Premier septembre et première vraie rentrée à la fac pour G. qui en avait été privé l'année dernière. Aller dans les amphis, rencontrer d'autres étudiants sur les bancs, cela le changera du Dvd glissé dans le lecteur de l'ordinateur comme cela était le cas l'année dernière.
Définitivement cette première année de médecine en solo chez soi n'est pas une bonne idée. Certes cela permet une première année très light avec beaucoup d'inscriptions, un écrémage encore plus drastique que dans les autres facs en fin d'année, pas de risque de débordement dans le cas de bizutage ni de grève, un l'enseignement sans profs, sans étudiants, un monde parfait.
G. s'étiolait seul dans sa chambre, ne s'est fait aucun copain, du moins par le biais de la fac.
Ce matin enfin, il va découvrir le plaisir des études et je m'en réjouis.
Cette nuit gros orage juste au dessus de la maison, éclairs et tonnerre durant de longues minutes. Impression de fin du monde et surtout impossible de dormir dans ce chaos. Dans l'explosion fracassante des éclairs, je voyais filer ventre à terre et queue énorme d'écureuil, une Chamade terrifiée qui tentait d'échapper à ce déchainement apocalyptique.
Depuis 15 jours je me traînais une douleur presque constante aux deux bras, une sorte d'épuisement que rien ne soulageait. Puisque ma nuque tirait et que la douleur semblait descendre lentement le long de la colonne, j'ai repris contact avec l'ostéopathe médecin du sport que je n'avais plus vu depuis 2007. Évidemment auparavant j'avais déjà envisagé deux ou trois cancers, une crise cardiaque, de l'arthrose avec pincement d'un nerf nécessitant une intervention en urgence sous peine d'être paralysée. Rien de tout çela me dit-il, c'est exactement le même tableau que la dernière fois, et en deux temps trois mouvements je retrouvais l'usage de mon dos et s'éloignaient avec tous les cataclysmes.
Le film "La guerre est déclarée" que j'ai envie de voir depuis qu'il est passé à Cannes n'est, bien entendu, pas distribué dans ma putain de petite ville pourrie ! Soit je vais à Genève où je trouverai bien un cinéma qui le passe et je subirai la pub en plein milieu, soit j'attends qu'il passe à la télévision, et c'est là que je regrette la grande ville. En attendant je me rabattrai sur le livre de Brigitte Giraud
"Pas d'inquiétude" dont j'ai entendu hier sur FranceCu une partie de l'émission qui lui était consacrée.
Hier G. s'est servi de mon ordinateur, je ne sais ce qu'il y a trafiqué, mais depuis le début de ce billet je passe mon temps à réécrire les mots qui s'effacent, à retrouver les lettres qui sont allées je ne sais où finir entre d'autres lettres. Je lève mes poignets pour que surtout ils n'effleurent rien, peine perdue, il suffit d'un souffle pour que mes mots se transportent où bon leur semble et je m'énerve toute seule pestant contre tout et tous.
Allez je vous laisse, il est temps de toute façon que je démarre ma journée.