dimanche 31 août 2008

J'ai quatre amis !


Ah ben non, j'oubliais Dieu Maurice !

Il y a Ma fille, mon mari, ma nièce photographe, ma belle-sœur que j'aime et Dieu Maurice donc !
Il n'y a pas G. parce qu'il a perdu son mot de passe et ne peut plus aller sur son fassebouk à lui. De toute façon il s'en fiche, lui ce qu'il aime c'est WoW et comme à partir de mercredi il n'aura plus le droit d'y jouer, because la rentrée, il en profite au maximum jour et nuit.
Facebook c'était juste pour accéder à un groupe qu'Embruns vantait. Là tout de suite je ne saurais plus du tout de quel groupe il s'agissait, mais bon je m'étais inscrite voilà !
Hier soir, très tard, il faisait nuit depuis quelques heures, JP dessinait sur son facebook à lui, ma fille planchait sur son mémoire qu'elle doit rendre impérativement au plus tard lundi midi et G. bien sûr bataillait ferme dans sa chambre. Chamade naviguait d'un ordi à l'autre, l'air de rien, pistant les mouches. J'avais fait le tour des blogs, lu les mauvaises nouvelles de rue 89, Marianne et la télé libre, rien à la télévision, je me suis donc mise à la recherche d'anciennes très anciennes copines de classe.
LE DESERT !
Pas une dont je me rappelle, qui ait ouvert un compte. Aucune ! J'ai bien rencontré ça et là des enfants de ces copines, mais je me vois mal leur envoyer un message "veux-tu être mon ami ?" D'autant plus que, bon ! nous n'avons certainement pas les mêmes centres d'intérêts.
Je pourrais faire ma demande à Dr CaSo ou à Jipès, mais du coup le lien entre mon blog et mon facebook risquerait de faire tomber mon presqu'anonymat bloguesque.
Alors ce truc est un peu frustrant. Je l'utilise au minimum, de temps en temps un mot, parfois une photo. J'y apprends que ma fille se fait plein d'amis, que ma nièce se balade dans le monde entier goûtant des sauterelles grillées et vois que mon mari apprivoise doucement son espace, c'est un peu son ersatz de blog... de Dieu Maurice pas grand'chose.

C'est pas demain la veille que je vais m'inscrire sur twitter moi !

vendredi 29 août 2008

la misère

Rapide petit baiser à la concierge, je saute les marches et d'un pas leste, je suis en retard, file vers la voiture. Sur le trottoir un couple âgé marche lentement, l'homme traîne derrière lui un charriot à roulette rempli de prospectus, la femme tient serré contre elle des plaquettes publicitaires.
Un petit clic, les loquets se soulèvent, j'ouvre la portière prestement et tout en m'asseyant jette un coup d'oeil sur ce couple. Ils ont l'air digne, la femme me fait un sourire doux.
Je pense "Mon dieu ! ces pauvres gens doivent distribuer des prospectus pour améliorer leurs revenus" mon coeur se serre, dire que je râle lorsque j'ouvre ma boîte aux lettres et qu'elle déborde de pubs criardes, que je refuse de répondre à leur coup de sonnette lorsqu'ils tentent d'accéder à l'entrée. J'ai honte de pester alors qu'il ne leur reste souvent que cela pour survivre. Défile devant moi la misère du monde, le soleil me semble moins vif, je démarre, mal à l'aise de cette chance que j'ai d'avoir un boulot, de gagner ma vie en m'amusant, d'être heureuse et râleuse.
Je suis en retard, coup d'oeil dans le rétroviseur, pas de voiture, vite un demi-tour et avant de m'élancer , jette encore un regard sur le couple qui maintenant est de dos.

Bien visible, une petite pancarte surmonte le chariot, "Jésus est vivant"

D'un coup je réalise que ces adorables petits vieux sont des prêcheurs des saints des derniers jours, des adventistes qui vont aller faire de la retape sur le marché. Les prospectus, des niaiseries sans nom, qu'ils vont, d'un air sirupeux, tendre aux âmes perdues.

Quel cinéma je me fais parfois !

AÏe aïe aïe !

