mardi 29 avril 2008

Quelques nouvelles

Chamade erre comme une âme en peine, son amour est parti... elle s'ennuie ! Elle me suit comme un petit chien, pleurnichant pour que je la prenne dans les bras, s'étouffant de ronronnement dès que je la touche. Elle a repris son vieux doudou rouge qu'elle mâchouille en miaulant tristement. A six heures ce matin, elle est venue vérifier si, par hasard, je n'allais pas donner tout de même le FK et du coup n'allais pas faire apparaître celui qui lui manque tant ! Mais non ! Il est parti avec le lycée étudier la géologie dans le Briançon et nous sommes exceptionnellement seuls JP et moi (ainsi bien sûr que Chamade qui apprécie nettement moins cette absence). Il rentre demain soir, juste pour le premier mai... histoire de récupérer de ces trois jours suivants les quinze jours de vacances. Il voudrait faire le pont !
J'en ai profité pour nettoyer son antre, et les tonnes de poussière aspirées vont très certainement améliorer cette espèce de toux caverneuse qui me faisait tant souci. Mais les examens n'ayant rien donné, sa capacité pulmonaire étant largement au-dessus de la moyenne, le médecin avait conclu à une sorte d'allergie due aux poils de Chamade. Oui oui certes, mais s'il passait de temps en temps l'aspirateur, je crois que ses poumons en seraient allégés.

Mon levain est maintenant très actif, tellement que j'ai du mal à le contenir. Tous les pots ont démarré en même temps, ils débordent et je devrais presque en jeter mais cela me fait mal au coeur. J'ai fait mon premier pain ce matin et c'est exactement le pain que j'aime, un peu acide, une mie souple, un goût incomparable.
La leçon à tirer est qu'il faut s'armer de patience. Surtout ne pas se fixer de date butoir. Le levain décidera tout seul du moment pour démarrer. L'odeur doit rester agréable, mais j'ai fait différents essais avec des farines plus ou moins complètes, avec ou sans miel, plus ou moins liquide... l'odeur n'était pas la même, certains avaient une odeur un peu acide, d'autres douces mais ils ont tous décidé, le même jour, de se mettre à mousser, gonfler, déborder ! Pour tous j'ai à chaque fois ébouillanté les pots, transvasé le levain dans un pot contenant une préparation de farine et d'eau. Je crois tout de même que le coup du pot de confiture juste recouvert du couvercle non vissé est ce qui donne le meilleur résultat. Voilà ! A vous maintenant de tenter la culture du levain !

Ce matin, vite vite avant de partir à un forum pour l'emploi, je vérifie la réserve d'eau de la fourmilière (puisque G. n'est pas là, c'est moi qui en ai la charge) et là je découvre avec horreur des dizaines de fourmis se baladant par terre ! Catastrophe, il faut que cela arrive alors que G. n'est pas là ! Avec une feuille de papier je récupère tout ce que je peux, le plus délicatement possible, le plus vite possible aussi. Il y en a partout, elles cavalent tout excitées par cet espace prometteur. Je cherche d'où vient la faille, aucun doute, c'est le système électrique qui est en rade. Les piles sont vides et plus rien ne les retient de quitter leur nid. J'essaye de les contenir en bouchant le haut de la fourmilière avec une feuille d'aluminium et je fonce acheter de nouvelles piles. Refaire le circuit, le remettre en route et vérifier que la barrière fonctionne OUF ! Il n'y a plus qu'à rechercher les fourmis encore en vadrouille et les réintégrer dans la colonie.


(sur la photo de gauche, le système ingénieux conçu par G. évitant normalement les fugues et qui ce matin avait rendu l'âme ! - sur la photo de gauche, une vue de la fourmilière afin de rendre plus compréhensible mon histoire !)

