mercredi 30 janvier 2008

du courage

photo prise par G.
Tous les mercredis, à dix sept heures trente, le professeur de mathématiques de G. sonne à la porte d'entrée... panique sous la couette, Chamade tremble. Il lui faut le plus discrètement possible trouver un endroit sûr, où personne ne pourra soupçonner la présence du fauve le plus courageux de la planète. Quittant la douillette couette du lit de G., rasant les murs, aussi plate que possible, elle sort de la chambre en rampant, les oreilles aplaties mais aux aguets ! Changer de lieu nécessite une témérité hors du commun, mais elle prend le risque, l'important étant de devenir invisible. Le lit de C. inhabité en ce moment est l'endroit idéal, d'autant plus que la couverture qui attend de passer au lavomatic est suffisamment épaisse pour y creuser une tanière discrète.

Passe l'heure, il fait de plus en plus chaud ! Alors la mort dans l'âme, Chamade écarte légèrement la couverture pour ne pas étouffer... toutes griffes dehors au cas'où !

mardi 29 janvier 2008

de l'hyponcondrie

Ce matin je suis allée voir mon médecin généraliste.
Incroyable, mais la salle d'attente était VIDE ! D'habitude il y a au moins cinq personnes dont un enfant agité, une personne moyennement propre et dégageant quelqu'odeurs suspectes et surtout pleins de microbes. Là rien, juste quelques VSD, pas mal de Nouvel Obs et deux trois Femme Actuel. Ayant déjà fait mon plein de nouvelles pipoles chez ma coiffeuse, j'ai vaguement feuilleté un vieil hebdo parlant de Cantat.
Arrive mon médecin tout tordu, méconnaissable. Une minerve et l'air épuisé. Il me rassure, il sent encore un peu ses doigts de la main droite, il n'est pas encore paralysé... mais si jamais il voit qu'il commence à avoir des difficultés pour bouger les doigts il file voir un confrère. Mais si voyons il a vu un médecin ! J'insiste - Est-il allé voir un médecin ?... Oui oui... enfin... Il s'est vu lui même, voilà tout ! Il n'y a rien à faire de toute façon, c'est une hernie discale ! Et puis il s'est prescrit de la cortisone, de la morphine, il bouge les doigts me dit-il en me montrant sa main... Bon il n'a plus de sensation mais il bouge les doigts !
Mon père a fait pareil, opéré en urgence pour avoir tant traîné qu'il ne lui restait que quelques heures avant la paralysie définitive... Moi qui venais pour un énième probable cancer, cette fois-ci de l'oropharynx.
Je lui dis, il rigole... Mais me gronde lorsque je lui explique comment hier soir j'ai tenté avec une aiguille de percer de que je pensais être une sorte de tumeur ou du moins ce qui semblait être une excroissance sur les amygdales. Je suis folle, il n'y a que le palais à percer, je n'ai rien, une légère inflammation qui explique mes douleurs récurrentes à l'oreille. Ouf, je suis bien contente de guérir si vite et sans chimio, reste juste à vérifier ma thyroïde qui pourrait s'être un peu assoupie ce qui expliquerait, et ma déprime, et ma fatigue gigantesque. Pour ce cancer là de toute façon j'avais peu de chance, je ne fume pas, je ne bois pas... les deux raisons majeures de ce genre de truc. Heureusement que je n'ai pas fait médecine, j'aurais été une des plus grandes hypocondriaques du siècle. Là c'est ponctuel, de temps en temps cela me prend. Maintenant je suis tranquille pour un moment !
Je lui raconte aussi le "régime" de JP. Ravi qu'il ne prenne plus d'anti-douleur, il pense que c'est principalement dû au retrait des laitages, ce que je supposais aussi.
Voilà ! Je ne suis pas restée plus d'une heure, j'ai juste le temps de rentrer et faire le repas.
Chamade m'accueille avec tout l'enthousiasme que lui procure la perspective de son petit supplément gustatif de midi.
Et moi, j'avoue que je suis assez soulagée !

dimanche 27 janvier 2008

Anne

De Anne je n'ai que très peu de souvenirs, elle a traversé ma vie telle une météorite, lumineuse et vive.
Elle était née deux ans après moi, mais nous avions dès le premier regard eu cette complicité née de l'amour des livres. Lire, plonger sans résister, et ne jamais quitter le domaine de l'imaginaire.
Plus tard elle serait écrivain, et j'admirais sa confiance tranquille. Elle était à part et moi très honorée d'être sa confidente.
Un jour elle m'invita chez elle. La chose était exceptionnelle, aucune de ses amies n'avaient jamais eu ce privilège... elle habitait un château, du moins une grosse bâtisse entourée de hauts murs en pierre devant lesquels je passais chaque semaine en allant au conservatoire.
Maman tenait à ce que je sois bien habillée, avant de partir elle me prodigua moult conseils...
C'était l'automne, Anne vint me chercher et nous partîmes, déjà perdues dans nos contrées romanesques. A l'entrée deux militaires en gants blancs nous saluèrent, un peu raide et sans sourire. La grille s'ouvrit sur un parc immense entièrement recouvert de feuilles mortes, tout au bout... le château ! Impressionnée par cet endroit froid j'hésitais un instant, mais Anne riant prit ma main et en courant nous arrivâmes devant le perron. La porte à peine ouverte, son teckel déboulait tout fou la laisse entre les dents, suivit par son père, très droit dans sa tenue de général. Je le saluais de la manière la plus polie qu'il soit et frrrrrtttt nous repartîmes jupes au vent, courant dans les feuilles mortes, le teckel entre nos pattes. L'après midi passa rapidement.
Elle me raccompagna, le teckel balayant tout au long du trajet, les feuilles et brindilles des trottoirs. Je le vois encore arrivant chez nous, sautant joyeusement et, tout fou parcourant l'appartement en se débarrassant de sa parure automnale.
Mon père sortant de son cabinet vint voir ce qui créait tant de gaieté. Elle le salua en riant, si naturellement qu'il fut subjugué et oublia ce chien qui mettait un tel bazar, et moi soulagée et émerveillée qu'elle soit acceptée si facilement.
A peine repartie son chien sur les talons, maman me demanda de raconter. Comment était-ce, avais-je vu son père, comment était l'intérieur de la maison, et sa mère, qu'avions nous goûté et où et...et...
Que pouvais-je dire... nous avions joué, nous avions rêvé... Mais...

C'est que Anne avait un grand père, le fameux Général de Gaulle. Bien sûr j'en avais entendu parler, je savais qu'il était célèbre, mais franchement, aussi bien Anne que moi nous nous en fichions royalement. C'était son grand père voilà tout.
Comment faire comprendre à Maman que Anne était mon amie, juste mon amie, le reste pffff franchement quelle importance.

année 1969

samedi 26 janvier 2008

Salomé

Se laisser emporter, sans retenue.

Vers dix sept heures, téléphone ! Elisabeth a qui j'ai envoyé il y a peu mes voeux, me propose de l'accompagner à la Comédie de Genève voir, Salomé d'Oscar Wilde. Mon dieu ! Sortir... Ce qu'elle m'offre me fait terriblement envie... aller au Théâtre, découvrir cette pièce... mes presque trois heures passées chez le coiffeur ce matin me donnent le courage de sortir affronter le monde.
Elle passe me chercher et dès que je la vois, instantanément je me sens bien... j'adore cette fille ! faut-il que je l'aime pour lui avoir donné l'adresse de mon blog...
En voiture nous parlons, nous parlons lorsqu'elle fait le plein, nous parlons en mangeant notre soupe à la betterave au café du Théâtre, nous parlons en nous installant sur les fauteuils évidemment rouges.
Eteindre les portables, se caler en visant entre deux têtes... les lumières s'éteignent et à la seconde commence la pièce.