Les blogueurs petit à petit rentrent de vacances et les billets à lire sont de plus en plus nombreux. Mais je fais quoi moi, avec mon linge à laver-repasser, mon pain à préparer et cuire, mes courses à faire et ranger, mon aspirateur bruyant à passer, mes enfants, mon mari et Chamade à aimer....
et ce blog qui me fait tant de bien et me dynamise ?

Comment font-elles ces blogueurs et blogueuses qui ont une vraie vie et qui malgré cela entretiennent quotidiennement leur blog ?

jeudi 28 août 2008

16h56

Le téléphone... mon supérieur ++
Valérie ? Vous êtes occupée ? Vous avez un moment ? Pouvez-vous venir dans mon bureau.
... J'ai un sinistre en cours, et quelques travaux dans une des grosses copropriétés, bientôt l'AG... on va faire le point (un peu zut il est presque 17h00 mais j'ai le temps)
Je pointe mon nez, il me fait signe avec un grand sourire de fermer la porte.
Asseyez vous.
Je m'assied. Ce fauteuil est bas, je me sens naine.
Rien de grave me dit-il avec un sourire - Sûr que l'on est pas parti sur un problème de DDE ou barrière à repeindre.
Voilà, je voulais faire le point avec vous. Parler de votre avenir avec nous....


Je ressors du bureau avec la promesse d'une embauche en cdi, un poste qui va évoluer lorsque j'aurais terminé ce remplacement... Je vais pouvoir mettre de l'argent de côté pour offrir à G. un stage en Angleterre, permettre à C. de continuer ses études sans trop d'angoisse, respirer, respirer, respirer....

mardi 26 août 2008

basse-cour

Les Locaux sont propres, totalement aseptisés, portes en aluminium, carrelage blanc immaculé. L'homme porte des bottes sans aucune trace de saleté, une calotte en papier sur la tête, une longue blouse bleue pâle, des gants latex.
La caméra le suit dans le couloir, une voix décrit cet univers froid.
L'homme ouvre une des lourdes portes, juste derrière, sur des chariots, sont entreposés sur des claies, des cageots remplis d'oeuf, l'homme tire le chariot vers lui, hors de cette pièce sombre.
L'image d'après nous le montre prenant à pleine mains, des poussins minuscules, piaillants, qu'il jette sans ménagement sur des tapis roulants qui les entraînent follement vers des trieuses.
Plus tard ils seront déversés, dans un hangar sans fenêtre, sur de grands feuilles de papier marron. Ils sont serrés au point de ne pouvoir bouger, le commentaire nous dit qu'ils ont épuisés à force de ne pouvoir dormir... qu'importe, ils vivront si peu de temps, quelques semaines, le temps d'un souffle.
Puis ils seront accrochés, têtes en bas; électrocutés, décapités, éviscérés, empaquetés sans avoir jamais rencontré un brin d'herbe, couru derrière le cul d'une poule, caqueté en tentant de prendre son envol du haut d'un fumier encore chaud.

Et je m'interroge sur ces hommes qui oublient leur humanité.

vendredi 22 août 2008

Claire

Son enfant ne dort pas, ou peu. Il les réveille chaque nuit et le matin elle démarre sa journée avec de tout petits yeux. Je l'aime bien, je suis désolée de ce démarrage raté avec ce petit garçon.
Avant hier, n'en pouvant plus, elle a décidé de le laisser la nuit à ses beaux parents, de profiter enfin d'une soirée et d'un sommeil tranquille. Le matin elle nous raconte son plaisir a avoir enfin passé une nuit complète.
Plus tard elle raconte sa visite à celle que je remplace et qui vient tout juste d'avoir son bébé. Je lui demande si elle est heureuse d'être maman, elle qui appréhendait tant.
- pfff la galère bien sûr !
A nouveau elle évoque le cauchemar qu'elle a vécu à la naissance de son petit garçon. Pleurer tous les jours, l'ennui mortel de ces journées passées en tête à tête avec ce bébé en attendant le père, le mari. La hâte de pouvoir laisser l'enfant chez une nourrice.
- Mais pourquoi, si tu aimes si peu les enfants, en as-tu eu un ?
- Ben c'est l'âge !
- Mais ce n'est pas une obligation d'avoir un enfant ?
- Ben c'est pour plus tard, lorsque j'aurai soixante ans, pour qu'il vienne me rendre visite, pour que je m'ennuie pas... oui je sais c'est égoïste, mais c'est uniquement pour ça !
J'ai une douleur qui m'étreint, pour cet enfant pansement de vieillesse ennuyeuse.
Un peu plus tard, je lui demande si elle n'a jamais imaginé que peut être elle ne servirait que de garde d'enfant pour ce fils grandit. Elle qui n'aime rien moins que s'occuper d'un petit.
- Oh mais là je m'ennuierai ! Alors cela me fera passer le temps.
Je ne peux m'empêcher encore de dire tout le bonheur que j'ai eu d'avoir ces deux enfants que j'aime.
- Oui mais tu as quand même regretté parfois non ?

