jeudi 24 septembre 2015

Vient l'Automne

Je suis arrivée à un stade de sérénité quasi parfaire au bureau. Pour rien au monde je n'abandonnerai maintenant que j'y ai goûté, ce quart d'heure de marche multiplié par quatre. 
Le nez au vent, l'esprit baladeur, jamais ne me viennent d'idées mauvaises, je marche et comme me dit celle qui a transformé ma vie, je me nourris de l'air et du soleil, laissant loin, très loin de moi les petits agacements qui pourrissent tant la vie, inutilement. 
Et s'il pleut ? J'ai trouvé une paire de bottines parfaite, je cherche encore un joli chapeau.

Pendant qu'ici l'Automne s'installe, que les marrons lisses et doux s'échappent des bogues tombées au sol, l'hiver tout relatif des iles lointaines où sont posés mes enfants, meurt rapidement. Il n'est que de voir les températures juste là à droite pour voir qu'ils sont loins des frimas qui s'annoncent pour nous.

Et ce soir, juste avant de retrouver mes copines de blog autour d'un diner où nous nous raconterons nos vacances estivales presqu'effacées, j'irai avec Chamade chez le vétérinaire pour ses vaccins annuels et obligatoires. Et cette année pour la première fois, elle aura droit, la pauvre, à un examen sanguin afin de vérifier l'état des ses reins.
Ma petite mémère adorée vieillit.


lundi 21 septembre 2015

Eternité

Hier cela faisait trente deux ans qu'il est mort, trente deux ans et en marchant sous le soleil, regardant les nuages qui doucement filaient sous le vent léger, je me disais qu'il était peut être là, peut être ailleurs, mais dans nos coeurs toujours, éternellement. 
En rentrant, j'ai appelé ma mère, pour lui dire que j'étais avec eux, que j'avais pensé à lui. Je l'ai entendu sourire, c'est une journée qui restera toujours triste, le 20 septembre, mais sans pleurs, triste simplement, parce que pour eux c'est leur aîné qui est mort ce jour là, pour nous c'est notre grand frère qui est maintenant pour tous, plus jeune bien plus jeune que notre petit frère. 
J'avais cette image d'un autre enfant, un jeune homme qui tombe pour avoir voulu se rapprocher du ciel, qui tombe sous le regard de dizaine de smartphone, et qui tombera en pirouettant, éternellement pour une mère, un père et peut être aussi des frères et soeurs. 
Il faisait beau hier, très beau, et ce jour est pour toujours celui où un bout de mon enfance, de mes souvenirs, est parti rejoindre les nuées... pour l'éternité.

lundi 14 septembre 2015

Célibat

JP parti pour une bonne semaine, me voilà célibataire pourvue d'un chat légèrement collant.

Situation exceptionnelle et très agréable. 

Le premier jour, je me suis totalement laissée aller. Limite j'ai mis la vaisselle dans la machine et nourrit le chat. Pas de télévision, radio et autres bruits parasites. Je me suis vautrée dans le canapé, un livre à la main, un petit pineau des Charentes, et dans le silence magnifique, j'ai savouré ma quiétude.
Levée aux aurores samedi, j'ai tranquillement pris mon café, jambes allongées sur la petite table noire et blanche, chat ronronnant collé contre moi. 
La voiture retrouvée le temps des courses lourdes, a vite repris sa place sur le parking, marcher me fait tant de bien.


En allant à la Migros, je suis passée par un parc pentu sur lequel sont accrochées quelques ruches encore bourdonnantes. 
J'ai trouvé des jolis bocaux à confiture, pas trop gros, pour mon petit kilo d'abricot. Envoyé les paquets et courrier recommandé, regardé les nuages et les colchiques qui signent la fin de l'Eté.


Le lendemain, sous un soleil radieux, je suis partie à Botanic, aller retour à pied, presque deux heures de marche. L'Arve scintillait, le groupe joyeux de portugais qui s'installent chaque week end dans une clairière chantait et festoyait dans des odeurs de viandes grillées sur le barbecue fumant. Quelques pêcheurs plongeaient leur canne dans l'eau bouillonnante, la marche tonique me donnait le sourire.

En rentrant, après avoir bu deux verres d'eau fraiche, j'ai planté mes lobélias à la place des plantes desséchées par la canicule, et me suis replongée dans mon livre en grignotant quelques galettes de riz.

La pluie s'est mise à tomber drue, et je me désolais déjà de devoir reprendre la voiture le lendemain pour aller au travail.

Mais ce matin le ciel est clair !

mercredi 9 septembre 2015

Je marche seule


Trois semaines à pédaler vaillamment, tous les jours, au moins vingt kilomètres.
Trois semaines à boire et manger jusqu'à plus soif, avec un seul petit kilo en prime.