Derrière le rideau tendu sur l'intégralité de la surface de la scène, voile qui s'avère transparent, cinq comédiens surprennent, déroutent. On devine la nudité de l'un, à peine ceint de lanières noires brillantes, instant de flottement... inconsciemment j'essaye de caser ce que je regarde... est-ce que j'aime, oui ? non ?

Cet univers onirique, délirant exige l'abandon, je cède à mon plaisir, je plonge, c'est magnifique !

Le voile se lève. Hors du temps et malgré cela très contemporain, un univers parfois proche de Moebius où, Salomé semblant sortir d'un tableau de Mucha, déclame incantatoire de sa voix grave, tendue à l'extrême, vivant la passion qu'elle voue à Iokanann . Daniel Martin, Hérode décadent, nous entraîne définitivement avec lui jusqu'au bout, jusqu'au meurtre.

Il faut dire encore cette liberté des mots, poétiques et noirs où pourtant bien souvent affleure le rire. La justesse et souvent drôlerie des costumes, les dix comédiens excellents, tous absolument tous !

Salomé danse, Hérode a juré qu'elle aurait tout ce qu'elle veut... " Fusse la moitié de mon royaume..." Elle exige la tête de Iokanann... qu'elle embrassera passionnément... Puis le Tétrarque ordonne qu'on la tue... elle meurt

le rideau se lève, l'envoutement demeure...

Nous retournons au café du Théâtre et buvons un verre de Gamay, enchantées de notre soirée. Lolita Chammah qui s'arrête à la table derrière nous, me donne l'occasion de lui dire tout le plaisir que nous avons eu et féliciter son jeu admirable.
Elisabeth me raccompagne, nous nous promettons de renouveler cette expérience et je rentre heureuse, le sourire longtemps accroché en parure.

Un article... parmi d'autre

vendredi 25 janvier 2008

interdit aux pisseurs de tout poil

Chaque fois que je passe devant ce panneau, je ne peux m'empêcher de sourire.

jeudi 24 janvier 2008

1997

Nous sommes à Léon dans un camping immense aux multiples étoiles. Piscines, toboggans, karaoké le soir, bal le samedi, commerces divers et beaucoup beaucoup de monde et de caravanes. Nous campons très simplement et nos places sont au bout du terrain, isolées, nous sommes les seuls à être si dépouillés et c'est tant mieux.
Nos deux tentes sont proches, le matin je n'ai que deux trois pas à faire pour donner le FK à G., j'enfile juste un tee shirt sur les épaules pour la décence, à six heures il n'y a pas grand monde debout. Elles sont plantées sur un petit monticule très utile en cas d'orage. Une table, quatre chaises, un réchaud, une glacière et des lits de camps, on est heureux. JP fait la gueule, mais cela fait maintenant quatre ans qu'il déprime dès qu'il quitte la maison... plus tard nous en aurons l'explication, en quittant la maison il quittait son amoureuse !

Nous allons tous les jours à la plage, mais ce jour là, direction le médecin... JP est malade ! La consultation dure un moment et, cela devient une habitude, JP est hospitalisé... nous partons à Dax !
Les infirmières sont adorables, très jolies, JP revit et moi aussi à l'idée de le laisser lui et sa tronche de cake quelques jours là bas. Pendant qu'il s'installe, ravit d'avoir la télévision dans la chambre, les enfants et moi partons faire quelques courses pour agrémenter son séjour. Dentifrice, shampooing, lecture, friandises... nous déposons tout ça, petits baisers et nous repartons à Léon, à la mer.

Même si en ce moment l'amour est loin d'être de folie entre JP et moi, j'ai le coeur serré de le voir mois après mois décliner, ne pas remonter la pente, sentir qu'il y a quelque chose qui ne tourne vraiment plus rond entre nous. Les enfants aussi sont un peu brouillardeux, alors tout d'abord trouver un marchand de glace italienne, les meilleures et les préférées, ensuite nous irons nous baigner, nous balader dans les forêts de pins, et ce soir nous mangerons des pâtes. Le moral de la troupe remonte, le soleil brille, et puis papa est si bien dans sa chambre, G. garde de bons souvenirs de ses hospitalisations et cela ne le tracasse pas plus que ça.


Le soir nous profitons de la sérénité accordée par l'absence de JP, nous bavardons un moment encore après le repas, allons ensemble faire la vaisselle puis les enfants rejoignent leur tente pour y lire un peu avant de s'endormir tranquillement. Je reste éveillée, allongée sur le lit de camp, suprême confort j'ai deux sacs de couchage, je lis un polar. Qu'est ce qui a fait qu'à ce moment là je me suis palpé la poitrine ? Stupeur !... je sens une boule très nettement dans le sein droit, ronde, dure, la taille d'une bille... je me glace. Est-ce possible qu'une nouvelle tuile nous tombe sur la tête ? Et pourquoi pas ? Serait-ce dans l'ordre des choses ? J'élabore déjà l'avenir, et si cela est vraiment grave ? JP dont l'espérance de vie est si ténue, les enfants encore si petits, G. à peine six ans, C. tout juste douze ans ? A ce moment un orage éclate, violent, une pluie drue qui inonde instantanément la partie basse du camping. J'enfile un maillot de bain, sors pour aller rassurer les enfants et surtout leur dire de rester enfermés. Déjà des voisins sont là pour m'aider. Ils ont des pelles avec lesquelles ils commencent à creuser autour des tentes pour permettre à l'eau à de s'écouler. Je m'approche de la tente, le craquement des éclairs suivi du tonnerre est effrayant, l'orage est juste au dessus, il faut hurler pour se faire entendre. Je me colle à la toile de tente et crie aux enfants de ne surtout pas sortir, de ne pas avoir peur, nous sommes là, ils ne risquent rien. Je vocifère, ils ne répondent pas ! Sans aucun doute terrifiés, mais ils obéissent, ce sont des amours.
Au bout de deux heures l'orage s'éloigne, je demande encore aux enfants de ne pas ouvrir la tente pour qu'elle reste étanche et je vais me coucher... épuisée je m'endors.

Six heures, l'heure du FK, j'ouvre la tente, profond sommeil, la tente est sèche, pas d'inondation.
Je me fais un café, continue mon polar, ce côté du camping est calme alors que plus loin les pompiers s'activent encore pour évacuer l'eau qui a envahit la plupart des caravanes et mobil homes. G. sort une tête toute chiffonnée, se frotte les yeux, me sourit
- Tu n'as pas eu trop peur cette nuit pendant l'orage ?
- Il me regarde étonné - l'orage ?
- Oui cette nuit quand je criais pour vous dire de ne pas sortir.
- Encore plus étonné, il n'a rien entendu. Ni lui, ni sa sœur ! Ils dormaient !
Il regrette, il aurait aimé voir les pompiers, aimé creuser autour de la tente, sortir la nuit en maillot de bain sous la pluie.

Les vacances continuent, j'arrive à faire abstraction de ce nodule. Si j'ai appris une chose depuis quelques années, c'est de profiter de l'instant, celui où l'on est vivant. Nous récupèrerons JP au bout d'une semaine, nous irons manger des moules, nous baigner dans les rouleaux et rejoindre un soir une copine de greffe qui habite près de la dune du Pilat, que les enfants dévalerons en criant de plaisir.

