mercredi 26 novembre 2008

Punaises

Devant mon écran, j'essaye de me concentrer pour tourner de façon explicite ma demande à EDF. J'ai une petite pile de courrier, factures et mandat que je lis pour débrouiller ce problème avant de m'attaquer à la lettre. En face Samuel consulte son planning, le mien étant libre, il lève légèrement la tête et demande :
- Ca te dirait d'aller voir des punaises et des cafards ?
Mhmmm... pourquoi ?
- L'appartement Vincœur, je dois aller faire un tour pour voir un peu ce qu'il en est.
J'hésite un court instant... il faudra bien un jour que je me confronte à ces bestioles. Allez zou !
Enfiler ma veste, m'enrouler le châle en Pashmina rose et or que vient de m'offrir une propriétaire revenant des Indes, nous partons vers l'inconnu.
De la voiture, Samuel m'indique les immeubles où nous avons des locations. La radio en sourdine parle de la Thaïlande, du moral des Français en hausse, un peu de musique et nous voilà devant l'entrée.
Nous prenons l'ascenseur jusqu'au sixième étage, tout au fond du couloir la porte est ouverte, sur le palier Madame Vincoeur, cubique, sans âge, nous attend. C'est un chantier, un vrai capharnaüm, le sol en béton garde les traces d'un lointain lino marron et jaune. Les murs sont écorchés à vif, et le caisson au dessus de la fenêtre a été attaqué férocement dévoilant son squelette.
Je suis muette, ne sachant que dire, guettant les punaises et les cafards qui pour l'instant sont très discrets.
- Pfff, c'est du travail, mon frère devait m'aider, mais il répond pas au téléphone et moi j'y arrive pas toute seule.
Samuel hoche la tête.
- Et puis, quand j'ai vu l'amiante ! Elle montre du doigt le caisson qui laisse apparaître une plaque de polystyrène... Là j'ai tout arrêté !
Samuel, sérieux, rassure. Non non Madame, aucune crainte, c'est l'isolation ça.
- Mais vous savez c'est un travail, je suis diabétique, hier après être montée sur l'échelle, j'ai mangé un sachet complet de raisin. Eh bien le soir j'avais un gramme quatre vingt de sucre Monsieur !
Je hoche la tête, plantée comme une courge au milieu de la pièce.
- Et puis j'ai dû couper le chauffage, parce que dès que je l'ouvre ça goutte et de toute façon il ne chauffe pas.
Elle tapote un antique radiateur électrique.
- J'ai toujours celui-là, parce que moi vous savez il faut qu'il fasse 25° minimum. Bon là j'habite au 1er, il fait plus chaud.
Je souris bêtement, mes orteils ne sont plus que des petits glaçons recroquevillés au fond des escarpins.
- Ca fait dix sept ans que j'habite là. L'été il fait plus de 30° et l'hiver il fait froid, on peut pas fermer les fenêtres, d'ailleurs vous voyez j'ai posé des petits verrous.
Samuel ouvre la fenêtre, constate que oui elle laisse passer l'air. De gros boudins ont été posés, tellement gros que la fenêtre ne peut plus fermer malgré le système des verrous de la dame.
- Et puis quand j'ai enlevé les plinthes, les punaises couraient sur le mur. Il y en avait partout. C'est simple, je ne me couchais jamais avant huit heures le matin, c'est là qu'elles arrêtent leur trafic.
Discrètement je me gratte la tête, puis les avant-bras.
- Mais j'ai rempli tous les trous de sopalin, pour les empêcher de sortir.
J'apprécie d'un petit mouvement de tête.
Samuel écoute, évite mon regard d'incompréhension.
Mais pourquoi donc s'est-elle attaquée à un si gros chantier, puisqu'elle doit vraisemblablement quitter son studio ?
Sur le sol de la kitchenette, une trace marronnasse séchée, les restes d'une flaque.
Elle suit notre regard.
- Ah oui... silence... je sais pas ce que c'est.
C'est peut être le frigo en dégelant.
- Ah non non, impossible, je n'utilise pas le frigo, il me sert depuis toujours de petit placard dit-elle au moment où Sam entrouvre la porte. Il est défoncé, sale à vomir.
- Vous savez c'est pas drôle, moi je suis cotorep, et mon frère qui veut pas m'aider à finir. Moi je fais comment maintenant ?
Ecoutez... faites au mieux dit Samuel qui amorce un retrait vers la sortie.
Je le devance et passe soulagée la porte au moment où Madame Vincœur stoppe devant la salle de bain et dit :
- Et pour la fuite ? Vous avez des nouvelles ?

