dimanche 31 mars 2013

Un truc en bois




J'ai vu aujourd'hui un truc époustouflant, incroyable, un truc que je n'imaginais plus voir un jour. 
Chaud, lumineux, bienfaisant, mettant mon cœur en joie.
J'ai vu... un rayon de soleil.

 Alors pour fêter cela, j'ai décidé de participer au "Photo de truc du Dr CaSo" lâchement abandonné durant mon hibernation.

Du bois de moulin d'Oléron.

Ahhh Vivement, vivement l’Été !

jeudi 28 mars 2013

Un siphon fond fond

A neuf heures pile elle a appelé. Voix pointue, énervée, rafales agressives... diarrhée verbale youpi !

Je décolle légèrement le combiné de mon oreille, j'ouvre délicatement ma boîte de Rescue et pose sur ma langue un bonbon qui détend, mon stylo dans ma main droite j'attends qu'elle ait fini de vociférer pour pouvoir lui demander son nom. Elle vocifère, j'attends...

Puis elle reprend son souffle, j'en profite pour l'interroger. Son nom ?

Elle a mis, comme avant de faire chaque lessive, du liquide déboucheur dans la baignoire, mais elle ne sait pas pourquoi cette fois-ci, sans doute la pression de la machine à laver couplée avec le déboucheur, le siphon pourave (changé il y a deux mois pour un problème identique) a fondu ! FONDU !

De sa voix qui monte dans les aigus, de plus en plus énervée, de moins en moins distinguée, elle repart dans ses explications. Le produit de magasin, déboucheur classique, la machine à laver dont le tuyau d'évacuation est juste posé que le rebord de la baignoire... je lui dis, calme olympien, que j'ai quelques difficultés à croire à sa version. Elle hurle, injurie, je me tais, le combiné de plus en plus éloigné de mes tympans. Elle hurle, j'entendrai sans mal lorsqu'elle reprendra son souffle.
Et puis il faudra bien que l'on raccroche, je fais un bon d'intervention, le téléphone à  nouveau, c'est le mari, c'est reparti...

Plus tard le plombier appellera, le siphon est fendu... fendu par un objet contondant.

Ils me fatiguent....


mercredi 27 mars 2013

De la haine

Stupéfaite je lis ce matin, un témoignage d'une jeune femme, artiste, qui raconte sur rue 89 son voyage dans le train Lyon Paris dimanche matin.  Train rempli de manifestants prêts à en découdre visiblement et très très haineux. Ben oui...
Mais depuis le temps que l'on nous pourrit la vue avec l'immonde frigide barjot, l'excécrable copé et sa clique de merdes infâmes, j'imagine sans difficulté la boue dont est faite la révolte de ceux qui se réfèrent à un hypothétique dieu du ciel pour mieux haïr leurs prochains.

Ce qui est absolument révoltant, c'est de lire que la SNCF avait mis en destination finale "la manif pour tous" et non le lieu du déversement des haineux.


Alors... moi qui ai fait mes débuts de scolarité chez les sœurs Ste Ursule, ma première communion, passé ma petite période mystique de l'adolescence et entendu toute mon enfance de belles histoires de saints aimants, je m'interroge.
Ces gens qui parlent sans arrêt de dieu, de l'amour, du ciel et ses martyrs, et qui vomissent la tolérance, qui traînent des enfants au devant d'une manifestation, et hurlent la haine sans retenue, comment le soir peuvent-ils encore prier au pied de leur lit ce Dieu qui embrassait l'humanité entière ?

Et comment une entreprise publique sous tutelle de l'Etat peut-elle, sans conséquence, prendre partie de la sorte ?

La photo est tirée de l'article de rue 89 et appartient à Dominique.

mardi 26 mars 2013

Ce qui ne nous tue pas...

Jésus marie joseph, je fais la mise à jour de mon vieil iphone qui risque d'imploser de tant de nouvelles informations. Depuis quelques temps, il ne sait plus du tout où il en est, fait n'importe quoi, ne capte plus que par intermittence le wifi de la maison, et semble ne se tenir plus qu'à une chose, me réveiller le matin.
Alors je me résous à faire cette mise à jour que je retardais de mois en mois. 
Vivre dangereusement, tel est mon crédo !

... mais quand même pas trop non plus hein !