Tout compte fait nous avons cette année là passé de très bonnes vacances !

mercredi 23 janvier 2008

écrire

Feuilles de lierre givrées et trafiquées avec photoshop.
Le matin je me consacre à ma recherche d'emploi, consulter les annonces, sélectionner puis envoyer les candidatures. Le plus pénible dans tout cela est d'élaborer une lettre de motivation, d'autant plus lorsque c'est une offre anonyme. Il est de bon ton de porter aux nues celui qui passe l'annonce, mais comment encenser une entreprise dont on ne connait que le secteur et le lieu. Je crois bien qu'il va falloir passer à la vitesse supérieure et aller tâter du terrain. Je suis une très mauvaise commerciale et me vendre est pour moi épuisant.
Heureusement j'ai commencé à lire le livre que Par ci par là m'avait donné envie de lire et que j'avais aussitôt commandé sur Amazone. Mon édition bien plus ancienne et annotée parfois à la main, me plaît bien. Cela remet en route certaines réflexions un peu tombées dans l'oubli depuis quelques mois... perte de confiance, angoisse... je réveille mes neurones, cela me fait du bien et lentement retrouve le chemin de mon ego affaibli par mes déboires professionnels. Je suis si peu sûre de moi qu'il me suffit de très peu de temps d'inactivité pour perdre toute confiance dans mes capacités. Un peu comme, après une longue période de célibat l'on se demande si l'on retrouvera le chemin de l'amour. Comment alors être persuasive et donner envie d'au moins me rencontrer et qui sait m'embaucher.
Je laisse très souvent des commentaires sur les blogs, je "submit" et parfois regrette aussitôt mais trop tard. Hier par exemple chez Lawrence et il y a quelques jours chez Veuve Tarquine. Je m'en mords les doigts mais impossible de revenir effacer ma connerie. Difficile aussi de revenir expliquer en long et en large ma maladresse, je ne suis pas chez moi et je préfère souvent me faire toute petite pour que l'on oublie rapidement ma bêtise. C'est aussi parce que j'ai trop tendance à m'étaler que j'ai sauté le pas et j'ai ouvert mon blog. Pour pouvoir ainsi rebondir sur certains billets sans envahir la sphère du blogueur concerné. Confusément je réalise que je n'ai pas toute les règles en mains. Les fameux trackballs sont pour moi des mystères, faut-il, lorsque l'on rebondit sur un billet, en faire un et si oui comment ?
Nous avons tous notre vocabulaire propre, certains mots chez nous anodins sont chez d'autres perçus comme agressifs, négatifs. L'écriture dépourvue de son, brute, est quelquefois mal reçue et provoque des réactions de rejets qu'un sourire, un geste de la main, effacerait aussitôt. C'est une bonne école pourtant, affiner ses mots jusqu'à ce qu'ils revêtent le ton d'une conversation.
Je ne suis toujours pas allée chez le coiffeur...
edit : Grâce à Pablo je sais maintenant ce qu'est un trackback en même temps... pas sûre de savoir quoi en faire :)

mardi 22 janvier 2008

retour de cure

A chaque fois qu'elle revenait de sa cure, maman avait une nouvelle "idée". Rarement une idée de génie, du moins pour sa progéniture.

A cause de Madame Mussler, plus un bain ne se terminait sans douche froide. Après avoir mariné une bonne heure tous les quatre, faisant des concours de mousse jusqu'à en faire déborder la baignoire, venait l'heure de la douche froide. L'un après l'autre maman nous douchait. La jambe gauche... la droite... le bras gauche, jusque là ça allait... le bras droit ouiouiouille, il fallait se tourner contre le carrelage... le jet nous coupait le souffle et puis se retourner... trépigner en poussant des cris pendant qu'elle nous douchait le ventre rapidement. Hop sortir de l'eau, le suivant se glissait à notre place. Tant que nous n'étions pas passés, nous nous serrions tout au bout du bout de la baignoire, surtout ne pas se faire asperger, nmaudissant en riant Madame Mussler.

C'est elle aussi qui introduisit le blé germé au petit déjeuné. Papa était en charge de la germination, le mettre à tremper, le rincer tous les jours jusqu'à ce qu'un tout petit germe sorte au bout de deux trois jours. Nous devions en manger deux cuillerées à café, je crois bien que très vite nous avons aimé cela. Une tranche de pain complet, du beurre, du miel de sapin et le blé par dessus avec son léger goût de noisette... bien meilleur que le chlorure de magnésium, autre idée saugrenue. Tout les matins, une cuillère de chlorure dans un verre d'eau, sous l'oeil vigilant de papa... beuarkkkk !

Pendant ce temps maman mangeait son riz. Exactement cent cinquante grammes de riz blanc à l'eau sans rien. Posé dans une assiette. Nous mangions notre repas en la plaignant beaucoup. Elle prenait délicatement avec ses doigts une petite pincée de riz qu'elle portait à sa bouche lentement, puis mâchait mâchait faisant traîner ce maigre repas bouchée par bouchée.

Nous partions en classe avec une carotte épluchée dans la poche, parfois une pomme, mais jamais jamais de petits pains au chocolat, malheur !
Et nous mangions toujours notre fruit au début du repas ce qui étonnait nos amis lorsqu'ils venaient à la maison
Malades, maman nous enveloppait tout le corps dans des serviettes très chaudes et humides, puis nous emballait dans des couvertures. On restait au chaud un long moment puis elle dépiautait l'enveloppement vite vite, pour nous recouvrir vite vite d'une couverture bien sèche.. ce n'était pas franchement agréable mais ça marchait. Il y avait des variantes, des pommes de terre chaudes placées dans un torchon et posées sur l'oreille à otite, l'enveloppement du cou lors des angines et la diète évidemment. Alors bien sûr nous ne tombions pas souvent malade !

Madame Mussler faisait partie de notre vie !

Aussi, lorsque nous voulions faire une entorse au règlement nous disions... "Allez hop ! Madame Mussler au placard !"

Et nous avions alors l'impression jouissive, d'enfreindre quelques instants, la loi !

dimanche 20 janvier 2008

enfance

Maman faisait des cures à Baden Baden chez le docteur Mussler, pendant ce temps, nous allions à Goldiwil, dans un home d'enfants.

C'était une grosse bâtisse grise entourée d'un parc gigantesque. En fond les montagnes, au bas le lac de Thun et d'immenses champs de blé remplis de soleil. Nous étions les seuls petits français parmi plein de petits suisses s'exprimant en langues diverses et quelques autres enfants venus de pays étranges. Qu'importe la langue, nous nous comprenions.

Nous faisions de grandes balades, brassant les herbes odorantes et chaudes, dévalant les pentes et, nous arrêtant brusquement dès la moindre route, hurlant tous en choeur "Achtung bicyclette" ce qui faisait tomber de rire les petits germanophones.
A quatre heure le goûter ! Une des monitrices agitait l'énorme cloche bombée, nous nous mettions en rang l'un derrière l'autre. Elles s'asseyaient sur les marches distribuant d'abord une grosse tranche de pain, nous montions de deux marches, des quartiers de pommes juteuses, acides, sucrées, un délice.

