jeudi 29 septembre 2011

Cimetière St Pierre d'Oléron


Lorsque je serai morte, j'aimerais être enterrée dans un cimetière sur une île.


Que l'on pose sur ma tombe des couronnes de fleurs éternelles,


et pourquoi pas un ange triste penché sur ma dépouille.


Que le vent chargé de sel grave lentement, jour après jour des marques du temps sans moi.


Et qu'herbe folle ou lichen doré, je vienne faire un tour pour saluer ce que j'étais.


Lorsque je serai morte, j'aimerais qu'une femme, parfois, vienne caresser la pierre qui me servira de demeure.


Mais lorsque je serai morte puisque poussière, envolée dans les airs, j'irai suivant le vent, me poser doucement dans ces pensées de porcelaine.

mercredi 28 septembre 2011

passe le temps

Chamade en vacances découvre la vie de concierge. Voiture, vélo et gros camions qui font peur, très peur même.
Derrière son rideau en voile, entre deux siestes et quelques croquettes.
Prenant parfois un peu de recul sur cette vie de dehors étonnante et bruyante.
Cherchant des yeux le réconfort lorsque le camion entrevu, gigantesque assurément, menace la craintive.
Sans oublier la chasse aux mouches, sport incontournable pour des vacances réussies,
Et reposantes pour cette demoiselle sensible.

lundi 26 septembre 2011

collection d'automne


Certains n'ont pas besoin de bottes de moto, juste le blouson de cuir noir mais sans l'aigle sur le dos.

Des loups ououh! ououououh! Des loups sont entrés dans Paris

Le dos en compote, je me couche accompagnée d'une Chamade folle de joie de cette mise au lit "heure de poule". Elle s'allonge entre mes jambes, s'installe confortablement, pour se relever brusquement les sens en émoi. Tendue sur ses pattes, le nez frémissant, le queue vibrante d'une chasse en cours, elle fixe le plafond bien qu'il fasse noir. J'allume, vois un machin doré, pattes au plafond, se déplaçant tranquillement, un truc d'un centimètre tout au plus qui semble rendre ma chasseuse folle hystérique. D'un bond elle est sur la bonnetière, en équilibre sur le bord prête à sauter dans le vide. C'est quoi ce truc ?
Je ne sais pourquoi je ne l'aime pas, ma sonnette d'alarme retentit, le temps pour la bestiole de se laisser tomber et de mourir écrasée sous la semelle experte de JP alors qu'elle fuyait à une vitesse stupéfiante. Déçue Chamade s'attarde encore un instant sur son mirador pendant que je plonge dans le sommeil.
La nuit passe.
Au réveil, je ne sais pourquoi me vient soudainement l'idée que cet insecte pourrait être un CAFARD !! La hantise absolue, me faisant toujours frotter frénétiquement mes semelles sur l'herbe alentour lorsque je sors d'un état des lieux où leur présence semblait évidente. L'image trouvée sur google confirme ma crainte bien qu'à mon souvenir aucune antenne ne frémissait à l'avant, mais plus j'y réfléchis et plus le doute s'efface pour devenir certitude.

Je fais quoi ?
Je me suicide tout de suite ou je cherche une solution ?

Samedi matin je m'attaque au grand nettoyage du réfrigérateur qui pue. Bien que G. ait fait son possible pour nous rendre l'appartement propre, il semble qu'il ne soit pas encore tout à fait au top pour ce qui est du ménage. Le lave vaisselle resté plein de vaisselle sale une semaine dégageait à notre retour une odeur nauséabonde que j'ai eu toutes les peines du monde à effacer, maintenant me reste ce foutu frigo qui pue alors qu'il est presque vide. Je sors toutes les clayettes, les bacs légumes, trouve l'origine de l'odeur (*) et malheur UN CAFARD ! Mort, sur le dos, mais pourvu d'antennes ! A y'est je suis morte !

Deux cafards cela veut dire au moins 160 qui tracent leur route la nuit lorsque naïfs nous dormons sur nos deux oreilles.

Et bien sûr, ayant lu l'article de Dr Fourrure, je ne sais comment faire pour éradiquer ces bêtes monstrueuses tout en sauvegardant la vie de ma chatte adorée. Impossible d'appliquer les règles d'hygiène préconisées (ni eau, ni nourriture à disposition).
Alors, après avoir nettoyé de fond en comble tout l'appartement, j'ai posé des pièges aux endroits stratégiques, pour me donner une idée de l’infestation. Pour l'instant ils sont vides, fasse le ciel qu'ils le soient toujours.