Samedi, alors que je cherchai un produit miraculeux qui me ferait perdre 10 ans et 10 kilos, me redonnerait une vigueur mentale qui semble depuis quelque temps un peu faiblarde, me ferait voler au dessus du bitume et des nuages gris souris, une dame très bio et sans âge, m'a abordée.
Mais que recherchez-vous gente dame, plantée là devant les centaines de produits miraculeux exposés sur notre rayon magique ?
Je cherchais tout simplement un composé de fleurs de bach vu sur internet et qui semblait faire des merveilles pour tous les petits soucis liés à la ménopause.
Point de fleurs de bach ou de mozart, mais de la gemmothérapie dit-elle.
De la quoi ? Mhmmmm déjà mon esprit plein de naïveté et de désirs de croire se réveillait. Mes neurones affolés criaient tout ensemble, Un miracle ! Un miracle, nous voulons du miracle !
Et moi faible femme, j'ai plongé !
Depuis, trois fois par jour, consciencieusement  je prends mes 5 gouttes de framboisier sensées me rendre ma jeunesse, mon tonus, ma joie de vivre et qui sait devenir riche...

Je vous tiens au courant, mais là y'a mon iphone qui couine, il a besoin de moi...


lundi 25 mars 2013

goutte gouttelette de pluie...

Eh bien dis donc, il faut le chercher loin cet optimisme noyé par un week end pluvieux et gris sombre.
Heureusement, le matin est acclamé par les chants d'oiseaux, mais j'en suis à réfléchir sur l'achat d'une lampe anti morosité. 


Les toits de l'immeuble en face sont humides, le ciel est uniformément gris, Chamade a compris qu'il était inutile pour l'instant de vouloir démarrer sa journée au soleil absent du balcon, elle s'enfouit sous sa couverture verte, et prolonge son hivernage.

Prévenez moi lorsque le printemps aura enfin décidé de se réveiller, je crois que je vais reprendre moi aussi mon hibernation...

Edit : 8h15... la pluie a cessé... il neige dru !

vendredi 22 mars 2013

revisiter les recettes

Ma spécialité culinaire c'est : la constante revisitation des recettes.

Aujourd"hui la tellement revisitée de " les choux de Bruxelles aux saucisses épicées italiennes du Dr CaSo " qu'il n'y a plus ni choux ni saucisse !

Mais pour comprendre comment j'en suis arrivée là, voyons rapidement le parcours de ladite recette, qui est, il est vrai, une tuerie absolue.

Nous étions parties, ma fille tout juste arrivée de son île lointaine et moi, en quête d'une saucisse épicée italienne. Chez le boucher point de saucisse italienne, mais une grosse longeole (prononcer longeaule) très tentante. Des choux bien croquants et roule ma poule. Nous avons défait la saucisse, fait tout comme le décrivait Dr CaSo et nous nous sommes régalés. A Noël même, nous en avons fait le plat principal pour les 13 gourmands rassemblés - (1/2 longeole par personne, et ce n'était pas de trop).

Puis, un jour où le choux venait à manquer sur les marchés, j'ai trouvé dans le réfrigérateur des endives. Mais pourquoi pas ? Va donc pour des endives aux longeoles. Un autre jour ce sont les longeoles qui étaient absentes chez le boucher, ce sont donc les seuls choux au vinaigre, miel et graines de fenouil qui nous ont régalés.

Et tout dernièrement, alors que Jp était parti voir son père hospitalisé dans les Vosges, je me suis fait plaisir, vite vite à midi, en dégustant des endives à la presque Dr CaSo.

Faire fondre dans un wok une grosse cuillerée de miel (thym ou montagne) dans un bon demi verre de vinaigre de miel (petit goût de chouchen assuré) sur feu moyen, ajouter quelques graines de fenouil.
Pendant ce temps, couper finement en rondelles les endives et les jeter dans le wok, couvrir un temps pour les laisser fondre. Lorsque les endives sont transparentes, retirer le couvercle pour que le jus s'évapore et que les endives caramélisent un peu. Je rajoute à la fin un morceau de beurre, c'est une merveille.

Il n'y a qu'une recette que je n'ai pas le droit de changer sous peine de révolution au bureau, c'est celle de la brioche aux pralines que j'emporte chaque vendredi.

Bon appétit et bon week end!

jeudi 21 mars 2013

L'Australie enfin !

Ah ah ma carte des statistiques du monde qui me lit a verdi en Australie, grâce à ma fille. Et ce n'est que justice puisque c'est elle essentiellement qui m'a remis le pied à l'étrier. Combien de temps tiendrai-je ? Aucune idée, mais voir ce gros continent devenir vert pâle est encourageant.