Sortir de l'immeuble, regarder le soleil qui se couche sur le Salève, dorant la neige d'un éclat lumineux. Dix sept ans qu'elle vit là sans avoir eu l'idée d'appeler pour que l'on change son radiateur, son réfrigérateur, sa vanne à la salle de bain. Elle a vécu dix sept ans là, et au moment où elle s'en va, elle se lance dans des travaux qui la dépassent.

Devant mon écran, entre deux courriers je me gratte frénétiquement.

lundi 24 novembre 2008

temps de moi

Comment naît un billet ? Leeloolene répond à Karmara qui tendait la perche, et qu'à mon tour je saisie.

Si elle peut écrire partout, entre deux voyages, entre deux interviews, il me faut avant tout être seule, seule avec mon ordinateur. Toujours j'ai eu ce besoin d'être isolée, m'importe peu le bruit alentour, mais être seule sans témoin.

Je m'assied, un café bien souvent que j'ai fait tout exprès, et j'écris.

Si j'ai à chaque fois une idée précise de ce que je veux raconter, il n'est pas rare que les premiers mots me transportent ailleurs. Je trifouille mes phrases, élague sans cesse, change un mot pour un autre qui me semble plus précis. Me trotte dans la tête "des phrases courtes ma chérie !" alors que les miennes s'étirent et s'emmêlent. Un billet, mis à part ceux qui sont juste des petits instants jetés à la va vite, prends bien souvent plus d'une heure avant que je le pense abouti. Il n'est pas rare que j'abandonne quelques instants l'écran, pour mettre une machine en route ou bavarder un peu avec G., comme si j'avais besoin de reprendre mon souffle avant de m'y remettre.

Je relis les phrases, souvent à haute voix, j'écoute leur musicalité, tronçonne encore jusqu'à parfois les rendre un peu bancales.

Vient le moment où je vais le publier. Le titre n'a que peu d'importance, une formalité, le libellé unique est choisi rapidement aussi. Je clique sur "publier" et tout de suite je vais le relire. Rien ne m'agace plus qu'un point d'interrogation ou d'exclamation se retrouvant en début de ligne, comme un couillon sans raison. Alors il me faut jongler à nouveau, pour garder le rythme que je voulais donner tout en remettant cette ponctuation à sa place. Éliminer aussi, les fautes qui se découvrent, les petits bouts oubliés de phrase trop triturée.

Je le relis une dernière fois, je referme ma page, je me sens légère comme si j'avais fait mes devoirs.

N'est ce pas dérisoire de tant aimer ce blog !


samedi 22 novembre 2008

Zut je n'ai pas fait poser les pneus neige !

Mais j'ai bien fait de m'acheter une veste en laine tout à l'heure !

entendu hier

C'est chez Madeleine la première que j'ai vu la chaîne, elle revenait de chez Telle. Et puis Fauvette a pris le relais.
Des phrases entendues hier autour de moi.

- Tu rentres à midi ?
- Oh vous êtes bien habillée aujourd'hui ! J'adore le bleu. On dirait, vous savez... la dame en bleu... Madame Ségolène ! Oui on dirait vraiment Madame Ségolène ! Vous êtes pas en retard là ? Si ?
- Oh toi t'as de p'tits yeux !
- On y va ? Il est pressé il a un rendez-vous avec Seb.
- Tu peux faire visiter la maison ?
- Ah ! C'est juste ! Le 4x4 il rentrera pas là.
- Si si elle nous plaît... mais son 4x4 y rentre pas alors...
- On t'manque pas trop en gérance ?
- J'te prends un café ? Tu sucres pas toi hein !
- Les dégâts des eaux ON NE S'EN OCCUPE PAS !
- J'ai mis des nouvelles photos, tu verras, le jardin il est pas mal.
- C'est au cinquième, l'ascenseur s'arrête l'étage en dessous, tu m'diras si le ménage a été fait. Y'avait des cafards.
- Je vous dis tout de suite, ça'l'fra pas ! Trop petit, et puis je préfèrerais la chambre séparée.
- C'était quoi hier soir ? Oh le Beaujolais nouveau ? Déjà ?
- J'ai refait du café, elles me diront par post'it quand il sera fait.
- Ça avance bien là, vous avez fini le classement ?
- On l'a surnommée speedy gonzales, tu l'arrêtes pas. Tu peux tout lui demander elle dit toujours oui.
- C'est un grand 4 pièces, mais je dois tout refaire là. On peux pas faire un geste ?
- Ils sont devant la maison, tu peux aller la faire visiter ?
- Même pas la peine de la visiter, elle nous plaît. Et puis avec nous le propriétaire il serait heureux.
- Moi c'est les roses, mais mon ami c'est la pelouse. Ah ça oui ! Il adore les pelouses.
- Ils sont déjà partis au syndic ?
- Fais gaffe, cette année il tape drôlement. Enfin c'est vrai qu'à la fin on a pris de la chèvre. Tu connais la chèvre ?
- La semaine prochaine on s'attaque aux dossiers contentieux.
- J'ai eu 15 en physique. C'est la meilleure note.
- Miaou Miaou
- J'ai fait des pas dans la neige pour leur carte de vœux. Je fais la nôtre ce week end.
- Non, il appelait comme ça, juste pour savoir si on était encore en vie.
- Ça souffle drôlement, mais pour le 1 mètre de neige je crois que c'est raté.
- Bon j'vais m'coucher !
- Tu viens Chamade ?

