vendredi 29 février 2008

fatique incommensurable

Il n'y a pas qu'à Outrelande que cela baille fort !

jeudi 28 février 2008

6 petites choses insignifiantes

Règle 1 : Qui vous a taguée ?
Tout d'abord Fay il y a déjà quelques jours et à qui j'avais dit que j'y réfléchirais pensant bien y échapper, puis Jipes qui vient de le faire alors zou je m'y colle !
Règle 2 : rappeler les règles du jeu
Règle 1 : Rappeler le lien de la personne qui vous a taguée
Règle 2 : Préciser le règlement sur son blog
Règle 3 : Mentionner six choses sans importance sur soi
Règle 4 : Taguer six personnes en mettant leur lien
Règle 5 : Prévenir ces six personnes via leurs blogs respectifs

Règle 3 : Lister six choses sur Soi sans importance

1 Commençons par le tout début du jour… chaque matin je chauffe exactement 150ml de lait écrémé que je verse ensuite dans un gros bol et que je complète par du café décaféiné jusqu’à ras bord. Décaféiné, pour pouvoir ensuite boire plusieurs expresso bien tassés et le lait avant le café puisque Hervé This avait un jour dit à la radio que cela le rendait plus digeste (je ne me rappelle plus la raison de cela mais bon j’obtempère)

2 J’ai les plus grandes difficultés à laisser un tapis qui ne soit pas exactement aligné avec les lames du parquet… cela amuse beaucoup G. qui se fait un malin plaisir à les déplacer en biais, puis à voir combien de temps je tiendrais (ayant parfaitement conscience de mon côté un peu toc), combien de temps donc je tiendrais avant que d’un air dégagé, je repositionne le dit tapis dans l’alignement du parquet.

3 Je suis capable de mettre un bazar fou en quelques minutes sur mon bureau professionnel, mais impérativement chaque soir je passe quelques minutes à tout ranger afin que le matin je le retrouve parfaitement vide, prêt à recevoir le nouveau bazar du jour. Mon dernier bureau était en verre noir et j’avais toujours un chiffon miracle qui n’y laissait aucune trace.

4 Lorsque je suspends le linge ou que je passe l’aspirateur je chantonne, suivant le dynamisme que j’y mets, la truite de Schubert (des Frères Jacques) ou les comédiens d’Aznavour. Et dès que j’en prends conscience j’essaye de stopper ce serinage maladif signe de mon exaspération ménagère.

5 Tous les soirs, quelque soit l’heure, quelque soit mon état, je me démaquille consciencieusement puis je me mets une crème qui sent bon. En ce moment la crème tisane de nuit de Caudalie qui sent divinement le foin frais un soir d’été.

6 Chaque fois que je parle de la « bonne » santé de mes enfants, discrètement je touche du bois et j’attends les foudres qui un jour ou l’autre me tomberont forcément sur la tête.

Voilà…
... je ne taguerais personne, toutes celles que j’ai lues l’ont déjà été !

mercredi 27 février 2008

la télévision

En 1968 nous aurions bien aimé avoir la télévision pour voir Paris révolutionné.
Un jour, Bernard le filleul de maman, qui était étudiant à la fac, nous avait raconté pendant le repas, les bagarres de rues, les CRS chargeant, les jets de pierre. Tout ce que nous racontait la radio et que l’on voyait en photo dans le journal, mais franchement des images filmées aurait été tellement, tellement plus excitantes.
Si seulement nous avions la télévision !
Depuis longtemps ils en parlaient, mais, disait maman, uniquement lorsqu’elle existera en couleur… et puis la couleur était arrivée et maman avait dit en riant "uniquement quand elle sera en relief" …
Petits, lorsque nous passions quelques jours de vacances chez grand père et grand’mère à Strasbourg, on se plantait devant l’énorme poste et on regardait, on regardait la mire et puis ensuite la neige. Si on regardait longtemps, on voyait des petits points de couleur. On criait Grand’mère vient vite, la télévision est en couleur. Elle arrivait, regardait, ne voyait que des points blancs sur fond noir… et puis elle éteignait la télévision. Il nous restait alors le formidable disque de sœur sourire – Mets ton joli jupon mon âne, j’ai rendez vous Seigneur avec vous. C’était autrement plus dansant que la musique que papa écoutait en boucle sur son magnétophone à bande. Et puis un âne en jupon c’était plus rigolo que la musique classique.

Un dimanche soir, juste avant la révolution, nous étions allés voir Mamie en rentrant du Birkenhof. D’habitude nous ne restions pas très longtemps, c’était juste pour l’embrasser, voir si elle allait bien, grignoter quelques cacahuètes pendant que papa et maman discutaient avec elle. On filait dans la chambre d’amis et on dévorait les bandes dessinées que papa lisait lorsqu’il était petit – Bibi Fricotin, les Pieds Niquelés… Mais, ce soir là, Mamie venait tout juste de se mettre devant la télévision pour regarder "Sébastien parmi les hommes" ! Et là, après quelques minutes de flottement, tous sauf papa, avons été happés, fascinés, enchaînés. Plus question de s’en aller, papa minoritaire abandonna en allant lire dans le salon pendant que nous plongions dans l’univers magique de Sébastien. Ma sœur instantanément mis son dévolu sur Mehdi et moi je tombai raide d’amour pour Pierre Maréchal.
Alors tous les dimanches suivant nous passâmes la soirée avec Mamie, sa télévision et Sébastien. Ce qui conforta papa de ne JAMAIS acheter la télévision.

