jeudi 14 février 2019

chemin faisant

Mi février et le temps joue à nous faire croire au printemps. Partie emmitouflée le matin, je crève de chaud à midi en rentrant à la maison. Les jours rallongent, le ciel est d'un bleu méditerranéen, mais moi je sais, je sais qu'il faut se méfier. Je profite du plaisir de sentir le soleil chauffer le visage, filant sur les chemins, pédalant. Mais mais mais, méfions nous, l'hiver fait depuis quelques années un retour brutal en mars.

Je vais visiter un appartement abandonné par son locataire, les clefs dans la boite aux lettres. Cette fois-ci rien de particulier, plus de meubles, presque nettoyé, rien de cassé. Je sais où est allé ce locataire qui a valu la visite par trois fois du RAID, armé jusqu'aux dents, déboulant chez les voisins qui se trouvent être les propriétaires de l'appartement. Ils sont tous les deux très âgés, me racontent la stupeur et la peur éprouvées. Ce n'est pas la première fois que le RAID vient cueillir un de mes locataires. Pas de casse pour cette fois, la dernière fois j'avais dû faire réparer la porte enfoncée.
C'est comme cela que certains de mes locataires partent "en vacances", laissant en général l'appartement abandonné et en mauvais état. Il faut alors attendre que le juge considère que oui, plus personne n'y habite bien qu'il reste des meubles et souvent des objets personnels.
Là rien de rien et c'est tant mieux. Il a fait rapporter discrètement les clefs, laissant aux propriétaires la possibilité de récupérer leur appartement et le relouer.

Le soir il fait grand jour lorsque je file à ma séance de shiatsu. Je laisse ma peine se libérer entre les mains de Lydia. Il n'y a plus que chez elle que je pleure, lentement de réapprends le plaisir de la vie.

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