lundi 17 novembre 2008

première visite

C'est une maison rose, posée dans un jardin à l'abandon. Une table aux pieds de fer forgé est plantée au milieu des herbes hautes, sur son plateau des petites voitures, un tracteur, une poupée, une balle. Un siège en toile rouge. Des arbres finissant de perdre leurs feuilles jaunes et rouges.
Elle semble endormie, un chat noir bondit par dessus des pots en terre cuite et s'enfuit au bruit de nos pas. Au fond, contre la haie, une tondeuse.

Je précède le couple, très jeune, souriant, impatient de découvrir l'appartement. C'est le premier que je fais visiter toute seule. En chemin je leur ai dit les champs, les chevaux, le tout petit troupeau de mouton, le Jura au loin, tout ce qu'ils ne verront pas ce matin où le soleil s'est perdu dans le mur ouaté des nuages.
La maison est vide, une cactée étale ses feuilles grasses dans l'entrée, une hampe rouge fièrement dressée au centre, nos pas résonnent en montant l'escalier. J'ouvre la porte, la lumière baigne la pièce froide et nue, elle sourit, se retourne vers son compagnon, ravie. Les murs sont un peu sales, ce n'est rien, elle préfère cela, peindra une couche de blanc, mettra sa table ronde là, et puis elle fera les brocantes, Emmaüs. Elle va dans la chambre, ne regarde pas la moquette défraichie, se penche par la fenêtre, écarte les volets en bois brun, tourne sur elle-même, heureuse et inquiète.
- Vous l'avez déjà fait visiter ?
- Vendredi oui.
- Et ils voulaient le prendre ?
Je ne sais quoi lui dire, oui la jeune femme qui l'a visité avait l'air intéressé, mais sans l'enthousiasme qui les illumine. J'aimerais qu'il soit encore libre, qu'elle soit choisie.

Si elle pouvait, elle signerait là, tout de suite. Elle en a vu tellement, des moches, des petits, des bruyants. Là, il y a le jardin, les oiseaux, les arbres, les montagnes.
Elle demande " Qui passe la tondeuse ? Y a-t-il une cave pour mon vélo ? Je dirais à ma mère, c'est juste à côté des chevaux" Elle est heureuse. Son compagnon, silencieux, la regarde avec tendresse.
Maintenant elle est pressée, elle doit remplir son dossier, dire combien elle veut cet appartement. Elle n'a pas de doute, c'est là qu'elle habitera, à un quart d'heure de son travail, au milieu de la nature.

Nous rentrons joyeux.

Demain, c'est une autre jeune femme que j'emmènerai là bas, dans le brouillard ou sous le soleil.


mardi 11 novembre 2008

lessive

En fin de journée je me décide enfin à aller au lavomatic laver la couverture de C., rapatriée depuis plus d'un an de Lyon et devant prochainement réintégrer son nouvel antre. Cela fait plus d'un an qu'elle sert de repaire à Chamade et s'est donc étoffée d'une multitude de poils sombres, elle, qui au départ n'était que beige.
Il pleut, déjà nuit, à tout hasard j'emporte mon livre et une paire de lunettes. La chance est avec moi, je trouve une place pour me garer, et toutes les machines sont libres, la télévision n'est pas réglée trop fort, je vais pouvoir lire, emmitouflée dans mon grand gilet pour homme XXL.
Tout d'abord prendre la grosse machine, celle qui permet le lavage des couvertures, y déposer ma lessive qui sent bon la lavande, la vraie ; puis me diriger vers la centrale à monnaie ; un billet de dix euros, un de cinq, tombe une pièce d'un euro que je garde pour tout à l'heure, l'essorage intensif. Me restera deux euros à glisser dans la fente pour le séchage.