Chaque jour nous découvrions un nouveau jeu. Il y eu le jeu du chocolat.
Nous étions allés ce jour là visiter une usine, incroyable fabrique de chocolat où, à la sortie, nous nous étions assis en rond dans l'herbe. La monitrice avait sorti de son sac : une fourchette, un couteau, un chapeau, deux gants, un foulard, une paire de lunette et deux dés. L'un après l'autre nous jetions les dés, celui qui sortait deux six, dans une excitation folle, devait, avant de pouvoir manger le chocolat avec fourchette et couteau, s'habiller de tous les éléments. On s'étouffait de rire, voir les copains, lunettes de travers s'escrimant à couper ce chocolat en tremblant qu'un autre double six stoppe son espérance, nous excitait au plus haut point.

La matin, quittant nos chambres aux lits superposés, encore ensommeillés, nous prenions notre petit déjeuné. Le meilleur petit déjeuné du monde : un müsli dans lequel des rondelles de banane et une cuillerée de café sublimaient les flocons d'avoine.

Un jour, alors que nous étions là non pour une énième cure de maman, on nous appela à l'heure de la sieste. Il fallait que cela soit vraiment important, la sieste étant obligatoire sans possibilité d'y échapper. On nous regarda avec envie, un coup de téléphone de notre père, nous dévalâmes les escaliers pour être le premier à entendre sa voix.
L'un après l'autre nous eûmes droit à la nouvelle... nous n'étions plus quatre enfants, mais cinq. Notre petit frère était né la nuit même et cette nouvelle donna droit à tout le monde de quitter la sieste.
Alors, chacun alla cueillir une fleur que l'on mit à sécher afin d'en faire un tableau que l'on enverrait à notre maman. Cela occupa notre après midi, cueillir, joliment étaler la fleur entre deux feuilles de journal, préparer les cartes, cette naissance nous égailla tous.

De ces séjours ne me reste que des moments de bonheur, de rire, de soleil !

samedi 19 janvier 2008

juste pour les filles

Certains jours, j'enfile le premier truc qui me passe sous la main, propre tout de même, mais nulle recherche de style. D'autres jours, je fouillerai un moment dans mes habits pour trouver ce qui me rendra plus jolie. Mais tous les jours, quelque soit mon humeur, je mets de beaux dessous.
J'aime la lingerie, j'aime qu'elle soit coordonnée, qu'elle soit blanche-blanche, ou, si elle est colorée, que les couleurs soient d'origines et non rajoutées par d'autres vêtements ayant dégorgés. Ma flemme de la laver à la main fait qu'au fur et à mesure elle perd de son éclat, devient grisâtre ou rosâtre ou d'une couleur indéfinissable mais mochou mochou.
Depuis quelques temps j'ai trouvé un VRAI produit miracle. Et en ces temps d'économie sévère - chômage, risque de lâchage définitif de mon ordi et donc prévision d'un nouvel achat... - plutôt que de jeter ces trucs mochous, je les remets à neuf pour trois euros cinquante !
Au départ l'odeur fait un peu peur même après un premier lavage, mais portés et malgré la chaleur corporelle, ils ne sentent rien (mon odorat fonctionne parfaitement en ce moment). Contrairement à l'eau écarlate classique qui ne blanchit que le coton, cette eau spéciale lingerie blanchit également les élastiques et les matières synthétiques. Elle retire toutes teintures non d'origine et redonne au rose un joli teint de rose.
Bref pour l'avoir testée deux fois déjà je ne peux que vous encourager à remettre votre lingerie à neuf.

Je peux vous assurer, croix de bois croix de fer, que ce billet est totalement dépourvu de pub télécommandée par un agent externe à ce blog. Ma notoriété étant toute petite petite dans l'immensité web, je n'ai jamais été contactée par qui que ce soit pour en faire...

vendredi 18 janvier 2008

mocheflacon

Je ne suis absolument pas fidèle à mes produits de beauté. Le seul plaisir réel que j'ai en faisant mes courses est de plonger mon nez dans les flacons à l'affut d'une odeur qui me rendra le moment de ma toilette délicieux. L'autre jour, par hasard, je vois un après-shampooing spécial hiver. Quelle idiotie me dis-je in petto, voilà bien un attrape gogo ! Je continue mon chemin... un pas... deux pas... tout de même ce truc m'intrigue... un baume qui promet des cheveux illuminés et bien nourris... au ginseng ? mais que sent donc le ginseng ?... juste y plonger mon nez...
Mhmmmmm les yeux fermés je hume... et me voilà transportée dans un chalet de montagne, emmitouflée dans un plaid rouge brodé d'édelweiss blanches, un feu de bois craquant dans l'âtre, un verre de vin chaud à la main... le flacon est affreux, l'odeur délicieuse, pouf au fond du caddie.

Ce matin, premier essai. Tout d'abord le shampooing à la myrtille de Body Shop, quel plaisir d'avoir à nouveau de l'odorat ! Puis le fameux doudou pour cheveux. Ahh ! Ce parfum me plait, j'en mangerais !

Plus tard... l'odeur discrète enveloppe délicatement, ma chevelure brille c'est un fait... pour la nutrition je ne peux me prononcer... vais-je alors devenir fidèle ? Au moins pour ce produit ?

Si seulement le flacon était à la hauteur de son contenant !

jeudi 17 janvier 2008

enfance

Nous avons quitté Strasbourg en 63 pour nous installer à Mulhouse. Maman se fit très rapidement un cercle d'amis qui s'agrandit exponentiellement. Elle organisait des diners très courus auxquels bien évidemment nous ne participions pas. Loin de nous sentir brimés nous adorions ces soirées. Il régnait une sorte de fébrilité joyeuse et souvent nous étions mis à contribution pour, avant que les invités ne débarquent, faire de menus rangements. La maison sentait bon, les bouquets agrémentaient joliment la table toujours parfaitement mise, les différents plats attendaient soit la touche finale, soit simplement de passer au four. Maman était à mes yeux le bon goût absolu.
Nous mangions avant, à la cuisine chose rare, et bien souvent, un menu comportant un reflet de ce que les invités gouteraient plus tard. Ensuite nous avions ordre d'être sages, mais nous l'étions naturellement, nous nous préparions pour aller saluer très civilement l'assemblée avant de rejoindre nos chambres.
Etant une figure mulhousienne, mon père avait l'honneur de recevoir à diner, avant leur conférence, certaines personnalité. C'est comme cela qu'un soir nous sommes allés embrasser une dame assez grosse, avec un sourire très doux et rieur. D'habitude nous entrions, après autorisation, dans le salon et rapidement nous faisions un petit salut discret de la tête pendant que maman égrenait nos noms. Les invités alors nous souriaient, nous en profitions pour jeter un oeil vers la table d'apéritif, conscient d'être quelques instants de l'autre côté de la barrière, celui des adultes si mystérieux. Mais ce soir là la dame s'adressa à nous, nous prenant les mains l'un après l'autre, nous posant des questions, écoutant nos réponses. Nous étions morts de timidité, programmés pour filer vite vite après notre présentation, nous nous balancions d'une jambe sur l'autre, bredouillant nos réponses. Un coup d'oeil aux parents, nous savions que ce brève intermède ne devait pas empiéter sur leur soirée. Elle nous libéra, nous quittâmes en courant le salon qui se referma sur la sagesse adulte.
Bien sûr, lors de cette présentation elle nous avait été nommée, "Madame Françoise Dolto", mais ce n'est que plus tard que nous avons réellement compris l'importance de sa présence à la maison. Papa, adepte de la première heure de sa méthode, l'avait naturellement invitée dans le cadre des conférences de l'Ecole des Parents qu'il animait.
Quel ne fut mon étonnement lorsque des années après il s'avéra que le gros chanteur qui se trémoussait en chantant "moi j'aime bien manger à la cantine.." était le fils de Françoise Dolto. Comment était-ce possible ? Cette dame qui non seulement faisait le même métier que mon père mais qui était LA référence en la matière, avait un fils représentant ce que mes parents honnissaient le plus ! Et comble de l'étonnement, un jour qu'elle était interviewée à la radio, se disait fière de cet enfant qui menait la vie qu'il voulait.

