vendredi 29 avril 2016

l'erreur

Comme toujours c'est moi qui doit faire les choses, j'ai eu le plombier qui m'a dit que la fuite qui provenait de l'autre mégère du dessus avait été réparée, c'était le réservoir des wc qui fuyait. M'étonne pas de cette mégère, (de ma famille soit dit entre nous), elle ne fait rien.
Bon j'ai vu avec l'assurance de l'appart, ils vont faire le nécessaire, mais évidemment l'agence du lac a rien fait, comme toujours, c'est pas comme si je les payais une fortune, mais ce sont des incapables.
Je me demande bien à quoi ils servent, là pour encaisser, jamais là pour faire le travail...

Je lis le mail reçu peu de temps après avoir écrit à ce propriétaire qui semble avoir pour nous une estime haut placée. A sa demande je lui avais donné les deux numéros de téléphone du plombier, afin qu'il puisse le joindre. Il attendait la facture de la recherche de fuite pour pouvoir la transmettre à son assurance, je l'attendais aussi, la recherche avait été faite la semaine dernière, je devais la recevoir assez rapidement et lui transmettre aussitôt.

Ce mépris absolu, cette façon de parler de nous comme s'il s'adressait à quelqu'un d'autre, ni bonjour ni merde, pas de signature, je suis ahurie.
Non seulement j'ai immédiatement fait faire la recherche de fuite dès qu'il nous avait appelé pour nous dire que son appartement était victime d'un dégât des eaux, mais j'ai tout fait pour qu'il soit constamment tenu au courant. J'ai relancé le plombier, pris contact avec les locataires responsables, tout a été fait pour que cela soit rapidement réparé.
Il est presque dix huit heures, je tente de joindre le plombier sans succès. Tiens un nouveau mail de ce charmant propriétaire, sans doute n'a t-il pas encore craché toute sa bile.

Veuillez ne pas tenir compte du mail précédent, il ne vous était pas destiné.
Salutation
Monsieur X

Alors j'éclate de rire !!

Mais quel con, et que c'est bon de l'imaginer tout merdeux derrière son écran.
Choisir les mots, phrases concises, français châtié, ma réponse courte mais si jouissive a fini en beauté ma journée.

mardi 26 avril 2016

le cadeau

Elles m'avaient prévenue, treize heures cinquante en bas de l'immeuble, un maillot de bain dans ton sac et épilée !

Le matin j'avais sorti tous mes maillots bien rangés dans la grande armoire de ma grand'mère ; le brun, pas mal mais un peu triste sans bronzage, le sculpteur trop pénible à enfiler mais plutôt avantageux, le bleu ciel, basique mais bien coupé, allez zou, le bleu ciel. Epilée de près, vérifié à la lunette loupe, pas un poil rebelle, léger maquillage, j'allais enfin savoir ce que me réservaient mes deux collègues  préférées, pour mon anniversaire.

A deux heures moins dix fin prête, serviette au cas où sous le bras, elles m'ont cueillie sous les échafaudages et nous sommes parties vers les Voirons. Ah ben non plutôt dans la zone industrielle à Ville la Grand, où se niche La Rose du Désert.

L'extérieur ne paye pas de mine, deux palmiers desséchés, façade sans grand charme, parking de zone. Il faut pousser la porte et nous sommes accueillies par deux charmantes jeunes femmes qui nous prennent aussitôt en main. Direction les cabines, jolies, en bois noir sculpté, se déshabiller, ranger dans des petits meubles nos vêtements, enfiler un peignoir et descente vers le hammam.

J'adore le hamman, le brouillard lorsque l'on entre, les petites led qui passent du bleu au vert, rouge et jaune et l'on papote toutes les trois, tranquilles, le corps enveloppé dans cette chaleur humide. Entrent deux femmes nues et froides comme des glaçons, elles s'installent dos à dos, nous intiment de nous taire. Nous mollissons donc en silence, le glou glou du robinet déversant par intervalles aléatoires une eau bouillonnante. Tout cela est doux, reposant.

Une dame ronde au regard tendre me demande de sortir, je descends mon maillot sur les fesses et elle m'enduit de savon noir, adieu mon maquillage, ma pudeur, et puis je m'en fous après tout. Je retourne dans le hammam pendant que l'une après l'autre, mes copines se font tartiner de ce savon odorant. 