dimanche 27 avril 2008

14 parallèles sugggérés par le magazine ELLE

Cette semaine Elle, en page 107, fait un parallèle entre 1968 et 2008 à l'aide de photos sensées trouver des similitudes entre l'année de mon entrée dans l'adolescence et l'adolescence déjà bien ancrée de mon fils.
1/ le bandeau foulard 68 et la cagoule 08
Je regarde cette photo d'une jeune femme dont le front est ceint d'un foulard et je me revois, avant de partir au collège, nouer un de mes multiples foulards autour de ma tête. Je ne serais pas sortie sans, c'était tellement seyant. Un jour, un ami de mes parents que je saluais, me regarda narquois et me demanda si nous étions en période de carnaval. "Quel con ! " avais-je pensé.
G. lui, n'est pas atteint par la mode des cagoules, mais contrairement à mes camarades de l'époque, il porte des cheveux très courts légèrement coiffés avec du gel.
2/ le fameux slogan "sous les pavés..." et l'injonction que l'on trouve sur les paquets de cigarettes "Fumer tue" :
J'étais bien trop jeune pour me mêler aux manifestations estudiantines, mais toute excitée par cette ambiance révolutionnaire qui nous parvenait grâce au filleul de maman qui lui, affrontait les crs-ss sur les barcades strasbourgeoises. J'adorais ce slogan qui sentait si bon les vacances.
Mon fils ne fume pas (ni personne chez nous d'ailleurs) mais je crois bien que c'est ce "fumer tue" qui m'a culpabilisée au point de stopper rapidement ma reprise de la "clope" en 2003.
3/ le solex et le vélib
Ah mon solex, comme je l'ai aimé. Il a été le symbole de ma liberté. J'avais emprunté à mes parents la somme nécessaire que je leur ai rapidement remboursé en travaillant le soir après les beaux-arts. J'avais un sentiment de puissance et de liberté incroyable, dès que je le mettais en route. Quelques tours de pédale et le moteur pétaradait divinement. C'était réellement un bonheur absolu, j'étais si fière d'être autonome.
G. a un vélo avec lequel il fait de longues courses en compagnie de ses copains. Je ne sais pas si pour lui cela revêt le même sentiment de liberté.
4/ la matraque et le taser
Hormis le rejet absolu que j'ai de la violence, je n'ai pas de souvenir précis concernant les matraques. Mon fils démarre tout doucement dans la protestation lycéenne et j'espère qu'il n'aura jamais affaire avec un quelconque taser
5/ des couples parait-il emblématique ! Sartre et Beauvoir (ok) mais BHL et Arielle ??
Sartre était l'idole du filleul de maman qui étudiait la philosophie (et qui d'ailleurs a fini agrégé de philo et prof de fac à Strasbourg). C'est tout ce dont je me rappelle de cette période. Bien sûr plus tard j'ai lu leurs livres respectifs et c'est bien pour cela qu'il me semble un peu curieux de faire un parallèle entre les deux couples !
G. de son côté dirait OSEF ! (on s'en fou)
6/ : Jane Fonda et Angelina Jolie
Jane Fonda me plaisait parce qu'elle militait contre la guerre au Vietnam. J'étais horrifiée, réellement horrifiée par cette guerre dont je suivais chaque jour l'actualité dans Témoignage Chrétien (quotidien de mon papa). J'avoue que d'Angelina Jolie je suis plus au courant de ses diverses adoptions relatées par les hebdomadaires gentiment donnés par ma voisine.
G. dirait là aussi, OSEF !
7/ Jean Pierre Léaud et Louis Garrel
Là franchement cela ne réveille rien ! Inutile d'ailleurs d'interroger G., ce n'est pas le cinéma qui l'intéresse... on passe
8/ Bob Dylan et Radiohead
Ce n'est certainement pas le côté militant qui m'a fait aimer Bob Dylan. Nous l'écoutions en boucle et j'ai un souvenir ému de Knocking' on Heaven's door que j'ai entendu dans Pat Garett et billy the kid - D'ailleurs est-ce dans ce film qu'un vieil indien s'isolait sur une montagne et disait aujourd'hui est un bon jour pour mourir ? Je n'ai jamais revu ce film qui m'a tant marquée, mais Dylan y est intimement lié.
J'aime aussi beaucoup Radiohead dont nous avons acheté le disque dernièrement sur internet (prix à choisir)
G. écoute parfois l'un et l'autre, mais ses goûts musicaux sont plus proche du rap.
9/ LSD et Télé
J'ai usé et abusé du LSD. J'ai passé des jours sans redescendre et j'en garde des souvenirs psychédéliques enchanteurs. C'est évident que la télévision, malgré son côté facilement hypnotique, n'a rien à voir avec les paradis artificiels. J'ai perdu plusieurs amis et amies qui se sont laissés entraîner bien trop loin. Un jour, alors que mes mots devenaient de plus en plus difficile à trouver, j'ai arrêté toutes les drogues.
Du côté de G., il semble que world of warcraft soit sa drogue à lui. Mais nous avons passé un accord, il n'en fait pas durant toute la semaine, et s'éclate le week-end !
10/ Les Clarks et les Converse
Je me souviens de ma première paire de Clarks. J'étais allée avec une amie la choisir. Le mieux était la Clarks basique beige en nubuk que nous nous empressions dès la sortie du magasin, de vieillir artificiellement en les frottant avec nos semelles sales. Ensuite, plus elles se patinaient, plus elles avaient de la valeur à nos yeux. Une de mes paires chéries a rendu l'âme lors de mon accident de voiture. Elles se sont déchirées sous le choc et je crois que sur le moment cela a été ce qui m'a le plus ennuyé.
Je porte parfois mes Converse, modèle de base aussi, on ne se refait pas. G. lui ne quitte jamais ses baskets.
11/ Les De Gaulle et les Sarkozy
OSEF
12/ Cohn Bendit et Besancenot
De Cohn Bendit une fois de plus, ce n'est que Bernard le filleul qui en parlait, mais sincèrement je m'en fichais totalement. Peut-on comparer Besancenot avec lui ? L'idée est simpliste. Cohn Bendit émergeait brusquement et de façon assez juvénile. Besancenot est depuis longtemps leader d'un parti.
G. commence tout doucement à s'intéresser à la politique.
13/ L'ancien et le nouveau patte d'eph'
Nous avions une couturière, Madame Beauté, qui faisait nos habits, à notre grand désespoir ma soeur et moi. Maman lui achetait du tissu dans un magasin de gros et cette couturière tentait tant bien que mal (surtout mal trouvions-nous) de nous faire des vêtements à la mode. Je rêvais d'un pantalon patte d'eph', un vrai acheté dans un magasin. Un jour, maman me fit la surprise de m'amener dans une boutique ultra branchée de Mulhouse. J'étais écrasée de timidité, telle cendrillon rencontrant sa fée de marraine. Tout était beau là-dedans, j'essayai un pantalon en lainage léger, bleu marine. Il moulait merveilleusement les fesses puis tombait droit, me donnant une allure folle. Maman me l'offrit ainsi qu'un manteau dont la capuche gigantesque retombait mollement sur les épaules. Lorsque j'arrivai en classe le lendemain, aux regards de mes amies, je compris que j'étais vraiment "à la mode". De temps en temps nous nous échangions nos vêtements, mais celui-là je ne le prêtais qu'à Pascale.
G. n'est pas un obsédé de la mode. Il aime être à l'aise dans ses jean's, à des tee-shirts qu'il préfère à d'autres, sans pour autant en faire sa priorité.
14/L'Inde, Katmandou et le Prozac
De l'Inde ne me reste que le souvenir des tuniques en coton légèrement transparent, mauve, rose, verte, et dont les broderies blanches ornaient l'encolure. Elles ne grevaient pas notre budget serré, tout comme les tee-shirt fruit of the Loom. Un jean's si possible usé jusqu'à la corde, une Kurta et des Clarks, tel était notre uniforme de ces années d'adolescence. Nous parfumions nos chambres d'encens divers, nous nous essayions de temps en temps au mantra... l'Inde nous semblait être une promesse d'immortalité... nous rêvions...
L'Inde de notre adolescence est loin... et s'il me reste une tunique brodée au fond d'une armoire, ce sont plus les bougies qui parfument maintenant les pièces. G., s'il a des rêves, ne les noie pas dans le Prozac. Il vit.

Patience et longueur de temps...

... font plus que force ni que rage !

Tout comme pour le bonzaï, il ne faut jamais perdre espoir. Pour l'instant mon futur levain est encore très futur et pas levain du tout ! Il y a bien quelques bulles, mais de là à dire que cela fermente je ne m'y avancerai pas. J'ai changé de tactique en mettant dans deux pots différents mon démarrage de levain et une nouvelle cuillerée de farine blanche (bio tout de même mais type 80). J'ai posé les couvercles sans visser pour laisser passer l'air et je vais surveiller cela de prêt. Si demain rien de bien sérieux ne se passe, je redémarrerai un nouvel essai. Il semble que cela soit le lot des novices en la matière.
J'y arriverai, j'aurai la patience nécessaire pour cela !

samedi 26 avril 2008

Printemps

Ne jamais perdre espoir...

Tous l'hiver j'ai arrosé ce bonzaï déclaré mort par JP.

Je crois que c'est le moment que je préfère ; en quelques jours, les bourgeons noirâtres et minuscules, s'ouvrent pour laisser se déployer les frêles pousses vert tendre. La magie du printemps sans cesse renouvelée et qui me surprend et m'émerveille depuis toujours.

vendredi 25 avril 2008

demain sans doute

Je m'occupe de mon levain comme d'une mère. J'ai trouvé une multitude de recette, certaines très simples - faire un pâton, mettre au chaud et basta. Au bout de deux, trois jours il a fermenté !
D'autres très sophistiquées, chaque jour enlever un peu de pâte, rajouter de la farine et de l'eau, mettre du miel, de l'huile, s'en occuper matin et soir, ébouillanter le bol and so on...
Alors j'ai fait une sorte de mix de tout ça et je regarde l'évolution avec beaucoup d'intérêt. Il paraît aussi que le levain peut mourir, il pourrit et sent du coup très mauvais. Il faut donc rester vigilant.

Avant hier, j'avais juste mélangé à part égale de la farine et de l'eau. Hier, après mes lectures, j'ai rajouté une petite cuillerée de miel de sapin, de la farine et de l'eau. Auparavant j'avais ébouillanté un bol et j'ai transvasé la préparation dans ce bol propre et chaud. Puis, parce que j'ai lu et relu qu'il était nécessaire que tout cela soit dans un environnement humide, j'ai posé le bol dans une coupe contenant un peu d'eau. J'ai recouvert mon bol d'une serviette humide et pour que l'environnement reste bien confortable, j'ai mis le tout dans la buanderie.

