Je ne vais pas mentir, je ne le connaissais pas, presque pas.
Il avait emménagé en juin et dès le départ la relation avec l'agence avait été houleuse. Il était exécrable tout simplement.
Au début je suivais cela de loin, Samuel avait fait l'état des lieux ; à lui le plaisir de régler les problèmes multiples, avérés et imaginaires.
En Juillet Sam avait quitté l'agence et j'héritais donc du fardeau.
J'avais tenté de le raisonner, il m'avait rétorqué que maintenant le but de sa vie serait de me pourrir la mienne jusqu'au bout. Voilà... Nous ne nous connaissions pas... jamais vu.
Petit à petit il s'était calmé, j'avais fait faire les travaux demandés, la relation était devenue presque sereine.
Et puis Janvier... loyer non payé. Merde me suis je dit, maintenant que son appartement est entièrement refait à neuf, que tout va bien...
Nous avons appris hier qu'il était mort fin décembre.
De ces six mois de rage, n'aurait il pas mieux fait de les vivre vraiment ?
Lorsque tu dormiras, ma belle ténébreuse,
Au fond d’un monument construit en marbre noir,
Et lorsque tu n’auras pour alcôve et manoir
Qu’un caveau pluvieux et qu’une fosse creuse ;
Quand la pierre, opprimant ta poitrine peureuse
Et tes flancs qu’assouplit un charmant nonchaloir,
Empêchera ton cœur de battre et de vouloir,
Et tes pieds de courir leur course aventureuse,
Le tombeau, confident de mon rêve infini
(Car le tombeau toujours comprendra le poète),
Durant ces grandes nuits d’où le somme est banni,
Te dira : « Que vous sert, courtisane imparfaite,
De n’avoir pas connu ce que pleurent les morts ? »
- Et le ver rongera ta peau comme un remords.
Remords posthume - Charles Baudelaire
Il avait emménagé en juin et dès le départ la relation avec l'agence avait été houleuse. Il était exécrable tout simplement.
Au début je suivais cela de loin, Samuel avait fait l'état des lieux ; à lui le plaisir de régler les problèmes multiples, avérés et imaginaires.
En Juillet Sam avait quitté l'agence et j'héritais donc du fardeau.
J'avais tenté de le raisonner, il m'avait rétorqué que maintenant le but de sa vie serait de me pourrir la mienne jusqu'au bout. Voilà... Nous ne nous connaissions pas... jamais vu.
Petit à petit il s'était calmé, j'avais fait faire les travaux demandés, la relation était devenue presque sereine.
Et puis Janvier... loyer non payé. Merde me suis je dit, maintenant que son appartement est entièrement refait à neuf, que tout va bien...
Nous avons appris hier qu'il était mort fin décembre.
De ces six mois de rage, n'aurait il pas mieux fait de les vivre vraiment ?
Lorsque tu dormiras, ma belle ténébreuse,
Au fond d’un monument construit en marbre noir,
Et lorsque tu n’auras pour alcôve et manoir
Qu’un caveau pluvieux et qu’une fosse creuse ;
Quand la pierre, opprimant ta poitrine peureuse
Et tes flancs qu’assouplit un charmant nonchaloir,
Empêchera ton cœur de battre et de vouloir,
Et tes pieds de courir leur course aventureuse,
Le tombeau, confident de mon rêve infini
(Car le tombeau toujours comprendra le poète),
Durant ces grandes nuits d’où le somme est banni,
Te dira : « Que vous sert, courtisane imparfaite,
De n’avoir pas connu ce que pleurent les morts ? »
- Et le ver rongera ta peau comme un remords.
Remords posthume - Charles Baudelaire