Ça vous gratte vous aussi quand vous lisez un tel billet ?


(*) il y avait dans le bac à légumes, un torchon imbibé de lait pourri. Après avoir interrogé G., il s'avère qu'une bouteille de lait mal fermée avait coulé dans tout le réfrigérateur. Il avait nettoyé, mais oublié les bacs.

vendredi 23 septembre 2011

Pas d'inquiétude

Nous sommes rentrée dimanche soir, et le lendemain matin j'avais pris trente ans, d'un coup d'un seul.
Pliée en deux, le sol carrelé comme horizon. Une douleur complète, phagocytant tout.
J'ai tenu trois jours et trois nuits, hier j'ai appelé l'ostéopathe qui m'a prise entre deux rendez-vous. Cette nuit j'ai dormi, ce matin je me redresse, mon week end sera à n'en pas douter bien plus agréable.
Apparemment j'avais la hanche droite coincée, pas grave juste douloureux et handicapant.


Les vacances sont bel et bien finies !

jeudi 1 septembre 2011

des petits riens

Premier septembre et première vraie rentrée à la fac pour G. qui en avait été privé l'année dernière. Aller dans les amphis, rencontrer d'autres étudiants sur les bancs, cela le changera du Dvd glissé dans le lecteur de l'ordinateur comme cela était le cas l'année dernière.
Définitivement cette première année de médecine en solo chez soi n'est pas une bonne idée. Certes cela permet une première année très light avec beaucoup d'inscriptions, un écrémage encore plus drastique que dans les autres facs en fin d'année, pas de risque de débordement dans le cas de bizutage ni de grève, un l'enseignement sans profs, sans étudiants, un monde parfait.
G. s'étiolait seul dans sa chambre, ne s'est fait aucun copain, du moins par le biais de la fac.
Ce matin enfin, il va découvrir le plaisir des études et je m'en réjouis.

Cette nuit gros orage juste au dessus de la maison, éclairs et tonnerre durant de longues minutes. Impression de fin du monde et surtout impossible de dormir dans ce chaos. Dans l'explosion fracassante des éclairs, je voyais filer ventre à terre et queue énorme d'écureuil, une Chamade terrifiée qui tentait d'échapper à ce déchainement apocalyptique.


Depuis 15 jours je me traînais une douleur presque constante aux deux bras, une sorte d'épuisement que rien ne soulageait. Puisque ma nuque tirait et que la douleur semblait descendre lentement le long de la colonne, j'ai repris contact avec l'ostéopathe médecin du sport que je n'avais plus vu depuis 2007. Évidemment auparavant j'avais déjà envisagé deux ou trois cancers, une crise cardiaque, de l'arthrose avec pincement d'un nerf nécessitant une intervention en urgence sous peine d'être paralysée. Rien de tout çela me dit-il, c'est exactement le même tableau que la dernière fois, et en deux temps trois mouvements je retrouvais l'usage de mon dos et s'éloignaient avec tous les cataclysmes.

Le film "La guerre est déclarée" que j'ai envie de voir depuis qu'il est passé à Cannes n'est, bien entendu, pas distribué dans ma putain de petite ville pourrie ! Soit je vais à Genève où je trouverai bien un cinéma qui le passe et je subirai la pub en plein milieu, soit j'attends qu'il passe à la télévision, et c'est là que je regrette la grande ville. En attendant je me rabattrai sur le livre de Brigitte Giraud "Pas d'inquiétude" dont j'ai entendu hier sur FranceCu une partie de l'émission qui lui était consacrée.

Hier G. s'est servi de mon ordinateur, je ne sais ce qu'il y a trafiqué, mais depuis le début de ce billet je passe mon temps à réécrire les mots qui s'effacent, à retrouver les lettres qui sont allées je ne sais où finir entre d'autres lettres. Je lève mes poignets pour que surtout ils n'effleurent rien, peine perdue, il suffit d'un souffle pour que mes mots se transportent où bon leur semble et je m'énerve toute seule pestant contre tout et tous.

Allez je vous laisse, il est temps de toute façon que je démarre ma journée.