Comment naît un billet ? Leeloolene répond à Karmara qui tendait la perche, et qu'à mon tour je saisie.
Si elle peut écrire partout, entre deux voyages, entre deux interviews, il me faut avant tout être seule, seule avec mon ordinateur. Toujours j'ai eu ce besoin d'être isolée, m'importe peu le bruit alentour, mais être seule sans témoin.
Je m'assied, un café bien souvent que j'ai fait tout exprès, et j'écris.
Si j'ai à chaque fois une idée précise de ce que je veux raconter, il n'est pas rare que les premiers mots me transportent ailleurs. Je trifouille mes phrases, élague sans cesse, change un mot pour un autre qui me semble plus précis. Me trotte dans la tête "des phrases courtes ma chérie !" alors que les miennes s'étirent et s'emmêlent. Un billet, mis à part ceux qui sont juste des petits instants jetés à la va vite, prends bien souvent plus d'une heure avant que je le pense abouti. Il n'est pas rare que j'abandonne quelques instants l'écran, pour mettre une machine en route ou bavarder un peu avec G., comme si j'avais besoin de reprendre mon souffle avant de m'y remettre.
Je relis les phrases, souvent à haute voix, j'écoute leur musicalité, tronçonne encore jusqu'à parfois les rendre un peu bancales.
Vient le moment où je vais le publier. Le titre n'a que peu d'importance, une formalité, le libellé unique est choisi rapidement aussi. Je clique sur "publier" et tout de suite je vais le relire. Rien ne m'agace plus qu'un point d'interrogation ou d'exclamation se retrouvant en début de ligne, comme un couillon sans raison. Alors il me faut jongler à nouveau, pour garder le rythme que je voulais donner tout en remettant cette ponctuation à sa place. Éliminer aussi, les fautes qui se découvrent, les petits bouts oubliés de phrase trop triturée.
Je le relis une dernière fois, je referme ma page, je me sens légère comme si j'avais fait mes devoirs.
N'est ce pas dérisoire de tant aimer ce blog !
Si elle peut écrire partout, entre deux voyages, entre deux interviews, il me faut avant tout être seule, seule avec mon ordinateur. Toujours j'ai eu ce besoin d'être isolée, m'importe peu le bruit alentour, mais être seule sans témoin.
Je m'assied, un café bien souvent que j'ai fait tout exprès, et j'écris.
Si j'ai à chaque fois une idée précise de ce que je veux raconter, il n'est pas rare que les premiers mots me transportent ailleurs. Je trifouille mes phrases, élague sans cesse, change un mot pour un autre qui me semble plus précis. Me trotte dans la tête "des phrases courtes ma chérie !" alors que les miennes s'étirent et s'emmêlent. Un billet, mis à part ceux qui sont juste des petits instants jetés à la va vite, prends bien souvent plus d'une heure avant que je le pense abouti. Il n'est pas rare que j'abandonne quelques instants l'écran, pour mettre une machine en route ou bavarder un peu avec G., comme si j'avais besoin de reprendre mon souffle avant de m'y remettre.
Je relis les phrases, souvent à haute voix, j'écoute leur musicalité, tronçonne encore jusqu'à parfois les rendre un peu bancales.
Vient le moment où je vais le publier. Le titre n'a que peu d'importance, une formalité, le libellé unique est choisi rapidement aussi. Je clique sur "publier" et tout de suite je vais le relire. Rien ne m'agace plus qu'un point d'interrogation ou d'exclamation se retrouvant en début de ligne, comme un couillon sans raison. Alors il me faut jongler à nouveau, pour garder le rythme que je voulais donner tout en remettant cette ponctuation à sa place. Éliminer aussi, les fautes qui se découvrent, les petits bouts oubliés de phrase trop triturée.
Je le relis une dernière fois, je referme ma page, je me sens légère comme si j'avais fait mes devoirs.
N'est ce pas dérisoire de tant aimer ce blog !
17 commentaires:
ah ah, toi aussi, tu publies puis tu retournes corriger des trucs, moi aussi, je vois mieux sur le billet tel qu'il est lu... J'adore ton titre.
Absolument pas. Je crois que le blogue n'est pas que la transposition électronique du journal intime. Et c'est le partage qui lui donne ce scintillement particulier.
Je ne pense pas que ça soit dérisoire de tant aimer nos blogs !
Ceux qu'on lit et ceux qu'on écrit.
Je rejoins complètement Pierre-Yves.
Je suis tout à fait d'accord avec Pierre-Yves et Olivier: c'est le partage qui fait la richesse des blogs et c'est parce que l'on attache de l'importance au regard de ceux qui vont lire et dont on a apprivoisé la visite au fil des commentaires qu'on est soucieux des mots qu'on leur offre.
Intéressant de lire ton cheminement, une heure par note ? C'est vrai que je regarde rarement le temps mais il ne me semle pas y passer autant de temps. En tous cas je constate que nous avons la même sensibilité à la mise en pages des paragraphes. Je suis comme toi j'aime bien que les paragraphes paraissent bien rangés et qu'il n'y ai pas de gros espace. Le regret c'est que l'éditeur de BS ne donne pas en temps réel le rendu visuel final du billet sur le Blog on est obligé de passer à chaque fois par la prévisualisation c'est un peu fastidieux
Oh non ce n'est pas dérisoire ! C'est un beau cadeau que tu fais au fil des billets à tes lecteurs. Donc continue continue de l'aimer :)
Merci d'avoir repris la question de Karmara à ton compte. C'est vraiment intéressant de lire ta réponse.
