vendredi 30 octobre 2009

Fini fin !

Je l'ai encore serré dans mes bras, embrassé tendrement, puis après avoir une dernière fois fourré mon nez dans son poil doux, je suis partie au bureau.

L'après midi, JP et C. l'ont accompagné dans son école.
Au bout d'une heure de voyage, arrivés à destination, ils ont délivré le chaton de sa caisse d'où il avait tenté tout au long du trajet de sortir, employant mille ruses et déployant son charme redoutable.
Mais là, à la vue de ce nouvel environnement, il s'est agrippé à C., miaulant de désespoir, ne voulant en aucun cas quitter ses bras pour ceux de la dame de l'école des chats. Cette caisse honnie devenait son seul but, y retourner !
Non non, cette école remplie de chatons faisant la sieste ne lui disait rien de rien. Et C., le coeur fendu, retenait ses larmes.

Et puis ils sont partis, laissant le chaton au milieu de ses nouveaux petits copains, priant le ciel que vienne vite quelqu'un qui aura comme nous le coup de foudre.

Méfiante, Chamade reste aux aguets, le nez fébrile, redoutant l'apparition du monstre poilu. Lentement elle reprend possession de son territoire, me lançant des regards lourds de reproche.

Un petit bout de mon cœur chaviré reste accroché là-bas.

mercredi 28 octobre 2009

un petit bout de jambon !

Avant de le conduire à l'école des chats de Neuvecelle, le chaton a eu droit à un bout de jambon...




Et si vous recherchez un amour de chaton, courez vite à L'Ecole du Chat
65 Impasse des Moines -74500 - NEUVECELLE - Tél: 04 50 75 02 58

pas de mot...

Ma lectrice de voisine, toujours aussi pointue dans le choix de ses lectures, m'a déposé hier soir un Parismatch dont je viens de survoler un article parlant de la jeune femme récemment découverte sur un campus, après avoir été séquestrée durant des années.

"Séquestrée oui, mais..." dit une personne interrogée l'ayant plusieurs fois rencontrée, elle aurait pu alerter de nombreuses fois ceux qu'elle croisait "Pourquoi n'en a-t-elle rien fait ?"

Je ne sais si je l'ai déjà raconté... après ma longue nuit...

le jour commençait juste à se lever, il faisait froid, nous avions marché, marché, l'un à côté de l'autre, muets, moi légèrement en retrait, un ou deux pas tout au plus. Les herbes recouvrant les talus, blanches de givre, craquaient sous nos pas lorsque nos pieds s'écartaient du trottoir.
Nous avions descendu l'avenue déserte, nous étions rapprochés de la vie. Je voyais au loin les lumières d'un café vers lequel nous nous dirigions.

Il avait voulu acheter des croissants à la boulangerie adossée au bistrot. Côte à côte, je restai muette l'écoutant commander ses viennoiseries.

On nous avait salué d'un tonitruant "Bonjour m'sieur dame" dès la porte du café poussée. Je l'avais suivi, m'étais assise en face de lui, il avait commandé deux grands crème.
J'étais muette, la vie tout autour me parvenait derrière une vitre épaisse, intraversable, je buvais un café sans goût, croquais dans un croissant iréel. Je n'étais plus, tout simplement.

Morte à l'intérieur, le monde n'existait plus.

Ils étaient là, buvant, riant, froissant des journaux racontant la vie, les faits divers.
Ils étaient si loin, si loin de ma tombe d'où je n'imaginais pas un seul instant, qu'un jour j'en sortirai !

mardi 27 octobre 2009

L'orteil...

Les deux radios sont côte à côte, identiques !
"Ah mais nous avons là une belle fracture.
Stupeur !
Euh une fracture ? Mais normalement il ne devrait plus rien y avoir ???
"Je n'y décèle aucun cal osseux..."
Gloupssss ! Aucun ?
"Non ! Mais c'est récent non ?
Six semaines (cela dit d'une voix où pointe un peu d'angoisse)
"Ah oui, six semaines, vous n'êtes pas pressée !"

