samedi 28 mai 2011

Travaux

C'était donc jeudi à midi que je me suis fait charcuter l’œil. Celui-ci, recousu par deux minuscules petits points parfaits, se remet lentement et garde une belle couleur rubis du plus bel effet. Pour l'instant je suis loin d'avoir retrouvé une vue exacte, et je me garde des écrans, ne consultant que parcimonieusement mes mails et autres billets bloguesques.
Alors, puisque j'ai droit à une semaine de farniente et, après avoir longuement travaillé au corps mon JP adoré, nous attaquons ENFIN les travaux prévus depuis plus de deux ans. Un rafraichissement bienvenu qui redonnera un air plus civilisé à notre antre.
Ces deux raisons font que je délaisserai un temps la toile afin de me consacrer entièrement à, d'une part la reconstruction de ma conjonctive et d'autre part à ces travaux (qui chamboulent fortement les repères de Chamade).
A bientôt !

mercredi 25 mai 2011

du viol et autres âneries.

Je me suis demandée pourquoi il m'était si difficile d'écrire sur mon blog en ce moment. Certes mon œil qui foire un peu me rend les choses plus difficiles mais tout de même je vois, mon cerveau fonctionne, mes deux mains mis à part une tendinopathie à l'épaule gauche suite à des mouvements un peu trop toniques, gardent toute leur souplesse, bref les facultés nécessaires pour pondre un billet sont là, mais non...

Cette affaire DSK aura ouvert les vannes de la connerie. Et bien entendu, tout ce qui se dit des femmes, surtout celles qui un jour sont passées dans la moulinette du viol et qui, à entendre bon nombre de personnes sont foutues, finies, limites à jeter.

Et puis tiens, pourquoi une femme si grande ne s'est-elle pas débattue, pourquoi ne lui a-t-elle pas mordu le kiki, pourquoi n'a t-elle pas crié, pourquoi... ??

Je n'ai rien signé durant cette semaine qui a été très éprouvante, hors du temps, totalement phagocytée par cette affaire. J'ai lu, des kilomètres de tweets, billets, articles, ne sachant pas exactement où je me situais.
Certains billets m'ont réconfortée, rassurant mon errance. D'autres m'ont désolée, énervée, dégoûtée. J'aurais voulu avoir la volonté de refermer toutes ces sources d'informations, mais j'y revenais sans cesse.

J'ai détesté, vraiment détesté ce qui s'est dit des hommes, tous les hommes, tous ces violeurs potentiels dès l'instant où ils regardaient un cul, des seins, tenaient une porte, complimentaient, tous des cochons et nous des vierges magnifiques.
J'ai détesté que l'on se couche dans le lit d'Anne Sinclair, que l'on courre après la mère et la grand'mère de celle qui accuse, que l'on condamne sans même savoir encore ce qui s'est réellement passé. J'ai détesté tous ces faux culs qui jouent les vierges effarouchées, j'ai exécré le petit jeu de celle qui un jour aurait été agressée par DSK mais qui oui mais qui non mais qui oui...

Je n'ai toujours aucune conviction, et je me demande maintenant si un jour la vérité sera faite. Il y a tant d'enjeux, tant d'argent. Je crains que si cette femme a vraiment été violée elle ne s'en remette pas. Tous ces bien pensants qui étalent avec concupiscence les moindres détails de ce qui se serait passé, salissent un peu plus cette femme. C'est la planète entière qui racle le sperme sur son col.

Je me souviens encore avec horreur de l'instant où l'avocat avait dit haut et fort, devant les jurés, devant la cour, devant le public et les journalistes, que j'avais, cette nuit là, sucé mon pouce.
Je mourais une seconde fois par la bouche de celui qui en voulant sauver son client dévoilait sans pudeur ce qui était pour moi une honte absolue.

Et de l'écrire me met les larmes aux yeux.

dimanche 22 mai 2011

I am THE number one !