Eh bien non ! Jamais je n'ai regretté d'avoir eu C. et G., même au pire moment de notre vie, même lorsque épuisée j'aurais voulu mourir pour ne plus entendre pleurer ce petit garçon qui souffrait.

Il faut maintenant que je me taise, je n'ai rien a lui apporter, je n'ai pas le droit de donner des leçons.

Mais pourquoi suis-je tant atteinte par ce non amour d'une mère pour son fils ?

jeudi 21 août 2008

africains et pigeons

Début août, nous avions eu une accalmie, peu de téléphone, peu de ventes, juste quelques DDE*, des gens relativement civilisés sachant dire bonjour, au revoir, merci.

15 août, premier round de retour, finies les vacances, les gens sont de mauvais poil !

- Vous vous occupez de quel quartier ? moi je suis le quartier Barbusse. (La voix est désagréable, hélas toutes les immeubles dont nous sommes syndic dans cette rue sont pour moi...)
- Bon je vous appelle, mais cela fait cinq ans que je vous dis la même chose alors vous en aurez rien à foutre. (bonne entrée en matière, c'est la quatrième ce matin qui est agressive, j'ai la table remplie de mots divers à traiter en urgence...)
- C'est plus supportable (je ne sais toujours pas qui elle est, où elle habite) c'est rempli de punaise
- Vous êtes de quelle copropriété ?
- Laissez moi finir ! Vous parlerez quand j'aurais fini ! (je me tais, éloigne le combiné de mon oreille, commence à trier mes notes... j'ai un BDG* à déclarer, des bons de travaux à émettre)
- Je sais vous allez encore dire que c'est les Africains - Sèchement je l'interromps, il ne me viendrait pas à l'idée que qui que ce soit puisse être responsable de cette nuisance, et puis elle commence sérieusement à m'agacer !
- Ah si ! la dernière fois vous avez dit que c'était les africains.
NON ! D'autant plus chère madame que je ne suis là que depuis le 2 juin.
- Oui ben c'est pareil, c'est à la mairie qu'ils disent ça.
Je ne travaille pas à la mairie.
- C'est pareil, vous dites toujours çà. Non madame, ce genre de réflexions m'est totalement étrangères, je ne peux vous laisser dire de telles choses.
- De toute façon vous ne faites rien. Eh si ! deux désintectisations par an, au printemps et à l'automne.
- En 2003 avec la canicule il y a eu 48000 morts, et les pigeons ont ramené les punaises, les enfants de trois jours et les vieux, ils attrapent des maladies de sang et ils meurent ! (Ahhh me voilà en terrain connu, les bébés, les vieux... je découvre les pigeons. J'ai envie de raccrocher, sans prendre de gant...poser le téléphone, passer à autre choses, elle criaille, elle me fatigue.)
- Madame, je crois que les 48000 morts ne peuvent pas nous être imputés, et il me semble tout à fait improbable que les punaises en aient profité pour s'immiscer chez vous par ce biais.
Dans le bureau les oreilles sont aux aguets, elles m'écoutent ravies.
- Mais je vais informer le gestionnaire de votre problème et vous appellerais dès que j'aurais la réponse.
- Pfff alors là ça m'étonnerais, même pas la peine que vous lui parliez, comme toujours il va dire "elle est folle" et puis je sais que vous ne rappelez jamais.
Elle raccroche.