Ce matin, j'ai à nouveau ébouillanté un bol propre, j'ai préparé un mélange de farine complète et d'eau à part égale et j'ai mélangé le démarrage du levain avec cette préparation. Haha ! le levain avait un aspect légèrement boursouflé et lorsque je l'ai transvasé dans le nouveau bol, il était, sous la couche supérieure, presque liquide ! Mais mais mais, rempli de bulle ! Il sent bon, il bulle, vraisemblablement il a démarré !
Ne nous réjouissons pas trop vite... je remets le tout à la buanderie et j'attendrais jusqu'à demain pour en être sûre.

Et sinon, j'ai testé le pain moitié facile. c'est à dire que j'ai utilisé la MAP pour faire une pâte à pain, puis j'ai laissé le pâton lever pendant six heures. J'avais lu l'avis d'une internaute disant que dix huit heures n'étaient franchement pas nécessaire pour la levée. Qu'en cinq heures elle arrivait au même résultat. J'ai donc juste écourté la levée tout en suivant tout le reste de la recette. Eh bien NON ! Rien à voir, la mie n'est de loin pas aussi aérée, le pain n'est pas mauvais, il est même très beau, mais la mie ressemble à une mie de pain MAP c'est tout ! Hélas hélas ! Il faut respecter les fameuses dix huit heures.

Pour Dr CaSo perdue dans ses contrées sauvages, une petite précision, la levure peut être sans aucun problème (j'ai testé) lyophilisée. Et ma fille, dans ses contrées préhistoriques, me dit avoir utilisé une cocotte en alu ikéa.

jeudi 24 avril 2008

Ce soir

J'hésite j'hésite... vais-je regarder Cold Case ou NCIS ? Ou bien tout simplement me plonger dans un livre ?
Je lis que notre grand brasseur de vent c'est fait faire un beau décor. Un beau décor de caisses vides (*)? Est-ce à ce prix là qu'il engrangera quelques points pour sortir de son enlisement ?

Avant hier je participais à une réunion "troisième âge" à l'aneupeu (qui préfère le joli terme de sénior). Une bande de vieux d'au moins cinquante ans à la recherche d'un travail, mis en relation avec deux chefs d'entreprise frisant une petite trentaine (charmants et plein de compassion). En est ressorti que l'avenir s'éclaircissait pour nous tous, étant donné que le gouvernement allait mettre en place des mesures pour pousser les entreprises à embaucher les "plus de" !
Ah enfin se dit-on ! Une mesure qui va dans le même sens que celle exigeant des séniors de plus de cinquante sept ans de se remettre à la recherche d'un emploi. Le marché va s'ouvrir !
Et puis ... Voilà t'y pas que le Medef trouve totalement crétin et inapproprié l'idée de pénaliser les entreprises qui n'embaucheraient pas des séniors. Le Medef, celui même qui exige que les chômeurs prennent n'importe quel boulot sous peine d'être éjectés des assedic, qui exige que le plus de cinquante sept ans ne soient plus exemptés de recherche d'emploi, qui ne veut plus du smic. Le Medef qui ordonne au gouvernement des mesures et que celui-ci s'empresse de mettre en place !
J'entends ça, et une bouffée de rage m'inonde ! Tiens cela me fait penser à une nana avec qui je marchais un jour dans la rue. Nous passions devant un homme assis par terre, une casquette posée par terre pour recueillir les quelques pièces des passants et un écriteau sur lequel était écrit " je n'ai pas mangé depuis trois jours" Elle, jeune et frondeuse, lui avait dit "Mais il faut vous forcer mon brave" et avait éclaté de rire. J'étais mortifiée, aucune envie de rire.
Le Medef c'est un peu ça. Bloquer toute possibilité d'ouvrir le marché du travail, et éclater de rire en nous voyant peiner, cherchant désespérément un emploi "Ben faut vous forcer mes braves !"

(*) aux dernières nouvelles, le décor ne couterait que deux cent quatre vingt mille euros...

mercredi 23 avril 2008

plus que quarante huit heures !

Plus je me documente sur le pain, plus l'envie d'en faire un, au vrai levain, devient forte. Un levain "maison", à base de farine et d'eau uniquement.
J'aime le pain, le vrai pain, celui qui en vieillissant prend un goût un peu acide (me vient en tête le mot "sür" qui doit être une réminiscence de mes origines alsaciennes, et qui défini parfaitement ce goût si typique du levain fermenté).
Jusqu'à aujourd'hui je me contentais de fantasmer, et lorsque l'envie était trop forte, j'allais m'acheter une miche dans un des magasins chers à Chondre.
Mes premiers pains maison étaient on ne peut plus simples, une machine à pain, un paquet de farine toute prête, un peu d'eau... pouf pouf pouf... quelques heures après j'avais un pain plus ou moins bombé, mais se laissant manger sans grimace. La maison sentait bon, et c'était suffisant pour s'arrondir de quelques kilos.
Puis je me suis acheté un livre de recette. J'ai commencé à m'amuser en élaborant quelques pains plus ou moins réussis, mais toujours en gardant le principe de la machine qui pétrit, lève et cuit.
Plus tard j'ai découvert sur un forum la possibilité de faire des baguettes grâce à un moule trouvé sur internet. Je me suis alors mise à faire des baguettes de toutes sortes, la machine se contentant de pétrir et de faire la première levée.
A force de travailler elle a quasiment rendu l'âme et j'ai donc choisi un nouveau modèle comprenant des petits moules, idéaux pour faire quatre petits pains. Dès lors nous nous sommes régalés de petits pains chauds quasiment à tous les repas.
Et puis je suis tombée sur le blog de Flo et sa fameuse recette du pain sans fatigue ! Le premier essai nous a rendu accros, et je me retrouve à faire lever de la pâte tous les jours... plus rien ne m'arrête, vingt heures pour cette nouvelle folie gustative ne me fait pas peur.
"Or donc, me suis-je dit, si tu as la patience de confectionner ce pain, que seront les quelques heures nécessaires pour un pain au levain ? pfff ! une broutille ! Plus rien ne te retient, fonce !"
Et ni une ni deux, j'ai mis en route un levain des plus simples - cinquante grammes de farine, cinquante grammes d'eau mélangés dans un bol, recouvert d'une serviette humide et placé au chaud à l'abri des courants d'air et de Chamade.
Je n'ai plus qu'à suivre la recette et samedi normalement je pourrai faire mon tout premier pain au levain.
L'avantage de ce pain est qu'il se conserve une bonne semaine... je rigole, nous n'avons que faire de ce genre d'avantage ! Non, hormis le goût incomparable, il paraît que diététiquement c'est mieux, le levain ! Parce que
"la levure de boulanger ne décompose pas l'acide phytique contenu dans les céréales complètes, et ingéré en trop grandes quantités, cet acide, se combinant aux minéraux de l'organisme, en particulier le calcium et le magnésium, peut être cause de déminéralisation".
Honnêtement, c'est ma gourmandise qui me donne envie de me lançer, bien plus que l'acide phytique dont je n'avais jamais entendu parler jusqu'à tout à l'heure.

