jeudi 25 septembre 2014

Déjeuner en paix


Les nouvelles ne sont pas bonnes, la dernière IRM a montré que la tumeur avait repris de la force et même si l'on connait l'invincibilité de cette saloperie, c'est inimaginable en voyant le visage de Garance toujours aussi beau, de se dire que là dedans la destruction fait rage.

Malgré sa grande fatigue, ses yeux qui enregistrent mais que le cerveau refuse souvent d'écouter, sa tristesse infinie de savoir qu'elle ne verra pas sa fille découvrir la vie, Garance reçoit toujours avec le sourire.
Je passe lui déposer les deux pains sans sel qu'elle se réjouit déjà de dévorer demain matin, avec la bonne confiture de coing que Solène m'a chargée de lui apporter.
Nous avons un code, un code pour rire, elle m'envoie en sms un simple message "PDP" (plus de pain) et je mets illico en route la fabrication de son ultime gourmandise. Du bon pain complet, rempli de graines diverses, mais sans sel, cortisone oblige.

Je sonne "c'est la boulangère",  son rire dans l'interphone me donne des ailes. Et la voir si égale à elle même, si pleine d'intérêt pour la vie, les autres, il m'est difficile de croire une seconde à ce qui se trame envers et contre tous. Nous parlons de C. qui fait ses premiers pas à Anjouan, de G. qui avironne sur la Loire, des petites mesquineries du boulot, nous rions beaucoup, des larmes furtives s'effacent d'un geste discret, nous sommes deux copines ravies de bavarder en buvant un verre.

Je vais mourir dit-elle... Oui ma Garance, mais pas trop vite s'il te plait... 





lundi 22 septembre 2014

Au royaume des chats


Chamade le détestait corps et âme ! 

Il faisait le double de son poids, poussait de tout petits cris de souris, adorait manger, et passait le plus clair de son temps, lorsqu'il était dans la maison d'Alsace, tout au fond de la cave, caché sous le foutoir, à rêver sans doute de bestioles qui lui foutraient royalement la paix. Pas comme cette teigne venue de haute Savoie, postée sur la poutre de l'entrée et qui feulait et crachait dès qu'il faisait mine de bouger.

Crumble, adorable bon gros chat, parti un jour voir de nouveaux horizons alors qu'il était en pension chez une amie, pour cause de stage lointain de mon petit frère.

Deux mois il s'est évadé, on ne sait où, et un soir, alors que l'amie appelait les retardataires pour la soupe féline, il est revenu tout maigre, tout fragile. Du bon gros chat ne restait que le miaulement discret et la craintive tendresse.
La famille s'est réjouie de ce retour inespéré, Chamade seule a été tenue dans le secret, rien ne pourrait lui faire aimer un autre chat qu'elle même.

Mais toutes les histoires n'ont pas toujours une fin heureuse.

Crumble avait tellement maigri que son foie a lâché, manger demandait tant d'efforts.
Et puis, compliqué par une saleté de F.I.V. le diabète a fait son apparition, provoquant des lésions abominables.

Alors, jeudi, Crumble est parti rejoindre Nadir, Sosso, Chanel et tous ces chats que l'on a tant aimés.


jeudi 18 septembre 2014

Et ici comment ça va ?

Depuis plusieurs mois nous avons totalement changé de direction, nous avons donc totalement changé de boîte... La confiance n'est plus qu'un lointain souvenir, tout notre travail est vérifié, sur vérifié, et l'impression petit à petit de devenir de simples grouillots engendre une tension qui chez moi se transforme en kilos et en tristesse. Cela explique en grande partie mon éloignement de ce blog, n'ayant pas envie de pleurnicher à longueur de page.

Hier on m'en a remis une petite couche, et même si pour l'instant je ne me sens pas du tout sur la sellette, c'est plus une fatigue mâtinée d'un mal de crâne insidieux qui me traîne le long du jour. 

Mais il n'est pas dans mon tempérament de chouiner et j'ai trouvé, en sortant du magasin bio où j'étais allée spécialement pour acheter de la farine complète pour Garance, une pub pour de la reflexologie. Cela me tente, tout comme me tenterait aussi de me mettre au yoga pour ne pas me morfondre dans cet état entre deux eaux. 

Si je ne peux m'épanouir au bureau, je le ferai ailleurs !

lundi 15 septembre 2014

Et maintenant le silence

Les températures se rafraichissent la nuit et la petite poilue se love contre moi, de temps en temps me donne un petit coup de langue sur le bras... cela devient difficile de sortir de sous la couette...

Depuis douze jours nous sommes à nouveau seuls, l'Eté est bien parti avec nos deux enfants happés par leur vie, le silence s'est fait, la routine s'installe malgré mes bonnes résolutions.

G. à Angers, découvre une région douce et accueillante où le samedi et le dimanche, il fait de l'aviron sur la Loire. Dès le premier septembre, une fois installé par son père et sa soeur dans sa coloc avec jardin potager personnel, il a fait sa rentrée, dans une fac agréable. A déjà des amis, semble heureux...

C. est arrivée dans les Comores le 9 septembre après un voyage en plusieurs étapes, immédiatement en réunion sans le temps de souffler. Elle découvre ce pays à l'extrême pauvreté et, sans jugement aucun, à l'état de saleté invraisemblable, surtout après ses dix huit mois dans un pays où consommer est le but ultime de la vie, où les trottoirs rutilants ne laissent que rarement traîner un papier voletant.
Mais les anjouanais sont vraiment gentils me dit-elle, et je sais qu'elle va trouver du plaisir dans cet endroit si éloigné de tout ce qu'elle a déjà connu. Il lui faudra un peu de temps...

mardi 9 septembre 2014

Les petites baguettes de Papilles

Mon addiction au pain n'a pas faibli, 
Mes fesses ne me disent pas merci !


En Juin, Anne de Papilles et Pupilles, avait posté un lien sur twitter, que je m'étais empressée d'enregistrer pour plus tard.

Le plus tard n'ayant pas traîné, j'ai testé un soir, alors que mon fils chéri avait eu la bonté de passer nous voir entre deux fêtes chez des copains, les fameuses baguettes ultra rapides et faciles d'Anne, et j'ai immédiatement mis cette recette dans mes favoris de flemmasse.

Depuis, certains dimanches, lorsque ma flemmingite se fait encore plus aiguë et ma gourmandise insistante, je sors ma farine, mon huile et mes épices, et concocte sous l'oeil vivement intéressé de Chamade, quelques petites baguettes que nous dégustons avec une salade et un petit rosé. 
L'Eté se prolonge alors le temps d'un petit repas sur le pouce.


lundi 8 septembre 2014

Ylang-Ylang

Aujourd'hui cela fait un mois qu'elle est revenue en France, ce soir elle s'envolera pour le pays de l'ylang-ylang, du jasmin et de la vanille, des requins bouledogue et des makis, aux plages de sable noir, de sable roux...

Mutsamudu, posée au bord du lagon, sous la citadelle du sultan Abdallah, une nouvelle île, pour deux ans.


Ne regarder que les images aux plages paradisiaques, ne pas trembler de la savoir dans un pays qui il y a peu encore était le théâtre d'une guerre fratricide, se dire qu'elle saura se faire aimer, implorer les dieux de la bienveillance, ma fille s'en va...