Hier soir je surfais, cherchant des réponses à "comment combattre les punaises"... c'est un problème privatif... une sacrée cochonnerie... tout à l'heure je l'appellerai.

*DDE = dégât des eaux
*BDG = bris de glace

mercredi 20 août 2008

de tout de rien

Je me lève, il fait nuit... nous avons basculé vers l'automne, cette nuit j'ai rêvé que nous traversions un village enneigé en partant en vacances.
Le gouvernement a décrété que cette année, les fournitures scolaires seraient moins chères que l'année dernière, alors les "journalistes" entre deux soldats morts par talibans, nous répètent en boucle cette grande nouvelle. Entre aperçu à l'écran les explications de ce miracle, Darcos le magicien, a établi une liste (est-elle distribuée à l'entrée des magasins, l'a t-on envoyée par courrier ?) toujours est-il que cette liste, si on la suit scrupuleusement, permettrait de ne dépenser QUE 190 euros. une broutille dans le budget. L'histoire ne dit pas si cette liste est la même pour des CP et des terminales. Pas grave, cette année G. redouble sa première, je n'ai pas à m'affoler, le lycée a eu la très bonne idée de choisir les mêmes livres que ceux de l'année précédente.
Hier j'ai enfin terminé de trier le tas laissé ma collègue, trouvé des factures non réglées sous une pile, vérifié dans les comptes si elles avaient été traitées (non ! aucune !) fait une déclaration de sinistre "oubliée" depuis novembre... Je ne suis là plus que pour deux mois et quelques jours, c'est mon orgueil que de vouloir laisser un souvenir positif, ensuite j'irai ailleurs, je découvrirai un nouvel environnement, de nouvelles collègues. L'intérim est fait pour moi, si seulement la recherche d'emploi était plus légère.
Hier voletait dans la cuisine, une mite ! Quelle plaie, il va falloir à nouveau nettoyer les étagères au vinaigre et savon, chercher d'où vient l'intruse.

mardi 19 août 2008

déçue




Moi qui les imaginais armés comme dans le film Ghostbuster, à la recherche de fantôme. Et ce matin, sur internet, j'apprends que ce n'est qu'une Société de production de films et de programmes pour la télévision.
Je suis déçue, mais déçue !


Mais cela ne m'empêche pas de participer au jeu-photo de Dr CaSo !

mes nuits

Cette nuit Paris Hilton est morte, elle s'est jetée du haut de mon balcon, elle a sauté et dans mon rêve je comprenais son envie d'en finir. Et puis j'ai dû monter au grenier, chercher je ne sais quoi... Chamade n'avait qu'une envie, s'enfuir, et C. l'a laissée s'échapper, mais cela n'avait plus d'importance dès lors où je réalisai que nous étions dans notre maison d'Alsace, différentes certes, avec un jardin où quelques arbres fruitiers sauvaient les apparences. C., courant après la fuyarde en avait profité pour enfourcher un vélo d'enfant, et de la lucarne je regardais ma grande fille faire le clown... le réveil a sonné.
Mes nuits sont peuplées de rêves étranges.
Longtemps j'y ai sondés, accompagnée de mon psy, les clefs de mon enfance, de mon mal être. Ils restent des terrains de recherche, et lorsqu'il me semble y trouver un indice, je suis admirative de ce cerveau qui utilise toutes les ruses pour me permettre d'avancer sans trop de dommages.
D'autres fois, le bonheur d'y retrouver un absent, de passer quelques temps en sa compagnie, me laisse au réveil comme après l'amour, sereine et triste.
Les songes sont les pansements de nos douleurs.

dimanche 17 août 2008

16 août 2008


Lever les yeux, l'ombre lentement recouvre l'astre, silence, personne d'autre sur les balcons pour suivre la lente courbe qui s'estompe, pas un bruit, seul un chat s'aventure, sortant d'un jardin endormi.
Demain, nous retrouverons sa rondeur, lumineuse.

mercredi 13 août 2008

JP le retour !