Retour aux urgences...

Attendre, attendre et dans la tête imaginer mille raisons.

Non pour l'instant, sur la radio, il n'y a aucune amélioration. Mais la douleur s'est atténuée, et puis comme le dit le médecin " Vous savez, même une personne de 90 ans, met un jour ou l'autre à fabriquer du cal osseux !"

Haut les cœurs ! Promis, dans trois semaines (peut être quatre) vous pourrez commencer à bouger votre orteil !

Très délicat d'écrire un billet avec un Moïse qui saute sur le clavier, se jette sur l'écran, attaque la souris...

lundi 26 octobre 2009

tout simplement heureux !

Très à l'aise, le chaton sans nom que d'aucun appelle Moïse, attend tranquillement que nous lui trouvions une famille.

Dès Moïse attrapé, nous avions contacté la charmante anglaise de l'école des chats. Malheureusement, très prise par sa famille venue passer les vacances en Haute Savoie, elle n'a pu nous dépanner. A nous donc de trouver une solution.

Nous ne pouvons adopter un second chat. C'est impossible tout simplement !

Alors, avant toute chose, nous avons posé dans le quartier, des affichettes avec photo, pour que ses éventuels maitres puissent nous contacter. Nous avons également téléphoné à la SPA afin de les avertir que nous avions un chaton en pension.

Et puis nous avons organisé notre nouvelle vie.

La cuisine pour Moïse, le reste de l'appartement pour Chamade.

Si de son côté Chamade crache encore à la vue du petit mâle, lui ne demande qu'à copiner et ne semble absolument pas impressionné. Il est tout simplement heureux, un simple regard et il ronronne comme un tracteur, mange comme un ogre, patauge avec bonheur dans le bol plein d'eau.
Tout lui fait plaisir!
Ah ! Sa joie incommensurable, lorsque le journal tapissant sa caisse à été changé par du vrai sable à chat. Patouiller dans ce sable, d'un bond y sauter, se rouler dedans, ressortir en courant et s'y replonger tout vibrant. Heureux !

Alors on se met à regretter de n'avoir une maison et l'on espère qu'une bonne âme tombera en amour devant ce chaton si plein de charme.

Surprise du soir !

Ne jamais jeter un œil par dessus le garde corps d'un balcon JAMAIS !

Malheureuse ! Pourquoi ne me suis-je contentée de prendre les oreillers et couvertures qui s'aéraient tranquillement sur la malle en osier du balcon, sans, faire mon indécrottable concierge, et regarder les rares passants promenant tardivement leurs chiens ?

J'aperçois une silhouette féline plongeant sous une voiture alors que mon voisin, celui que nous appelons Ken (oui le mari de Barbie) de sa démarche chaloupée, clope au bec, arpente le trottoir son bichon au bout de la laisse. C'est là, à cet instant que j'aurais dû filer vite fait dans l'appartement et ne plus ressortir.
Mais non, bien sûr, après avoir pris les oreillers, je reviens chercher la couverture, jette à nouveau un oeil, vois une jeune fille visiblement en train de chercher quelque chose.
"Si c'est un chat que vous cherchez, il est juste sous cette voiture !" (tais-toi, mais tais-toi donc !)
- oui, mais ce n'est pas mon chat, il a l'air perdu, il miaule depuis longtemps...
Et voilà que sort de sous la voiture un tout petit chaton...



Que bien sûr mon coeur de mère ne pouvait laisser dehors !

Elle ne peut l'héberger, a déjà plusieurs chats et un chien chez elle. Sa mère ne serait pas d'accord...
Et moi je fais quoi là ? Je fais comme si je n'avais rien vu ?
Les voitures filent à toute allure, le chaton traverse la rue sans grande attention, revient, se frotte aux jambes de la belle. Du haut de mon balcon j'hésite, appelle G., qui se propose d'essayer de l'attraper.
Et voilà !