Je me plonge dans le livre.

Virginie (*) raconte sa génération 68, celle des enfants nés une petite dizaine d'année après la mienne et dont les parents avaient, non seulement pris part à la révolte, mais en avaient été, pour beaucoup, les leaders. Tout en lisant, je me pose des questions sur ce qui effectivement est la conséquence de son éducation et ce qui est simplement dû à sa propre personnalité. Le chaos qui bien souvent a accompagné son éducation est à l'opposé de ce que j'ai vécu dans ma petite enfance. Bien que mon père est de tout temps été très politisé, ce qui m'a permis très tôt de prendre conscience de l'importance d'être informée autrement que par les médias traditionnels, jamais nous n'en avons souffert. Plus tard, au moment de ma révolte adolescente, j'ai trouvé mille défauts à leur éducation, mais objectivement, je crois que pour le principal nous avons été protégés des grosses erreurs destructrices qui parsèment le récit de son histoire.
Celle par exemple que son ami Mao raconte lorsqu'il évoque ses soirées à entendre les amies de sa mère décrire le viol d'une des leurs, et le rejet de l'homme qui en découlait. Comment, petit garçon, se construire positivement ?
Je me souviens, alors que je venais de découvrir que JP me trompait depuis des années, de ma terreur à faire peser sur G., petit garçon, ce rejet que j'avais éprouvé alors pour les hommes en général. Je n'avais de cesse de me raisonner afin de sortir de cette haine qui risquait de fragiliser ce petit homme en devenir. Ne pas détruire l'image du père, pour ne pas détruire la sienne. Y suis-je parvenue ?


Le séchage terminé, j'ai replié la couverture et je suis rentrée.

Demain j'attaquerai "Que reste-il de la culture Française "de Donald Morrison.

(*) Le jour où mon père s'est tu - Virginie LINHART - Le Seuil

Peut mieux faire !









Leçon n°1 (que je respecterai dorénavant ) : Ne jamais goûter un Kougelhopf qui sort du four. C'est pâteux et totalement indigeste.

Leçon n°2 : Toujours des raisins de Malaga et pas de smyrne. Il n'y avait pas de Malaga, j'étais pressée de faire mon premier essai et c'est regrettable !

Leçon n°3 : Trop de beurre transforme le Kougelhopf en brioche. La prochaine fois j'en réduirai la quantité (penser à demander à mon grand frère sa recette ancestrale).

Leçon n°4 : Laisser la pâte lever un peu plus longtemps pour la rendre plus aérée. Là elle est bien trop dense et a perdu son caractère particulier.

Leçon n°5 : Éviter le sucre glace parfumé à la vanille. Cela n'ajoute rien, bien au contraire.

Leçon n°6 : Lorsque l'on tombe de cheval, toujours remonter en selle le plus vite possible...
Mais je ne donnerai ma recette que lorsque j'en serai tout à fait satisfaite !

dimanche 9 novembre 2008

de tout de rien

J'ai quatre jours devant moi ! Enfin là, il ne m'en reste déjà plus que deux et demi ,mais bon dieu que cela fait du bien.

Hier, debout à quatre heures et demi pour conduire C. à l'aéroport en partance pour Amsterdam, j'ai beau eu me remettre au lit, j'ai passé la journée au radar. Deux heures chez le coiffeur, trois heures dans les magasins pour refaire un peu le plein, j'ai traversé rapidement le "Marché de Noël" de Botanic sans que cela ne réveille une quelconque nostalgie. Rien, même les chants de Noël ont glissé sur moi sans prise. Je suis vaccinée hélas ! Trop tôt, trop de fêtes commerciales ont tué ce qui restait de magie.

Le soir, au lit dès vingt deux heures, et ce matin le réveil sonne pour le FK. Je me lève, la porte de la chambre de G. est fermée et une vague lueur me dit qu'il est encore scotché à son ordinateur. Il joue à WoW depuis la veille midi. J'ouvre la porte et chuchote "Tu exagères non ? Six heures et tu n'es pas couché !" Il proteste "Il n'est pas six heures" Zut j'ai oublié de changer l'heure du réveil. J'en profite pour faire un tour aux toilettes... Quatre heures trente, tout de même il pourrait se coucher. Je le lui demande, ce qu'il fait sagement.