Ainsi l'on pouvait être fils ou fille de psychiatre et ne pas coller à un modèle parental parfait ? Petit à petit je découvrais que la toute puissance paternelle pouvait avoir des failles.

En entendant tout à l'heure qu'il venait de mourir, m'est revenue en mémoire cette soirée.

lundi 14 janvier 2008

résurrection


Ce matin, rendez-vous à l'ANPE avec "mon" conseiller.
Tout d'abord gratter la voiture entièrement glacée, il est presque l'heure, vite ! je saute de la voiture, cherchant une excuse valable pour ces trois minutes de retard. Mais devant le guichet de l'accueil une dizaine de personnes sont en file sage. Avant de partir j'ai voulu imprimer l'état de mes recherches stocké dans mon compte internet... vide, totalement vide... plus rien ! Alors, suivant la file, je me remémore la liste des boîtes où j'ai postulé, je n'ai eu qu'un courrier justifiant ma recherche. Je patiente... déjà cinq minutes... nous avançons lentement. "Est-ce que quelqu'un à un rendez-vous ?" - "Oui moi !" je suis la seule, donne mon nom, sors de la file... patience et longueur de temps...
Une conseillère, avec un derrière énorme, passe, le cheveux gras, la veste boutonnée de travers. Lundi, et déjà tous ont un air négligé sans un sourire. J'attends, cela fait maintenant plus d'un quart d'heure, le derrière énorme revient d'un pas traînant.
Au bout d'une demi-heure arrive mon conseiller, gentil, un peu perdu... il m'imprime les offres auxquelles j'ai déjà postulées et qui apparemment sont pourvues ! M'explique qu'ils ont eu un gros problème informatique, sans doute responsable de la perte de mes infos... Rien de vraiment concret, rien de vraiment tonifiant... on l'appelle pour lui dire qu'il est très en retard... hop hop hop Au revoir Madame et à dans un mois.


Il pleut, il fait froid, certainement que plus haut il neige, les Voirons sont entièrement blancs... j'achète le ELLE.

L'après-midi me permet de terminer nos voeux. Découper les cartes, les calques argentés sur lesquels j'écris un mot, joliment noter l'adresse au feutre blanc sur les enveloppes bleu marine, coller les timbres de collection et filer à la poste pour qu'elles partent encore aujourd'hui.
Là-bas j'y rencontre mon dentiste, nous bavardons au chaud. Je lui parle du régime de JP... il fait le même, enchanté de l'énergie que cela lui procure, nous nous disons à bientôt.

Tout à l'heure j'ai pris conscience que mon odorat semblait revenu, et déjà j'oublie mon épuisement de ces dernières semaines. Demain je prendrai rendez-vous chez le coiffeur, téléphonerai à l'agence intérim délaissée depuis l'année dernière, et partirai en campagne réelle de recherche d'emploi !

samedi 12 janvier 2008

là bas

Elles sont là, calmes, tout semble au ralenti. Est-ce parce que le son est ténu, que les guérilleros sont si près ? Il règne une atmosphère hors du temps. Au loin deux gros hélicoptères assoupis, au milieu d'un champ, les pâles au repos courbées vers les herbes. Il fait beau, très beau.
Une femme tout de rouge habillée, la tête couverte d'une drôle de coiffe, étreint l'une puis l'autre. Elles passent de bras en bras, caressent le dos de l'un, sourient à l'autre. Les hommes en tenue de camouflage, un peu raides, donnent l'impression d'hésiter... comme si quitter cette humanité pour retourner vers la jungle leur pesait. Ils embrassent leurs otages... C'est une sorte de ballet très émouvant sans violence. On passe à ces femmes si belles, si sereines, un gros téléphone qu'elles prennent maladroitement... puis elles parlent... elles remercient mais elles sont déjà tournées vers ceux qui, enchainés, attendent depuis si longtemps.
On est si près de la fêlure, la peur que tout se brise... Les sauveteurs vigilants veillent, le regard en mouvement, sur ces deux trésors. Les adieux s'éternisent... on aimerait les bousculer, qu'elles entrent dans ces hélicoptères, qu'ils s'envolent loin là-bas... Ce temps s'étire, s'étire, comme s'il fallait ces minutes d'éternité pour les ramener à la vie...

Qu'elles sont belles !

régime... suite


Le 2 janvier midi, JP a démarré son régime spécial "anti-douleur" du docteur Kousmine. A midi aujourd'hui cela faisait donc 10 jours...

Il faut dix jours pour commencer à voir des résultats. Dix jours stricts qu'il respecté à la lettre.

Petit déjeuné :
yaourt nature au soja - une cuillerée de miel - le jus d'un citron - une cuillère d'huile de lin
un bol de thé vert
Vers 11 heures un fruit sauf orange
Midi :
Une salade crue 150gr (là j'ai essayé tout au long de ces dix jours de varier les salades - harico mungo, courgette crue, salade verte, germes de luzerne, carottes...)
Une céréale sauf blé - quinoa, épautre (oui c'est autorisé mais rarement), sésame, riz...
Une légumineuse - pois chiche, lentilles corail, verte, pois cassé, pomme de terre (rarement)
Un légume 250gr
Un peu de protéïne - Toffu, poulet, poisson, oeuf (en petite quantité)
Vers 17 heures un fruit sauf orange
Soir :
Même menu qu'à midi sans protéïne - mais on peut intervertir (d'ailleurs à l'origine la protéïne était prévue le soir mais cela me semble plus intelligent de la prendre à midi)

Pas de café, pas de thé noir, pas de vin... Boire beaucoup, de l'eau, du thé vert, des tisanes...

L'assaisonnement est fait avec des huiles - Olive et colza - évidemment seule l'huile d'olive peut être chauffée.

Et alors ? Est-ce-que cela vaut la peine que je passe ma journée à la cuisine ?

Eh bien OUI ! Depuis trois jours JP a réduit de moitié sa dose de calmant, il a beaucoup moins de brûlures œsophagiennes, il a perdu du poids !

C'est très encourageant pour moi. Parce qu'il est vrai que je suis obligée de me creuser les méninges dès le réveil, pour trouver des idées d'assaisonnements. Rien d'industriel n'est pour l'instant autorisé (donc pas de bouillon cube par exemple) pas de moutarde (et moi je suis une dingue de moutarde, je suis la reine des plats moutardés), très peu de sel (je suis une chèvre)... D'autre part, je suis plutôt adepte du plat unique et là j'ai minimum trois à quatre plats à faire, d'où mon impression d'être coincée à la cuisine (vive France culture). Il me faut aussi penser à G. qui est ado et n'a pas forcément envie de brouter à tous les repas...

Le plus dur pour JP est le manque de sucre. Les fruits ne peuvent être pris à la fin du repas. Ensuite bien sûr... le vin !