Eh bien pour un lendemain de fin du monde je trouve que je ne m'en sors pas trop mal !
Je savoure cette gloire éphémère avec délice, d'autant plus que ma photo est tout juste un point devant une autre très belle photo aérienne.
Et pour la peine, puisque je suis sur mon blog et que je peux y faire ce que je veux, j'en ai profité pour effacer le bâtiment gris qui se trouvait entre les deux troncs. Voilà voilà !

mercredi 18 mai 2011

Puissant et misérable

Il gisait là, sur le bas côté, éventré, vomissant ses entrailles qui s'affolaient à chaque passage de voiture, le vent faisant vivre une dernière fois les souvenirs étalés. Un camping car éclaté, misérable promesse de vacances qui ne seraient plus.
Je me souviens du pincement au cœur alors que nous passions au ralenti, guidés par quelques gendarmes et pompiers, devant les vestiges de ceux qui devaient maintenant nous précéder dans des ambulances toutes sirènes hurlantes. L'intimité de leur vie, exposée sans pudeur, à notre voyeurisme forcé.

...

J'avais passé de longues heures à décrire, minutieusement, le plus justement possible pour que l'on me croit, la nuit que je venais de vivre. Le policier qui tapait lettre par lettre mon témoignage, levait parfois les yeux avec douceur.
Un moment, il y avait eu une sorte d'agitation sourde dans le couloir menant aux escaliers, mon violeur venait d'arriver. Alors, sans doute parce que l'on craignait que je ne le reconnaisse pas au tapissage, on m'avait demandé, accompagnée de deux policiers, de descendre les escaliers tandis que lui montait en salle d'interrogatoire. Nous nous étions croisés, lui misérable, moi mal à l'aise, sentant la compassion naître pour cet homme qui venait de détruire sa vie et fracasser la mienne.

...

Je ne sais si Dominique Strauss Kahn est côté victime ou côté agresseur, la vérité sera faite, je n'ai pas vraiment de doute. Mais lorsque je l'ai vu, hébété par les longues heures d'interrogatoire sortir débraillé, le manteau pendant sur l'épaule, je n'ai eu qu'un sentiment de pitié pour cet homme si puissant la veille, misérable et fracassé.

Certes s'il est coupable il devra être jugé, comme n'importe quel homme. Qu'il soit un des puissants de notre monde n'y change rien. Mais c'est à la justice de le faire, et non pas aux médias qui semble tant se repaîtrent de la bête abattue.
Je n'ai jamais aimé la curée pour qui que ce soit. Je déteste que l'on me force au voyeurisme.


Et merde ! Que l'on cesse aussi de dire que la gauche est morte !

lundi 16 mai 2011

Ah ?

Il était l'heure d'écrire un billet, je continuais à raconter mon voyage. J'avais alors cliqué sur "nouveau message" et il y a eu cette simple phrase en haut de l'écran.

Ce blog est supprimé.

Juste ça... Je suis restée un instant toute vide.

Il n'y avait donc plus rien de mes années posées sur la toile ? Plus rien de ces billets qui parfois m'avaient pris des heures à les écrire, des larmes coulées ?

Ah ! Est ce comme cela, en quatre mots, si simplement, que s'effacent quatre années d'écrits, de partage ?

Je me suis levée, tranquillement, j'ai respiré un grand coup. Un peu abasourdie.

Où donc naviguaient maintenant ces billets qui racontaient pour plus tard, lorsque je serai partie, un petit bout de vie ?

Je me suis habillée, maquillée, le ventre vide, l'angoisse légère qui enveloppait ce début de matinée.

Le soir en rentrant, il était là tranquille, entier ou presque. Rien de ce mini séisme qui avait fait flancher mon réveil.

Depuis, je le surveille.