Et maintenant ? Qui veut d'un chaton très sociable, très gourmand (il a déjà mangé cette nuit, la moitié de la brioche faite spécialement pour C.) joueur, en mal de tendresse, ronronnant comme un moteur, et qui curieusement ne fait ni pipi ni caca !!!

Parce que voyez vous, il est hors de question que Chamade l'adopte, elle le hait de tous ses poils, crache, feule, gronde et boude. Et ce tout petit truc est redoutable pour concentrer l'attention sur lui. C'est un petit chef en puissance, un amour !

Edit : Et bien si ! Ce petit truc noir et blanc est en plus très propre. Il attendait juste que nous lui mettions du papier journal dans la caisse de voyage. Encore un indice qui me fait penser qu'il s'est perdu, mais qu'il a déjà un chez lui.
Il ne nous reste plus qu'à le trouver !

dimanche 25 octobre 2009

un dimanche en province

Tout à l'heure, nous irons chercher C. à Genève. Et ce soir, il y aura au menu, notre première raclette de la saison, salade verte, pomme vapeur et jambons divers. C. raffole du fromage, et si j'étais une vraie mère adorante de ses enfants, j'aurais même fait une fondue. Mais je n'aime pas la fondue, et je ne suis pas une mère parfaite !

J'ai commencé à débarrasser sa chambre qui me servait de bureau, je ne sais encore d'où je bloguerai dorénavant. Soit très tôt à la cuisine, bercée par le ronron du réfrigérateur, soit je m'offrirai un net book et squatterai dans un bistrot quelconque. JP a totalement investi notre bureau commun, le couvrant d'écrans, claviers et d'une tablette graphique gigantesque. Je ne parle ni des souris ni des autres gadgets indispensables pour ce garçon en vacances perpétuelles.

Pour l'instant je baguenaude sur le net où j'y ai lu avec plaisir un billet de Jean Francois Kahn. J'aime sa façon de rire, son énergie, son optimisme. Il fait partie de ceux qui ne me hérissent jamais, sans être pour autant toujours d'accord avec eux. Malgré ce qu'en dit ce grand penseur de séguéla, internet me semble une très bonne invention de l'homme, je dirais même une excellente invention ! C'est évident que l'on y trouve des trucs pas très net, mais c'est tout de même fabuleux de pouvoir passer d'un lien à un autre, d'approfondir ses connaissances.
Ce n'est pas pour autant que je ne lis plus de livres ou journaux papier, (j'ai même acheté hier, pour la venue de C.(afin de la replonger dans la vraie France), le dernier Elle (bof, bof)), j'aime pouvoir sortir un livre lorsque je patiente quelque part, me plonger dans la lecture où que je sois (je n'ai pas d'iphone pour l'instant, me restent les journaux que je plie et replie pour ne laisser que l'article qui m'intéresse à portée de main).

Lundi j'irais faire radiographier mon orteil. Pourvu qu'il soit à nouveau opérationnel, j'ai mal au dos d'être toute tordue en marchant. J'éviterai les talons aiguilles pendant quelques temps, être près du sol n'est pas si désagréable que cela. Et si jamais la fracture n'est pas réparée, je demanderai d'être plâtrée jusqu'en haut de la cuisse pour m'empêcher coûte que coûte de bouger ce satané petit bout d'os !

Allez, il est temps de faire un peu de ménage avant le retour de mon américaine !

vendredi 23 octobre 2009

et maintenant... mon sac

Alors j'ai pris mon sac, et je l'ai doucement secoué pour le vider sur le parquet.

Puisque je n'avais pas préparé cette exhibition, tout ce qui est là est tel que cela est sorti !