C'est du boulot hein de "tenir un blog", c'est une autre maison en quelque sorte !
Je fonctionne à peu près de la même manière, avec des allers-retours.
Pour ce qui est des ponctuations qui se baladent, je crois que c'est un combat perdu d'avance, car il me semble que d'un écran à l'autre, l'encombrement diffère.
OHHHHHHHH Karmara ! Jamais je n'aurais pu imaginer que ce que je vois à l'écran puisse être différemment placé chez d'autres. Arghhh, je crois que je vais aller vérifier sur mon mac aujourd'hui :)
Pierre-Yves et tous ceux qui ont rebondi à propos du journal intime, effectivement un blog n'a rien à voir avec un journal "intime", pour en avoir tenu des années je sais la différence, et d'ailleurs je suis moins attachée à mes journaux qu'à ce blog. Après réflexion, c'est peut être cette relation, cet échange, qui fait que j'y suis tant attachée. Je n'avais jamais analysé cela.
Fauvette tu m'as vraiment fait rire :D
J'ai aussi mon avis à donner : si tu permets je rebondirai sur ce billet. Enfin quand j'en aurai le temps ! Tiens tu n'as pas parlé du temps que tu consacres aux blogs en général, tu sais cette activité dérisoire qu'on adore ;-)
C'est effectivement l'échange qui me semble essentiel. Il m'arrive de modifier le texte après quelques commentaires. Une note n'est jamais vraiment terminée toujours modifiable même plusieurs semaines ou mois après. J'ai besoin de temps, de l'écrire sur un carnet, puis sur l'ordinateur, puis de revenir dessus plusieurs jours après, corriger et la laisser reposer pour la redécouvrir un peu plus tard. Une note peu partir d'une phrase lu dans un livre aussi.
Hé Madeleine, ce serait un comble de régenter ceux qui pourrait ou non suivre la "chaîne" de Karmara :D
Marc, il est très rare que je revienne sur un billet sauf pour éventuellement corriger une faute. Une fois que je décide de le publier je n'y touche plus. Je me demande comment un commentaire peut te faire changer ton billet :O Cela m'intéresse de savoir ce qui peut te faire changer un billet et ce que tu changes.
l'autre soir, quand j'ai posté mon billet quotidien (programmé pour le lendemain) quand ma page s'est enregistrée, je l'ai vu comme se soulever et prendre comme une dernière "inspiration", un dernier soupir... Et hop, la page était programmée.
Ce bref instant m'a fait penser à la mort de ma grand mère.
Je l'ai vu comme tentant de se soulever légèrement de son lit d'hôpital, j'ai comme la sensation d'une dernière inspiration et la machine qui était à côté d'elle a fait tuuuuuuuutttttttttt.
C'était fini.
Darcy, je n'ai encore jamais programmé un billet pour plus tard. Je ne sais même pas si c'est faisable sur Blogger.
J'en profite pour te dire que depuis quelques temps, lorsque j'essaye de voir les vidéos chez toi, cela plante mon ordi (carte graphique sans doute) et cela me frustre !
Pour moi la mise en ligne est le début d'autre chose. C'est pourquoi un billet peut être modifié si un commentaire me montre que j'ai été mal compris, pas suffisamment clair et précis, alors je revois une phrase, une tournure et parfois même la totalité du billet. Il m'est arrivé de changer le temps utilisé pour un billet de passer du présent à l'imparfait ou inversement.
J'utilise parfois la programmation des notes. Je vais parfois vérifier sur d'autres ordinateurs la mise en page et le rendu du blog. Il y a parfois des différences. Je suis vigilant sur la mise en page, les paragraphes, la taille des caractères, la police utilisée, la lisibilité et surtout la longueur des textes. J'ai moi-même du mal à lire un texte trop long sur Internet. J'évite de faire des notes avec des suites, je remarque que j'ai du mal à les suivre chez les autres blogueurs. J'écris sur Word en premier et je conserve tous ce que j'écris.
Un blog est fort différent d'un journal intime. Nous écrivons en sachant que nous serons lu c'est une différence importante.
Je me souviens bien quand j'ai lu tes premiers billets j'ai de suite remarqué une écriture fluide, claire, limpide et c'est vraiment ce qui m'a plu. Je suis content de voir que tu continues. Je me suis éloigné un peu ( c'est ça les blog) et là j'ai l'impression de te retrouver.(il fzut éviter aussi les commentaires trop longs ;=)))
"Trop long", "trop court", "modifier avant" ou "après".... Je crois qu'il faut surtout suivre son inspiration personnelle. Ce que l'on sent, ce que l'on a envie de faire.
Il est vrai qu'un blog n'aurait pas grand intérêt sans le regard et surtout le commentaire des autres, et c'est ce qui lui donne plus d'attrait qu'un simple journal intime, à nos yeux, en général. Mais il faut aussi savoir, (je pense) conserver assez de confiance en soi pour, tout en tenant compte des opinions et avis des autres, qui nous font évoluer (et ça c'est BIEN), garder notre personnalité propre dans nos écrits, dans notre façon de les mettre en page et notre fréquence de publication.
Valérie, j'aime bien l'idée du "devoir rendu" ça me fait un peu la même impression ! Souvenirs des rédactions et disserts d'autrefois ? Sauf que là, nous le faisons par plaisir et non par contrainte, et que nous choisissons nous-mêmes nos thèmes et sujets d'écriture.
Oui Lancelot, rester soi-même c'est sans doute ce qui fait la vraie liberté d'un blog.
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