L’année passa… depuis longtemps nous n’allions plus regarder la télévision le dimanche soir chez Mamie…

1969, début avril, papa et maman nous appellent, ils sont dans leur chambre, ils ont une surprise à nous montrer. Nous accourons, une surprise c’est toujours intéressant.
Maman ouvre l’armoire qui grince, et tout au fond, par terre... une télévision !

Alors tout sourire papa nous en expliqua la raison :
- Nous avons raté mai 68, mais pas question que nous rations la démission du Général de Gaulle !

Et voilà pourquoi, enfin, la télévision est entrée dans la famille !

lundi 25 février 2008

danser

Sophie qui s'est posée depuis peu au Chili raconte avec beaucoup de tendresse la vie de son petit garçon gourmand. Il danse tel un ourson ivre de miel lorsqu'il est heureux et bien souvent c'est sa gourmandise comblée qui en est la source.
En lisant cela je me suis rappelé ce jour où, essayant différents soutien-gorges que j'avais commandés par correspondance, devant mon psyché je tournais sur moi-même pour choisir lequel j'allais garder, lequel je renverrais. G., petit garçon jouait sur le tapis, assis dans une flaque de soleil, j'étais tout à mon choix, je ne l'ai pas vu se lever. Et soudain il était là, juste devant moi, les yeux émerveillés et tout en dansant comme Maxence il s'est mis à chanter "il en faut peu pour être heureux vraiment très peu pour être heureux" !

vendredi 22 février 2008

religion


Je n’avais que quelques jours lorsque j’ai été baptisée. Et longtemps, très longtemps, je n’ai pu imaginer la vie sans appartenance à une religion, quelle qu’elle soit, toujours sous le regard de Dieu.
Il m’accompagnait, assez gaiement, tout au long de ma journée. Il avait ses anges, chargés de l’aider dans mes diverses demandes, je n’étais jamais seule. Bien sûr certains jours je me serais presque laissée aller à penser que rester à la maison au lieu de m’ennuyer à la messe serait plus agréable, mais vite vite j’effaçais cette "mauvaise pensée" et je suivais la famille au complet à l’église.
Jusqu’à la septième j’étais dans une école privée catholique, une heure de religion chaque semaine, confession durant les heures de cours à la chapelle, procession pour la Vierge Marie au printemps, crèche dans chaque classe avant Noël… la religion réglait notre vie sans que cela ne me pèse. C’était comme ça… j’étais née dans une famille catholique voilà tout !
Petit à petit mes parents prirent leur distance avec la religion et nous suivîmes, bien content de ce petit côté rebelle. C’est comme cela que, pas un de nous ne fit sa communion solennelle, au grand dam de mes grands parents. Déjà nous n’allions plus à la messe et le vendredi il nous arrivait de manger de la viande, mais il fallut encore quelques années avant que l’on abandonna totalement ce qui nous restait des traditions telles que les messes de Noël et celle de Pâques.
Le temps passa, je devins maman. Sans me poser de question il était évident que nous ferions baptiser C. Un ami très proche de notre famille était prêtre, un prêtre que j’aimais pour son esprit d’ouverture, intelligent et qui serait à même d’accueillir ma fille dans cette religion qui me posait tout de même de plus en plus de questions, mais il mourut brutalement et avec lui mourut le désir du baptême.
Resta alors la crèche sous le sapin, et les anges bienfaisants et charmants.
Naquit G., démarrage chaotique dans la vie et un jour qu’il semblait perdre la bataille contre une bactérie redoutable, un prêtre vint me trouver et me proposa de lui donner le sacrement. Je refusais poliment, je n’avais pas la tête à ça.
Un peu plus tard, G. trottant ventre en avant, lors d’une fête chez des amis très pratiquants, attira le regard d’un curé vieillissant.
-Et ce petit, il n’est pas baptisé ?
-Non !
-Mais alors, s’il lui arrive quelque chose, il restera dans les limbes !
Je rétorquais que si Dieu jugeait un enfant sur les actes de ses parents, il ne méritait pas d’être Dieu.

Pourtant, malgré la grande distance que j’ai pris aussi bien avec la religion qu’avec les croyances, il m’est quasi impossible d’être tout à fait athée. Agnostique, il me reste ancrée cette impression d’être constamment observée, et qu’un jour, j’aurais à rendre compte de TOUS les actes de ma vie !

