dimanche 27 avril 2008

14 parallèles sugggérés par le magazine ELLE

Cette semaine Elle, en page 107, fait un parallèle entre 1968 et 2008 à l'aide de photos sensées trouver des similitudes entre l'année de mon entrée dans l'adolescence et l'adolescence déjà bien ancrée de mon fils.
1/ le bandeau foulard 68 et la cagoule 08
Je regarde cette photo d'une jeune femme dont le front est ceint d'un foulard et je me revois, avant de partir au collège, nouer un de mes multiples foulards autour de ma tête. Je ne serais pas sortie sans, c'était tellement seyant. Un jour, un ami de mes parents que je saluais, me regarda narquois et me demanda si nous étions en période de carnaval. "Quel con ! " avais-je pensé.
G. lui, n'est pas atteint par la mode des cagoules, mais contrairement à mes camarades de l'époque, il porte des cheveux très courts légèrement coiffés avec du gel.
2/ le fameux slogan "sous les pavés..." et l'injonction que l'on trouve sur les paquets de cigarettes "Fumer tue" :
J'étais bien trop jeune pour me mêler aux manifestations estudiantines, mais toute excitée par cette ambiance révolutionnaire qui nous parvenait grâce au filleul de maman qui lui, affrontait les crs-ss sur les barcades strasbourgeoises. J'adorais ce slogan qui sentait si bon les vacances.
Mon fils ne fume pas (ni personne chez nous d'ailleurs) mais je crois bien que c'est ce "fumer tue" qui m'a culpabilisée au point de stopper rapidement ma reprise de la "clope" en 2003.
3/ le solex et le vélib
Ah mon solex, comme je l'ai aimé. Il a été le symbole de ma liberté. J'avais emprunté à mes parents la somme nécessaire que je leur ai rapidement remboursé en travaillant le soir après les beaux-arts. J'avais un sentiment de puissance et de liberté incroyable, dès que je le mettais en route. Quelques tours de pédale et le moteur pétaradait divinement. C'était réellement un bonheur absolu, j'étais si fière d'être autonome.
G. a un vélo avec lequel il fait de longues courses en compagnie de ses copains. Je ne sais pas si pour lui cela revêt le même sentiment de liberté.
4/ la matraque et le taser
Hormis le rejet absolu que j'ai de la violence, je n'ai pas de souvenir précis concernant les matraques. Mon fils démarre tout doucement dans la protestation lycéenne et j'espère qu'il n'aura jamais affaire avec un quelconque taser
5/ des couples parait-il emblématique ! Sartre et Beauvoir (ok) mais BHL et Arielle ??
Sartre était l'idole du filleul de maman qui étudiait la philosophie (et qui d'ailleurs a fini agrégé de philo et prof de fac à Strasbourg). C'est tout ce dont je me rappelle de cette période. Bien sûr plus tard j'ai lu leurs livres respectifs et c'est bien pour cela qu'il me semble un peu curieux de faire un parallèle entre les deux couples !
G. de son côté dirait OSEF ! (on s'en fou)
6/ : Jane Fonda et Angelina Jolie
Jane Fonda me plaisait parce qu'elle militait contre la guerre au Vietnam. J'étais horrifiée, réellement horrifiée par cette guerre dont je suivais chaque jour l'actualité dans Témoignage Chrétien (quotidien de mon papa). J'avoue que d'Angelina Jolie je suis plus au courant de ses diverses adoptions relatées par les hebdomadaires gentiment donnés par ma voisine.
G. dirait là aussi, OSEF !
7/ Jean Pierre Léaud et Louis Garrel
Là franchement cela ne réveille rien ! Inutile d'ailleurs d'interroger G., ce n'est pas le cinéma qui l'intéresse... on passe
8/ Bob Dylan et Radiohead
Ce n'est certainement pas le côté militant qui m'a fait aimer Bob Dylan. Nous l'écoutions en boucle et j'ai un souvenir ému de Knocking' on Heaven's door que j'ai entendu dans Pat Garett et billy the kid - D'ailleurs est-ce dans ce film qu'un vieil indien s'isolait sur une montagne et disait aujourd'hui est un bon jour pour mourir ? Je n'ai jamais revu ce film qui m'a tant marquée, mais Dylan y est intimement lié.