A partir de la semaine prochaine il va réintroduire petit à petit des aliments interdits afin d'identifier ceux qui accentuent ses douleurs. Mais il va falloir le faire très lentement...

jeudi 10 janvier 2008

Nadia


Nous passions nos vies dans les photomatons. Ces appareils qui magiquement nous restituaient nos portraits en quelques minutes nous amusaient follement. Dès que nous étions ensemble, nous filions dans la cabine, un ou deux francs, quatre photos et hop la collection s'enrichissait d'un nouvel instant de notre vie. Nous en avions des sacs pleins, il fallait à chaque fois se renouveler. Parfois nous acceptions, après supplications, qu'un ami nous rejoigne. Il entrait avec nous dans la cabine mais nous gardions le portrait, c'était déjà un privilège de poser avec nous.



Nous avions quasiment le même âge, elle était née juste un jour avant moi. A dix huit ans, alors que je prenais mon indépendance, elle avait eu une petite fille. Cela n'avait pas changé notre amitié, au lieu d'être deux, nous étions trois. Nous trimballions partout avec nous son enfant chérie, elle était mariée, mais je n'ai pas le souvenir que son mari ait fait partie une seule fois de nos sorties. Elle s'était mariée juste parce qu'elle était enceinte, des larmes pleins les yeux, mais rapidement elle avait quitté ce mari, gentil, mais si loin de nous.
Longtemps inséparables, puis nous éloignant lentement l'une de l'autre, notre amitié restait forte.
Insidieusement elle avait rejoint des contrées trop éloignées pour moi, plongée dans l'histoire de G.
Je savais qu'elle allait mal...

Début juillet 96, en vacances en Alsace dans la maison familiale, le soleil illumine la cuisine, nous préparons le repas. La porte est ouverte et virevolte dans l'air chaud des papillons velours. Je lave la salade dans l'évier en grès, JP prépare les poulets, mon père qui s'occupe du four à pain se retourne et dit

- Tu ne connaissais pas une Nadia B. ?
- Si ! Pourquoi ?
- J'ai vu son avis de décès dans l'Alsace, si tu veux je l'ai découpé.

J'étais là, regardant les arbres à travers la fenêtre, les mains inertes dans la salade, des larmes coulant doucement sur mon visage. Elle avait abandonnée sa vie trop lourde et ne m'avait pas appelée.

mercredi 9 janvier 2008

Quinze ans !


Certains week end, l'hépato devenait pour quelques heures le service de garde des urgences générales. Débarquaient alors les "gastros" et "bronchiolites" suivies de leurs parents monopolisants les infirmières de leur bruyante impatience. Deux mondes distincts, d'un côté les greffés, de l'autre les urgences banales, aucune communication. Ils repartaient assez vite, nous les oubliions aussi vite. Parfois les urgences étaient hépatiques, là pas d'impatience parentale, juste l'effroi de la découverte brutale, la peur du diagnostic tant redouté.

Elle, elle était arrivée un matin, souriante, avec cette tranquille assurance des habitués. Se promenant dans les couloirs du service saluant parfois, d'un signe poli, les mamans au chevet de leur petits, caressant d'un mouvement léger les enfants à portée de main en attendant que ses parents aient fait l'admission.
Une fois admise, elle s'installa dans sa chambre. Vider la valise, sortir les livres, le lecteur cassette, orienter la télévision correctement, elle était chez elle.
Mais que venait-elle faire ici ?

Aucun doute elle faisait partie de la famille. Greffée sous cyclosporine, sa chevelure et ses sourcils denses l'attestaient, mais le teint de sa peau, uni, clair semblait celui d'une enfant en bonne santé ?

Dès son arrivée, Cyrielle eut le coup de foudre pour G. Il sortait depuis peu de sa chambre, son rejet semblant maîtrisé par le FK, lui restaient ses bonnes joues et son appétit insatiable dûs à la cortisone. Elle me demanda si elle pouvait lui donner à manger, jouer à la maman en somme. Lui était ravi et petit à petit nous avions fait connaissance. Elle venait là parce que depuis quelques jours elle avait des sortes d'hallucinations, des troubles visuels, l'hospitalisation devait en éclaircir la raison, mais apparemment cela ne semblait pas inquiétant, un prétexte pour faire un bilan, elle était greffée depuis cinq ans.

CINQ ANS !

Cinq ans et elle vivait ! Cinq ans et elle mangeait des chips salés, elle allait à l'école, elle ne faisait plus qu'un bilan par trimestre ! Cinq ans ! C'était donc possible ?

Un monde s'ouvrait à moi !

Et pendant qu'elle lui donnait son yaourt, je me voyais, un jour, accompagnant G., sa petite main chaude dans la mienne, vers l'école où je le laisserais au milieu d'autres enfants afin qu'il apprenne.

Cyrielle, de son sourire, venait de nous donner un avenir.


Aujourd'hui cela fait quinze ans que G. est greffé.

G. s'amuse

Il ferait mieux de faire ses devoirs !

mardi 8 janvier 2008

Bénie des dieux

Coup de fil ce matin... des nouvelles de mon portable... il va bien, il n'a rien, je peux le récupérer !

Je suis bénie des dieux !
L'informaticien reste pessimiste, me prédit sa mort prochaine... pfff n'importe quoi !

Et sinon je suis totalement congestionnée, il me semble que j'enchaîne rhume sur rhume. Du coup j'ai des difficultés de concentration et malgré des billets plein la tête, je cale !

Juste une image, tout à l'heure en allant faire les courses...

lundi 7 janvier 2008

une lettre chez Oxygène

Lue chez Oxygène, cette lettre ouverte de Danièle Dugelay adressée à Nicolas Sarkozy à la suite de l’allocution du Président de la République dans la basilique Saint-Jean de Latran, le jeudi 20 décembre 2007 (sur le site de la Ligue des droits de l'homme de Toulon).

Monsieur le Président de la République,

C’est avec beaucoup d’attention que j’ai lu votre discours du 20 décembre 2007 à Rome. Je ne peux m’empêcher de vous écrire combien il m’a indignée et blessée, sans doute comme beaucoup de Français.

Votre perception parcellaire de notre Histoire et de notre culture est surprenante. Il semble, selon vous, que le monde a commencé à exister avec la chrétienté. Avant, c’était le néant et là seulement apparaissent les origines de notre culture. J’ai dû avoir de bien mauvais maîtres pour qu’ils m’aient enseigné l’existence des cultures antiques européennes ou d’autres continents. Ils ont même eu l’audace de me parler de mythologies ou de croyances païennes dont on trouverait encore des traces dans nos provinces. Il est exact que la religion catholique nous a imposé pendant plusieurs siècles son carcan culturel, sa confiscation des sciences et le pouvoir politique de droit divin, avec tous les malheurs, les guerres et les violences qui les ont accompagnés. Toutefois, vous, Monsieur le Président, qui aimez les ruptures, vous ne pouvez oublier que nos ancêtres ont rompu avec le Divin, malgré plusieurs soubresauts, entre 1789 et 1905. Ces racines-là, avec celles issues de la Commune et de l’histoire du Mouvement Ouvrier, sont chères à beaucoup d’entre nous. Quant à nos grands écrivains, eux qui ont su faire la gloire de notre belle langue, vous n’en citez que quelques uns, oubliant peut-être les plus importants. Je n’ose croire que ce sont des lacunes, ce qui serait grave pour un Chef d’Etat ; je suppose qu’il s’agit plutôt d’une mémoire sélective et n’est-ce pas encore plus inquiétant ?