Je n’ai pris conscience de cela que tout dernièrement lors d’une conversation avec G. – Si mes parents nous ont laissé une grande liberté de penser, la religion elle, a phagocytée durablement mon être. Apparemment ce n’est pas le cas de G..
Peut être C. aura-t-elle plus subi les restes de mon éducation religieuse… il faudra que je lui demande !

mercredi 20 février 2008

education

Ce n'est pas tout à fait pareil d'élever un enfant qui a toujours été bien portant et d'élever un enfant dont on sait que malgré tout pend au dessus de sa tête une épée de Damoclès. Même si l'on sait que nos enfants ne naissent pas immortels, nous espérons tout de même qu'ils vivront bien au delà de notre mort.

Je ne vis pas constamment avec l'idée que G. risque un peu plus qu'un autre enfant de voir sa vie raccourcie, je peux même dire que j'oublie ce risque, du moins je n'ai pas conscience à longueur de jour et de nuit qu'il trimballe son épée juste au dessus... mais il suffit de si peu pour me faire tomber lourdement dans l'angoisse.
Avant hier, je tapotais sur mon ordinateur, tranquille dans ma chambre, au loin ronronnait la télévision. G. arrive, me dit "Maman, je crois que je fais une allergie, j'ai du mal à respirer comme si mes poumons étaient tout petits"... Voilà ! Dès l'instant où la machine déraille, même légèrement, tout ce qui somnolait au fond de moi s'ébroue, l'aiguille grimpe vers inquiétude, puis sensiblement se dirige vers angoisse... il faudra alors quelques jours pour que tout s'assoupisse. Etait-ce de l'allergie, et si oui à quoi ? Ou bien était-ce de l'asthme ? L'antihistaminique, ou le temps, à fait son effet au bout d'une heure, au moment d'aller au lit il avait apparemment récupéré toute sa fonction respiratoire... rien de grave donc et j'en parlerais à son médecin pour tout de même signaler cet épisode.
Rien de grave, mais cette petite piqure de rappel fait que le doute s'insinue comme à chaque fois sur l'éventualité d'être par trop rigide dans mon éducation.
Non pas que je veuille abandonner, lâcher totalement la bride. Simplement j'aimerais lui rendre cette vie plus douce, plus facile, et il me faut me faire violence pour garder le cap.

G. est très malin, il sent bien cette dualité qui me chahute. Et lorsqu'il me soudoie, tout charme dehors (et dieu sait qu'il en a le bougre) il me regarde tendrement, sourire en coin et me dit

- Allez maman, tu peux faire ça... pour ton petit greffé... qui a tant souffert !

Alors évidemment.... je craque !

mardi 19 février 2008

sondage

A ce rythme là il va bientôt trouver du pétrole !
lu dans un des commentaires sur le site Libé.

Rectificatif ! Ah ben non ce n'est pas un lecteur de Libé qui a trouvé ça ! Je viens de l'entendre dans le sketch, du 17 fév, d'Anne Roumanof mis en ligne sur le site "de source sûre".

en attendant le dégel

Chamade ne sait pas voler... ni au propre ni au figuré ! Elle attend impatiemment que ses crevettes dégèlent, elle utilise toutes les tonalités de miaulement pour faire comprendre à qui passe près du radiateur, combien il lui serait plaisant que ce qui s'y trouve là lui soit aimablement descendu et mis à l'endroit adéquat et reconnu comme celui lui étant destiné.


Mes parents avaient un chat, lui aussi tout noir, mais faisant plus du double de Chamade. Il était voleur dans l'âme, et plus d'une fois s'est brûlé les pattes en pêchant des filets de poisson dans le court bouillon glougloutant. Un jour même nous le vîmes, les crocs plantés dans un poulet congelé, s'échapper de la cuisine de notre maison en Alsace, et tenter désespérément de s'enfuir en grimpant la pente, mon père à ses trousses. Il dû lâcher sa proie, trop lourde et trop dure, pour filer vers un nouveau forfait.

dimanche 17 février 2008

de tout, de rien

Cela fait un tout petit peu plus d'un mois que JP respecte les consignes diététiques données par sa collègue, et depuis quelques jours maintenant il ne prend plus du tout d'anti-douleur. Barbara qui ne l'avait plus vu depuis l'année dernière n'en revenait pas de la transformation. Il a les traits apaisés, la peau plus lumineuse, une démarche naturelle... bref il revit simplement. Le moins de l'histoire, c'est que ne ressentant plus de douleur il oublie l'heure et rentre maintenant régulièrement vers vingt et une heure... du coup G. et moi qui gentiment l'attendions pour diner, grignotions et hop petit bedon ! Soit il rentre plus tôt soit nous ne l'attendrons plus !

La semaine dernière je me suis réinscrite à la Bibliothèque après avoir cherché en vain chez les libraires du coin deux livres de Brady Udall. En arrivant je tombe sur une copine qui y bosse depuis des années mais que j'avais perdue de vue ayant désertée l'endroit. On s'embrasse et tout fort je dis, "comme je suis au chômage j'en profite pour venir m'inscrire" - entendant pas là que j'avais du temps pour lire, mais... en arrivant devant l'accueil inscription tout sourire, celle qui les enregistre me dit un peu sèchement "Eh bien donnez moi votre carte ANPE alors !... et là je réalise que l'on avait pu penser que je venais m'inscrire uniquement parce qu'en temps que chômeur j'avais droit à une réduction conséquente... malaise, je n'ai pas pour habitude de profiter de ce genre d'avantage... J'y ai trouvé Brady Udall mais pas le Tardieu que je cherchais également.