Et voilà, ils sont revenus de vacances hier vers vingt heures, bronzés, souriants, détendus et trempés le temps de sortir les bagages de la voiture et de vite rentrer dans l'immeuble. Il pleuvait à verse depuis le matin, il faisait presque nuit depuis le milieu de l'après-midi.
Ce matin, levée à six heures, j'ai retrouvé le chemin de la cuisine pour lire tranquillement les blogs sans déranger JP qui profite de sa toute dernière journée de liberté. G. dort profondément, les oiseaux piaillent sur le balcon et le soleil est là, ouf !
Tout à l'heure, un peu avant midi, débarquera de Paris, notre globe trotteuse, nous serons alors au complet.
Les garçons se sont débrouillés comme des chefs, faisant les courses, les repas, les lessives, le ménage. Il y a juste une casserole qui a semble t-il souffert d'une bolognaise, une casserole chérie par ma mère, offerte par mon père, et qui vaut la bagatelle de cent trente euros. Il va falloir partir à la recherche de sa remplaçante, sans doute à Genève si j'en crois internet. Mais sinon tout c'est très bien passé. Certes ils ont totalement ignoré les légumes et JP a fait honneur au pineau charentais. Ils ont fait du vélo, de la plage, des visites culturelles. G. a beaucoup lu et rien que cela me met le coeur en joie. Qu'il découvre le vrai plaisir de lire, allant jusqu'à chercher la suite du livre offert pour son anniversaire, à la Rochelle.
Et moi ? Eh bien grâce à la maison désertée j'ai pu accueillir mon frère et ma belle soeur le temps d'une nuit et surtout, j'ai vécu comme une vraie célibataire avec chat. Tranquille, ne mangeant jamais à table mais scotchée à mon portable, pas de ménage ou presque, des légumes et du poisson cru, la musique à fond, casanière.
Il reste encore presque un mois avant la vraie rentrée scolaire, un peu plus pour l'université... et pourvu qu'il nous reste des mois de soleil, c'est l'essentiel !

samedi 9 août 2008

Alain

Le petit parc contourné, il me restait encore à grimper tout en haut du Reberg pour rejoindre Marie et Pascale. J'aimais bien les samedis, je marchais, je rêvais, je rêvais toujours, j'étais amoureuse.
Regarder à gauche, à droite, encore un petit coup à gauche, traverser la rue en courant, je tourne le coin... il est là, face à moi, entouré de copains, pas tout à fait aussi grand que lui, ils me regardent en riant, si je pouvais je disparaîtrais. Mais il faut faire comme s'il n'était rien pour moi, comme si je ne pensais pas à lui nuit et jour, comme si je n'étais pas raide dingue de lui. Mes jambes en coton j'avance, mécanique, vers le groupe, je regarde le trottoir, à sa hauteur je lève la tête, je souffle un bonjour en dépassant le groupe, ils ricanent, ouf ils sont derrière moi.
"Mais qu'est ce que je suis conne !". Moche, grosse et conne !
Jamais un garçon ne tombera amoureux de moi, je suis tellement grosse, tellement moche.
J'ai envie de pleurer.
Je déteste maman. Pourquoi faut-il toujours qu'elle raconte ce que je lui dis. Une idiote, c'est tout ce que je suis, je ferais tellement mieux de me taire. Pourquoi est ce que je suis allée lui raconter que j'étais folle d'Alain ? Cette salope, il a fallu qu'elle appelle Catherine qui bien sûr l'a répété à sa belle soeur, la mère d'Alain. Et lui, il rigole, une mocheté comme moi ! C'est sûr que je serais la dernière qu'il choisirait.
J'ai envie de mourir.