Plus tard je rattrape mon retard sur la lecture des blogs. Chez Meerkat j'ai le coeur retourné en lisant les conditions de vie des cochons de "batterie", j'ai beau le savoir, le relire me donne envie de pleurer. Je suis le lien menant à Dieu des Chats, tout cela est si triste.

A midi nous nous interrogeons sur la signification du titre du dernier James Bond. Grâce à Bon pour ton poil (merci internet) nous avons la réponse. Comment faisait-on avant pour avoir si vite réponse aux grandes questions existentielles ?

Hier en sortant vers quatorze heures, j'ai suivi des yeux un long moment deux ULM survolés par deux petits avions qui semblaient s'amuser à croiser leurs routes. Le soir je lis que deux petits avions s'étaient percutés au-dessus d'Arthaz. Etaient-ce les mêmes ?

La semaine prochaine j'irai faire mes premiers Etat des lieux, accompagnée par mon nouveau collègue. Je suis bien en Gérance, même si pour l'instant je ne fais pas grand chose d'autre que rattraper le retard. Mais mes deux collègues sont toujours d'humeur égale, agréables et compréhensifs. Je retrouve un rythme un peu moins soutenu. Les deux dernières semaines au syndic étaient intenses. Mon gestionnaire voulait que soient envoyées les convocations des grosses AG avant que ne revienne son assistante officielle. Il fallait en même temps envoyer les PV de celles qui avaient été faites et laisser le poste le plus à jour possible. J'ai suffisamment d'heures supplémentaires pour non seulement profiter des ponts mais également chômer le 24 décembre sans rogner mon salaire.
Je mesure d'autant plus ma chance que je viens d'apprendre que ma belle-sœur est virée de sa boîte sans ménagement. A cinquante cinq ans elle n'a pas grand espoir de retrouver une place, encore moins de retrouver un poste aussi intéressant que celui qu'elle tenait depuis une trentaine d'année. Dur pour elle qui vivait 24h/24h pour cette entreprise.

Une dernière chose.... Lancelot, j'ai rapporté d'Alsace un vrai moule à Kougelhopf ! Maintenant il ne me reste plus qu'à m'y mettre !



vendredi 7 novembre 2008

là bas

200 ans qu'elle est là, au coeur des Vosges, résistant aux tempêtes, aux neiges et sècheresses. Elle abrite notre famille le temps des vacances, des fins de semaines, des coup de blues depuis mille neuf cent soixante treize. Mon frère y repose, et Chamade s'y repose entre deux vagabondages. Pas un Noël sans que nous n'allions dans le terrain couper le jour même un des sapins qui se cache sous ses aïeux plantés là, il y a maintenant plus de trente ans.

J'ai refermé ses volets, juste avant de partir, la laissant pour quelques temps tranquille dans sa forêt.

mercredi 5 novembre 2008

Champagne !

Ah ben dis donc je suis trop trop contente là.
Bon, personne pour pouvoir fêter ça, trop tôt pour ouvrir une bouteille, alors je trinque avec mon café au lait, toute seule devant mon écran, au radar certes, mais là pfffffou je suis vraiment contente, comme si j'étais américaine.

Bien sûr que je sais qu'il ne va pas d'un coup de baguette remettre le monde en place, mais tout de même, un noir, élu, à la tête des Etats Unis, on peut se remettre à croire en l'être humain non ?

Je vais aller passer ma dernière journée au service syndic tout sourire, avec sous le bras pour fêter cette journée historique, trois grandes boites de "tête de nègre" : au lait, blanc et noir !

CHAMPAGNE !

mardi 4 novembre 2008

parenthèse ?


Edouard quitte son blog, plus exactement il le ferme, vraiment, baissant le rideau sur ses archives.
Finis les balades dans New York, les tables dressées pour recevoir, les lieux dont on n'a si peu l'habitude d'entendre en français la traduction.
Ce n'est pas le premier blog qui ferme, mais c'est, pour moi, le dernier qui restait de ma découverte des carnets personnels. Il y a eu Miss Lulu qui en fermant brusquement le sien a provoqué chez moi une vive tristesse, maintenant Edouard.

Entre celui de Miss Lulu et Edouard, plusieurs blogs ont fermé leur porte. Ce n'est pas que je m'y suis habituée, c'est juste que j'ai accepté cette notion d'éphémère.

Edouard ferme son blog ?

Aurais-je la chance de retrouver sa trace ?