Mon âge fait que je navigue depuis quelques temps en péri-ménopause. Dans ma famille il semble que je sois la seule à subir les manifestations de ce truc dont je me passerais bien. Ma mère, refusant pathologiquement de vieillir prend des hormones depuis des siècles et n'a, à l'entendre, jamais eu quoique ce soit comme symptômes, ce n'est donc pas de son côté que je pourrais avoir une aide. Mon médecin me dit que tant que je ne suis pas réellement ménopausée je n'ai droit à rien pour essayer de calmer ces brusques bouffées de chaleur qui me réveillent la nuit, qu'il me faut prendre mon mal en patience... mais là franchement j'en ai un peu marre de toujours devoir prendre mes maux en patience... j'ai déjà fort à faire avec mes migraines récurrentes. Du coup j'essaye l'homéopathie puisque les graines de lin déjà testées ne sont pas efficaces.

De plus en plus j'utilise pour nettoyer la maison du vinaigre et du bicarbonate de soude. J'adore les mélanger, voir ce mélange pétiller et mousser, me donne l'impression de propre, c'est mieux que n'importe quelle pub "vu à la tv".

Vendredi j'avais rendez-vous avec mon conseiller à l'aneupeu. Il est gentil, me remonte le moral, me félicite pour mes entretiens et me dit qu'il est sûr et certain que je retrouverais un emploi ... Cela me fait du bien, surtout après le coup de fil de mon amie, elle aussi conseillère, me laissant entendre qu'après cinquante ans plus d'espoir ou presque pour se recaser. ouf !

C'est pas tout, mais il faudrait vraiment que je me remette à la gym !




vendredi 15 février 2008

14 février 1981

Ce soir là nous fêtions l'anniversaire de Jean.
Nadia et moi avions passé la journée à préparer cette fête. Vodka, bière, cacahouètes, chips et un énorme gâteaux que nous avions décoré avec pleins de petits sujets en sucre ; des jonquilles, encore des jonquilles... pour faire plaisir à JP dont nous étions toutes les deux amoureuses. JP était Vosgien, il aimait forcément les jonquilles !

Rapidement l'ambiance devint très alcoolisée, JP et Jean en forme rivalisaient d'humour. Morte de timidité je regardais à la dérobée ce garçon qui semblait m'ignorer. Le soir était tombé depuis longtemps, je balayais les verres brisés qu'ils jetaient par dessus leurs épaules une fois la vodka vidée, rugissant des "Olé" suivis d'éclats de rire tonitruants. Nous avions atteints des taux d'alcoolémie vertigineux et c'est alors que JP se levant, titubant, se jeta sur moi et m'embrassa fougueusement. Si j'avais pu je crois bien que je me serais évanouie d'émotion.
Il m'entraîna dans la seule pièce où personne encore ne dormait, la salle de bain... minuscule.
Nous avons bien essayé de faire l'amour, mais l'exigüité de l'endroit et surtout surtout notre trop plein d'alcool a fait que nous sommes restés emmêlés, heureux mais chastes cette nuit là.
Le lendemain, craignant qu'en se réveillant JP prenne conscience d'avoir fait une boulette, je me glissais sans bruit hors de notre "chambre nuptiale" et retrouvait Marie Eve, la fille de Nadia, entourée des courageux déjà debout, prenant le petit déjeuner. JP nous rejoignit peu de temps après, la tête pleine de brouillard. Marie Eve alors, de sa voix de toute petite fille, dit bien fort "Cacahouètes bénénuts(*) est amoureux de Valérie". JP leva la tête de son bol, me regarda et me fit un beau sourire plein d'amour. Toutes mes craintes et ma timidité s'envolèrent, notre histoire venait de commencer...

C'était il y a vingt sept ans !

(*) Marie Eve lui avait donné ce surnom parce qu'à l'époque une publicité avait pour slogan "les cacahouètes bénénuts mettent de l'ambiance" et il est vrai que dès que JP arrivait quelque part il mettait une ambiance de folie !

Madame Simone Veil

Je me souviens de cette journée où nous nous étions arrêtés à Oradour sur Glane, il faisait tellement beau, nous marchions dans ce village, ma fille et moi, elle avait à peine cinq ans. Et là, longeant les maisons entourées de gazon si dru, si vert, je lui avais parlé de ces enfants qui n'avaient pas eu le temps de connaître vraiment leur enfance. Je lui avais parlé de ces enfants vivant là, je lui avais aussi parlé d'autres enfants qui étaient nés juifs et pour cela avaient, eux aussi, été tués. Il faisait si beau, elle courait dans les chemins, écoutait, posait quelques questions et repartait en courant si pleine de vie. Plus tard nous avions évoqué cette journée qui l'avait marquée. Elle qui avait semblé si joyeusement indifférente, se rappelait nos paroles échangées avec netteté.