J'ai rendez-vous chez le dentiste. Le cauchemar ! J'y vais depuis que je suis toute petite. Maintenant j'y vais seule, plus besoin que papa m'accompagne pour me tenir fermement sur le fauteuil. Je hais ce dentiste, il me fait horriblement mal, il est vieux, il est moche. Je m'assieds sans un mot, la salle d'attente est pleine, je prends un magasine au hasard, m'absorbe dans la lecture, surtout ne pas penser à tout à l'heure, au charcutage. De temps en temps l'assistante vient chercher quelqu'un, de temps en temps un nouveau rendez-vous entre. Je lève la tête, il me sourit en s'asseyant, un sourire doux presque tendre, un sourire d'excuse, désolé. Je suis pétrifiée, mon cœur s'emballe, je ne sais pas quoi faire, sourire ? parler ? je suis stupide, est-ce que je suis encore amoureuse de lui ? Il est tellement humain, peut être qu'il me trouve moins moche que ce que je suis ? L'assistante ouvre la porte, c'est à moi. Je me retourne, lui dis au revoir. C'est la dernière fois que je vois Alain.

Bien plus tard, un jour que je bavarde avec Catherine, je me hasarde à demander de ses nouvelles.
Il est mort, un des premiers homosexuel à mourir du sida à Mulhouse.

jeudi 7 août 2008

un peu d'art

Il suffit parfois de lever les yeux pour enchanter une journée !

mercredi 6 août 2008

poum poum poum

mon bureau que j'aime
Je n'ai pas de vacances cet été et je m'en contrefiche ! Chaque matin je me réjouis d'aller travailler, chaque soir je me réjouis à l'idée de revenir le lendemain.
Lundi j'ai signé un contrat pour trois mois, renouvelable sans doute de quelques semaines... peut être même, m'a t-on dit, qu'un autre congé maternité se profilerait à l'horizon.
Pour l'instant je profite de chaque instant. Je me régale.
Sans arrêt j'ai droit, de la part des clients, à des compliments. Et même aujourd'hui m'a t-on appelé d'un cabinet d'experts pour s'émerveiller de la rapidité avec laquelle j'avais transmis un DPE (diagnostic performance énergétique)
Du bonheur dis-je, et l'ambiance qui plus est très agréable.

Oui oui je sais c'est un peu écœurant un tel bonheur... allez zou je vous laisse, ça va être l'heure de Dr House !

lundi 4 août 2008

de gauche... pfff

Hier après-midi au bord du lac d'Annecy
Avant il y avait la gauche, la droite, une sorte de centre plutôt à droite, l'extrême droite et l'extrême gauche et un parti de sensibilité écologiste.

Petit à petit l'extrême droite avait réussi à être plus présente, à s'immiscer dans le groupe de droite, s'invitant aux élections municipales. Je me souviens de l'effroi lorsque Megret avait été élu. Il y avait eu de plus en plus d'élections gagnées grâce à des voix lepénistes. Il y avait bien des tensions à gauche, mais la gauche était à gauche et la droite était à droite, toute à droite.
Mitterrand nous avait vraiment donné un élan, la peine de mort devenait histoire ancienne, l'être humain était considéré comme un être humain.
Puis Chirac avait pris la succession. Rien de bien enthousiasmant, pourtant mes repères restaient stables. La gauche, la droite mélangées à l'extrême, les verts, des communistes moribonds, une extrême gauche un peu folklorique avec ce jeune facteur qui commençait tout juste à sortir des bois. J'étais à gauche, la gauche confortable.

Depuis que cet abject président a été élu, il me semble que tous ces repères ont été labourés. Une partie de la gauche a succombé instantanément à l'improbable charme de cet homme si vulgaire, l'autre se noie dans des querelles si mesquines que je ne rêve que d'une chose : qu'elle disparaisse !
La presse ne s'occupe que de l'anecdotique, et encense chaque jour celui qui détruit tel un bulldozeur ce qui faisait l'identité de la France. Elle se pâme devant un mannequin soi-disant plein de charme et d'intelligence, qui plus est parait-il de gauche.

Je me demande souvent si je suis la seule à ne rien voir de positif dans cet gouvernance, si je suis la seule à ne trouver aucun ministre légitime, si je suis la seule à ne pas avoir l'impression que celui qui a été élu n'a rien d'un président.

