samedi 16 février 2019

Légère

L'appel est arrivé alors que je finissais un état des lieux, elle a laissé un message que je n'ai vu qu'en fin de matinée.
Je pouvais aller chercher les cendres de Chamade.

A dix sept heures, lentement, j'ai mis mon casque, mes gants, enfourché mon vélo, et sous le soleil, pédalant tranquillement, je suis partie pour la dernière fois et seule, chez la vétérinaire.
Le ciel si bleu, les Alpes si blanches, je me suis fait doubler par tout ce qui était à deux roues.

J'ai posé mon vélo à l'arrière de la clinique, j'ai sonné, je suis entrée et ai attendu dans la salle d'attente vide.

La dernière fois elle était encore vivante, la dernière fois j'espérais encore que ce ne serait pas la dernière fois.

L'assistante est arrivée, celle qui ne me connait pas. Elle m'a fait un grand sourire, m'a demandé mon nom.

Je lui ai dit, je venais chercher les cendres de Chamade.

Son visage s'est légèrement fermé, elle a pris un air désolé puis est partie avec un petit sac en papier, me chercher l'urne emballée dans un carton noir faisant la hauteur de mon sac à dos.

Un si grand carton pour une si petite chatte.

Je suis repartie sur mon vélo, Chamade dans mon dos, sous le soleil, nous sommes rentrées à la maison.


6 commentaires:

  1. Tu vas les garder à la maison ou les répandre dans ton jardin d’Alsace qu’elle aimait tant ?
    Je n’ai pas souhaité garder les cendres de Nini. Pour moi, c’était impossible d’imaginer que je devrais faire ce que tu fais maintenant (aller les chercher, me demander ce que j’en ferai…) mais je peux comprendre que ce soit réconfortant ou même simplement impossible de faire autrement.C’est un choix tellement personnel...
    Quand je me promène dans le parc où nous avons tant promené ensemble, j’imagine qu’elle est à un endroit précis, entre les buis et un bouquet de jeunes arbres et je lui fais un petit salut amical.

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  2. Comme Samantdi, je n'ai pas voulu gardé les cendres de mon chien, n'ayant pas de jardin. Mon copain vétérinaire m'a assuré qu'elles seraient répandues dans un pré tout près de l'endroit où il avait été incinéré, à la campagne. Je le connaissais bien : je savais qu'il ne me mentait pas.

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  3. Ca m'a pris longtemps avant de savoir quoi faire des cendres de Sosso, mais j'étais contente d'avoir pu finalement les mettre dans un beau jardin avec des oiseaux et des tournesols, où je peux l'imaginer quand elle me manque.

    La boîte de Chamade est grande parce que Chamade a pris tant de place dans ta vie qu'elle ne méritait pas une petite boîte :)

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  4. Samantdi, il ne m'était pas pensable de ne pas garder ses cendres. J'ai eu une année pour y réfléchir, et ces derniers temps je savais exactement ce que je voulais. Nous irons enterrer dans le terrain en Alsace l'urne, sans l'ouvrir. Nous trouverons un endroit où nous pourrons planter des fleurs et des cataires qui peut être tenterons les chats du voisinage qui viendront lui tenir compagnie.
    Calyste, en Alsace dans notre terrain, il y a mon frère qui repose sous un ciprès et pour lequel JP a fait une sculpture, le chat des mes parents et celui de mon frère et aussi un petit hamster adoré par mes neveux. Cela n'a rien de lugubre, au contraire, j'aime les savoir dans ce bel endroit qu'ils aimaient tant.
    Dr CaSo, pour moi il est évident que c'est en Alsace autour de la maison qu'elle aimait tant que Chamade sera le mieux. Bien que je l'imagine baguenaudant dans le monde tout heureuse de ne plus avoir cette infâme tumeur sur le dos.

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  5. C'est une belle idée, apaisante.
    J'ai été émue en te lisant, et puis en voyant la boîte mon côté chat s'est tout de suite réveillé : pétard d'oiseau qu'on ne peut pas attraper !! Les larmes et les sourires ne sont pas forcément contraires...

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  6. DDC oui cela m'a effectivement apporté un peu de sérénité, elle sera dans son terrain qu'elle aimait tant. Mais j'ai trouvé curieux ce dessin d'oiseau, surtout pour un chat :D

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