J'aime aussi beaucoup Radiohead dont nous avons acheté le disque dernièrement sur internet (prix à choisir)
G. écoute parfois l'un et l'autre, mais ses goûts musicaux sont plus proche du rap.
9/ LSD et Télé
J'ai usé et abusé du LSD. J'ai passé des jours sans redescendre et j'en garde des souvenirs psychédéliques enchanteurs. C'est évident que la télévision, malgré son côté facilement hypnotique, n'a rien à voir avec les paradis artificiels. J'ai perdu plusieurs amis et amies qui se sont laissés entraîner bien trop loin. Un jour, alors que mes mots devenaient de plus en plus difficile à trouver, j'ai arrêté toutes les drogues.
Du côté de G., il semble que world of warcraft soit sa drogue à lui. Mais nous avons passé un accord, il n'en fait pas durant toute la semaine, et s'éclate le week-end !
10/ Les Clarks et les Converse
Je me souviens de ma première paire de Clarks. J'étais allée avec une amie la choisir. Le mieux était la Clarks basique beige en nubuk que nous nous empressions dès la sortie du magasin, de vieillir artificiellement en les frottant avec nos semelles sales. Ensuite, plus elles se patinaient, plus elles avaient de la valeur à nos yeux. Une de mes paires chéries a rendu l'âme lors de mon accident de voiture. Elles se sont déchirées sous le choc et je crois que sur le moment cela a été ce qui m'a le plus ennuyé.
Je porte parfois mes Converse, modèle de base aussi, on ne se refait pas. G. lui ne quitte jamais ses baskets.
11/ Les De Gaulle et les Sarkozy
OSEF
12/ Cohn Bendit et Besancenot
De Cohn Bendit une fois de plus, ce n'est que Bernard le filleul qui en parlait, mais sincèrement je m'en fichais totalement. Peut-on comparer Besancenot avec lui ? L'idée est simpliste. Cohn Bendit émergeait brusquement et de façon assez juvénile. Besancenot est depuis longtemps leader d'un parti.
G. commence tout doucement à s'intéresser à la politique.
13/ L'ancien et le nouveau patte d'eph'
Nous avions une couturière, Madame Beauté, qui faisait nos habits, à notre grand désespoir ma soeur et moi. Maman lui achetait du tissu dans un magasin de gros et cette couturière tentait tant bien que mal (surtout mal trouvions-nous) de nous faire des vêtements à la mode. Je rêvais d'un pantalon patte d'eph', un vrai acheté dans un magasin. Un jour, maman me fit la surprise de m'amener dans une boutique ultra branchée de Mulhouse. J'étais écrasée de timidité, telle cendrillon rencontrant sa fée de marraine. Tout était beau là-dedans, j'essayai un pantalon en lainage léger, bleu marine. Il moulait merveilleusement les fesses puis tombait droit, me donnant une allure folle. Maman me l'offrit ainsi qu'un manteau dont la capuche gigantesque retombait mollement sur les épaules. Lorsque j'arrivai en classe le lendemain, aux regards de mes amies, je compris que j'étais vraiment "à la mode". De temps en temps nous nous échangions nos vêtements, mais celui-là je ne le prêtais qu'à Pascale.
G. n'est pas un obsédé de la mode. Il aime être à l'aise dans ses jean's, à des tee-shirts qu'il préfère à d'autres, sans pour autant en faire sa priorité.
14/L'Inde, Katmandou et le Prozac
De l'Inde ne me reste que le souvenir des tuniques en coton légèrement transparent, mauve, rose, verte, et dont les broderies blanches ornaient l'encolure. Elles ne grevaient pas notre budget serré, tout comme les tee-shirt fruit of the Loom. Un jean's si possible usé jusqu'à la corde, une Kurta et des Clarks, tel était notre uniforme de ces années d'adolescence. Nous parfumions nos chambres d'encens divers, nous nous essayions de temps en temps au mantra... l'Inde nous semblait être une promesse d'immortalité... nous rêvions...
L'Inde de notre adolescence est loin... et s'il me reste une tunique brodée au fond d'une armoire, ce sont plus les bougies qui parfument maintenant les pièces. G., s'il a des rêves, ne les noie pas dans le Prozac. Il vit.