Mais si je peux faire d'une pierre deux coups, c'est parfait !

lundi 21 avril 2008

douceur

Dernièrement au moment ou j'allais passer la porte d'un magasin une femme se fige, me regarde, s'illumine
- Valérie ? Tu es bien Valérie ?
- Oui ? Je la regarde, son visage ne m'évoque rien, absolument rien - quelques secondes... elle se trompe !... mais quelle coïncidence que ce prénom commun à celle qu'elle croit reconnaître et le mien !
- Tu te rappelles, on a fait ensemble un stage il y a quinze ans... au Greta ?
Ah non ! elle ne se trompe pas ! je suis la Valérie dont elle se souvient. C'est invraisemblable, je fouille fouille ma mémoire, rien, rien le vide intersidéral... Lui sourire, sourire tout en cherchant à tout allure dans le tréfond des souvenirs... vide
- Ah mais oui bien sûr, oui oui en 1987, un peu plus de vingt ans...
- C'est incroyable tu n'as pas changé, mais pas du tout me dit-elle, je t'ai tout de suite reconnue !
Je n'ai pas changé ? J'ai pris vingt ans, j'ai traversé quelques tempêtes et je n'ai pas changé ?
Elle me fait tant de bien, j'ai envie de la croire et malgré l'absence totale de souvenirs la concernant j'ai envie de l'embrasser, la remercier surtout de ne pas voir l'état dans lequel je suis, ce jour là.
- Tu as quel âge maintenant ?
Je lui dis que la semaine prochaine je fêterais mes cinquante et un ans, elle s'exclame que c'est fou, j'ai l'air d'en avoir dix de moins... Me demande si je travaille toujours à Reignier dans cette boîte d'informatique, puis me dit que nous nous sommes rencontrées un jour au restaurant. Et moi... moi je ne me rappelle de rien, c'est extrêmement troublant. Moi et ma mémoire d'éléphant !
Sa fille s'impatiente, veut rentrer faire ses devoirs et nous, nous avons tant de mal maintenant à nous quitter, elle accrochée à son caddie et moi si pleine du plaisir qu'elle m'a donné en me reconnaissant, en me redonnant une identité sociale. Elle fait du théâtre, elle a l'air d'être assez rigolote, elle veut me donner son numéro de téléphone, me propose de l'enregistrer dans mon portable.
Je ne connais pas son nom, pas son prénom... mmhm rappelle moi ton nom ? Oh tu n'as qu'à écrire Corinne ! et même maintenant que je sais son prénom aucun souvenir n'émerge, c'est terriblement déstabilisant, comment peut-on perdre comme cela tout un pan de sa vie ?
Elle, en quelques phrases m'a dit tant de choses qu'elle sait de moi, l'agression qui à l'époque était encore si vive, ma petite fille qui débutait sa vie, mon premier vrai emploi... et moi, même en cherchant désespérément, je n'ai même pas l'ombre d'un souvenir.
Elle est repartie, pressée par sa fille, me laissant toute embrumée de douceur.

Je ne l'ai toujours pas rappelée !

dimanche 20 avril 2008

sous le soleil

Quelque part entre Genève et Tours, du haut du ciel, JP photographiait pendant que j'arpentais les blogs culinaires !

samedi 19 avril 2008

le questionnaire de Leelolene

Pour répondre à la demande de leeloolene


le trait principal de mon caractère Sans conteste l'optimisme, l'optimisme jusqu'à la mort ! Je crois qu'il faudra que je sois morte depuis au moins trois heures pour que je le perde et encore ! Par contre, je vis avec un homme qui nage dans le pessimisme. En exemple, pas plus tard que la semaine dernière il s'obstinait encore à déclarer ses bonzaïs morts. Les pauvres avaient eu, il est vrai, une fin d'été assez cataclysmique. J'étais partie à Oléron avec G. et mon neveu, laissant JP encore une semaine ici. A charge pour lui de fermer l'appartement, de faire en sorte que les bonzaïs et autres plantes aient de quoi boire quinze jours et l'évident que je n'avais même pas évoqué, à savoir, descendre les poubelles et jeter le papier. Lorsque nous sommes rentrés de vacances, l'odeur pestilentielle (il n'y a pas de mots plus juste pour décrire la bouffée épouvantable qui nous a accueillis à notre arrivée), m'a fait comprendre assez vite que soit il y avait un cadavre dans l'appartement soit la poubelle n'avait pas été descendue. Non seulement elle n'avait pas été descendue, mais le papier comprenant entre autre des brick de lait de soja pourri attendait aussi sagement que je m'en occupe. Le pire était à la salle de bain ! Plongés dans le noir, les bonzaïs barbotaient dans une eau saumâtre et pourrie ! Une véritable infection. Et les pauvres arbres nains n'avaient plus que quelques feuilles jaunes et molles comme parure. Foutus ! Le verdict de JP était sans appel. Et puisque foutus, il ne s'en occupa pas de tout l'hiver. Le printemps pointant son nez, il daigna y jeter un œil et décréta qu'il n'y avait aucun doute ils étaient morts, point ! Moi, tout l'hiver, je m'en étais occupée. Les encourageants et les arrosant dès que la température le permettait.Avant hier il me semble que les bourgeons ont un peu grossi. Alors je les baigne et leur donne une petite dose d'engrais. Et ce matin j'en suis sûre, ils sont entrain de s'ouvrir. Alors j'appelle JP, lui montre et lui, d'une mauvaise foi incommensurable, me dit "j'en étais sûr, je savais qu'ils n'étaient pas morts !"Il est pessimiste, il est de très très mauvaise foi, mais il est drôle à tomber, il est foncièrement bon, et c'est un artiste et c'est pour cela que je l'aime Mais c'est aussi pour cela que je dois être optimiste pour deux minimum !

La qualité que je désire chez les hommes Qu'il soit drôle, qu'il soit artiste, qu'il soit sensible... Bon soyons tout à fait honnête, si j'ai en plus l'intention de le mettre dans mon lit, je préfère nettement qu'il soit tendre, et qu'il m'envoie au septième ciel !

La qualité que je préfère chez les femmes Ah les femmes ! Quelles sont les qualités que je recherche chez une femme ? L'humour, parce que je ne pourrais vivre sans humour. Mais je n'ai pas particulièrement de critères définis. J'aime toutes sortes de femmes, l'essentiel est que je ne m'ennuie pas en leur compagnie. Mais c'est pareil pour les hommes. Intelligents du coeur tout simplement !

Mon principal défaut ? Diantre en ai-je un principal ? Mon manque absolu de confiance en moi sans doute ! C'est tellement handicapant (d'autant plus lorsque l'on est en recherche d'emploi)

Ma qualité principale ? Pfff - il suffit de connaître mon défaut principal pour comprendre qu'il m'est très difficile de me trouver une qualité principale. Peut être celle d'aimer la vie coûte que coûte !