lundi 9 mai 2011

L'envers

Ce n'est que lorsque le parking s'était vidé, que la circulation s'était tarie et que la fatigue ne me laissait plus le choix, que j'avais pris mon courage à deux mains : "Allez, on rentre à la maison !".
JP derrière, C. copilote et moi, accrochée au volant, concentrée à mort !
Ne pas oublier que j'ai derrière moi un coffre à rallonge, que l'on roule à gauche, que le levier de vitesse est à main gauche... les phares, tourner la clef, le moteur démarre, marche arrière len-te-ment, braquer len-te-ment, la route est vide, totalement vide. Hop déboiter, foncer en face et c'est parti.
30 milles à l'heure, ultra concentrées C. et moi ne pipons mot, JP se laisse balloter, à moitié endormi, il savoure, bien trop fatigué pour craindre ma conduite. Les quelques voitures croisées n'imaginent pas le danger potentiel, je roule et premier carrefour, tourne à droite et mets les essuie-glaces, traverse le carrefour et paf illico fonce à droite. A gauche Maman dit C. tendue à l'extrême. Oups oui, vite tourner le volant et reprendre le bon côté.
Le carrefour suivant, je signale à nouveau mon changement de route en mettant consciencieusement les essuie-glaces, zut et zut ! La fois d'après je mettrai le clignotant et les essuie-glaces en même temps, c'est plus sûr.
En feuilletant le routard quelques jours plus tard, je lirai que l'on reconnait les touristes français au carrefour, grâce aux fameux essuie-glaces enclenchés.
C'est un bon gros pick-up, qui grimpe sagement les pentes pentues, freine sans difficulté, mais dont la jauge signale que l'essence viendra bientôt à manquer. Demain première chose à faire, le plein. L'unique station de l'île, à Port Mathurin, est ouverte jusqu'à 15 heures, pour l'instant, épuisée mais heureuse d'avoir ramené à bon port ma fille et mon compagnon, je n'ai qu'une envie m'allonger et dormir.
La nuit, chaude, très chaude, très très chaude et animée par toutes sortes d'oiseaux et margouillats s'interpellant juste au dessus de la fenêtre passe vite, dès six heures (4 heures françaises) je me lève et retrouve sur la terrasse baignée de soleil, C. qui boit un thé.


A défaut de café que nous irons acheter tout à l'heure, je partage son thé. Le programme est simple, découverte de l'île mais avant tout chercher de l'essence, je crains par dessus tout de me retrouver à sec et ne serai tranquille qu'une fois la jauge à son maximum. En même temps je ne suis pas pressée pressée de reprendre le volant alors que l'île est réveillée.
Bon ! Petit déjeuner, douche rapide les pieds dans une bassine pour récupérer l'eau pour la lessive, défilé de mode de C. qui hésite entre toutes les tenues que nous lui avons rapportées de France, courage moussaillon, je reprends le volant sous la haute surveillance de C. qui n'est pas encore tout à fait rassurée.
Ah tiens ? La jauge est moins basse qu'hier, sans doute la chaleur qui dilate l'essence. Concentrée au maximum, les yeux ne cillant sous aucun prétexte, fesses serrées à l'extrême, je ne pipe mot, seul horizon le bitume, droit devant.
A la station je manœuvre lentement et me positionne devant la pompe, il faut annoncer le prix que l'on compte mettre. On se consulte, on évalue, va pour 3000 roupies que C. annonce au pompiste à qui elle tend les clefs. Il enfonce la gâchette, la distribution commence et "chpack" s'arrête. Il retente étonné "chpack" dit la gâchette qui refuse tout net de couler. Le réservoir est plein, archi plein, déborde même. Je regarde le tableau de bord... oups ! à droite la température, à gauche la jauge à essence qui est full-full.
Conduite à l'envers, voiture à l'envers aussi. Qu'on se le dise !

samedi 7 mai 2011

Léger comme l'air

La photo du mois chez Gilsoub et Jathénaïs doit être légère comme l'air.

Sur la branche le petit attend sa mère qui vole au dessus du lagon en cherchant son repas.
Chez Gilsoub (ou Jathénaïs) vous y retrouverez la mère, en vol.