Comme est encourageant le ciel bleu lumineux et déjà ensoleillé de ce matin.
D'autant plus qu'hier soir, l'affreuse météo de l'iphone prévoyait de la neige. Ce qui semblait être confirmé par la folie qui a pris Chamade au milieu de la  nuit, lui faisant déménager les tapis en poussant des aboiements brefs et excités. Oui oui Chamade parfois se prend pour un chien.

Mais rien de cela, ciel bleu, nuages légers blancs immaculés, chat prêt à démarrer une bonne grosse journée de sieste. Tout est calme, le printemps prend ses marques.


Tout à l'heure je retrouverai mes charmants locataires.
Mais j'ai maintenant une arme invincible, des petites pastilles Rescue, que je suçote en écoutant, le combiné éloigné de mon oreille, les vociférations de ceux dont le vocabulaire se cantonne à "Ch'tencule, l'enculé, sale con...".

Bonne journée à vous aussi !


mercredi 20 mars 2013

parcelles de vie

Quand je vois de quelles profondeurs abyssales je dois remonter lorsque le réveil sonne à six heures chaque matin, je tremble à l'idée du changement d'heure prochain. Ce sera digne d'une sortie de coma ou plutôt d'une résurrection quotidienne...  Chamade n'arrange rien en venant du fond de l'appartement à fond de train dès la première note du réveil, se coucher en ronronnant tout contre moi, aggravant d'autant plus ma difficulté à émerger.

Hier nous avons fait réparer toutes les manivelles des stores de nos volets, bientôt le ravalement de façade nous obligera à les fermer lorsque nous partirons, et je crois bien que depuis que nous habitons ici, nous ne les avons jamais tous fermés ensemble. Pourvu que cela ne dure pas trop longtemps et que cet été nous puissions à nouveau fleurir nos balcons.

Cela fait longtemps que je n'étais pas tombée raide dingue d'un auteur de polar. Depuis Mankell j'ai lu bien d'autres auteurs, souvent très agréables comme Linwood Barclay par exemple, mais il manquait toujours cette dimension qui me plaît tant chez Indridason ou Mankell. Samedi dernier, faisant mes courses en compagnie de mon fils adoré, je cherchais un truc à lire pour le week end, un truc qui ne ferait pas trop travailler mes méninges, un polar ! Et je devais faire vite, pour ne pas saouler mon grand garçon au programme festif chargé. Vite mes yeux balaient le rayon et j'empoigne un bouquin assez gros pour tenir deux jours, d'un auteur absolument inconnu de moi, Val McDermid "Sans laisser de trace".
Courrez le lire, et puisque j'en suis aux conseils, le Betty d'Indridason est sorti en poche, j'en garde un excellent souvenir de cet été.

mardi 19 mars 2013

ceux qui partent

En revenant du bureau, j'écoute distraitement les informations. Très distraitement d'ailleurs, un bruit de fond que parfois je décide d'éteindre, pour me laver la tête de toutes ces mauvaises nouvelles sans cesse renouvelées, répétées en boucle chaque heure pour être effacées par une autre horreur.
Et puis soudain quelques notes de Where the wild roses grow qui s'égrainent, s'élève la voix de Nick Cave. La journaliste évoque l'enterrement de Daniel Dark ce matin là, accompagné de cette musique.

Un souffle de nostalgie.

Des petits bout de l'étoffe de ma vie, qui s'envolent dans la nuée de mes souvenirs.

lundi 18 mars 2013

Bien fait !