Au retour j'ai retrouvé ma voiture, mais toujours lancée dans les agapes estivales, un autre kilo est venu accompagner le vacancier. Il était temps que je reprenne un peu ma ligne de conduite printanière.

Alors depuis quelques jours, abandonnant la voiture sur le parking, je marche, aller retour, deux fois par jour, vingt minutes multipliées par quatre.
Serre bien les fesses me disent mes nouvelles collègues, pour qu'elles deviennent en acier. 

C'est tout le bénéfice que j'en attendais et pourtant...

Au bureau, alors que tous tirent plus ou moins la tronche, malades et fatigués, gorge enrouée et nez bouché, je pète la forme, d'une zennitude invraisemblable. On peut s'énerver au bout de la ligne, me traiter de la pire espèce, je suis calme, sereine, je souris. 
Et je réalise que de marcher fait que mes pensées s'évadent et volent accompagnant les mouettes du lac, les nuages blancs et le soleil frais qui inonde encore les trottoirs. Je suis loin, loin des nouvelles déversées à la radio, loin des automobilistes qui tentent de passer coûte que coûte, loin des embouteillages, je marche et j'arrive au bureau totalement déconnectée. 

Une autre marcheuse de l'agence, ravie de ma nouvelle lubie, me donne des conseils pour la saison des neiges. Il existe des semelles à accrocher aux chaussures pour ne pas glisser sur les plaques de verglas, et pour la pluie ? Bah c'est tout de même très rare qu'il pleuve au point que cela soit gênant me dit-elle.

Je crois que je vais encore marcher quelques temps !

lundi 7 septembre 2015

Voyage voyage



Mes deux enfants affrontent vaillamment l'hiver alors que chez nous l'Automne n'a pas encore pointé le bout de son nez, laissant les jours se gorger d'encore un peu de chaleur.

Mais l'hiver là bas, c'est notre bel Eté ici.

G. qui m'a demandé une avance pour pouvoir s'acheter une clim tant il meurt déjà de chaud, a passé la nuit de samedi à dimanche sur la plage avec des copains de fac venus de toute l'Europe. Il nous envoie des photos de volcan en éruption, d'abris bus collé à l'océan indien, de vue sur la mer depuis chez lui.
C. qui revit depuis qu'elle a changé de coloc et pris un peu de recul pour son boulot, revient d'un petit séjour sur Mohéli où elle a vu une éclosion d'oeufs, suivie de la course d'une ribambelle de minuscule tortues vers la mer. Elle y a fêté ses trente ans, goûtant le crabe des mangroves, le poulpe délicieux et bu du jus de coco fraîchement cueilli.

Cet hiver là manque certes un peu de froidure, mais semble receler des douceurs qui ne manquent pas de charme.

vendredi 4 septembre 2015

37 nuances de miaou


Existe t'il un chat plus bavard que notre poilue ? Celle qui miaule même en dormant, qui commente tous ses gestes et tous les nôtres, ne cesse d'ajouter des vocalises à ses bavardages.

Cet Eté mémère n'ayant pas supporté la chaleur, première consultation chez notre sympathique vétérinaire pour autre chose que le vaccin annuel contre la rage et la pesée révélant que contrairement à ses maîtres, elle, elle ne prend pas un gramme depuis onze ans ELLE !

Et durant ce bref mais angoissant épisode, il lui a été impossible durant deux jours de miauler, impossible et insupportable sans doute. Lorsqu'enfin elle pu émettre un son, ce fut une sorte de pauvre miaulement rauque rouillé. Nous étions attendris et follement câlins. La chose à de la mémoire...

A chaque retour d'Alsace, le matin du départ, nous enfermons la vagabonde dans une grande chambre afin de ne pas avoir à courir dans les bois, sans espoir de l'attraper, elle se cachant, nous frisant le pétage de plomb. Elle sait ce que cela veut dire, elle n'aime pas du tout la perspective de cet avenir proche.

Et cette fois-ci, alors que je profitai de son abandon matinal sur la couette baignée de soleil, je fermai doucement la porte et me recouchai un instant pour finir mon livre. Elle se leva, se planta devant la porte et penchant légèrement la tête, miaula tristement ce petit son de chat si malade, celui rauque et rouillé qu'elle avait découvert durant l'Eté et qui semblait nous faire fondre.

Hélas pour elle, je suis dans ces circonstances là, un coeur de pierre !



jeudi 3 septembre 2015

coup de fil



Mercredi 5 août, treize heures trente, le téléphone sonne. Tiens me dis-je, ils sont en retard aujourd'hui, les vendeurs de toutes sortes qui écorchent les noms de famille et sans gêne coupent nos apéros sous le ciel oléronnais.

C'est mon tour de décrocher, JP plongé dans son Candy crush ne bronche pas.