Cette bruyante colère, ô combien nécessaire, qui s'élève autour de la nouvelle lubie présidentielle, m'est malgré tout douloureuse tant il me semble que ces enfants ont déjà tant donné pour avoir le droit au repos.
Mais celle froide de Simone Veil, lue sur le site de l'Express, m'a mis du baume au cœur :

A la seconde, mon sang s’est glacé".
Simone Veil, qui assistait mercredi soir au dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), n’a pas de mots assez durs pour condamner la proposition de Nicolas Sarkozy de "confier la mémoire" d’un enfant français victime de la Shoah à chaque élève de CM2, dès la rentrée prochaine.


Edit du 16 février
A lire aussi sur le blog de Philippe Bilger.

mercredi 13 février 2008

Münchausen


Quel âge avait-il ? Quatre, cinq ans ?
Le téléphone avait sonné, au bout du fil le professeur Bernard.
- Bonjour Madame, nous venons de recevoir les résultats sanguins de G.
La veille nous avions fait le bilan habituel, une partie analysée directement dans l'hôpital de province où il était prélevé, et celle concernant le dosage de FK envoyée au Kremlin Bicêtre pour être analysée par leur labo.
J'étais devenue cotonneuse, qu'il m'appelle lui, ne pouvait pas être anodin - sa voix froide...
- Donnez-vous le FK506 à G. ? accusatrice ! Aucune trace dans le sang.
Je tremble, qu'ai-je fait ? Coupable déjà sans savoir.
- Oui, oui bien sûr. Le matin à six heures et le soir à dix huit heures.
- Tous les jours ?
- Mais bien sûr ! Mais comment pourrais-je ne pas le faire ? Comment pourrais-je oublier ?
Il me dit que peut être alors G., dès le dos tourné, cracherait ses gélules, les cacherait au fond de son lit...
Cela me semble tellement impensable, tellement pas lui. Et puis le matin il dort lorsque je lui glisse dans la bouche sa dose, il ouvre vaguement les yeux, avale, et se rendort aussitôt.
Pourquoi ferait-il cela ?
Le professeur n'en démord pas. Cela doit faire un moment qu'il n'a plus eu sa dose, il y a risque de rejet... cette idée me terrifie, tout semble se dérober.
Je suis coupable, nous sommes coupables ! G. ce soir prendra une dose double de FK et demain à l'aurore nous irons refaire un prélèvement.
Je raccroche effondrée. Appelle Catherine le pédiatre de G., au bord des larmes je lui raconte, lui dit la suspicion, ma honte. Elle ne comprend pas, ne met pas en doute ma bonne foi. Peut être y a-t-il eu mélange de tube ?

L'après-midi se passe dans le brouillard, je défais le lit de G., cherche les fameuses gélules, mais rien. La maison passée au peigne fin ne révèle aucune cache secrète. C'est l'heure de la sortie de l'école, G. est là tout sourire... mon dieu comme je l'aime... coupable...
Je lui parle du coup de fil, des soupçons d'Olivier Bernard. Cache-t-il le FK ? Mais nonnnnnnn maman. Il rigole, quelle idée. Ce truc il l'avale et hop il n'y pense plus, depuis le temps pfff ! Au moment de la prise, je pose les deux pilules sur la langue, il ferme la bouche, me regarde sérieux et avale consciencieusement, ostensiblement, en faisant même un vrai bruit de déglutissement, puis il ouvre grand grand la bouche pour que j'y plonge mon regard... vide ! avalées ! Il est fier, il a tellement envie de rassurer cette maman qu'il sent déboussolée.

Le surlendemain les résultats seront parfaits, bon dosage dans le sang. Tout est rentré dans l'ordre, sauf ma confiance en moi.
Parce qu'à Bicètre certains se sont demandés si la maman de G. ne serait atteinte du syndrôme de Münchausen, c'est Catherine qui me le rapporte en me donnant les résultats de la prise de sang. Je suis assommée, je ne sais comment me défendre. Elle me rassure, me dit qu'elle sait bien que je n'ai pas le profil, qu'elle leur a dit... ce n'est rien voyons, vous savez ils voient tellement de choses, ils sont obligés d'être vigilants...

Le soir, il dort paisiblement, le souffle régulier, léger, je le regarde les larmes aux yeux. Et même si je sais bien que je n'ai pas le fameux syndrome, tout au fond de moi reste le sentiment d'être coupable de quelque chose...

mardi 12 février 2008

des blogs

Choisir dix blogs parmi ceux que je lis régulièrement ?
Non pas que cela soit impossible, mais j'ai souvent l'impression d'être dans une petite communauté où nous nous connaissons, du moins où nous parcourons souvent les mêmes liens. Alors il me semble un peu vain, et même un peu présomptueux de donner des liens que bien avant mes balbutiements bloguesques, la plupart d'entre vous parcourait joyeusement depuis longtemps.

Mais, ceci dit, voilà quelques liens que vous ne connaissez peut être pas !