Vendredi, dernière journée de la semaine, le pas lourd, la tête en vrac, un doliprane avalé avant de partir, je prie le ciel qu'Antoine soit là, hier lui aussi semblait fiévreux. 
Sur le chemin les voitures roulent au pas, les vacances sont finies, c'est jour de marché et j'écoute un vieux cd de Barclay James Harvest, je suis si fatiguée... à mi chemin le téléphone vibre... Merde !
Avant de prendre le rond point je jette un oeil sur l'écran, deux appels manqués d'Antoine... Merde et merde !
Je peste, je roule. Au feu rouge le petit ding  des messages me donne des sueurs, voiture arrêtée, j'empoigne l'iphone et j'écoute... une voix mourante... je le hais !!!
- Oui Val je suis désolée, j'ai 40°, je suis sous la couette, je suis vraiment désolé, je ne pourrai pas venir aujourd'hui, impossible de faire les états des lieux, je suis trop mal, j'en ai pour le week end. Je penserai à toi... blablabla, je jette le téléphone sur le siège, le feu est passé au vert, JE LE HAIS.
Journée pourrie !
La voiture garée comme une merde, de toute façon je repars dans 5 minutes, je rentre comme une furie dans l'agence.
- Putain j'en ai marre, pourquoi je suis la seule de la boîte à avoir des collègues chochottes qui au moindre bobo restent sous la couette, je suis naze moi aussi, j'ai de la fièvre aussi. Je sens les larmes d'épuisement qui perlent, je monte l'escalier pour poser la brioche faite la veille. Je suis trop conne et je peste, je peste en montant, je peste en descendant, Hors de question que je me tape tous les états des lieux aujourd'hui, je peste je suis la colère, je serai en retard, je m'en fiche, je grrrrrrrrr....
Rapidement j'imprime l'état des lieux, j'empoigne mon cartable, je file en rage, les jambes flageolantes de fièvre. Un quart d'heure de retard, en plus je vais me faire incendier par les locataires.
Les rues se sont vidées, les feux heureusement sont verts, je trouve même une place assez rapidement, me gare... évidemment personne en bas, je prends l'ascenseur et débarque au 6ème. Quelle porte ? Tour complet du palier, la seule qui n'a pas de nom, je sonne.
La jeune femme qui m'ouvre a un grand sourire.
- Excusez moi pour le retard, mon collègue qui devait faire l'état des lieux est malade. Je souris aussi, elle n'y est pour rien.
- Elle ouvre grand la porte, au fond son copain est adossé à une fenêtre, le soleil éclaire le parquet, ouf l'appartement a l'air propre. Elle me regarde, hésite - Mais... il y a déjà quelqu'un de l'agence.
Je suis si fatiguée, lui expliquer que non ce n'est pas quelqu'un de l'agence, mais le prochain locataire qui vient récupérer les clefs de la cave pour y poser ses affaires, je suis si fatiguée, j'avance,  cherche la cuisine pour y poser mon sac...
Il est debout, un peu voûté  le regard en biais Antoine me regarde, maîtrisant à grand peine son rire légendaire, les autres figés laissent naître un sourire timide.
- Ben... t'as pas écouté la fin du message ?

Ben non.

On a tellement rit, toute la journée, des vagues de fou rire. Et la prochaine fois, j'écouterai le message jusqu'au bout promis !

vendredi 15 mars 2013

Non non non

Mais...! Juste ciel...! Tout est recouvert ce matin d'une fine pellicule de neige ! Ah mais NON !

Si j'étais un ours blanc, je retournerais illico hiberner sous ma couette.
Choper un rhume carabiné en fin de saison, alors que la semaine dernière encore je me félicitais de cet Hiver sans virus, est déjà suffisamment rageant, mais là, cette neige que je pensais réservée aux seuls nordistes, NON et NON !

C'est dit, je ne reviendrais pas dessus.


jeudi 14 mars 2013

De la mollesse

Elle est assise voûtée les yeux rivés sur son téléphone, petit tas mou sur une chaise, à l'accueil elle m'attend. Je m'avance, lui tend la main qu'elle effleure de ses doigts boudinés, gardant serré son smartphone allumé.
Le matin déjà elle avait appelé à peine l'agence ouverte : "J'ai pas la TNT..." elle vient d'emménager.
Un technicien mandaté dès le téléphone raccroché et je m'étais occupée de cette colonne de merde qui venait de se déverser dans toutes  les caves d'un immeuble Urgence urgence !
Elle reste avachie, et de sa voix pleurnicharde elle implore. Pas de télé, elle s'ennuie...
Le technicien est passé déjà, il nous envoie un devis, qu'elle ne s'inquiète pas, cela va être remis en ordre ce soir ou demain.
"Oui mais faut faire vite, c'est urgent, j'sais pas quoi faire moi le soir, j'm'ennuie..." Elle a 26 ans.

Je retourne dans mon bureau. Elle s'ennuie dis-je, elle a pas la tèlè.
Qu'elle baise dit l'une
Qu'elle lise dit l'autre.

Et l'on rit bêtement. L'on sait maintenant qui de nous privilégie les relations humaines.

mercredi 13 mars 2013

de la lenteur

Allongée dans le  noir, éclairée par les dernières forces de la batterie d'une voiture garée en face de la chambre, ses phares mourants lentement, tout en cherchant désespérément le sommeil, j'imaginais ma fille, si loin. Si j'en avais eu la force, si je n'avais pas eu la perspective réjouissante de passer un lendemain de coton, nez rouge, tête dans un étau en manque absolu de sommeil, je l'aurais appelée. Afin de bavarder alors qu'elle aurait déjà passé sa moitié de mon jour futur.
C'est curieux ce décalage, et je m'amuse souvent à calculer son heure, elle dormant moi trottant, elle trottant moi dormant.