Les Françaises, les Français ne supportent pas que l’on touche à l’intégrité de leur territoire, de leur Histoire, de leur culture. C’est ce qui fait notre identité nationale et c’est aussi pour la défendre que la Résistance s’est dressée pour s’opposer au nazisme.

D’autre part, vous ignorez, certainement volontairement, la définition simple et précise de la laïcité donnée par tous les dictionnaires, notamment celui de l’Académie Française. Vous préférez en donner un concept, plus malléable, et qui finalement vous est personnel. La laïcité, Monsieur le Président, est ou n’est pas. Tout qualificatif, tout complément, serait réducteur et une laïcité réduite n’est plus la laïcité. C’est encore une spécificité française, inscrite dans notre Constitution qui ne peut être modifiée que par un référendum ou par un vote du Congrès. Tout artifice, toute ruse en la matière, constitue une atteinte à nos institutions dont vous êtes garant.

Par ailleurs, Monsieur le Président, je trouve surprenant votre classement des citoyens en deux catégories de valeurs inégales : les bons citoyens, croyants et donc aptes à connaître la morale, et les autres qui ne peuvent accéder à aucune éthique parce qu’ils n’ont pas l’Espérance. Juger ainsi une partie importante des Français, le faire en pays étranger, blesser ainsi des hommes et des femmes que vous êtes censé représenter, est-ce que cela fait partie de vos attributions ? Personnellement, j’ai été très choquée. D’ailleurs, est-il nécessaire de craindre le jugement de Dieu ou de vouloir mériter le Paradis, d’acheter des indulgences en allant à Lourdes lors de la visite papale, d’espérer un pardon en confessant ses fautes, pour distinguer le bien et le mal ? Vous refuser de reconnaître tout souci de la morale aux agnostiques et aux athées qui sont souvent des humanistes. Ceux-là sont seuls face à leur conscience, à leurs interrogations. Ils doivent affronter regrets et remords, réparer leurs erreurs éventuelles. Leurs efforts pour améliorer la condition humaine, les choix rationnels qu’ils font dans ce but en donnant ainsi un sens à leur existence, n’ont-ils pas autant de valeur qu’une morale imposée par un dogme et uniquement fondée sur l’Espérance ?

Il est vrai que la morale n’est pas la même pour tous les individus :

- Etablir des privilèges fiscaux et juridiques pour les plus fortunés d’une part , et d’autre part organiser la paupérisation des classes moyennes et des plus défavorisés,

- Risquer la désespérance dans nos ghettos de banlieue où le chômage des jeunes bat tous les records et n’y répondre que par l’envoi de la force publique,

- Etaler un luxe tapageur et, dans le même temps, diminuer le pouvoir d’achat des retraités et augmenter les dépenses des malades les plus atteints,

- Mettre en place la concurrence entre les salariés, les diviser à propos de prétendus privilèges, leur faire miroiter une amélioration « au mérite » et leur faire accepter ainsi le harcèlement au travail, l’idée de la nécessité d’un zèle qui en conduit certains à la dépression et parfois au suicide,

- Installer un tel climat de terreur que des adultes et des enfants se jettent par la fenêtre à l’arrivée de la police,

- Ecarter du domaine de la loi subrepticement des éléments essentiels de notre Code du Travail pour pouvoir les modifier plus facilement,

- Faire condamner la France, à son grand déshonneur, par l’ONU et par l’Union Européenne pour la manière dont y sont traités les demandeurs d’asile et les personnes incarcérées… et ceci n’est pas une liste exhaustive, mais des exemples.

Faire ces choix, c’est peut-être conforme à votre morale, Monsieur le Président de la République, mais certainement pas à la mienne. Il est vrai que je suis une pauvre athée, citoyenne de deuxième zone. Pourtant, je pense que suggérer que cela pourrait être inspiré par une éthique religieuse serait faire injure aux croyants.

Vous aimez, paraît-il, le "parler vrai", aussi je vous ai écrit ce que j’avais sur le cœur.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de mon respect pour votre fonction et de mon profond attachement à notre République.

Danièle Dugelay, citoyenne française, Saclay

dimanche 6 janvier 2008

Déçue

Déçue ? Non , vraiment pas ! Bien au contraire ! Il dépasse de loin tout ce que j'avais pu imaginer, même supposer. En quelques mois il a conforté l'image que j'avais de lui, vulgaire, populiste, grossier, incapable de respecter une quelconque ligne de conduite hormis celle du parvenu que l'on soupçonnait. Non franchement je ne suis pas déçue. Pas déçue par mon attente, je n'en avais pas.

Mais tellement déçue par ce qu'est devenue la gauche. Il me restait un semblant d'illusion sur la classe politique, en quelques mois ne me reste plus rien. J'en suis à espérer la mort totale du PS... Oui Ségolène, empare-toi de ce mouvement, achève le, que l'on puisse repartir sur des bases fraîches, dégagées de tous ceux qui grenouillent, tournent leur veste, s'accrochent à leur petit pouvoir et jamais plus ne pensent à l'Avenir si ce n'est le leur.

En mars nous votons. Ici le choix sera assez simple. Notre maire prend sa retraite, il était dissident PS depuis longtemps (souvenir du parachutage de DSK en 1986 en tant que député... tiens oui c'est vrai il a été un temps notre député, tout comme il a été un ami de Denis Kessler avec qui il a écrit un livre). Je n'aurais pas le même dilemme que mes parents dont le maire est passé de gauche à droite et entré au gouvernement. Mon seul soucis sera de faire ou non partie de la liste... Ais-je encore envie de m'impliquer ?

D'ici là nous aurons un grand mariage, quelques visites d'amis de la France et qui sait pourquoi pas, un héritier en route... Voici ne risque pas de débaucher !

samedi 5 janvier 2008

de tout de rien

J'attends des nouvelles de mon ordinateur, mais je n'ai guère d'espoir. Lorsque je l'ai déposé, l'informaticien à qui je demandais de me prévenir si la panne était sérieuse, avant de faire quoique ce soit m'a dit avec un air désolé :
- De toute façon Madame, ce genre de panne est le plus souvent sérieuse. C'est le problème des Toshiba, ils chauffent et les composants de la carte mère pètent !
- Ah ! Et combien, en gros, faut-il compter pour une carte mère ?
- Un minimum de 400 euros et cela sans compter la main-d'œuvre.

Voilà, je suis prévenue. Au moins il pourra sauvegarder mon disque dur. Ensuite, pour l'instant, je me contenterais de celui que JP a remis en route. Reste toujours un Trojan récalcitrant malgré les nettoyages divers, sous DOS y compris, qui régulièrement affole l'anti virus.
Je me retrouve avec la nouvelle version d'Excel que je refusais d'utiliser. Sur le moment j'ai fait la tronche... et puis bon, je ne sais pas où j'atterrirais dans mon prochain emploi et qui sait, peut être y aura-t-il cette version. Autant m'y être habituée d'ici-là. JP a gagné !
Je suis assez plan-plan en informatique. J'ai mes habitudes, mes liens, mes facilités. Ce changement brusque me bouscule, et même si sur le moment cela m'agace, je suis assez contente de devoir me dépoussiérer les neurones.

Je ne suis pas la seule à avoir des soucis informatiques. Ma banque est en rade depuis trois jours, impossible de payer mon loyer. Les pauvres attendront lundi.

Ce week-end je dois m'occuper des voeux. JP a fini la carte, ne reste plus qu'à l'imprime, la découper et choisir les heureux destinataires. Certains en font la collection, mais cette année nous ne sommes guère reconnaissables, je suis en robe et fais du patin à glace - deux choses tout à fait improbable.