Avant que C. ne parte à Budapest quasiment les mains dans les poches et le sourire aux lèvres, une vieille angoisse maternelle m'a fait compulser frénétiquement toutes les informations que je pouvais trouver sur le net. Si elle ne semblait pas se faire de souci concernant son avenir hongrois, de mon côté j'imaginais les pires choses, la voyant errer, grelottant de froid, sans endroit pour se poser. Je suis tombée sur des blogs alarmistes de mamans encore plus angoissées que moi, mais j'ai trouvé aussi des blogs archi sympas d'étudiants érasmus s'éclatant, loin de leurs foutues mères castratrices, en Hongrie. Soulagée, j'ai enfin pu me réjouir avec ma fille de ce futur départ et j'ai gardé le lien d'une jeune femme étudiante en architecture qui tient un blog (en dilettante) intéressant pour qui aime l'architecture.

Il y a aussi celui d'un ancien collègue de JP, parti au Canada avec sa compagne. Je ne le connais pas, c'est juste que JP, connaissant mon addiction, m'a "refilé" le lien un jour où son collègue venait de lui donner des nouvelles. Evidemment j'y suis allée et ses petites vidéos m'ont tellement fait rire que je l'ai gardé précieusement.

Celui là est tout neuf ! Je l'ai trouvé vraiment par hasard... enfin, pas si par hasard que ça en réalité, puisque le sujet est pour moi douloureux depuis mes douze ans je crois. J'aime sa franchise !

En sautant de lien en lien j'ai trouvé celui-ci, ultra féminin, qui me donne envie d'essayer ses recettes... un jour peut être ?

L'inépuisable vivier des blogs tenus par des enseignants dont celui-là qui me fait rire, et souvent aux éclats, rameutant JP et G.

Et celui des médecins, infirmiers, et autres acteurs du domaine médical. Entre autre cette jeune femme qui raconte agréablement son quotidien de médecin généraliste.

Je m'arrête là, mais courez chez Fay qui m'avait fait cette demande, vous y trouverez d'autres destinations !

farniente

Tiens ? Je réalise qu'hier, ce blog fêtait ses un an...

lundi 11 février 2008

Sommand

Puisqu'il faisait beau, que l'on avait très envie de boire un vin chaud...

Nous sommes montés à Sommand...

Beaucoup de vacanciers, mais massés le long des pistes, devant les remontes-pentes et bien sûr aux terrasses. Alors, une fois notre vin chaud bu, nous nous sommes éloignés...

Et avons profité de la neige craquante.

dimanche 10 février 2008

concours photos


Ouf j'ai failli être très en retard... voici trois photos de mon chez moi, je participe au concours organisé par elleestfollecellelà !

Chacun(e) publiera sur son Blog 3 photos prises à l’intérieur du domicile, privilégiez ce que vous désirez, insolite, amusant, beau, étrange, désordre, astuce, ce que vous voulez ! Vous pouvez retravailler les photos aussi, faites exactement ce qui vous fait envie.
Ensuite ? Eh bien il n'y a plus qu'à aller voir les autres participants (tes) et voter pour celui (celle) dont on a préféré les photos !

Des quatre photos que j'avais sélectionnées, j'ai gardé ces trois là. L'oiseau est là comme ça, juste parce qu'il a, un temps, fait partie de ma sélection.

draps de bain
serrure
Dynamomètre de foire

samedi 9 février 2008

huile d'olive

J'ai posé le saladier sur la table dans lequel je verse un filet d'huile d'olive, un peu de vinaigre balsamique et une bonne pincée de fleur de sel d'Oleron, rien de plus !
Je "fatigue" la salade et l'odeur extraordinairement fruité de cette huile monte à mes narines... je ferme les yeux... je suis sur la plage...

L'un après l'autre nous nous postons devant maman.
Elle tient de sa main gauche une bouteille d'huile d'olive qu'elle verse sur nos épaules. Sa main droite nous caresse en étalant l'huile. Et l'huile chauffée par le soleil parfume notre peau, c'est le parfum des vacances, de la mer, des pic-niques assis dans le sable, le bruit du ressac et les cris des mouettes qui se réjouissent des petits morceaux de pain que nous lancerons tout à l'heure.
Elle est à genoux, nous tourne et retourne, pétrissant nos petits bras dodus et nos cuisses rondes... fermez les yeux... ses doigts n'oublient aucun petits plis et chatouillent pour rire... un baiser sur le nez nous libère... vite sauter à pied joint dans le rond de la bouée que l'on remonte jusqu'à la taille et courir, courir vers les vagues pendant que celui qui nous suivait dans la file supplie qu'on l'attende, trépigne, essaye de glisser des mains maternelles... être le premier à sauter dans l'écume.