Mon occupation préférée. Celle que je fais au moment où je la fait. Lire, écrire, aimer, jardiner, caresser mon chat, bavarder avec mes enfants, me promener le nez au vent, arriver au dessus des dunes et voir la mer, faire les courses... j'aime tout !

Un plat qui me met l'eau à la bouche ? Ah mais j'aime tellement tellement manger moi ! Il vaut mieux que je dise ce que je n'aime vraiment pas mais vraiment pas du tout ! Le ris de veau est un des plats qui me donne carrément envie de jeûner (c'est dire). Alors que j'étais enceinte de mon premier enfant, nous avions été invités au baptême du neveu et filleul de JP. Ris de veau en plat principal, et puisque j'étais enceinte j'ai eu droit à double ration, j'ai cru mourir ! Sinon la viande de chasse : biche, sanglier... je déteste aussi. Mais une purée maison à l'huile d'olive, une salade de pissenlit, du saumon cru... ah j'aime tant de choses !

Mes mots favoris ? Je combats sans faiblir mes tics verbaux. J'essaye autant que possible de n'utiliser les mots qu'à bon escient. Certains mots me font horreur, du moins inclus dans des expressions inappropriées. Par exemple le mot "gérer" mis à toutes les sauces : "je gère mes enfants" me fait bondir, ou le fameux "au jour d'aujourd'hui". Mais il y a des mots qui ont une musique si jolie et pourtant qui sont difficiles à placer comme Nagaïka !

Ce que je déteste par dessus tout ! L'INJUSTICE !

Et enfin, un rêve ! Euh pour l'instant je serais assez pragmatique.... trouver un emploi !

Il ne manque que l'odeur !

Je suis tombée avant hier sur cette recette chez Flo !

Ce qui m'a vraiment donné envie de la faire, ce n'est pas le côté "flemme" de la recette, mais l'aspect incroyable de la mie sur la photo. Oui ! Parce qu'il n'y a pas plus simple que de faire du pain avec une MAP, mais jamais de la vie on ne peut avoir une mie comme cela et croyez moi j'essaye comme une dingue depuis quelques années.

Donc hop hop hop je file dans divers supermarchés pour trouver une cocotte en fonte et Malheur ! En dessous de cinquante euros rien de rien (Yes ! je suis au chômage et je fais super attention à mon budget). Du coup je me rabats sur une magnifique cocotte Pyrex à treize euros. Et vite je rentre pour démarrer LA recette.... il est dix sept heures et nous sommes vendredi !

J'ai du sel (une cuillère à café), de la farine (quatre cent grammes - pour essayer j'ai fait petit), de la levure fraîche (un bon quart de cube) (mais ce n'est pas nécessaire, on peut sans problème prendre de la levure de boulanger lyophilisée) et de l'eau (trois cent millilitres)
Je remue le tout "sans autre" (expression haute savoyarde je crois, pour dire sans plus), recouvre la terrine et à demain !

Au bout de vingt heures, mais on peut largement l'utiliser au bout de dix huit heures, la pâte a levé et n'a pas un aspect très engageant.

Alors comme l'explique si bien Flo, il suffit de fariner une planche et à côté un torchon (propre si possible).
La pâte s'affale (du moins la mienne) comme une grosse crêpe sur la planche et il faut rabattre les coins, l'un après l'autre, sur le milieu. Un peu comme lorsque l'on démarre une cocotte en papier.
Puis on prend cette masse molle et hop on la retourne sur le torchon.
Que l'on pose dans un récipient pour contenir la pâte qui va lever pendant deux heures.
Une demi-heure avant la fin du "levage", j'allume mon four à 7 (apparemment cela correspond à peu près à 250c) et j'enfourne la cocotte remplie d'eau (mais ça c'est juste parce que j'ai dans l'idée qu'une cocotte vide risque de péter, une lubie sans doute mais bon !)
Au bout d'une demi-heure, la cocotte sortie du four et vidée, je mets une bande de papier cuisson débordant de part et d'autre de la cocotte (par peur que le pain colle à la cocotte) avant de faire tomber gracieusement le pâton en retournant le torchon. Il faut juste le faire tomber plouf ! sans chercher, surtout, à faire joli, c'est aussi le charme de ce pain.

Et puis la cuisson a commencé - une demi-heure cocotte recouverte de son couvercle et un quart d'heure avant la fin de la cuisson, couvercle retiré pour faire dorer la croute... Une odeur de boulangerie le dimanche matin envahit la maison...

Et voilà !
Une merveille ! Je n'ai jamais fait un pain aussi bon c'est tout !

Alors, la prochaine fois je prendrai les proportions de Flo pour avoir une miche plus grosse, parce que ce pain est un tel délice que là il ne reste déjà plus grand chose hélas !

Et franchement les expatriées (surtout celles qui ont plusieurs coquines) vous n'aurez plus aucune excuse de ne pas manger du bon pain !
Rectificatif ! Marcus nous dit comment trouver l'équivalence entre les chiffres du thermostat et les degrés atteints par le four... Il faut pour cela, multiplier par trois le chiffre du thermostat et mettre un zéro au bout du nombre obtenu - 7x3=21 à qui l'on met en queue un 0 Et donc 210°
Et sinon j'ai aussi trouvé cette page où l'on trouve les équivalences !

jeudi 17 avril 2008

lessive de printemps

J'ai bien l'impression que cette fois-ci j'ai enfin trouvé la marque Bio idéale pour mon ménage !

Une lessive qui sent VRAIMENT bon ( le vrai de vrai lavandin) et dont le linge garde l'odeur même sec.
Une lessive qui enlève TOUTES les saletés
(*), qui fait que je n'ai pas la désagréable surprise en plein repassage (et souvent alors que la nappe ou la chemise est presque repassée) de trouver une tache de gras.
Une lessive vraiment bio.

C'est la marque Etamine du Lys. (apparemment on peut l'acheter sur internet, mais moi je la trouve dans les magasins bio)

J'ai testé la lessive... parfaite !
J'ai testé l'assouplissant... parfait !

J'ai testé un autre produit magique et je crois bien qu'aucun autre produit ne peut le supplanter. il s'agit d'un nettoyant pour les surfaces en inox, toujours dans la même marque.
Et depuis peu j'essaye le produit pour la machine à laver la vaisselle.

Même si ces produits sont plus chers à l'achat, je ne suis pas sûre qu'à la longue cela ne revienne pas au même, parce qu'il faut TRES PEU de produit pour un bon résultat. Et il me semble qu'ils se rincent sans trop d'eau. Du moins pour le produit inox.

Alors, une fois de plus je ne gagne rien de rien à faire de la publicité pour une marque, mais je suis tellement ravie d'avoir trouvé enfin une marque 100% bio qui est mieux que tout ce que j'ai pu tester avant, que j'avais envie d'en parler.
* par exemple, j'ai essayé les noix de lavage et non seulement régulièrement le petit sac s'ouvre pendant la lessive et du coup les noix sont broyées et il y en plein le linge, mais en plus je trouve que cela ne lave rien. Bref les noix je conseille pas !
Promis juré craché par terre, je ne gagne pas un centime en parlant de ces produits !

