vendredi 30 novembre 2007

rien du tout

Je pensais avoir le temps de faire un billet aujourd'hui et puis non, les courses, les lessives, le repassage, la tournée des blogs, le ménage... juste le temps de faire des sandwichs et hop hop hop nous filons à la campa-a-gne !
S'il fait beau je ferais des photos !

jeudi 29 novembre 2007

le don

Mamie de Mulhouse nous disait, je prie pour cet enfant, je sais bien que vous n'avez pas la foi mais je prie tout de même, à quoi JP répondit un jour "Oh vous savez Mamie si déjà on a pas le foie autant avoir la foi !" Elle avait rit.

Lorsqu'il a été sûr que G. ne pourrait pas se passer de la greffe pour survivre, pas un jour ne passait sans que l'on nous demande combien allait nous coûter l'achat du greffon. Nous avions droit aussi à toutes les histoires courant au sujet des vols d'organes, charitablement on nous alertait sur la moindre rumeur d'enfant kidnappé retrouvé avec une énorme cicatrice quelques jours après. Et puis cela devait être terrible d'attendre impatiemment la mort de quelqu'un non ?

Non !

Je n'ai jamais attendu la mort de quelqu'un, jamais ! Et je n'ai rencontré personne qui "attende" la mort d'un autre.

Vous mettez au monde un enfant, vous apprenez assez vite qu'il est malade alors commence la lutte pour qu'il vive. Mais vous restez humain, vous ne devenez pas un vampire pour autant, vous continuez à aimer les autres, et même si parfois la vie est lourde au point d'avoir envie de l'abandonner, jamais vous n'espérez que quelqu'un meurt à la place de votre enfant.
Un jour, quand l'équipe médicale est arrivée au bout des thérapies qui auraient pu éviter à votre enfant la greffe, il faut se résigner. Il ne reste plus que cette transplantation, l'opération de la dernière chance. Ce ne sont pas les parents qui choisissent cela, il y a tout d'abord une réunion de l'équipe qui suit depuis la naissance l'enfant, là est jugé si oui ou non votre enfant pourra supporter et bénéficier d'une greffe. Ensuite vous rencontrez le professeur du service, vous y allez en couple, c'est une décision que l'on ne prend pas à la légère.
Vous savez que votre enfant survivra grâce au don qu'une personne aura fait avant de mourir, grâce à une famille qui malgré la douleur d'avoir perdu un être aimé aura eue la force d'accepter le don. Vous le savez, vous savez aussi que vous ne pourrez pas les remercier, vous ne saurez jamais qui a sauvé votre enfant, vous savez aussi que jamais vous n'avez souhaité leur mort, jamais !

Le matin où nous avons été prévenus qu'il y avait un greffon pour G., que ce greffon était celui d'un enfant, ma première pensée a été pour les parents de cet enfant.
Puis il y a eu le rejet, violent, détruisant le foie, il m'était insupportable de penser que le sacrifice de ces parents serait inutile. Je disais à G. "Gardes le, gardes ce foie, c'est tellement important pour eux". Ils ne sont jamais sortis de ma vie. Chaque anniversaire est pour moi le cadeau que je leur fais.

Je n'ai jamais souhaité la mort de cet enfant mais je n'ai jamais culpabilisé non plus, n'en déplaise à ceux qui l'auraient tant voulu.

de tout de rien

JP photographie la vue de son bureau

Allons bon, voilà la migraine, sans raison, en plein milieu de cycle ! Elle m'a eu par surprise, petite irritation de la gorge, vision légèrement brouillée, le temps que j'en prenne conscience... trop tard ! Je calcule, débutée hier dans l'après-midi, je risque fort de faire le voyage vers l'Alsace encore migraineuse... Prendre son mal en patience, seule solution.