- Deux paires de mitaines ? Ah voilà donc où se cachait celle que je cherchais ce matin.
- Deux sachet de tisanes "ligne svelte" (histoire de me déculpabiliser d'avoir mangé trois branches cailler cet après midi)
- L'inévitable boîte d'advil
- Une brosse à dent, du dentifrice et la serviette qui vient directement de chez le dentiste (oui je sors là tout juste d'une séance moyennement rigolote)
- une paire de lunette de myope, celle de presbyte est sans doute égarée à la salle de bain, posée sur le canard de mercredi.
- Un parapluie puisque l'on nous dit qu'il va pleuvoir !
- Des chouingum mentos trop bons pure fresh menthe pure
- Un chéquier rose, mes papiers de voiture dans un étui noir
- Mon porte feuille, porte monnaie bordeaux
- Un baume pour les lèvres "gourmandise des alpes - Pure Altitude" - Ben oui tout de même, je suis aux pieds de ces belles montagnes
- une lettre de la banque pour ma fille (qui est toujours entrain de bringuer à Paris ! - j'dis ça j'dis rien)
- Un trousseau de clefs - agence, voitures, maison, BaL...
- Du fil dentaire (oui oui je suis une dingue de soins pour les dents)
- Un jeton de caddie, un euros qui traîne tout seul
- Mon petit carnet pour marquer mes kilomètres (mais qui pour l'instant ne me sert à rien becose mon Nandicap de la mort qui tue)
-Un petite trousse noire avec dedans des feutres noirs, bleus et une mini lampe de poche pour les états des lieux (pour relever les compteurs d'eau dans le noir)
Et bien sûr mon sac offert par ma maman pour mes cinquante deux ans ! Un sequoia sur lequel est accroché une pince à cheveux.


Un sac de fille ici
Et , il y a plus de deux ans déjà !

jeudi 22 octobre 2009

La vie

L'odeur de plus en plus tenace, agaçant les narines, avait dirigé le gardien vers le studio situé au milieu du couloir. Arrivé devant la porte il avait renoncé à l'ouvrir, préférant appeler le commissariat.
Ils étaient venus à deux, et, la porte à peine entreouverte, suffoqués par la puanteur avaient reculés. Depuis combien de temps était-il là à se liquéfier, tranquillement, imbibant la moquette ? La boîte aux lettres débordait d'offres alléchantes mêlées aux relances, mise en demeure et factures.
L'été, les vacances, l'immeuble déserté.
Lui, un soir de cafard, derrière ses volets condamnés, s'était simplement tiré une balle dans la tête, et lentement avait commencé à pourrir.

Cinq jours plus tard, leur moto glissant sur l'asphalte humide, un jeune couple mourait.

Puis ce meurtre juste en bas de l'immeuble, laissant des semaines durant une grande flaque sèche et rouge.

Trois mois, et pourtant chacun à sa manière est encore un peu là.

Fred et moi nous battons toujours pour tenter d'effacer l'odeur épouvantable ancrée dans les murs et le sol. Rien n'y fait, l'arrachage de la moquette, le nettoyage minutieux et très particulier fait par une entreprise spécialisée, les murs grattés, lessivés, repeints, rien qui n'ait pu anéantir cet ultime témoin d'une vie abandonnée de tous.
Plus ténu, le souvenir des deux amoureux, dont ne reste que les noms inscrits au feutre noir sur le dossier qui partira demain à la comptabilité.
Et toujours, malgré la pluie qui souvent lave à grande eau les rues de la ville, cette tache qui du rouge brique a viré marron sale, incrustée longtemps encore.

mercredi 21 octobre 2009

Bavardage

Je suis un incorrigible bavarde... L'étais-je petite ? Sans doute !
Du plus loin que je me souvienne, j'ai toujours eu envie de participer d'une façon ou d'une autre aux conversations.

C'est d'ailleurs ma propension à vouloir toujours et encore dire, qui a fait que j'ai ouvert mon blog.
Un jour en effet, alors que j'avais laissé un commentaire qui semble t-il n'était pas justifié, sur un blog que j'aime beaucoup, je m'étais fait gentiment renvoyée dans les cordes.
Honteuse et meurtrie je m'étais retirée, me promettant comme à chaque fois, de me taire dorénavant.