Et j'espère que je ne vais pas découvrir qu'en fait ils ne sont pas si bio que ça !

mercredi 16 avril 2008

Hélas !

Mes illusions s'effondrent !

A l'instant je viens de surprendre Chamade entrain de recouvrir avec force brassage de terre, un pipi fait consciencieusement entre deux plants de rues.

Vais-je devoir mettre des pièges électriques, déchargeant de fortes secousses électriques pour lui faire perdre cette idée de vouloir arroser à tout prix mes plantes ?

mardi 15 avril 2008

six heures

le Tilleul de l'école maternelle qui bientôt me fera me pâmer lorsque je passerai sous ses branches

Depuis longtemps je me levais à six heures, donnait le FK à G. et, alors que tout dormait encore, buvais mon café dans un grand bol que je tenais d'une main et de l'autre, armée d'une souris, visitais les blogs. Et puis, mes journées se sont étirées, étirées sans autres obligations que de faire les repas, les lessives, le ménage. Alors j'ai pris cette habitude de me recoucher pour une heure, une heure où je somnole, imagine un univers autre, une heure de temps passée entre vie et songe.

Ce matin je devais être au garage un peu avant huit heures. Impératif, sms de rappel, avant huit heures pour le contrôle technique.
Six heures, je me lève, je ne me recoucherai pas, Chamade le sent et manifeste par des ronronnements vibrants la joie de ces retrouvailles. Dans la pénombre je me fais mon café, mets en route la livebox, retrouve cette énergie qui depuis si longtemps me fait défaut. C'est mon heure à n'en pas douter, cette heure où tout dort sauf cette ombre ronronnante qui me suit en laissant échapper par mégarde des miaulements étouffés.

Et je retrouve ce plaisir que j'ai du matin solitaire.

Demain je ne me recoucherai plus !

lundi 14 avril 2008

in-humanité

Nous étions assis là, attendant que cela se fasse. Le foie venait d'Espagne...

"Dieu merci ce foie est Espagnol et non pas Serbe ! " Cette pensée fulgurante au moment où Carla del Ponte informe le monde qu'il y a eu, en 1999, des prélèvements d'organes, parfois multiples, sur des prisonniers "Serbes et autres Slaves" afin de fournir un trafic épouvantable.
Dieu merci oui, parce qu'au moins mes pensées vont vers des parents identifiés par les chirurgiens, des parents qui ont fait don en toute conscience, alors qu'ils venaient de perdre leur enfant.
Par ce don ils ont non seulement donné la vie à mon fils, mais ils nous ont aussi donné la sérénité. Parce qu'il me serait intolérable de douter, d'imaginer le pire.

Je regarde mon fils, si beau, si grand, si drôle et tellement normal...

... Je pense à ces hommes, ces femmes et ces enfants dont on oublie l'humanité et que l'on traite comme de la marchandise.

dimanche 13 avril 2008

du drainage...

Il y a certains blogs où je laisse presque à chaque fois un petit mot. Juste comme le sourire que l'on adresse à un passant que l'on connait, lui dire que l'on est passé, que l'on a lu. D'autres sur lesquels je laisse rarement ou jamais de mots. Non pas qu'ils soient moins intéressants, sinon je n'irais pas, mais parce que j'y sens une certaine distance et que j'y viens presque en catimini, se faire la plus discrète possible pour ne pas attirer le regard. Rarement je prends position, Je n'aime pas polémiquer par écrit, je trouve qu'il est plus difficile de nuancer, les mots sont pris souvent au premier degré, manque toujours l'intonation et malgré les ponctuations, il reste toujours le risque d'être mal comprise. Un mot interprété de travers et puisqu'il s'agit de blogs et non d'un chat, rebondir instantanément est difficile voire impossible.

Mais depuis quelques temps je retrouve régulièrement le reproche fait aux blogueurs qui ne laissent justement qu'une trace. Cela ne serait fait que dans le but de draîner du trafic vers son propre blog. Alors ? Laisser un mot mais ne pas mettre en lien son blog ? Pourtant lorsque l'on me laisse des commentaires, j'aime, puisque j'ai le temps, suivre le lien et, de mon côté, ne pas mettre mon lien me semble justement un certain manque de transparence, de politesse.
D'autant plus que pour ce qui est de mon trafic, la stabilité de celui-ci fait que je ne m'en préoccupe plus. Maintenant que je sais ne pas être totalement isolée, fantomatique, il m'est assez égal d'augmenter ou non ce fameux trafic. Je n'ai jamais eu l'intention d'en retirer une quelconque contrepartie financière, et puis cela m'évite les fameux spams et trolls qui envahissent les blogs plus courus.

Je dis donc, qu'ici sur mon blog, vous pouvez me laisser tous les commentaires que vous voulez : un mot, une phrase, un smiley ou carrément une longue dissertation. Et si jamais vous ne le faisiez que dans le but d'augmenter vos stats eh bien, sincèrement, je m'en fiche.

Les relations humaines sont bien compliquées.

samedi 12 avril 2008

Silhouette

Jathenais et Gilsoub ont donné le top départ du concours photo du mois...
Ce mois-ci il est question de silhouette... voici ma contribution

jeudi 10 avril 2008

souris et autres bestioles

En ce moment sur France Inter passent des publicités comparant sur le ton de l'humour les mauvais locataires à des nuisibles.
Je n'avais entendu jusqu'à aujourd'hui que celle avec les souris. Les souris qui sont des locataires qui bousillent en un rien de temps un appartement et qui en plus ne payent pas de loyer. Bon... à vrai dire j'entendais cela d'une oreille distraite, les publicités de France Inter sont si souvent indigentes que je n'avais pas fait le lien entre locataires et nuisibles. On vantait je ne sais quel organisme garantissant le loyer, même en cas de locataire traversant une passe difficile. Très bien, je ne suis pas propriétaire, cette publicité ne me concernant pas tout comme celle de Briforetraite et d'autres mettant en scène deux comiques pour une assurance, mon attention restait très flottante.
Et là, à l'instant, Daniel Mermet et son répondeur mettent en avant cette publicité.
Je tends l'oreille, pourquoi parler particulièrement de cette publicité plus que d'une autre ?... Stupeur, Daniel Mermet en passe une dont les acteurs ne sont plus des souris mais des araignées. Là plus d'oeillères, il est tout à fait clair que l'on compare des locataires à des nuisibles dès lors qu'ils ne payent plus leurs loyers. En effet, pour avoir vu les dégâts causés par des souris je veux bien croire qu'une maison inhabitée peut être assez vite abimée par des rongeurs, mais des araignées ? Franchement ! Des araignées qui saccageraient un appartement puisque inhabité ? Allons donc ! Autant les souris pouvaient masquer le message, autant les araignées et paraît-il les cafards et autres bestioles mettent en évidence le côté dégueulasse de cette publicité.

Sachez donc que pour France Inter, comparer les locataires qui ne payent pas leurs loyers à des nuisibles est normal ! France Inter et peut être également les autres stations de Radio France ?

