordinateur, tout change sans que je n'y sois pour rien. Je découvre ce matin la nouvelle façon de faire un billet chez Blogger, avant hier j'ai eu la désagréable surprise de trouver une nouvelle présentation de Netvibes qui me chamboule tout, j'ai même eu pendant quelques heures l'accès à gmail interdit par un code 93. Je n'aime pas ça, même si je me persuade que c'est très bon pour mon cerveau qui doit faire un peu de gymnastique.

Nous alternons les heures de pluie avec les minutes de soleil. Tant mieux tant mieux, il pleut, la terre en a besoin, je savoure les rayons comme des petits cadeaux, tant que les fleurs restent accrochées aux arbres.

Ma belle îloise ne partira pas aux Comores, elle pourra savourer jusqu'au bout sa parenthèse rodriguaise, avant de repartir vers d'autres cieux.

G. qui vient ce week end pour voter, va pouvoir me montrer ses talents de conducteur, tout jeune conducteur puisqu'il a réussi son permis le vendredi saint. Une autre occasion de serrer les fesses qui vont devenir à force d'une fermeté à toute épreuve.

mercredi 18 avril 2012

Arghhhhh

Je fais les courses, regarde les dates de péremption, 8 mai 2012... Si seulement, si seulement me dis-je.
Le machin, éjecté, balayé, éliminé ! Que cela ne soit plus qu'une mauvaise histoire, qu'enfin l'on ne le voit plus se dandiner sur l'écran. Si seulement !

Je croise les doigts, je serre les fesses, j'implore les dieux miséricordieux de nous protéger du désastre que serait une réélection.

Pitié, nonnnnnnnnn, plus jamais ça !

mardi 17 avril 2012

Des îles encore

Elle me parle des Comores...

Et j'imagine déjà les hordes dangereuses la kidnappant pour l'emmener au fond de déserts impraticables.
- Tu en penses quoi ?
Voyons voyons, que dire... J'en pense que si elle était tranquillement installée dans notre bon pays la France, à quelques heures de chez moi, dans un appartement aux murs colorés, à boire un petit thé, je serais plus sereine c'est sûr !

Mais c'est sa vie, c'est elle qui la choisit.

Je me souviens du jour où elle m'a parlé de Rodrigues, de cette angoisse qui m'avait saisie, l'impression qu'elle allait disparaître à jamais, le cœur serré...
Et puis, cette journée grise, pleine de pluie, sous la table un moineau volant des miettes tombées du sandwich d'un voyageurs en partance, elle s'était envolée vers son île de lumière.

Il me faut juste un peu de temps, mais je sais que son choix sera le bon, comme toujours.

dimanche 15 avril 2012

C'ékoi t'çà !


En faisant les courses samedi, je me suis laissée tenter par... par ce truc, ce machin joli mais alors franchement  im-bu-vable ! Je n'avais pas mes lunettes, erreur fatale, j'aurais vu la composition et je l'aurais alors laissé sagement sur son rayon pour qu'il attrape d'autres gogos.
Donc le soir, assis au salon, nous nous sommes préparés à boire ce qui me semblait être parfait pour nous faire croire à un Été précoce. Déjà j'aurais dû me méfier, pas besoin de tire-bouchon, il suffisait de dévisser, hum hum.
Dans les jolis verres nous avons versé le nectar, et après avoir trinqué... un petit coup dans le gosier.
Bouhouh mais c'est koi t'ça dis voir.
Ben de la flotte, du sucre, des sirops divers et parait-il du vin blanc... Ah ? Où ça ?

La bouteille est vide... vidée dans l'évier.

Je n'ai qu'un conseil à vous donner, contentez vous d'un vrai rosé, ni pamplemousse, ni sangria, un rosé tout simple, rien de tel pour se croire en Été.

vendredi 13 avril 2012

de tout de rien

La semaine a passé à toute allure, sous la pluie avec de temps en temps, pour que l'on ne l'oublie pas, le soleil illuminant les sommets enneigés.
Ce matin, sortant du lit un peu chafouine, j’aperçois sur la table de la cuisine la brioche ENORME et blanche, attendant sagement depuis hier soir vingt heures, que je la glisse au four. Eh oui, après conciliabule, toute l'agence est venue me supplier, patron en tête, de faire de cette brioche hebdomadaire, une tradition. Et la voir là, si gonflée, et sans doute un peu aigre d'avoir trop travaillé, je me suis dit que pour cette semaine c'était raté. Je me tâte, vais-je ou non, maintenant qu'elle est cuite, oser apporter ce qui je le crains ne sera pas à la hauteur de ma réputation de reine de la brioche ?