Las ! Bavarde je suis, bavarde je resterais.

J'ai donc ouvert ce blog (qui m'est très cher et que j'ai réussi pour l'instant à garder secret malgré justement ma grande difficulté à me taire), afin de pouvoir être à côté de la plaque et arrêter de tirer inconsciemment la couverture à moi.
Cela, bien évidemment, ne m'empêche pas de commenter, mais au moins, je l'espère, évite la fâcheuse aventure citée au début.

Tout ça pour dire, que depuis quelques temps il m'est impossible de laisser des commentaires sur certains blogs, dont l'excellent K, histoires de crabe de MDA.
Pourquoi ? Aucune idée !
J'ai pourtant tout fait pour y arriver. Je lui ai envoyé un sos (auquel elle a très aimablement répondu), je me suis inscrite à Typepad (du coup je peux à nouveau commenter chez Sophie d'où j'étais également bannie), j'ai fait de lonnnnngues recherches sur internet pour comprendre, mais rien de rien, impossible ! C'est FRUSTRANT, mais FRUSTRANT !

Je sais bien que tous ces commentaires que j'égrène ne sont pas vitaux, souvent d'ailleurs c'est juste un petit signe pour dire "je suis passée, je ne t'oublie pas".

Mais ne pouvoir laisser si ce n'est qu'un mot, me donne l'impression d'être intruse, indiscrète, à la limite de faire du voyeurisme.

(Ah, je sens que là-haut, cela va encore cogiter ferme ! voyons voyons Valérie, pourquoi cela te perturbe tant de ne pouvoir laisser une trace ?)

dimanche 18 octobre 2009

L'Automne

Aujourd'hui c'est jour de vote ! L'automne fêtée dans ses multiples couleurs, ne manque que l'odeur envoutante des sous-bois moussus.

samedi 17 octobre 2009

début d'hibernation

jeudi 15 octobre 2009

mon bureau

Qu'y a t-il sur un bureau de fille ?

du chocolat offert par une locataire toute heureuse que son dossier ait été accepté,
un mug acheté à St Pierre d'Oléron,
un état des lieux mis à jour,
du jus de citron bio, des chouingom pas bio,
des post-it, de l'advil, des feutres et des mouchoirs,
un téléphone, une calculatrice, des enveloppes, du papier, une plante qui attend avec impatience que je puisse à nouveau l'abreuver,
des trucs et des machins....

Et le vôtre ? Il est comment le vôtre ?

, c'est celui de 006 et celui d'Anne fra Sveits
Ici celui de Malgven, celui de Fay et de Hermione et , un bout de la bibliothèque de Pablo
Pour voir non seulement un bureau, mais plein d'autres photos superbes c'est chez Dr CaSo ! Et Samantdi elle aussi fait visiter sa maison.
Et voici d'où sont écrits les Carnets Ades ! Et puis voilà Feenix !

La France de Besson and Co

Un lien, un lien qui me met en colère !

A lire sur rue89 pour ceux qui ne l'auraient pas vu passer.
On rigole bien avec #jeansarkozypartout certes, mais il y a un lent processus de destruction de ce qui faisait la France, qui me rend malade.

Nous sommes saturés de "buzz", d'annonces, de futurs nouvelles lois, au point de ne plus même penser à agir contre ce qui se passe. (quand je pense que le grosdouillet risque d'être élu alors qu'il représente sans vergogne ce gouvernement destructeur !)

Et avec ça, machin, le pèredufilsàpapa, estime être digne d'un prix Nobel de la PAIX ????

mercredi 14 octobre 2009

voyage, voyage...

Ma cocotte fait ses valises et j'ai le coeur serré en pensant à elle.
Lorsqu'elle atterrira à Paris vendredi, combien le choc sera rude. Heureusement tout de même qu'elle aura ce petit sas pour décompresser avant de plonger dans le fond du fond du trou du cul du monde !
Quitter New York, Washington, San Francisco, et se retrouver dans notre gigantesque métropole d'au moins trente mille habitants (chiens, chats, pigeons et racaille compris) risque d'être un peu déprimant.
Il lui faudra quelques raclettes et fondues avant de retrouver l'immense plaisir de fouler à nouveau le sol de celui qui aurait dû être "Prix Nobel à la place du Nobel" !