Allo ! dit d'un ton sec, déjà prête à raccrocher
- Mme MèredeValérie ?,
Non c'est sa fille (et qui ne t'achètera rien crois moi)
- Mme MèredeValérie n'est pas là
Non elle n'est pas là (et dans deux secondes je raccroche mon pépère)
- Euh... écoutez... je suis le médecin urgentiste qui a fait hospitaliser votre mère cette nuit pour un problème cardiaque
Et c'est fou comme dans la seconde, images, questions, angoisse et fatalisme s'entrechoquent et provoquent une gigantesque tempête silencieuse et épuisante. 
Je suis à terre et debout, calme et ravagée. Est elle encore en vie ? Et puis pourquoi appelle t-il ici ? 
- Je voulais avoir de ses nouvelles.

Je suis si calme, si calme. Je n'en ai pas lui dis-je, je ne savais pas, je cherche à comprendre et bêtement dit, mais mon père est médecin, sous entendu appelez le lui. D'une voix sèche il répond que oui certes mon père est médecin mais que cela n'empêche pas qu'il devait la faire hospitaliser en urgence.
Oui oui, bien sûr
Il veut un numéro pour les appeler, mais celui qu'il a est celui de Paris que mon père a dû renvoyer ici. Pourquoi ? Est elle si mal qu'il ne peut plus gérer la situation ?
- Mais vous avez bien un numéro de portable.
Ben non je n'ai pas et de toute façon mes parents n'utilisent que très rarement leur téléphone.

Je vais appeler mon frère qui est à Paris, lui doit savoir, je vous rappelle, donnez moi votre numéro.
Il hésite, rechigne, j'insiste, je vais lui donner, promis, des nouvelles, promis !
Il le donne à contre coeur. J'appelle ma belle soeur chérie qui tombe littéralement des nues.

Il faudra encore une bonne demie-heure avant que l'on sache qu'elle était restée à Cochin le temps d'examens poussés, puis renvoyée avec mon père à quatre heures du matin. Le matin même puisque la tension montée à 20 était redescendue, que le coeur semblait en bon état, ils prenaient le train à dix heures, pour des vacances en Alsace, épuisés, mais mordant la vie à pleine dent.

Je mettrai deux bonnes journées à me remettre de cette émotion, gardant une angoisse sourde qui ne pourra s'estomper qu'une fois la batterie d'examens qu'elle doit encore passer début septembre pour expliquer l'incommensurable fatigue qu'elle traîne depuis plusieurs mois.



mercredi 2 septembre 2015

vite fait, mes lectures de l'Eté


Cette année Valérie, m'étais-je dit, tu liras de la lecture littéraire, cette année tu feras honneur à ta chronique mensuelle (qui ne l'est plus depuis juin...). Je suis allée acheter du "littéraire" et un ou deux polars. Et comme chaque année, les résolutions partant avec mon teint blême, j'ai lu des polars et quelques romans.

En juillet un seul livre, l'Eté et les soirées tranquilles avec les copains, le retour de ma fille pour quelques jours, la lecture est passée au second plan. C'est donc - Deux - d'Irène Nemirovsky qui ouvre le bal.
Je n'ai pu, durant tout le livre, détacher l'histoire réelle d'Irène de celle que je lisais. Savoir que cette jeune femme écrivait ce livre alors que son avenir était si sombre a certainement influencé ma perception de l'histoire. Un groupe de jeunes gens, entre les deux guerres, découvrent le flirt joyeux. Et puis l'auteur s'attache plus spécifiquement à Marianne et Antoine. Ils s'aiment (s'aiment ils vraiment ?) se marient, et l'amour se délite lentement. J'avoue que pour démarrer mes vacances j'aurai pu choisir un livre plus léger. Mais j'aime cette nostalgique tristesse de la cruauté du temps qui passe.

Il me fallait passer deux trois jours sans livre, et un polar trouvé juste avant de partir en vacances dans ma fameuse bibliothèque à fait l'affaire pour alléger l'impression qui est restée prégnante un moment après avoir fini "deux". Le Poète de Michael Conelly (aucun souvenir d'avoir déjà lu cet auteur), a parfaitement fait l'affaire. Jusqu'au bout j'ai été tenue en haleine. Un journaliste enquête après le suicide de son frère jumeau, policier dans la criminelle. Il découvre assez rapidement que le suicide n'en est pas un et démarre une enquête en compagnie du FBI.

 En achetant Le vieux qui déjeunait seul de Léa WIAZEMSKY, j'ai tout simplement confondu Léa et Anne ! Léa est la fille de Régine Desforges. Je ne l'ai su qu'une fois le livre fini (que c'était sa fille, non pas que j'imaginais lire Anne, dès le début le style m'avait alerté)  et il y a très indéniablement une influence "Bicyclette bleue". C'est un premier livre, il en a les défauts mais il a réussi à me tirer des larmes à la fin. L'histoire est assez simple, un vieil homme déjeune tous les lundis dans un petit restaurant où travaille Clara, serveuse. La guerre 39/45 est leur lien sans qu'ils en soient conscients au début. L'histoire est gentillette mais malgré tout le charme opère.