Le bouquet offert la semaine dernière par mes collègues est encore très beau. Ces renoncules qui se déguisent en pivoine me font chaque matin un tableau, doux et printanier.

Au bureau, je tente depuis plus d'un mois, de faire déplacer une ligne téléphonique malencontreusement posée dans le GAB* de l'immeuble alors qu'elle aurait dû l'être dans le local de l'ascenseur. Rien n'y fait, ni mes longues heures passées sur un trottoir à attendre un hypothétique technicien orange, ni mes coups de fils à répétition. Je ne désespère pas, mais en attendant, cet ascenseur n'est pas relié au centre de secours, et je perds un temps fou à essayer de débloquer la situation.
*l'immeuble a à ses pieds une banque, et ces imbéciles d'orange ont posé la ligne là sans avertir qui que ce soit et sans se poser de question !

Ce week end en Alsace a permis pour la première fois la rencontre du chat de mon frère et de Chamade. Au milieu de la nuit une sorte d'aboiement m'a réveillée, puis des petits miaulements angoissés m'ont fait sortir du lit. Sur la poutre surplombant le hall, se tenait Chamade hérissée de tous ses poils grondant et feulant, en bas devant la porte menant au séjour et surtout à la tranquillité, d'un petit miaulement de chaton, l'impressionnant et pourtant affable Crumble attendait un sauveur insomniaque. Le rapprochement espéré n'a pas eu lieu, l'un et l'autre sont restés à leur étage respectif, l'une crachant sa haine à la moindre ombre suspecte, l'autre trimbalant ses huit kilos de tendresse avec un maximum de discrétion. Mais l'essentiel est sauf, contrairement à la dernière incursion d'un chat dans sa vie, Chamade ne nous a pas fait sa tronche d'ado durant une semaine, et Crumble a sauvé sans effort sa peau.

Les arbres malgré la pluie, gardent leurs dernières fleurs qui se cachent sous les feuilles naissantes. Les magnolias sont particulièrement gracieux lorsque restent encore des fleurs rose vif, et que les branches noires se couvrent de verdure vigoureuse. Le printemps cette année nous gâte et je l'en remercie !

mardi 10 avril 2012

1+2+3+4+5+6+7+8+9+10 ans


Se réveiller sous une mini tempête de neige, l'heure de fêter ces cinquante cinq ans qui me semblaient cette année sonner plus fortement que les années passées. Pâques aux tisons, anniversaire frissons.
Comme chaque année depuis pfffouuu je ne sais plus, nous étions en Alsace, famille rétrécie. Mes parents qui avaient fait le voyage depuis Paris en voiture, mon petit frère et ses deux fils, et nous trois JP. G. et moi. Le matin, au réveil, il neigeait dru, les champs alentours étaient blancs, seuls les jonquilles et les forsythias dénonçaient la supercherie, nous étions bien au printemps et je chantonnais " Nous quittons les Pâques nous sommes au Printemps... "

Cinquante cinq ans... dans le tas où étaient la bougie de C. et celle de G., l'année maudite 83 et toutes celles qui m'ont donnée tant de joie. J'ai déballé mes cadeaux, livres et encens, plantes et bijoux, thé rare et foulard de reine et caché dans un grand carton si léger, Le fils du ramoneur que JP venait d'adopter.


De son île lointaine G. m'avait souhaité un bon anniversaire, mon grand frère bien vivant m'avait lui aussi téléphoné et Pablo dont j'ai emprunté le titre du billet avait, avec ma blogueuse anonyme fidèle, laissé un message sur mon blog . Les tweets qui répondaient à mon appel aux voeux me faisaient sourire au fur et à mesure de leurs arrivées.
Au menu, Ombles chevaliers, asperges délicieuses, fromages divers et en dessert les fameuses meringues double crème agrémentées d'un coulis de fruits rouges savoureux.