Nous brillons au soleil et ce soir nous serons dorés chocolat. C'est sûr, c'est maman qui l'a dit, c'est pour cela qu'elle nous "tartine" !

vendredi 8 février 2008

les souvenirs

Des souvenirs ne me restent bien souvent que le bon, le mauvais, vécu intensément à l'instant, si intensément qu'il ne reste plus que quelques bribes légères.
De ce cinq décembre mille neuf cent soixante treize, j'ai gardé le ciel gris et mouvant, les nuages passant au dessus de mon tapis, rapides mousseux, survolant le platane dont juste une feuille s'accrochait encore tout au bout de sa maigre branche. Le macadam mouillé, râpeux, et le regard inquiet de cet homme déguisé en "flic". Pas de bruits, juste un affolement contrôlé et lointain. De la douleur je me souviens de mémoire, juste parce qu'à un moment, hurlant dans ce box vide, j'ai pensé "jamais je ne pourrais oublier une telle souffrance", ne m'en reste que le souvenir indolore.
Tout comme, accouchant de ma fille, le dos vrillé, malaxé, broyé, je m'étais dit alors "la fracture n'était donc qu'un avant goût de ce que serait une naissance ?" Et puis j'avais croisé le regard de myope de celle qui allait enchanter ma vie, laissant la douleur rejoindre le compost des souvenirs devenus inutiles mais fertiles.
De ma nuit du vingt huit janvier mille neuf cent quatre vingt trois me reste bien sûr des cicatrices fragiles, mais aussi des couleurs de vie...

Certains passages de ma vie, encore gorgés de souffrance, sont là, affleurant la mémoire, presqu'apprivoisés. Mais cette douleur là garde la trace vivante de ceux qui l'ont créée, elle s'évanouira lorsque je partirai.

mardi 5 février 2008

décembre 73

J'avais bien dû baragouiner une vague explication pour que mon père me laisse partir tôt ce mercredi 5 décembre 1973. Sans doute ai-je dit que nous irions observer des oiseaux, éventuellement surprendre un grand tétras, mais tourné de telle sorte qu'il entende que cela se passerait dans le cadre scolaire.
Ouf, autorisation accordée !
Nous sommes cinq à prendre place dans la DAF d'Eric qui vient tout juste de décrocher son permis. Cathy s'installe devant, Jean Luc, Michel Marie et moi derrière. C'est le premier de nous tous à avoir non seulement le permis, mais également une voiture, le grand luxe. Quelques années auparavant il a eu un accident de mobylette qui l'a rendu infirme, amputé juste en dessous du genoux de sa jambe droite, et cela lui confère un statut d'aîné et de briseur de cœur auprès des filles, il est très beau. Mais moi c'est Michel Marie qui me donne des frissons !
Il fait encore nuit et froid, très froid même, mais nous avons pensé aux thermos de thé et café. Tout à l'heure nous grimperons dans les feuillages mouillés, glisserons sur les pierres moussues, un peu gluantes, très vite nos pantalons seront terreux, mais cela sent l'aventure et malgré les chuuuuttt des uns et des autres nous rions beaucoup. Les paires de jumelles passent de mains en mains, nous progressons lentement et à travers les arbres le jour se lève. Michel Marie, le spécialiste es volatiles, trouve la planque idéale où nous resterons à attendre l'hypothétique Grand Tétras. Grelottant nous nous calmons, qu'importe, l'essentiel est d'être là, le cul dans la pierraille, les mains serrées sur les jumelles, ne faisant qu'un avec cette nature odorante.
Le temps passe, il faut de temps en temps se lever, dégourdir les jambes qui fourmillent, faire le moins de bruit possible. Les yeux rivés au ciel, aucun Tétras à l'horizon, le ventre gronde, c'est l'heure des sandwichs que nous dévorons heureux de ce passe temps réconfortant.
C'est bien joli tout ça mais pour l'instant je crève de froid, les oiseaux perdent peu à peu leurs attraits, la motivation s'émousse et chacun rêve plus d'un chocolat chaud que de bestioles à plumes. On lève le camp.
A Fessenheim nous trouvons un bistrot ouvert. Café, chocolat et Perrier, nous nous réchauffons en refaisant le monde, parlant fort et riant beaucoup.
C'est l'heure de rentrer... tout le monde en voiture.

En roulant, Eric essaye d'enlever son pull. Difficile tout seul, je tire une manche, Cathy l'autre, il passe le pull par dessus sa tête... on glisse, on cogne, on craque... tout s'envole... au ralenti... on rebondit... noir... silence... un hurlement continu... plus rien !