Daniel nous suggère d'appeler le 3230 afin de dire notre indignation pour de telles publicités.

mercredi 9 avril 2008

cadeau d'anniversaire bis

Eh bien prenons le taureau par les cornes... puisqu'en ce moment le temps n'invite guère à la promenade, mais que j'ai un grand besoin de faire de l'exercice... je me suis offert pour mes cinquante et un an un appareil intriguant beaucoup Chamade.
Alors depuis hier, je pédale en écoutant le disque de Bashung que JP m'a offert et j'avoue que cela me redonne le moral de voir défiler le nombre de marches que je grimpe sans changer de palier. Je transpire et j'ai l'impression de revivre. Attention Pablo, l'année prochaine je serai peut être sur la ligne de départ !

Raisonnable

Didactique. Doué de raison " le plaisir est l'objet, le devoir et le but De tous les êtres raisonnables" (Volt.) V. Intelligent, pensant. L'homme, animal raisonnable. - (Choses) Conforme à la raison. V. Rationnel. "la diversité de nos opinions ne vient pas de ce que les uns sont plus raisonnables que les autres" (Descartes)
Courant. Qui pense selon la raison, se conduit avec bon sens et mesure, d'une manière réfléchie. V. Sensé. Un enfant raisonnable. Allons, soyez raisonnable, n'exigez pas l'impossible. "C'est toujours quand une femme se montre le plus résigné qu'elle paraît le plus raisonnable" (Gide) - (Choses) Avis, opinion raisonnable. Interprétation raisonnable. V. Fonder. Conduite, décision raisonnable. V. Judicieux, sage. _ Impersonnel Il est raisonnable de penser... V. Naturel, normal. - Spécialement. Qui consent des conditions honnêtes et modérées (commerçant, homme d'affaires, etc.), opposé à exigeant.
Qui correspond à la mesure normale. Accorder une liberté raisonnable à quelqu'un. Prix raisonnable. V. Acceptable, modéré. _ Familier Assez important, au-dessus du médiocre. Un raisonnable paquet d'actions. "Il était, quand je l'eus, de grosseur raisonnable" (La Fontaine)
Antonymes Déraisonnable, extravagant, fou, insensé; passionné, léger. Aberrant, absurde, illégitime, injuste, excessif, exorbitant.

A quoi peut-on reconnaître une offre d'emploi raisonnable ? Nous aurons le droit de refuser deux offres d'emploi raisonnables, mais à la troisième le choix sera simple : acceptation ou radiation !

Est ce que, par rapport à mes compétences, il serait raisonnable que j'accepte une mission de tunnelier ou de couvreur ? Sera t-il raisonnable que je postule au poste de technicien réparateur de vélo ? Dois-je, comme le dit André Gide, me résigner pour devenir raisonnable ?

Mais faut-il être raisonnable pour pouvoir accepter une offre raisonnable ?

mardi 8 avril 2008

cadeau d'anniversaire

Respirer un bon coup, faire le vide dans ma tête, chercher au fond de moi le sourire et l'optimisme qui font ma personnalité...
Après tout si je viens de recevoir comme cadeau d'anniversaire une énième réponse négative à un emploi ce n'est pas de leur faute, c'est juste moi, moi qui ne suis pas, plus, employable voilà !
Alors je décroche le téléphone, je souris puisque les sourires s'entendent, et je bavarde et les remercie pour leurs voeux, leur gentillesse, leur amour.
Mais bon sang que je voudrais être seule aujourd'hui, me laisser pleurer pour évacuer toute cette angoisse, reprendre de la force, du courage pour repartir au front

lundi 7 avril 2008

La flamme

Je n'y étais pas, j'ai juste vu à midi la mascarade du si sarkozyste David et ce soir je l'ai revu au Grand Journal, hargneux, furieux contre ces gens qui l'ont, parait-il, "bombardé" de cannettes.

Et puis là je viens de voir le petit reportage sur la Télé libre. Edifiant !

dimanche 6 avril 2008

un jour si tranquille

C'était un mardi, un mardi de septembre dont le monde entier se souviendrait éternellement mais pour l'instant c'était juste un mardi.

Mon bureau était au rez de chaussée, dans une hlm en périphérie de la ville, j'étais seule, c'était le début de l'année scolaire, les groupes n'avaient pas encore démarré.
Aucun bruit dans l'immeuble, le soleil avait fait le tour et ne baignait plus la petite pelouse où, le soir, les chiens venaient accompagnés de leurs maitres, faire leurs énormes crottes juste sous ma fenêtre. Mon ordinateur ronronnait sagement, aucune connexion internet, isolée avec pour seul lien un téléphone. Je préparais depuis quelques jours la rentrée de mon premier groupe de jeunes diplômés, fraichement jetés dans la vie active. Bientôt les locaux seraient remplis de vie, mais là j'étais dans un silence serein.
J'avais le matin, fait une petite dizaine de factures qu'il ne restait plus qu'à mettre sous enveloppe après les avoir enregistrées. Mettre à jour la compta et me pencher sur ce futur groupe, renseigner le tableau et tout en remplissant les cases laisser flotter l'imagination. Beaucoup d'ingénieurs comme toujours, mais aussi quelques profils plus originaux, ceux qui seront sans doute plus difficile à "caser", mais que je me réjouis déjà de découvrir.
Il fait encore chaud, et de la fenêtre ouverte les oiseaux piaillant, rendent cet après-midi presqu'estival.
Je me souviens de ce silence paisible, le ciel bleu, les arbres frémissants d'un léger vent doux. Au loin les Alpes, le temps suspendu.
Le téléphone avait sonné, mon amie Yoyotte au bout du fil. Nous nous appelions tous les jours, pour nous raconter n'importe quoi, nos vies, nos enfants, nos boulots ; elle journaliste, moi secrétaire, nous deux extraordinairement complices.
D'une voix fébrile elle me dit l'avion qui vient d'embrocher une tour, les autres avions, fous, qui volent vers on ne sait où, le monde qui s'écroule. Elle dit tout cela et je l'écoute, incrédule, le regard posé sur un moineau sagement assis sur une branche. Aucun bruit, c'est l'heure de la sieste. Ainsi le monde s'écroulerait alors qu'ici rien ne bouge ? Un autre avion suit le premier, elle me parle de chaos et j'entends derrière elle l'affolement dans le studio, je suis là, dans le silence et lentement l'angoisse commence à m'étreindre. Pas un bruit, il semble que la vie s'est arrêtée.
Là bas l'enfer se déchaîne, elle doit me laisser, en raccrochant je me sens si seule.
J'appelle à la maison, G. décroche tout excité, il est devant la télévision, seul, et regarde ces images qui tournent en boucle encore et encore. Il me raconte ce que je n'arrive pas encore à croire, je pense à l'angoisse qui m'avait saisie deux jours avant lorsque Massoud avait été assassiné. Je ne sais pas ce qu'il voit, ce qu'il comprend et j'aimerais tellement être avec lui, accompagner de mots cette violence que je devine. Encore une bonne heure avant que je ne rentre, mais C. vient juste de finir ses cours, elle rejoint son frère devant le poste, nous échangeons quelques phrases et je raccroche, retrouvant le silence irréel de mon bureau.