A part ça, JP continue son régime et nous le soutenons moralement !

jeudi 3 janvier 2008

régime


Est-ce parce que dès l'enfance l'importance du manger sain rythmait notre vie qu'il m'est difficile de ne pas croire au pouvoir magique des aliments ?
Rarement manger est pour moi naturel, et régulièrement me vient un désir brusque de me "purifier" en écartant les aliments ne présentant pas toutes les garanties diététiquement correctes.

Aussi lorsque JP est revenu de son bureau avec un régime sensé soulager ses douleurs récurrentes c'est à pieds joints que j'ai sauté sur l'occasion. Nous verrons si c'est efficace, mais pour l'instant je prends grand plaisir à lui concocter ses repas et je me demande si je ne vais pas lui emboîter le pas afin de retrouver une silhouette humaine.

Mis à part tout de même le petit déjeuner, dont je me sens absolument incapable de suivre les préceptes - yaourt au soja (je garde un souvenir gluant de la seule fois où j'ai trempé ma cuillère dans un sojasun) agrémenté d'une cuillérée d'huile de lin (bouarkkk pas le matin non !) et thé vert - je crois que pour l'instant je vais me contenter de mon café au lait.
Pour le déjeuner et le diner je suis assez partante - salade crue assaisonnée d'huile (olive, lin, colza et vinaigre) puis une céréale (sauf du blé), un légume, une légumineuse ou tofu et le soir si l'on veut un peu de poulet, poisson ou oeuf. Des fruits crus vers onze heures et dix sept heures. Et pour les petites faims on peut également manger des fruits secs éloignés des repas.

JP est supposé suivre au moins dix jours strictement ce régime, puis petit à petit réintroduire des aliments afin d'identifier ceux qui procurent ses douleurs. C'est un régime fait pour les personnes atteintes de polyarthrite, établi par le Dr Kousmine. L'amie qui en a parlé à JP le pratique depuis quelques temps et en est ravie.Je suis allée faire des courses tout à l'heure, des bananes que JP adore (et qui ne me tenteront pas), pleins de fruits secs pour ce soir devant 24 h (habituellement ce sont plutôt des tiramisu, baba au rhum et autres douceurs qu'il déguste devant J. Bauer), des légumes frais mais aussi surgelés et des yaourts au soja nature. J'ai aussi ressorti mon germoir pour les futures salades fraîches et vite vite à midi pour ne pas qu'il soit tenté j'ai terminé le chèvre (je suis trop bonne).

G. est moins enthousiaste, pas sûr qu'il tienne longtemps. Pour faire passer la pilule je lui ai acheté de la glace au citron et me reste toujours la solution Pizza qui lui ôtera toute velléité de rébellion.

Pour ce qui est de mon virus qui tarde à prendre des vacances, il me semble que les vingt gouttes d'huile de pépin de pamplemousse prises ce matin à jeun lui ont un peu coupé les pattes. Mon odorat se réveille et la barre, qui me tenait office de couvre-chef depuis plusieurs jours, est plus légère au fur et à mesure de la journée. Ouf !

mardi 1 janvier 2008

Noël

Arrivés en pleine forme en Alsace le 22 décembre vers dix huit heures, nous avons comme la fois précédente commencé sans attendre à chauffer la maison. Nous sommes rodés !
Je fonce à la chaufferie pour démarrer le feu avec le bois que nous avions préparé en prévision, et JP grimpe au séjour du haut pour mettre en route le petit poêle suédois capable à lui seul d'adoucir la température en un temps record. Une fois les deux feux crépitant, nous nous octroyons un petit apéro de début de vacances. Pas de souris à l'horizon, un froid sec et le calme de la forêt givrée.
Avant le repas JP fait un premier feu dans le four à pain, mais il faudra trois jours avant que la maison soit vraiment agréable... juste à temps pour Noël !

Le lendemain je cherche ma soeur à la gare de Colmar. Nous avons l'intention de faire directement les courses pour la semaine mais... surprise !... les magasins sont fermés ! Incroyable !
Sur la route les arbres nous plongent dans un enchantement féérique. Tous les arbres sont recouverts de givres, tout est blanc et Colmar est plongé dans un brouillard dense. C'est absolument magique.
Nous passons le reste de la journée à chauffer, chercher du bois, scier et empiler les stères dans l'atelier et la chaufferie... dehors il fait de plus en plus froid et on avoisine les moins dix.

C. est arrivée de Budapest avec une fin de crève que G. semble avoir attrapé à son tour... je pète la forme... ma soeur qui a arrêté de fumer depuis quelques mois est un peu... mhmmm... passons !
Je me lève toutes les trois heures la nuit pour réalimenter la chaudière, je n'ai pas envie que le fuel se mette en route, mais difficile de la faire grimper au dessus de quatre vingt degrés.
Lundi 24 décembre... Nous partons assez tôt faire les courses et curieusement il n'y a presque personne au Lidl de Houssen. Cora est un peu plus fréquenté mais tout à fait supportable. J'ai dressé la liste des repas pour les trois prochains jours et nous trouvons tout sans problème. La voiture chargée nous refaisons la route enchantée de la veille et, cette fois-ci, ma soeur a son appareil et mitraille ce décor fabuleux. A Kaysersberg, deux cigognes majestueuses planent au dessus de nous.

Les courses à peine déballées, C. se met au travail en coupant la viande pour le Baekenhof qu'elle a prévu de nous faire pour le 25. Il faut que la viande marine suffisamment longtemps.
Le Sapin que nous sommes allés couper hier en haut du terrain est gigantesque, lui qui semblait si petit à côté du séquoia. Cette année il sera argent bleu et prune, au grand désespoir de ma fille qui trouve cela triste et moche.
Vers seize heures il est temps d'aller, avec C., chercher mes parents à Mulhouse. Durant notre absence mon frère, Béatrice et les neveux arrivent et s'attaquent aux chapons. Le four à pain est déjà rempli de braise, parfait pour la cuisson des bêtes. Depuis le début de la soirée je sens que je ne serais pas épargnée par le virus "Hongrois, Haut savoyard, Parisien ou pourquoi pas Alsacien", j'ai mal à la gorge, je suis sonnée... Zut !
Mais le repas se passe bien, très bien même. Ma mère est ravie de mettre les pieds sous la table, mon père enchanté de nous voir prendre les choses en mains.

Avant le dessert nous nous retrouvons autour du sapin et nous offrons nos cadeaux...

Pour moi, un nouveau sac à main et un porte clef chat de mes parents, un shampooing Lush au jasmin et une guirlande rapportée par ma belle-soeur de Thaïlande, une coupe japonaise de mon petit frère, des chaussons japonais de ma soeur et l'appareil photo de JP !
Mes parents ont vraiment l'air heureux, l'ambiance est détendue, c'est un bon Noël.
>La soirée se termine gaiement autour du dessert et nous laissons le fouillis de papiers et de rubans jonchant le séjour pour aller nous coucher !

Le lendemain j'essayerai mon nouveau joujou !

juste pour le goût


Pour Noël JP m'a offert un tout petit petit appareil numérique, que je pourrai emporter partout, toujours dans ma poche.
Et moi je lui ai offert deux gros et grands verres pour déguster du vin, ce que nous avons fait tout au long de cette soirée.

Minuit passé, les pétards claquent... 2008 sera une belle année !