15 commentaires:

Anonyme a dit…

1968? Heu j'étais plutôt mode couche et layette, ben oui j'avais 3 ans.Un grand frère ado, juste trop jeune pour aller faire la révolution, 2 autres frangins, au milieu, qui était loin de tout cela plus intéressé par la lecture de oui oui ou les chanson d'Anne sylvestre, et un oncle descendu de Suisse avec sa voiture et des jerricanes d'essences pour aller mettre à l'abris les deux plus jeunes au pays du chocolats... Voilas donc comment j'ai passé un moi et demi de vacances en Suisse ;-) Et vi, c'était aussi cela Mai 68, l'incertitude sur ce qui allait se passer, cela peut faire rire aujourd'hui, mais replongé dans le contexte, mettre 2 gamin sur 4 à l'abris, ce n'étais ptete pas si bête ;-)

malie a dit…

"billy the kid - D'ailleurs est-ce dans ce film qu'un vieil indien s'isolait sur une montagne et disait aujourd'hui est un bon jour pour mourir ?"
--> Moi c'est dans Little Big Man que j'ai vu cette scène. Mais vu le comique du film, cela de m'étonnerait pas d'apprendre qu'en fait il s'agissait d'un pastiche d'un autre film.

Valérie de Haute Savoie a dit…

Non non tu a raison. Je crois que c'était un vieil indien qui voulait mourir, n'y arrivait pas, mais à chaque fois sortait cette phrase. Je me rappelle aussi qu'il y avait Dustin hoffman. C'était donc effectivement dans un registre comique. Ces deux films sont contemporains, ce qui expliquerait ma confusion.
Dans Pat Garett jouaient deux acteurs que j'aimais beaucoup Coburn et Kristofferson :)

Anonyme a dit…

"Ah mon solex, comme je l'ai aimé."
Et moi donc ! j'ai eu un 3800.
On faisait des courses de solex trafiqués. Fallait voir, dans les garages de la cité, quel degré de technicité on avait atteint pour rectifier les lumières d'admission et d'échappement, augmenter le taux de compression, bref, en faire des petites bombes. Bien évidemment, les freins ne suivaient pas et ça bouffait le pneu avant vite fait bien fait.

Les clarks… J'ai été très content quand j'ai laissé tomber ces groles avachies sans voute plantaire au profit des chaussures de sport.

Anonyme a dit…

Le solex, un pendant une journée.. j'ai fini dans le caniveau avec une méchante entorse au poignet, de ma vie je n'ai pas pu remonter dessus.
Les Clarks, en pension nous n'avions pas le choix, chaussures bleus marines avec un petit talon de 2 cm... et pendant le WE ma mère trouvait ça tellement horrible que jamais je n'en ai eu (mais je me suis vengée avec mes fils qui eux les adoraient.
La seule drogue que j'ai touché et que je touche encore mais de moins en mois (enfin j'essaye) c'est la clope... mes fils tout comme le tien adeptes de WoW mais pas de la fumée.
Bob Dylan, quel souvenir là encore...
Je pourrai continuer les parallèles car je crois que je me retrouve un peu partout dans ce que tu écris... normal je pense nous sommes (si j'ai bien compris) de la même génération. ;)

Valérie de Haute Savoie a dit…

Dieu merci j'avais quitté depuis longtemps le collège catholique et pouvais m'habiller comme je le voulais :) Je suis née en 57 Béatrice. Marcus, il me semble bien que c'était aussi un 3800 le mien, en tout cas il était noir :D

Anonyme a dit…

fin 56 pour moi... un peu plus vieille (enfin je parle de moi bien sur). Ecole privée jusqu'en terminale, le bleu marine et blanc pendant des années je n'ai pas pu en remettre... maintenant ça beaucoup mieux.

Anonyme a dit…

Bon je me sens plus proche des années 2000 car je suis née en 1980 !

Nous sommes le 28 avril c'est la sainte Valérie (mon calendrier vient de me le dire) alors BONNE FÊTE MA PTITE DAME !!!!!

Moukmouk a dit…

Solex 2 temps bien polluant! M'irza a raison c'est dans little Big Man. J'ai eu 20 en 68, c'était à Montréal plutôt qu'à Paris, mais je te jure que je n'ai pas manqué une occasion de me frotter aux flics.

Nous nous battions pour un monde meilleur et nous avons perdu. BHL et la croissance destructrice ont gagné, pour un court moment. C'est la même bataille tu sais...

Anonyme a dit…

Ouha la la, ben moi et la culture française ça fait... 25! Oui j'ai honte...

Valérie de Haute Savoie a dit…

Oui Moukmouk, pour un temps, mais je garde espoir que nous arrivions à remonter la pente :)
Dr CaSo ? Mais pourquoi aurais-tu honte ? Tout d'abord "culture" est un grand mot, et puis là je parle juste d'années où toi, tu n'étais de loin pas encore née :D

Anonyme a dit…

"J'ai usé et abusé du LSD. J'ai passé des jours sans redescendre et j'en garde des souvenirs psychédéliques enchanteurs."

Hmmmmm ...

Un LSD en regardant "l'école des Fans" de Jacques MARTIN

Toute une époque ^^

Louis machin (cinéma), sans plus...
C'est comme Bob Dylan, mise à part quelques titres j'ai pas trop accroché

Mais le LSD ôôôôôôô
Je n'en prendrai plus par contre à mon âge...

Reste-t-il seulement des pavés sinon sous la plage?

Valérie de Haute Savoie a dit…

Moi non plus Darcy je n'aurais plus du tout envie de prendre des acides. Mais je n'avais pas besoin de jacques martin pour apprécier le lsd, un mur un peu sale suffisait à me faire voir des multitudes de scènes très cocasses :)

Anonyme a dit…

Un bon jour pour mourir, c'est dans Little Big Man .

Pour le reste, j'avais 6 ans alors, et je sais seulement que mes parents venaient de faire construire leur maison, à moitié achevée, que c'etait la grève, et qu'ils avaient une carcasse inachevée sur les bras et les traites à payer . Et pas de livraisons, donc rien à vendre dans l'epicerie . Pas la joie, quoi !
Bien plus tard, j'ai eut une Amigo de chez Honda ; bleu ciel . elle etait jolie!

Valérie de Haute Savoie a dit…

J'avais la chance de ne pas ressentir la moindre angoisse à la maison. Je crois que mes parents étaient heureux qu'enfin la France bouge :)
Une Amigo c'était une mobylette ? Après mon solex je suis passée directement à la 4L (mais il y a eu un petit paquet d'année entre les deux :))