Hier soir au journal, j'apprends que le poisson va sans doute augmenter, certes juste de 1 à 3 %, pour que notre bon président puisse tenir ses promesses aux pêcheurs, mais le contrôle technique, lui aussi, va dès 2008 gagner en précision et du coup nous coûter 30 % de plus. Je sais déjà que mon Urssaf sera trimestriellement plus cher de 200 euros, je vois mon "panier de la ménagère" vider plus vite mon compte en banque... Il va vraiment falloir que je joue au loto !

C'est Caroline de Pensée de ronde qui la première m'a avertie de la mort de Fred Chichin. Les Rita ont mon âge, je me souviens de la première fois que nous les avions entendus. Nous étions chez mon Cousin Alexandre et sa femme Claudine, au cours du diner, nous avaient fait écouter les groupes qu'ils découvraient, Bjork puis les Rita. J'avais tout de suite accroché avec les Rita, bien moins avec Bjork. Nous avions acheté les cassettes, on se les passait en boucle. J'ai des images qui viennent en vrac, Catherine perdant sa dent, la même envoyant péter Gainsbourg et puis, alors que Vanessa Paradis était moquée par une grande partie des Français (moi y compris je l'avoue), Catherine Ringer l'avait prise sous son aile et avait affirmer qu'elle serait star. Je n'avais pas compris, je n'y croyais pas une seconde et pourtant ! Dernièrement il y a eu cet article de Marianne où il semblait qu'ils soutenaient l'omniprésident, qu'ils adoraient Dantec et autres... J'avais tout de même acheté leur disque dès qu'il était sorti.

Wikipedia m'apprend que le 8 avril, jour de mon anniversaire, l'exceptionnel journaliste JP Pernault est né lui aussi un 8 avril mais 7 ans avant moi ! Dieu du ciel, cela confirme mon idée que l'horoscope est une vaste fumisterie !

Au téléphone mon père semble très bien se remettre de son opération, et même si j'avais confiance dans son étonnante force de vie, savoir que c'est fait me soulage. Maintenant il n'a plus qu'à respecter les consignes pour sa rééducation. Nous le verrons samedi. Il faut que je fasse mettre les pneus neige !


mercredi 28 novembre 2007

les pompiers

Du haut de sa chambre à Bicètre il regardait les ambulances des pompiers arriver, rouges et clignotantes. Il restait de longues minutes, assis dans l'encoignure, guettant les allées et venues. Et même, chance inouï, avait fait un bref voyage vers un autre hôpital, bien coincé dans une coque gonflable, brinqueballé dans tout les sens et entouré de pompiers souriants et attentifs, dans une de ces camionnettes tant rêvées.
Les pompiers le fascinaient comme tout petit garçon qui se respecte, et dans ses jouets, les camions rouges aux échelles mordillées se mélangeaient aux diverses "potopapa*", ambulances et autres voitures de police.
Pas de doute il serait pompier quand il serait grand !

On rentra chez nous, plus de pompiers à surveiller par la fenêtre, juste quelques pinpons parfois au loin.
Alors un jour, un de nos amis capitaine des pompiers, l'invita dans sa caserne, il serait une heure durant un pompier, un vrai !

Tout d'abord le casque, un peu grand certes, mais un vrai casque, et puis le camion, assis devant, traversant la ville, les pinpons sur la tête. G. très sérieux et muet, presque tendu, enregistre chaque seconde. Que se passe-t-il dans la tête d'un petit garçon ? Pas un mot, il regarde, il écoute. Hésitant il effleure une lance, sans crainte il monte sur l'élévateur, puis regarde passionnément, en dessous, la caserne. Il prend la main du capitaine et se laisse guider vers les plus gros camions, ceux qui ont de grandes échelles que l'on fait glisser dans le ciel. Pas un mot, les yeux brillants durant toute la visite.
Il rend son casque si lourd, nous quittons les pompiers.

Dans la voiture je lui demande "ça t'a fait plaisir ? Tu es content ? "
Alors les yeux encore étonnés dans un soupir il dit "ouiiiiiiiiiiiiiiiiii" et sourit !