 Et puis, faisant nos courses chez le buraliste de St Georges, l'envie d'un polar m'est venu (étonnant étonnant). Peter James et son Aux prises avec la mort me tendait les bras. Je suis rentrée, me suis servie un petit pineau des Charentes, ai commencé à lire et au bout de deux pages Merde ! C'est exactement pour cela que je tiens ma liste avec résumé des livres, cette année, pour ne pas racheter un livre déjà lu. Celui là, je l'ai lu en mai de l'année dernière et relu donc sur la plage cette année. Bien qu'il me restait un souvenir de l'histoire, mon cerveau n'en avait pas gardé suffisemment assez pour que me soit gâchée la lecture. C'est un bon polar, que j'espère toutefois ne plus racheter parce qu'il me semble que cette fois ci je me souviendrais de trop de chose pour le rerelire !

 Alors, pour changer et parce que je craignais de ra ra racheter un polar déjà lu et relu, j'ai pioché dans ma pile vacances et ai attaqué Un an après d'Anne WIAZEMSKY,  la suite d'une année studieuse.
Ah Godard, mais quel caractère de merde ! J'ai beaucoup ri en lisant ce livre. Il est plein d'énergie et cette fille si jeune est vraiment étonnante. Je retrouve aussi cette folle année où tout semblait en mouvement et possible. Mes toutes premières manifs en province, le filleul de maman qui lui était très impliqué parce que plus âgé et universitaire. Mais Godard, Godard, quel homme impossible à vivre. Et dieu sait que j'ai aimé ces films et une série à la télévision dont je n'aurai loupé aucun épisode !

 Une fois ce livre fermé et n'ayant toujours pas le courage de lire Pas pleuré que je traîne de ville en ville, nous sommes allés à la librairie de St Pierre où le risque de tomber sur du déjà lu était bien moindre. J'ai choisi un auteur dont je ne connaissais pas le nom Viveca STEN La Reine de la Baltique. Livre sélectionné pour le prix des lecteurs 2015 !?! Ok, bien qu'il soit relativement bien écrit (ou plutôt que la traduction laisse un peu à désirer il me semble) je n'ai pas été enthousiasmée. Toutefois, puisqu'il est paru il y a un an, je me suis dit que l'auteur avait peut être amélioré son style et j'ai acheté sur les quais de St Denis à Oléron, à la librairie du Pertuis, celui sorti cette année Du sang sur la Baltique. L'énigme est plus sophistiquée, le style toujours aussi lourd ou bien encore une fois, le traducteur ne fait pas d'effort pour trouver des mots, se cantonnant à "soudain" alors qu'un mot moins fort serait plus justifié. Mais découvrir un nouvel auteur de polar m'intéresse toujours surtout s'il vient des pays froids.

Dans cette librairie, rayon polars toujours, la suite du poète de Michael CONNELLY Los Angeles River. Quelques pages lu encore sous le ciel si bleu d'Oléron et fini dans le bain en Haute Savoie. C'est une bonne suite, toute aussi noire. Le poète se rappelle au souvenir d'un agent du FBI, alors même que la veuve d'un ami de l'inspecteur Harry Bosch lui demande d'enquêter sur la mort de son mari. C'est un bon polar classique, qui se lit sans trop d'angoisse, agréable pour ce premier week end de reprise de boulot.

Enfin, lors d'un week end éclair en Alsace pour embrasser mes parents qui y passaient le mois d'Août j'ai trouvé dans la bibliothèque familiale, Alex de Pierre Lemaitre . Un polar français que j'ai ADORÉ. De bout en bout ! Une histoire à tiroir, très noire, démarrant violemment, bien écrite et un suspens parfaitement tenu jusqu'à la fin. J'avais tant aimé au revoir là haut, et je découvre enfin l'auteur de polar. Mon addiction n'est pas prête de s'éteindre.

Septembre est arrivé, le travail au bureau est intense, mais j'ai toujours un livre ouvert, la suite au mois prochain.

mardi 1 septembre 2015

Belle au bois dormant


J'ai un blog, oui j'ai toujours un blog, quelque part sur la toile, qui attend sagement que je veuille bien revenir y faire un tour. Lorsque j'y pense, une vague légère de culpabilité brouille un instant ma pensée, et puis s'efface tel un nuage léger. J'ai un blog et je l'oublie.

L'Eté lance sa dernière salve de chaleur, tout à l'heure les enfants retrouveront leur école, je suis rentrée depuis quinze jours, lestée de deux kilos de plaisirs et de muscles. 

J'ai un blog et il est temps qu'il se réveille !