Je crois que ce qui me restera de ce jour, c'est cette paix émanant des immeubles alors que là bas mourraient dans une fureur folle des centaines d'hommes et de femmes.

samedi 5 avril 2008

ballons


Elles étaient là, suspendues aux nuages, je n'ai réussi qu'à immortaliser les petites dernières à la traîne. Mais elles étaient bien plus de dix, de toutes les couleurs.

vendredi 4 avril 2008

souvenirs en papier

Assise dans un fauteuil en cuir, un haut parleur caché dans le plafond susurrant quelques variétés entrecoupées de petits flash info, je feuillette un Madame Figaro qui traîne sur une des tables basses ; un nom accroche mon regard, retour sur la page, je cherche, trouve, Louis Langrée chef d’orchestre… serait-ce le fils d’Alain ? Je me souviens du jour où il avait téléphoné, demandant s’il pourrait jouer de l’orgue pour l’enterrement d’H., de cet orgue emplissant l’église alors que dans le chœur Alain Toiron l’accompagnait de sa clarinette. Je m’absente quelques instants, regard qui flotte… puis reprends ma lecture.
Plus loin un autre nom… ah ? elle écrit me dis-je en regardant sa photo où je retrouve les yeux de sa sœur, la danseuse. Des traces de mon enfance, dans le Figaro magazine !
Alors, puisque ma voiture n’est toujours pas de retour, je m’installe devant les bornes internet et je cherche… Emmanuelle de B., eh oui elle écrit et depuis longtemps il semble, mais je connais mieux le parcours de sa sœur. J’ai le temps, je passe de lien en lien… elle a écrit un livre racontant le cancer de sa mère… j’aimais beaucoup sa mère, si blonde si longue et tellement pleine d’énergie. J’adorais cette histoire, alors qu’elle venait de perdre son mari qu’elle aimait tant, elle avait, un soir qu’elle voulait faire un feu dans la cheminée, pris quelques feuilles du Figaro et, au moment de les froisser et les jeter dans le feu, son geste avait été stoppé par ce qu’elle y avait lu. L’annonce du décès d’une femme qu’elle avait connu. Elle avait envoyé un mot de condoléances à son mari, ils avaient repris contact et puis, ils s’étaient mariés, heureux à presque soixante ans. Je trouvais cela tellement romantique. Ensuite il y avait eu son cancer…
Ma voiture toujours coincée au centre de contrôle technique, on m’expliquera une heure et demi plus tard que le responsable de ce retard avait par mégarde glissé mes clefs dans sa veste avant d’aller se faire arracher une dent… je continue à surfer ; oui Louis Langrée est bien le fils de son père. Alain, cet homme si discret, que nous avions connu alors qu’il était professeur au Lycée Schweitzer, le professeur de mes deux frères, l’époque où l’on séparait consciencieusement les garçons des filles. Ainsi cet homme avait un fils, je le savais marié mais comme une information sans consistance ; marié et père ? Ces hommes et ces femmes que je croisais dans le salon de mes parents, que je saluais poliment, mais qui restaient des êtres sans réelles autres consistances que celles brèves entre aperçues entre deux portes.
Il est presque midi, la voiture est déclarée apte à continuer ses routes, je quitte l’écran, dans quinze jours je déposerai l'autre, la vieille, mais cette fois-ci je ne resterai pas !

jeudi 3 avril 2008

se détendre les nerfs

Rien de tel que le travail manuel pour se détendre les nerfs !
Deux bouts de carton, ronds, évidés en leur centre.... une pelote de laine qui ne sert plus à rien depuis longtemps...
Et voilà un doudou pour Chamade qui n'aime rien tant que de mordre à pleines dents dans les pompoms.

Il remplacera l'ancien, celui qui, à force d'être labouré par les pattes arrières, n'a plus grand chose d'un pompom tout rond !

les boîtes en plastique suite...


Après avoir déposé deux amies Hongroises de C. qui transitaient par Genève pour Lyon à la gare, je me suis rendue, avec ma convocation, chez mes amis de laneupeu.

A l'accueil je retrouve avec plaisir la conseillère au cheveux gras.
- Bonjour... voilà, j'ai reçu hier une proposition d'emploi de vendeuse Tupp*rware, je suis inscrite comme assistante de direction, il me semble que cet emploi ne corresponde pas tout à fait à ce profil.
- Oui ben... sourire niais... c'est pas incompatible hein ? Vous pouvez combiner les deux emplois non ? Ca vous f'rait un p'tit plus non ?
Interdite, je sens la rage qui ne demande qu'à exploser monter monter, pendant que je la regarde elle, cette mollassonne vautrée sur son comptoir, qui de son air satisfait et méprisant dirige ou non, comme bon lui semble, ces rebuts de la société qui osent encore vouloir choisir leur métier.
Au moment où ma bouche s'ouvre, du bureau d'en face jaillit mon conseiller chéri qui m'attrape par le bras et m'emmène dans son bureau. Ouf le clash n'a pas eu lieu... il me sourit.
Il est fou de rage, lui aussi, fou de rage que l'on propose des boulots qui n'en sont pas, des VID sans revenu, fabriquer des "précaires", dans le seul but de purger les listes. Faire baisser le chômage à tout prix, à n'importe quel prix, quitte à jeter les gens sur le trottoir.
Il est indigné, je le crois et cela me fait du bien de me sentir soutenue.
Il me demande d'écrire au ministère de l'emploi... De son côté il va lui aussi agir, et tout d'abord annuler la convocation pour la réunion "boîtes plastiques".

Je ressors la tête haute, prête à reprendre le collier ! Et à écrire cette lettre...

mercredi 2 avril 2008

laneupeu....

Ou comment se faire "chier sur la gueule" ! (*)

Or donc je suis en recherche d'emploi et de ce fait inscrite en tant que telle chez mes amis de l'aneupeu ! Expérience de vingt ans comme assistante de direction...

J'ai reçu trois offres d'emploi et la dernière qui, si je ne me rends pas à l'entretien, me fera radier des fichiers..... et hop un chômeur en moins OUF.

Quelle est donc cette offre qui correspond si bien à mon profil pour que l'on me l'envoie tout d'abord par mail et que je reçois ce matin par courrier expressément adressée à MOI ?

Vendeuse de Tupp*rware !

La première offre envoyée m'invitait, dans le cas où je savais lire et parler le français, à nettoyer et retourner des fromages... puis est venue la fameuse concernant le poste envié de vendeuse en boîte plastique suivie rapidement par une proposition encore plus ciblée de technicien en réparation vélo...

Je sais... je devrais prendre cela avec le sourire ! Mais je n'y arrive pas... je me sens humiliée et en rage.

(*) Oooh Valérie ! dirait ma mère... cela manque singulièrement de distinction !

mardi 1 avril 2008

petits poissons

Nous étions cinq enfants, cinq raisons pour mon père à redoubler de vigilance... peine perdue !
Un premier avril, il passa toute la journée à recevoir ses patients, un poisson accroché dans le dos.
C'est en fin de journée qu'un "analysé" juste avant de partir vendit la mêche.
Je ne crois pas qu'il se soit fâché et nous, toute la journée, nous nous sommes mordus les joues dès qu'on le croisait pour hoqueter dès son dos "marin" tourné ! Evidemment maman était notre complice, bouche cousue.