*potopapa = moto de papa, JP ayant à l'époque un scooter qui plaisait beaucoup à G.

mardi 27 novembre 2007

la maîtresse

Quelques enfants finissent de ranger leurs chaussons, d'autres ont déjà enfilé leurs cagoules, des mamans s'attardent cherchant une chaussure, un gant, le sac du goûter, je bavarde avec la maîtresse. Cet après-midi toute la classe a visité la grande école et les enfants ont passé une évaluation pour détecter d'éventuelles difficultés, G. est content, il aime l'école, il aime apprendre, il n'y a pas de doute il ira au CP l'année prochaine. Madame C. me dit combien elle aime ce petit garçon "Vous n'imaginez pas ce que cet enfant m'apporte comme bonheur, c'est ma dernière année d'institutrice, j'ai vu tant et tant d'enfants mais celui là est différent, c'est un soleil, il illumine ma vie". Je suis émue et nous nous embrassons toutes les deux en souriant.

Demain pas d'école ! On se dit " A jeudi ! "
Brrr il fait froid, la bise nous gèle le nez, on court on court et demain on ira au parc.

Tu as pris ton goûter ? Ton écharpe ! Regarde les arbres sont givrés. G. me donne la main, nous marchons d'un bon pas, l'école est juste à côté. De la cuisine on peut voir la cour de récréation. Au passage piéton on croise le papi qui revient tenant par la main Alexandre, un copain de G.. "Mais... il n'y a pas classe ?" Il baisse la tête, bougonne "... maîtresse... mari... mort... école fermée" et s'en va d'un pas incertain. Je n'ai pas compris, pas d'école ? "Allez viens on va voir "

C'est écrit sur une feuille blanche " En raison du décès de Madame C. l'école est fermée aujourd'hui".
Madame C., notre maîtresse ?
Nous sommes là, plantées devant l'affichette, hébétées - Morte ! - Mais comment peut on mourir comme ça, brusquement, en pleine vie ! Dans ce temps suspendu les enfants courent, s'appellent, sautent sur les bancs. On est là sans mot, s'accrochant à cet instant où l'on espère encore une erreur, et puis il faut partir, rentrer à la maison, expliquer simplement que la maîtresse est morte, hier, et que l'on ne la verra plus, plus jamais.

5 décembre 1996

lundi 26 novembre 2007

Lécol


Maintenant elle attendait, tantôt à la maison des parents, tantôt en vadrouille avec celui ou celle qui voulait bien un moment la sortir de cet hôpital. De toute façon elle n'avait pas le droit de voir son petit frère malgré ses sept ans et demi, elle n'avait pas le droit c'est tout. Elle restait à la porte du service, dans une salle d'attente sans jouet, quelques magazines déchirés... attendre... sagement elle attendait, et si quelqu'un lui jetait un regard, elle souriait tendrement... attendre.
Elle était sûre qu'il s'en sortirait, elle avait une confiance absolue... elle l'aimait... il vivrait... mais là qu'est ce qu'elle s'ennuyait !
Lui là haut s'étonnait, si longtemps sans la voir ? Où était-elle ? Il tournait la tête vers la porte, il attendait, elle ne venait pas... Au début il avait bien interrogé "lécol ? lécol ?"... Pas d'école non ! Juste l'absence, inexplicable.
Lentement les jours passaient, lui là-haut, elle en bas. Un jour, avec son père, elle s'était placée juste sous la fenêtre de sa chambre et lui du sixième étage cherchant du regard cette sœur qu'on lui promettait n'avait vu qu'une silhouette... Ils étaient restés là, si seuls.
Il s'éloignait imperceptiblement, son regard par moment s'éteignait, il n'interrogeait plus... résigné... ses forces l'abandonnaient.
Alors, un matin, les grandes instances permirent que fut levée quelques minutes, l'interdiction. Vite on chercha cette sœur chérie que l'on emballa d'une blouse, masque et bonnet papier bleu. La porte entrouverte elle s'envola vers son frère. Derrière la vitre ils plongèrent leurs yeux l'un dans l'autre. Elle vivait, elle était là... Lui tout jaune, vacillant sur ses jambes, de bonheur retrouva le sourire.

