Pendant que tranquillement nous préparions Noël, que nous réglions quelques dossiers avant le départ en vacances, là bas sur son tout petit caillou, un cyclone violent et ignoré du monde s'amusait avec les arbres, les champs et les masures.
Elle, je la savais à l'abri, dans une maison de béton, entourée de copains et pourvue en eau, boissons et victuailles. Tant que son téléphone était rechargé nous avons pu un peu communiquer. Et lorsque le cyclone s'est éloigné, elle m'a rassurée d'un bref sms.
Le tout petit point rouge dans le cyclone de gauche, c'est Rodrigues.
Pour les cabanes accrochées aux pentes de cette petite île, le cyclone n'a laissé aucune chance.
Sur ce tout petit caillou l'enfer se déchaînait, mais le reste du monde s'en fichait.
Ce n'est pas tant que le monde soit indifférent à ce cyclone qui me fascine, mais plus sur le fait que le monde peut s'écrouler quelque part ou pour quelqu'un, et que le reste de l'humanité continue à vivre.
Lorsque la mort d'un proche vous happe dans l'indicible, que votre vie s'écroule, le monde tranquillement chemine. Et c'est à ces instants là que l'on réalise que l'on est pas grand chose, un tout petit caillou perdu au milieu d'un océan, ignoré du monde.