Tous comptes faits, ce n'est pas si difficile de franchir ce cap un peu angoissant.

mercredi 4 avril 2012

Laiiiiissez parler les p'tits papiers

Je lui avais promis de lui prêter des livres et puisqu'il faisait beau, que j'avais fait toutes les courses et que je passais sous ses fenêtres je l'avais appelée pour vérifier qu'elle était chez elle.
Oui viens, je suis là, et si tu as cinq minutes j'aimerais que tu m'installes un truc sur mon ordinateur.
Heuuuhh ouiii, pour ça on verra, mais j'arrive. Les trois premiers livres de la série sous le bras je m'étais rendue chez elle.
Je pensais y faire un saut, je suis restée une petite heure à bavarder. Elle nous avait invités le week end dernier dans le meilleur restaurant de sushis de la région, nous avions avec plaisir découvert ce qu'elle avait vécu durant ces dix dernières années où nous nous étions perdus de vue tout en dégustant cette cuisine japonaise incomparable. Là, simplement nous bavardions, caressant nonchalamment son vieux bâtard de chien aveugle et frissonnant. A 81 ans elle s'apprêtait à partir pour le Canada, sa terre d'origine et ne serait pas là pour le second tour des élections présidentielles.
Tu votes ? lui demandais-je. Oui justement, je voulais savoir si je pouvais vous donner ma procuration.
Pas de problème, mais si tu veux voter Sarkozy il te faudra trouver quelqu'un d'autre, c'est au dessus de nos forces.
Cri du cœur, AH NON, celui là je n'en veux plus ! Il s'est moqué de nous, n'a rien fait que pour lui et ses copains, je n'en veux plus, c'est fini, fini ! Je crois que cette fois-ci je vais voter la Marine. Son père je n'aurais pas pu, mais elle, j'laime bien.
J'éclate de rire.
Mais Brigitte, c'est la même chose. La même chose ! Et je pars dans un long monologue où je détaille point par point leurs similitudes. Elle écoute, je n'ai pas l'intention de la faire changer d'avis, je respecte les convictions des autres, elle est de droite, je suis de gauche. Simplement, il n'est pas pensable que je glisse à nouveau un bulletin de droite dans l'enveloppe, une fois suffit, on ne m'y reprendra plus, plus jamais !
Elle s'étonne, avance des arguments directement tirés de JJP (mon jumeaux). Je réfute tranquillement, lui raconte le meeting qui a suivi la folie meurtrière de Mohamed Merah, les paroles abjectes prononcées par l'une et l'autre, elle ouvre des yeux horrifiés.
Ah ben non alors dit-elle, je ne vais pas voter pour elle. Tu voteras pour qui tu veux, je te fais la procuration !

A l'occasion
Papier chiffon
Puissent-ils un soir
Papier buvard
Vous consoler !
Laiiiiiissez brûler les p'tits papiers...


lundi 2 avril 2012

Le fils du ramoneur et autres témoins de jéhovah

Samedi 31 mars, le dernier jour du mois, le dernier pour recevoir l'huissier et rien, absolument rien. Deux mois et demi de stress qui d'un coup s'envole, laissant encore une traîne qui tarde à nous quitter.
Nous avons bu le champagne en dégustant une Flammekueche, non sans avoir vérifié une dernière fois la date du bail.
Nous revoilà partis pour trois ans tranquilles.
Dimanche, pour fêter dignement ça, un dernier coup d'oeil à la boîte aux lettres au cas où l'huissier serait passé avant minuit la veille, nous sommes allés manger des filets de perche au bord du lac à Yvoire. Soleil magnifique, lampadaires dégagés de leurs gangues de glace, jonquilles, primevères et tulipes, nous avions du mal à être tout à fait détendus.

C'est en quittant le village envahi par les touristes se pâmant devant les monceaux de merdes vendues dans les échoppes pimpantes que nous sommes tombés amoureux. Juste avant de passer sous le porche en pierre,

les irrésistibles sculptures de Bernard Lacroix exposées à la Galerie Fert nous ont cloués sur place.


J'ai beau chercher sur le net celle qui nous a fait entrer dans la galerie, mais ni là ni dans le fascicule acheté à notre sortie, elle n'est illustrée. Il s'agissait d'une mère tenant entre ses jambes son fils hyperactif, je ne sais plus dans quelle série elle était classée. La suivante était composées de vaches voyageant en première classe, j'ai rappelé JP qui fuyait loin devant la marée touristique, pour qu'il revienne sur ses pas, et nous sommes entrés. Il y avait juste derrière la porte, un chien sujet au rhume des foins, plus loin le fils du ramoneur, au sous-sols des éléphants abandonnés par un tour opérator aux Maldives...
Si nous avions été millionnaires nous les aurions achetées toutes !

Alors, si vous vous baladez dans ce coin là, entrez dans la galerie, vous en ressortirez souriants.