Il fait froid, horriblement froid. Allongée sur la route, un tapis me recouvre, à côté de moi un policier accroupi qui se penche et me parle. Mon dieu quel froid, tout mon corps tremble, mais pourquoi suis-je là ?
Je tourne la tête à droite, à gauche, une foule de gens là, debout, qui se taisent et regardent. J'essaye de me lever, je bascule sur le côté, j'ai un bras plus court que l'autre. Je le regarde, je ne sens rien, ma main a glissé à l'intérieur, c'est curieux elle est verte. Et puis je vois l'arbre, la voiture enroulée autour, des policiers et Michel Marie debout. Jean Luc a le visage rempli de sang.
De la foule sort une copine de classe, elle vient de me reconnaître, s'avance, se penche horrifiée, je lui dis que je ne serais sans doute pas en classe demain, qu'elle prévienne, mais le policier veut que je reste couchée, ne pas m'agiter, attendre l'ambulance. Mon dieu, papa ! Il va me tuer ! Surtout qu'il ne sache rien ! La meilleure façon est de nier, tout nier. Je n'étais pas dans cette voiture, je ne connais personne, je ne suis pas là, c'est une erreur.
Ne pas donner mon nom, invisible je serais !
L'ambulance est là, on me force à y entrer, je boite mais le brancard est pour Cathy qui ne va pas bien. Eric est encore coincé dans la voiture, Jean Luc et Michel Marie sont emmenés par les pompiers. Nous nous arrêtons deux fois durant le trajet. Des infirmiers nous attendent le long de la route avec des bonbonnes d'oxygène pour Cathy qui râle pendant que moi je chantonne "I can get no satisfaction". L'infirmière me demande de me taire, mon amie est entrain de mourir, mais moi je ne suis pas là !
Dès notre arrivée nous sommes installées chacune dans un box. Je commence sérieusement à avoir mal, tellement mal que je hurle, impossible de me taire, j'ai tellement mal. Un infirmier vient me faire une piqûre et me demande de me taire, mon amie va très mal, la rate éclatée, cinq de tension. Une dame vient me demander mon nom, surtout ne rien dire, surtout que mon père ne sache rien... l'effet de la piqûre ne dure que quelques instants, je hurle, je hurle sans pouvoir maîtriser ce hurlement qui me vrille les oreilles.

A la maison téléphone :
- Dr B. ? Votre fille a eu un accident, elle est blessée.
- Blessée ? Y a-t-il beaucoup de blessés ?
- Les cinq occupants de la voiture, plus ou moins grièvement.
- La voiture ? - Pas de car scolaire...
- Pouvez-vous venir rapidement, nous ne savons pas laquelle est votre fille.

Il arrive, une blouse blanche jetée sur ses épaules. De terreur je me tais ! Il est furieux, me foudroie du regard et part voir Cathy. L'infirmier gentiment moqueur admire l'effet anesthésiant que mon père a eu sur ma douleur et m'emmène en radio maintenant que je suis identifiée. Papa rejoint les parents de Cathy. Que leur dire ? il y a peu d'espoir...

La douleur revenue, j'ai droit cette fois-ci à une vraie et bonne dose de calmant, je m'endors enfin.
Vague souvenir d'être entrée au bloc, je me réveille le bras ainsi qu'une partie de mon torse dans le plâtre. Une sorte de cage protège mon pied qui me fait mal pour éviter que le drap ne repose sur lui. La paire de jumelles posée sur la plage arrière m'a fissuré le bas du crâne, je dois restée allongée.
Mais au réveil, six décembre, c'est la St Nicolas, et sur mon plateau, accompagnant mon chocolat au lait, deux mannalas aux yeux de raisin, me tendent les bras !


Cathy a passé la nuit... elle s'en sortira après plusieurs mois d'hospitalisation. Il faudra deux heures pour sortir Eric de l'amas de ferraille, sa jambe droite très touchée devra être amputée plus haut. Jean Luc et Michel Marie rentreront le soir même chez eux.

samedi 2 février 2008

en rangeant mon caddie

Et juste avant de remonter dans ma voiture, je lève les yeux vers l'horizon...

vendredi 1 février 2008

la Poste


Ce matin, filant vers l'hypermarché le plus proche, j'écoutais la radio. Passait le sketch de Dany Boon sur la Poste... sketch qui allait illustrer une petite chronique concernant justement la Poste !
Il parait que très bientôt, lorsque je ferai la queue pour timbrer mes lettres partant pour Budapest, j'aurai face à moi, un écran de télévision déversant les inévitables horoscopes, mini reportages régionaux et surtout surtout des publicités. Eh bien cela me désole !
Depuis quelques temps déjà j'ai déserté un des plus gros hypermarché du coin, justement en raison de la pose d'écrans télé dans chaque rayons déversant à longueur de course des jingles insupportables. Mais je pourrais difficilement me passer de la Poste.
Faire la queue m'est rarement désagréable, du moins lorsque je ne suis pas assaillie par des sons et des images télévisuels. Soit je laisse traîner mes oreilles, écoutant des bribes de vie, soit je me laisse aller à rêver doucement le sourire flottant sur mes lèvres. Je peux aussi, lorsque je vois que l'attente sera longue, sortir un livre ou un journal que je lis avec plaisir. Tout cela m'est impossible avec cette nouvelle mode des écrans publicitaires aux caisses. Autant je peux me déconnecter sans problèmes de bruits humains, autant ceux créés par les publicitaires m'agressent violemment. Il me faut mettre alors en oeuvre toute ma zénitude pour supporter l'attente et je n'aime pas avoir les nerfs à fleur de peau.
Ce matin, l'attente était très longue en raison de la grève très suivie des caissières, et je pensais, alors que j'entendais pour la cinquantième fois l'épouvantable jingle de Géant, à ces "hôtesses de caisse" qui doivent supporter tout ces bruits parasites et inutiles qu'on leur assène à longueur de journée.
Il semble que les publicitaires, ne sachant pas comment nous retenir devant nos téléviseurs pendant les pauses pubs à la maison, on trouvé par ce biais un moyen de nous faire avaler jusqu'à plus soif leurs messages commerciaux.

Pas sûr que cela soit vraiment productif.