jeudi 5 mai 2011

prendre le volant

La terrasse des bambous, qui, je ne le savais pas encore, deviendrait rapidement notre QG, était pour l'instant vide de client. Cinq petites tables en bois décorées chacune d'un verre où lentement un trognon d'ananas accompagné d'une fleur de maïs prenait racine. A gauche de l'entrée, une ancienne planche de surf devenue tableau noir, sur lequel tous les matins, le serveur, lentement, écrivait à la craie les plats proposés. S'échappant des enceintes de la salle, de vieux tubes donnaient la touche ultime.
Ouf ! S'asseoir !
Jean Michel, lointain cousin de JMG Le Clezio dont il portait le nom, prit notre commande. Ti-punch demanda JP qui instantanément reprit vie, ti-punch pour C., évidemment dit-elle. J'hésitais, j'étais morte et je savais que tout à l'heure je prendrais le volant d'une voiture inconnue, sur des routes inconnues, dans le noir complet, et surtout, surtout, avec le volant à droite !
Pour moi donc ce serait un jus de fruit frais, des fruits de l'île, cueillis le jour même, un délice absolu.
JP et C. en étaient à leur deuxième ti-punch, nous picorions quelques croquettes de poulet en attendant que la cuisine ouvre, quand innocemment je dis, voyant passer en file indienne des gros 4X4 "Ce n'est tout de même pas un truc comme ça que tu as loué ?"
Si si dit-elle. Elle riait non ?
Non elle ne riait pas !
Un rutilant 4X4 vert bouteille, volant à droite, levier de vitesse à gauche. Je le regardais, les oreilles bourdonnantes d'angoisse alors que Papam me tendait les clefs en me donnant deux trois instructions.
Ma fille est folle pensais-je, jamais je n'arriverai à le conduire.
Toutes les deux riaient, tranquilles, Vas-y maman, essaye le ! Assis nonchalamment sur les barrières du parking, des garçons rigolards me regardent prendre le volant, juste ciel je voudrais être à mille lieues de là, C. et Papam l'une à côté de l'autre surveillent mes geste en bavardant. Je démarre, passe une vitesse, oups pas à droite le levier, je recule en tournant la tête à droite, GAUCHE crient en même temps les filles, j'ai failli écraser ma première autochtone !

Jésus-marie-joseph-sainte eugénie*-et-tous-les-anges  on est pas rendu  !


(*) C. a raison, sans Ste Eugénie, l'incantation ne sert à rien !

mardi 3 mai 2011

Vers les Bambous

En descendant l'allée des Tamarins nous avons croisé quelques personnes la remontant, lentement. Un sourire, un hochement de tête, accueil discret qui serait la marque de ces habitants toujours courtois.
Quelques petites chèvres broutaient, une longe traînant mollement à leur suite, une poule, un chien mou lui aussi, tel un chewing gum collé au bitume, dormait sur le bas-côté, il faisait chaud.
En attendant l'hypothétique bus, dimanche soir 17h00, le soleil déclinant déjà, mourant de soif, nous sommes allés nous acheter, une bière pour JP, et un schweppes pour les filles. Dans la boutique, les petits gâteaux piment côtoyaient les pelles et les déodorants, les limons et les bananes, des boîtes de conserves, du lait en poudre, un vrai bazar de campagne. J'ai sorti une brassé de roupies, C. venue à mon secours a prélevé la somme demandée en créole.
Sur le pas de porte nous avons goulûment bu notre soda, regardant émerveillés ce ciel encore lumineux au soleil couchant. Un palmier en bord de route, sous la brise s'ébrouait, un chien aux larges oreilles pendantes semblait comme nous, attendre.

Au bout d'un petit quart d'heure il est arrivé, soupirant, gémissant, grinçant, freinant comme à bout de souffle. Un bus de marque IZUZU, né en 1994 si l'on en croyait son immatriculation (*). Repeint à neuf, décoré d'une guirlande colorée accrochée à l'avant, le chauffeur assis à droite, conduite à gauche ; nous paierons à l'arrivée m'a dit C. alors que je m’apprêtais à ressortir ma brassée de roupies.
Tout au long du trajet, les yeux rivés au paysage défilant derrière les vitres, luxuriant, bordant la mer gris bleue que le soleil finissait d'effleurer avant de plonger pour la nuit, la fatigue nous rendait presque hagards. Pour nous il était à peine 15h00, ici il faisait maintenant nuit noire.
Au terminus, gare routière, nous avions encore un bon gros quart d'heure de marche, le long du lagon, avec au bout la promesse d'un ti-punch, d'un bon repas et la voiture de location que nous avait trouvée C.


JP semblait au bord de la tombe tant ses pieds le faisaient souffrir, mes tongs claquaient gaiement sur le bitume. Quelle bonne idée j'avais eue de vouloir louer une voiture dès ce soir !

(*) les deux derniers chiffres sont ceux de l'année où le véhicule est mis en circulation

lundi 2 mai 2011

Paysages rodriguais

petit clic et beau voyage...
...en attendant la suite racontée.