Quelques minutes encore et c'est l'heure du gommage. Sur une table en marbre, allongée, le maillot enlevé pour que mes fesses, elles aussi, soient douces. Et je me fais gommer, vigoureusement, longuement, elle frotte frotte n'oublie aucun endroit, m'empoigne fermement, me cale contre sa poitrine généreuse, elle frotte avec son gant noir, les petits rouleaux de peau morte rendent le marbre de plus en plus grumeleux. Moi qui tous les jours me passe un grand de crin, me baigne le dimanche dans du bicarbonate, voilà que je découvre que je suis recouverte de peau morte ! Un serpent qui mue, je me sens propre, décapée, revigorée, quel plaisir ! 

Il reste le badigeonnage d'huile d'argan, le rinçage et, un peu sonnée, je vais m'allonger sur une chaise longue, un thé à la menthe et quelques douceurs apportées sur un plateau, j'attends mes amies.

Une heure et demie et un corps tout neuf, quel beau cadeau !

En repartant nous nous jurons d'y retourner. 

vendredi 22 avril 2016

Yoga et chinois

Puisqu'il m'était de plus en plus difficile de faire mon yoga avant de partir au bureau, je teste depuis le début de la semaine un nouveau rythme. Dès le saut du lit je fais ma petite demie-heure à jeun, calmement, sans penser à rien. Et pour l'instant cela semble plus facile, et je ressens déjà le bienfait de la séance quotidienne que j'avais je l'avoue avoir quasiment laissée tomber depuis le début de l'année.
Chaque matin, alors que dehors les oiseaux s'égosillent et que Chamade ronronne en me léchant délicatement le bras, il me faut une bonne dose de courage pour quitter ma couette et m'asseoir sur mon tapis de gym. Mais dès que je commence les échauffements j'oublie le temps, déroulant mon corps avec plaisir.
Pourvu que ça dure !

Une chose qui est devenue naturelle au point que lorsqu'il pleut je n'envisage même plus de prendre la voiture, c'est d'aller à pied au bureau. Une heure de marche quotidienne, rapide et savoureuse. Je vois enfin le printemps s'épanouir jour après jour et je suis ultra zen au bureau. Le seul regret c'est que pour marcher vite et longtemps, je ne mets plus de belles chaussures à talons, toujours en baskets. Et les ballerines sont si plates qu'au bout d'un moment un des muscles de ma cuisse proteste et cela devient douloureux. Bah, il ne me reste plus qu'à trouver de chicissimes  pantoufles !

Et puisque nous sommes vendredi, et que le vendredi c'est jour de brioche pour le bureau, j'ai innové en la déguisant en faux chinois alsacien.


Inspirée par la vraie recette délicieuse de Doc Arnica

mardi 19 avril 2016

avant

D'une question postée sur twitter, je m'étais retrouvée assise dans la classe, en fin d'année, au milieu de mes copines. 
Manuela Wyler demandait si quelqu'un avait connu des Schwab dans les années 20 ou 30 à Mulhouse, et brusquement m'était revenue cette image, Patricia donnant à un de nos professeur, un gros cendrier en cristal comme cadeau de fin d'année. Ce n'était pas les années vingt ni trente, mais sans doute vers mille neuf cent soixante huit.
Lentement les noms sont revenus à ma mémoire, Danièle, Patricia, Carole, Myriam, Blandine... Il y avait bien une Manuela, mais était-ce celle qui réveillait ces instants ?
Alors je suis allée voir sur Facebook, j'ai laissé un message à l'une et puis je me suis dit que finalement je n'avais pas de nostalgie, que nous n'aurions sans doute rien à nous dire, j'ai laissé tomber.

J'aime bien me retourner, penser à cette enfance Mulhousienne, le square Steinbach qui jouxtait notre immeuble, les balcons en fer forgé par lequel s'échappait la musique que j'écoutais en rêvant d'un avenir forcément merveilleux. Le magasin de ma grand'mère sur la place St Etienne, l'école Jeanne d'Arc puis le collège Kennedy. La plaque doré sur la porte d'entrée avec gravé le nom de mon père, qui faisait ma fierté, le théâtre où nous allions écouter les concerts JMF. 

Mais aucune nostalgie, ma vie simplement...

jeudi 14 avril 2016

les belles rencontres

Depuis quelques jours, avant de descendre de ma mezzanine, le chat encore ronronnant et collé contre moi, je lis, j'écoute aussi, Manuela Wyler que j'ai peut être connue dans sa tendre jeunesse (*)

L'histoire est terrible et pleine de douceurs aussi, il y a l'exil, l'Alsace que l'on quitte pour éviter la mort, la découverte des Etats Unis, Alice qui n'a pas encore disparue, les ice cream soda, Lizzie sa mère chérie... Il y a la voix de Manuela, retenue souvent par la nuit encore présente, la vie pour celle qui lentement dit adieu au Monde. 