Je préfère te prévenir, ma fille adorée, ta mère a pris du poids et ce n'est pas de marcher à une allure d'escargot béquillé qui améliore les choses. Bon ça... c'est dit !
Du côté de ton petit frère, tout va bien, très bien même. Il supporte admirablement le nouvel immunosuppresseur, devient coquet (très), et reste cet ado sympa, drôle et caustique.
Ton père et Chamade vivent tranquillement leurs retraites. L'un ne quitte guère son fauteuil et son écran d'ordinateur, l'autre entre deux croquettes, s'entraîne à parfaire ses siestes en vue d'une hibernation méritée.

J'ai déjà une foule d'idée pour que tu ne t'ennuies pas ici. Mis à part la réfection totale de l'appartement, il y a une montagne de linge à repasser, accessoirement, tu pourras passer ton permis !

Mais en attendant, je te souhaite un bon voyage, en priant pour que ton avion reste en l'air.

Je serrerai les fesses, je t'attends et t'embrasse tendrement !

Maman

mardi 13 octobre 2009

working class hero

l'espoir

Nous sommes assis dans le canapé, devant notre écran de télévision, Chamade occupée, très occupée, par une attaque en règle du nouveau cube à griffe que je viens de lui acheter.
- Le fils à papa s'est trouvé un nouveau job, à vingt trois ans, un bac en poche.
Cela fait rigoler la Chine, étonne les américains, soulève cet infâme repère de gens malfaisants qu'est le net.
Un gros coup de déprime me plombe l'avenir.

"Je ne sais pas si nous arriverons un jour à nous en sortir de toute cette clique." dis-je à JP.

Assis en face, G. ne dit mot, Chamade maintenant sagement posée, telle une sage statue, plonge ses yeux dans les miens, sa queue entourant proprement ses pattes serrées l'une contre l'autre.
Soupir...

Je sors d'une journée épuisante, ayant lutté pour ne pas me faire atteindre par la mesquinerie des uns et des autres téléphonant, vociférant, insultant.

Voir ce niais, le sourire paternel, piétinant sans vergogne ce qui faisait notre démocratie, imbu et méprisant, me fait horreur.

Alors, tout au fond de moi, l'optimisme se réveille, s'ébroue, cherche vite de quoi me redonner l'espoir.
Et, tandis que bourdonnent les infos tel un magma gluant, des images apaisantes viennent réconforter cet instant.
Me tournant vers JP, je me rassure...

"Les américains ont bien réussi à se sortir des deux Bush !"

Chamade, consciencieusement, a repris sa folle attaque du cube.

dimanche 11 octobre 2009

surprise !

Tiens ? Il n'y a que 20% d'augmentation pour les impôts locaux, et 2 tout petits euros pour la redevance télévisuelle ?
Pfff ! 894 euros qu'est ce de nos jours !

Cela ne perturbe pas Chamade qui vient de se découvrir une passion pour le roquefort.

mercredi 7 octobre 2009

l'habitude

Depuis qu'elle était arrivée dans notre famille, elle me voyait, à six heures tapante, entrer dans la chambre de G., sans allumer la lumière, sans le réveiller, doucement poser la cuillère de compote sur ses lèvres afin que dans un demi-sommeil il les entre-ouvre et avale son immunosuppresseur, puis sans un mot, repartir.

Je n'ai gardé que l'habitude de faire sonner le réveil à six heures, mais plus besoin de sauter de mon lit, plus d'impératif, je m'étire, je savoure quelques minutes sous la couette, écoutant le silence de la ville.