Et ce soir, écoutant d'une oreille distraite, les informations, je me suis surprise à penser "à quoi bon se battre". Comme si cette fois-ci il fallait que l'on touche le fond, que rien ni personne ne pourrait arrêter l'œuvre de destruction massive à laquelle s'est attelée l'excité des épaules. Et que l'on ne pourrait reconstruire qu'une fois tout détruit... lui avec.


samedi 2 août 2008

vieille ?

Eh bien moi je ne me sens pas vieille !
Impossible de vieillir !

Je suis de plus en plus sereine oui, de plus en plus indulgente envers les travers des autres, de plus en plus détachée des choses matérielles, mais vieille non, décidément non ! Dans ma tête je n'ai pas d'âge, je peux avoir quinze ans comme je pourrais en avoir soixante, tout dépend des heures, du temps, de mes rencontres. Je n'ai pas d'âge c'est tout.
Et je m'en fiche de dire que j'ai cinquante et un ans depuis le huit avril, cela ne représente ni la vieillesse ni la jeunesse.
Lorsque je pleure, je n'ai plus ce visage qui semble lavé et détendu, mais les larmes trouvent plus facilement des petits sillons pour s'évacuer. D'ailleurs elles sont toujours très près de sortir, un rien m'émeut, mais un rien aussi me donne de la joie.

Ce que je sais, c'est que même si parfois j'ai du mal avec ma vie, je l'aime !

vendredi 1 août 2008

Midi douze

J'arrive du bureau, il est un peu plus de midi et le dernier feu avant d'arriver devant la maison est au rouge. J'écoute un disque de Manu Chao, les vitres ouvertes, il me semble entendre comme un bruit de moteur que l'on agacerait avec la pédale d'accélérateur, sans doute un kéké qui s'excite attendant que l'autre feu du carrefour passe au vert. Les rares passants sont tous tournés vers le bruit.
Vert ! je démarre et tourne le coin de ma rue.
Au feu est arrêtée la voiture, vide, qui rugit, qui rugit curieusement comme si le moteur s'était emballé. Un tout jeune homme, paniqué s'agite sans que je comprenne ce qui lui arrive. Une autre personne se précipite sur la voiture et d'un coup sec coupe le moteur... Eh bien voilà me dis-je, tant de fébrilité pour ça !
Le jeune homme paniqué ouvre précipitamment la portière, plonge à l'intérieur de la voiture, curieusement il n'arrive pas à maîtriser son affolement. Je me gare, je suis devant chez moi et n'ai qu'une toute petite demie-heure pour me préparer à manger, manger, me brosser les dents et repartir au bureau. Derrière moi l'effervescence ne retombe pas.
Chamade toute joyeuse fête mon arrivée dès la porte ouverte, je n'ai guère le temps de poser mon sac à main, il faut vite lui donner sa petite collation qu'elle attend, depuis le réveil sans doute.
De la rue, l'agitation ne s'est pas calmée, je crains un peu que la voiture ne prenne feu. Tout à l'heure déjà, l'avenue sur laquelle donne mon bureau, était bloquée de part et d'autre par le service d'urgence de recherche de fuite de gaz. D'ici à ce que cette voiture explose, ma journée sera complète.
Je jette un oeil par le balcon, un homme est couché par terre, un petit groupe l'entoure, quelqu'un est à genoux, penché au dessus de l'homme. Je réalise brusquement qu'il lui fait un massage cardiaque. Cet homme posé sur le trottoir est entrain de mourir ?
C'est lui qui devait être au volant, qui, au moment de son malaise a dû appuyer sur les pédales ce qui explique ce rugissement curieux et l'affolement du jeune homme.
Très vite les pompiers, le smur, la police envahissent la rue. Ceux qui ont vécu le drame sont hébétés, une jeune fille sanglote, le jeune homme est perdu.
Un masseur mécanique est rapidement mis en place, et par deux fois les pompiers tentent de faire repartir le coeur avec un défibrillateur. Le corps se soulève brusquement comme si l'homme se réveillait, bref espoir, il est mort.

Je suis immobile sur le balcon, une peine immense pour cet homme posé là, torse nu, abandonné par la vie.

Il fait tellement beau, je repars au bureau sans manger, j'ai envie de pleurer.

Au carrefour seule une tache de sang signe la fin d'une histoire.