C'est cela que j'aime dans cet espace qu'est internet, la vie qui flotte et se pose dans nos mémoires au détour d'un lien.

Je l'avais découverte il y a déjà quelques années, parce que je cherchais des recettes alsaciennes, mes chers Knepfle, les fameuses boules de Berlin que maman faisait à chaque mardi gras et la tarte au fromage blanc.

J'aime cette femme qui garde ce caractère typiquement alsacien, je me retrouve souvent dans ses souvenirs, le Reberg où nombreuses de mes amies vivaient, la pâtisserie Seel où  lycéenne, je m'arrêtais souvent la matin avant d'aller en classe, pour acheter les meilleurs pains au chocolat du monde.

Je voudrais que pour elle le temps s'étire encore et encore...

(*) des souvenirs lointains se réveillent, et je dois plonger moi aussi dans mes archives personnelles pour voir si c'est bien cette Manuela dont je me souviens.

lundi 11 avril 2016

et c'est reparti !

On a fait péter le champagne durant tout le week end, du Royer, du Gosset, du Lansart, du rosé, du blanc, grande réserve et brut, aujourd'hui c'est jeûne toute la journée et je sirote mon eau chaude et citronnée en navigant sur internet.
Le ciel délicieusement kitch, bleu ciel aux nuages rose tendre, les oiseaux qui fêtent le jour nouveau, je repars pour une nouvelle et dernière année en cinquante. J'ai les cheveux méchés blond deux tons, plus court, aucune racine. Mon ipad libéré de ces centaines de photos sauvegardées précieusement en deux endroits, mis à jour, ne freine plus des quatre fers pour travailler. Mon bureau nettoyé à l'essence de térébenthine et ciré joliment, quelques placards triés, le linge repassé, un concert au Victoria Hall pour clore ce week end de fête en écoutant chanter une amie,

Oui décidément, j'aime fêter mes anniversaires !

vendredi 8 avril 2016

J'ai rêvé New York

Nous étions montés tous les deux dans ce funiculaire, la montagne était rude, le soleil haut et rayonnant, les arbres accrochés aux pentes touffus et si verts. Par terre il y avait tant de fleurs, nous étions en vacances ?

Il m'a dit en sortant, viens si l'on se dépêche on pourra aller jusqu'à New York et l'on a couru en riant le long d'une route ombragée.
Soudain nous y étions ! Les gratte-ciel se découpant sur le bleu azuréen, le bruit, la foule, New York magique. J'étais époustouflée et rien n'aurait pu effacer l'immense bonheur de cet instant enchanté.

Nous sommes entrés dans un boui-boui, une table en formica, lumière un peu cracra, on a dégusté un seau de nuggets au poulet. Les doigts gras, on rigolait de ce moment volé au temps.

Il nous reste encore un quart d'heure a t'il dit et on s'est levé d'un coup, posant notre seau pas tout à fait vide sur un plateau. En sortant la serveuse nous a souri et a dit aux autres clients "French are so charming !" On a ri et descendu en courant et se tenant la main vers le fleuve où déjà le soleil commençait à mourir.

Vite peut être pourra t'on encore trouver un dessert... le téléphone à sonné, je suis sortie de ce rêve émerveillée.

Quel beau cadeau d'anniversaire m'as tu offert mon cerveau adoré !

mercredi 6 avril 2016

Ciné Actuel

On s'était donné rendez-vous dans le hall du cinéma, nous allions enfin voir ce film si jouissif aux dires de mon petit frère (de bientôt cinquante trois ans kanmême !). Cette fois-ci pas question d'arriver en retard, dimanche croyant la séance à 21 heures trente, nous étions arrivés dix minutes après le début, portes fermées, plus de guichet.
A dix huit heures quatorze j'avais mes billets en poche et posé mon blouson sur deux fauteuils, attendant que JP arrive, exceptionnellement à l'heure (il fait décidément des progrès ce garçon).
Plongés dans des fauteuils neufs, rouges vifs, confortables, on a eu droit à un petit court métrage rigolo et le film a démarré dans une salle à moitié pleine ce qui, pour un mardi en fin d'après midi, est déjà un exploit.
Eh bien OUI ! Ce film est jouissif, totalement énervant, totalement énergisant, tendre et triste. Ce film que certains n'ont pas aimé (je me demande bien pourquoi...), mais qui dynamise l'espoir. Le fameux MERCI PATRON !
Un documentaire, un film, je ne sais quel terme est le plus approprié, il y a une histoire et de l'histoire. Le merveilleux Bernard Arnault, sa vie, son oeuvre, sa gloire,  la misère des Klur après leurs licenciements. Un fils, un chien bas des pattes, une maison dans les hauts de France, un potager qu'ils risquent de perdre, une vie noire d'angoisse. Et puis François Ruffin et son tee trop grand.
Il y a du suspense vraiment, de la tristesse beaucoup, des envies de rire souvent, et cette rage qui se réveille devant l'arrogance et l'inhumanité de cet homme adulé par les pouvoirs en place.
Hollande, tu me déçois tellement !