Une, deux minutes, je suis bien, un souffle de vent parvient de la fenêtre, tranquille, allongée, je suis là. Mais là-bas, dans la chambre, les draps se chiffonnent, on s'étire... Pouf, du haut de son lit elle saute, et de ses petits pas étouffés vient voir ce qui se passe. Elle pousse vigoureusement, de son museau, la porte, entre dans la chambre en miaulant ronronnant, vient pédaler sur mon ventre tout en frottant sa tête contre la mienne. Elle interroge, s'inquiète, descend du lit, fait mine de sortir, se retourne, interroge à nouveau. C'est qu'elle y tient à son amoureux, il lui semble que j'oublie quelque chose d'important.
Je me lève, vivement encouragée par des petits jappements heureux, Enfin !
Sentinelle, elle se pose devant le réfrigérateur, pas de compote ? Pas de cuillère ?
Je prépare mon bol de café, retourne sans bruit dans la chambre, m'assied devant l'ordinateur. D'un pas hésitant elle me suit, bien plantée sur ses pattes attend, étonnée, qu'enfin je respecte ses habitudes.
Rien ? Elle repart, revient, ronronne fortement, se perche sur la table à repasser, ne quitte pas des yeux le moindre de mes mouvements.

Alors je me lève, et de mes bras rassurants je l'embrasse tendrement. Murmure à son oreille de ne pas s'inquiéter, tout va bien.

Il lui faudra encore quelques temps avant de tranquillement prolonger d'une heure sa nuit, contre son adoré.

mardi 6 octobre 2009

Eructation lucrative

Tout de suite... le zapping !

Je me cale dans le canapé, prête à savourer ces quelques images accolées qui restent un de mes petits plaisirs du jour.
Dassault, encore Dassault, Lefebvre, et Re Dassault (oui je sais, ces images là n'ont rien de bien savoureux)... Clearstream, Ferrari... arrive Marine, celle qui reprend le flambeau défaillant, après la main mise sur son parti par notre roquet à talonnette. Elle voue aux gémonies le nouveau ministre de la culture, évoque son livre 'La Mauvaise vie", à côté d'elle le gras du cheveux, l'ignoble et vomitif Lefebvre ne dit mot.

Mais moi je suis ravie ! Parce que je sais que grâce à cette abominable mégère, je vais sans aucun doute faire non seulement une nouvelle vente, mais également de la place sur mes étagères, pour un livre qui ne sera pas écrit par un membre de ce gouvernement honnit.

Et ce soir, en ouvrant ma boîte mail, message d'Amazon.
Comme je l'avais prédit, mon exemplaire, en excellent état , à un prix plus qu'intéressant, vient d'être vendu ! Adieu Frédéric !

serinage

Mais c'est pas encore guérie c't'histoire ?
- Ah non ! une fracture, c'est minimum six semaines et là je fini ma première ! (du moins celle après ma seconde chute et la radio confirmant non seulement la fracture, mais aussi sa non reconstruction)
Tu as du mal à marcher, mais comment tu fais alors pour conduire ? (remarque perfide dite sur un ton faussement enjoué)
- Eh bien vois-tu, c'est pour cela que je roule avec l'automatique en ce moment !
Tu aurais dû te mettre à l'arrêt.
- Oh oui, j'aurais dû. ( mais voilà conscience professionnelle oblige)

Oh que j'aimerais, comme Moukmouk me le suggère, ronronner pour calmer ce pincement désagréable (très) qui me vrille l'ensemble des doigts de mon pied gauche. Et puis, pourquoi pas, en accélérer la réparation.

En attendant, j'optimise le moindre de mes déplacements. Au bureau, j'attends d'avoir plusieurs commandes à faxer pour me déplacer. Toutes personnes passant à proximité, et tenant un mug en main, se voit apostropher afin de prendre en charge le mien. Un ravissant sac en papier brillant, avec deux anses en ruban couleur vert eau, atterri je ne sais comment sur mon bureau, fait office de conteneur à documents. Très pratique pour ne pas chiffonner la moindre lettre, devis, commande, qu'il me faut déposer ou photocopier.
Ma chaise de bureau, montée sur roulette, me permet de me déplacer à toute berzingue en reculant. Je ne suis pas encore experte en déplacement, mais je m'améliore chaque jour.