Hier, alors que le soleil faisait sortir les chats du voisinage, tout excités par l'air doux chargé des bonnes odeurs printanières, passaient à la télévision les images hivernales du nord de la France. Mentalement je croisais les doigts, plus de neige, non plus de neige, je veux du soleil, du chaud, du vert. Et pour une fois je me réjouissais de ne pas être dans les flocons, moi qui aime tant les vraies saisons, cet Hiver est trop long.

Nos soirées ont retrouvé le calme des vieux couples à chat. JP dans son silence, Chamade en demande constante de présence rassurante. Vivre avec un homme douloureux rétréci l'espace...

mardi 12 mars 2013

petites brèves

De la neige en mars ? On a jamais vu ça disent Claire, Patrick, Laurent et Jean Pierre à la télé.
Et moi je revois virevolter des flocons dansant derrière la fenêtre, à Pâques ou à mon anniversaire début Avril. Je me revois crapahuter dans un mètre de neige, traversant la place de la Mairie d'Annemasse, précédée de mon gros ventre abritant C. un mois de mars 1985. Et les années suivantes nous avaient elles aussi gratifiés de neiges tardives et abondantes. Les mémoires sont courtes...

Marcela, mon énigme.
Le viol n'est donc pour elle, pas forcément traumatique. Je me pose sincèrement la question. Me demande comment elle ressortirait de ma nuit cauchemar. D'ailleurs, est ce le viol en lui même qui m'a plongée si profond dans l'horreur, ou bien ce que je perçois après des années d'interrogation, d'avoir été enfermée, humiliée, dans une solitude incommensurable. Cette nuit là mon corps était devenu de bois, armure figée et insensible, seul mon cerveau était vivant, et c'est lui seul qui a souffert et sans doute gardé une enveloppe indestructible. Mais se pourrait-il que certaines femmes ressortent d'une telle épreuve sans en garder à vie les stigmates ?

Dimanche las du temps gris et immobile, je me suis offert une orchidée rouge. Orchidée bambou qui lentement s'ouvre à la vie. Une beauté robuste et qui, parait-il, est odorante. Mais j'ai le nez si congestionné que nulle odeur, nul parfum, ne parvient à traverser. Seuls mes yeux larmoyants s'émerveillent de tant de grâce.


La tempête semble bel et bien être passée au bureau. Hier nous sommes allés, toute une troupe, déjeuner dans une pizzeria avec Samuel, mon ancien partenaire. Le petit nouveau qui le remplace est tout à fait intégré et très agréable. Il ne me suffit plus qu'à lui trouver un prénom de blog...

lundi 11 mars 2013

Ici et ailleurs

Combien en ai-je écrit de billets dans ma tête ?

Et puis je m'installe, allume l'ordinateur,commence à m'y balader, lis et commente, le temps passe et je n'ai rien noté sur mon blog. Même de répondre aux commentaires que certains laissent encore prend quelques jours. Le temps file...

Il y a plus de deux semaines, C. s'est envolée pour Melbourne, et depuis nous vivons avec dix heures de décalage. Là, maintenant, à l'heure où je pianote, il est seize heures trente, le soleil décline doucement, la température devient presque supportable, elle traverse peut être le campus de Monash et croise des canards, des oies et des trucs à longs becs. Demain elle retrouvera ses élèves, et dans son micro short elle tentera de survivre aux 40° annoncés, elle aura déjà dix heures de plus que moi.


Ici, les tas de neige amassés fondent lentement, se couvrant petit à petit d'un manteau gris. Ce sont pour la plupart des bornes à pipi de chien. Sur les ronds points des carrefours, la terre meuble est transpercée par des crocus qui appellent le printemps. Les arbres eux sont encore endormis, le soleil se noie si souvent dans la pluie.

Mais pour Chamade l'Hiver est bien mort, et le matin, alors que la nuit est encore noire et silencieuse, elle vient m'encourager à quitter au plus vite ce lit si confortable, elle veut sortir sur le balcon, écouter les oiseaux qui s'éveillent en piaillant. Elle sent bon, et je plonge mon nez dans sa fourrure pour m'encourager à la suivre, elle ronronne, me fait quelques petits baisers secs...