En sortant il pleuvait et nous étions trop loin de la place de la République, mais franchement qu'est ce qu'on était content !

lundi 4 avril 2016

petites brèves

J'ai pris rendez-vous chez le coiffeur. Puisqu'il faisait beau, je me suis déplacée au salon pour prendre ce rendez-vous, elles ont trouvé, elles aussi, que ce magictouch de l'Oréal était assez stupéfiant. 
Comme j'ai presque six centimètres de racines et cela commence a être un peu difficile à cacher, mais attendre et laisser mes cheveux pousser dans leurs couleurs naturelles m'a permis de constater que je n'étais de loin pas encore grise uniformément. Après en avoir longuement débattu avec moi même toute seule dans mon cerveau et un peu aussi avec JP, j'ai décidé de me laisser encore un peu de temps avant le grand saut.
Je vais donc chez le coiffeur le 8 avril, date bénie entre toutes, mon anniversaire et à ma grande joie celle aussi de ma coiffeuse. J'aime rencontrer des personnes nées comme moi ce jour là, je ne sais pourquoi cela me fait tant plaisir.

J'avais posé cinq jours de vacances où je comptais bien jouir de la nouvelle chaudière de la maison d'Alsace qui nous coûte un bras, mais qui est écologique à cent pour cent. Seulement, l'installation a pris plus de temps que prévu. Alors, au lieu de glandouiller au lit ce matin, je retourne au bureau.
J'y étais à Pâques, au départ pour aider à peindre la chaufferie qui était devenue noire comme un four, mais j'ai senti assez vite que j'étais un peu de trop et me suis rabattue sur les fourneaux. Je leur ai fait, entre autres, mes fameux crosets aux deux fromages et à la crème, ils ont adoré.
La maison, sans chaudière et en bonnes grosses pierres larges, avait gardé jalousement le froid de l'hiver, et mon père, gardien de la flamme du four à pain et du petit poêle suédois  n'a pas chaumé de tout le week end, amenant la température à presque douze degrés. Je me suis lavée le stricte minimum l'eau de la montagne était glacée. Dehors il faisait doux, beau, les jonquilles et les nivéoles parsemaient le terrain. Je suis montée voir le séquoia de C. majestueux dans le ciel bleu.

Et puis j'ai repris la route, en arrivant Chamade miaulait derrière la porte, JP se remettait de ses 23H BD. Il faisait doux et nous avons bu un petit côte de Rhône.

vendredi 1 avril 2016

Avril, mois enchanté !

J'aime le mois d'Avril, celui qui m'a vu naître, celui qui voit les arbres exploser de fleurs, de feuilles tendres et chiffonnées, des oiseaux qui piaillent des amours futures. Avril le plus beau mois de l'année !

En revenant d'Alsace lundi de Pâques, le vent soufflant en rafales, accrochée comme une perdue à mon volant, j'ai vu au loin la chaîne des Alpes, blanche de neige, ensoleillée et majestueuse. J'aurais aimé m'arrêter là, ne plus bouger, me poser de longues minutes face à ce tableau exceptionnel, savourer le fait d'être vivante, sur cette terre splendide. Quatre heures à traverser des paysages enchanteurs, je me suis dit que j'avais de la chance.

Depuis quelques jours je marche avec des écouteurs, je traverse la ville en écoutant la radio. Je lève la tête, frôle les cerisiers roses, traverse le parc et m'émerveille de ce renouveau tant attendu et à chaque fois miraculeux. Je pourrais marcher des heures, je béni la technologie qui me permet cela.

Le mois de mars oublié, je n'ai pas lu grand chose, j'en parlerai plus tard, là tout de suite, je me réveille et déjà me réjouis de sortir, d'entendre les oiseaux, de traverser le marché coloré, ma brioche du vendredi bien emballée, aller au bureau où à nouveau je me sens si bien.

Je suis heureuse !