Le soir je suis rémoulue, n'aspirant qu'à une chose, m'allonger !

Vous comprendrez pourquoi, ces derniers temps, ce blog n'est guère passionnant ! (promis, je vais faire un effort pour arrêter de radoter !)

dimanche 4 octobre 2009

Remake

Rayon charcuterie emballée

A droite les pizzas chèvres, 4 fromages, merguez - pâtés, salades carottes et céleri, sous blister tagliatelles et tortellinis, raviolis, crêpes sarrazin et pâtes brisées ;

A gauche, jambon, lard, knacks alsaciennes, terrines, assortiments pour raclette, diots et saucisses au choux ;

Au centre, entre deux caddies, étalée sur le carrelage, les bras en croix, une béquille de chaque côté... MOI ! Splatch !

Juste avant nous devisions tranquillement, je clopinais, JP se saisissait d'un produit, le posait au fond du chariot. Et... j'ai senti que je tombais. Inch Allah ma vieille, chute si tel est ton destin, chute mais surtout lève ce pied.
Et j'ai chu, étonnée.
Il y a eu des "mon dieu", des "Han", l'allée c'est figée.
Vautrée par terre, immobile, je riais, je riais, baleine échouée sur la grève.

Puis il a fallu me retourner, rassurer mon public ébahi, saisir la main d'un homme costaud, mettre toute mon énergie pour sembler plus légère. J'ai bondi sur mon pied valide, ravie de voir que l'autre semblait épargné.

Tout va bien messieurs-dames, circulez y'a rien à voir !

Pourquoi faut-il toujours que je me donne en spectacle !

samedi 3 octobre 2009

de tout, de rien...

Ce matin le réveil a sonné à sept heures. Mais dès six heures je regardais le ciel sombre, les fenêtres noires de l'immeuble d'en face, et Chamade perchée sur la table à repasser qui grinçait doucement sous son poids plume.... Toutes les deux avions été réveillées par l'habitude.
A sept heures je suis allée donner à G. la grosse gélule d'advagraf sous l'oeil rassurée de celle qui déteste qu'on lui change ses rituels. Puis, clopin clopant, je suis retournée m'allonger une petite heure.

J'ai mal sous les bras, mes muscles fantômes, endormis depuis bien longtemps, crient misère à être sollicités de la sorte.
J'admire ceux qui se déplacent légèrement, munis de leurs béquilles.
M'arqueboutant, vaillamment, je parcours sans grâce le bitume, mon sac balançant furieusement d'avant en arrière et ma frange devenant rideau.
Tout à l'heure je me munirai de mon JP. A lui le caddie, à moi les ordres. Ce sera son premier cours "courses familiales".

Il n'y a pas que du négatif dans cet aléa. Hier soir, alors que nous regardions des macaques de Gibraltar vivre leurs vies, JP avec tendresse me massait le pied. Toute vibrante de plaisir, le pied étant chez moi une zone érogène très développée, je me disais que j'avais bien fait de garder cet homme là !
Et juste avant de me coucher, épuisée par mon sport béquillesque, je trouvai un mail de mon américaine, californienne pour deux semaines. Très heureuse de son stage, émue d'avoir reçu en cadeau d'adieu, un ordinateur à glisser dans son sac à main. Ahhhh que j'aime que l'on aime mes enfants !

J'ai lu cette semaine, "d'autres vies que les miennes" d'Emmanuel Carrère. Je suis incapable de faire une critique littéraire, je peux simplement dire qu'il m'a fallu quelques heures, après avoir refermé le livre, pour revenir dans ma vie.

Tout à l'heure je rangerai, je ferai mes comptes, je repasserai... mais là je vais me plonger dans un bain parfumé...