samedi 24 novembre 2007

chez moi

Nous étions cinq enfants et glissions sans bruit sur la moquette. Ne pas faire de bruit, ne pas déranger notre père qui travaillait là, derrière sa porte capitonnée. Seul le chat parfois arrivait à se glisser entre deux rendez-vous, se cachait sous la bibliothèque emplie de Vidal et autres ouvrages médicaux. Il attendait que le rendez-vous ait commencé puis sautait sur le bureau pour, plein de désir de caresse, frotter son corps à celui qui écoutait les maux de l'inconnu. Il ne restait pas, vite éjecté par mon père, la porte se refermait et nous regardions ce chat qui avait eu le privilège d'être un instant en compagnie de ces êtres mystérieux.
Toujours mon père a travaillé à la maison. Il faisait quelques sauts dans des IMP ou des hôpitaux, mais la majeure partie de son travail était là, dans notre appartement.
En réalité il se composait de trois appartements en enfilade dont mes parents avaient fait percer les murs. En angle droit, le dernier abritait les bureaux et salle d'attente. Nous évoluions dans les deux autres, mais tout de même il ne fallait pas faire de bruit, pas de cris, les paroles dites sagement sans élever le ton, la démarche légère.
Lorsque la cohabitation avec ma sœur dont je partageais la chambre, devint vraiment trop houleuse, on m'isola dans une toute petite pièce, anciennement cuisine, côté professionnel. J'étais comblée, enfin libre, loin de cette sœur qui ne m'aimait pas.
On me donna entière liberté pour la décorer. Sous la fenêtre qui donnait sur la cour un bel évier blanc me servit de jardin. J'allais chercher au Zoo des kilos de marrons pour le remplir, puis dans des verres plantais des noyaux d'avocat qui donnèrent assez vite l'illusion d'une jungle. Sur les carreaux recouvrant les murs sur une bonne hauteur, je collais des images du livre de la jungle. Le fond recouvert de placard me permit de ranger tous mes trésors. Un lit, un bureau... mon dieu que la vie était belle dans mon paradis.
Tous les jours je me réjouissais, en rentrant de l'école, d'avoir cet endroit de liberté. J'avais même pris l'habitude de prendre l'entrée professionnelle. Je sonnais, la secrétaire m'ouvrait la porte et je fonçais m'enfermer chez moi. J'y retrouvais Edouard mon hamster, à qui je racontais cette folle vie que j'imaginais. J'étais tour à tour célèbre, gravement malade, désirée à en mourir, j'étais très romantique, me regardant pleurer dans des miroirs, choisissant des angles où l'on voyait mieux ces larmes de cinéma couler le long de mon visage. Tout cela en silence, le secrétariat jouxtant ma chambre. Je vivais dans des romans, je dévorais allongée sur mon lit, des livres racontant des histoires d'amour impossibles. Combien de fois ais-je lu "Au bonheur des dames " ? J'étais cette jeune vendeuse qui résistait pour succomber enfin, je me pâmais.
Parfois mon frère T. venait me rejoindre. Nous faisions des expériences avec Edouard, lui créant des parcours que nous chronométrions, dessinions sur les placards des girafes, des paysages exotiques. Cette petite cuisine était devenue pour tous un objet de convoitise tant je semblais heureuse depuis.
Un jour, alors que la secrétaire avait une fois encore raillé mes talents de chanteuse, maman qui malgré tout trouvait cette cuisine bien peu digne de sa fille, décida que j'émigrerais dans une chambre, une vraie, au bout du bout de cet appartement. Loin de la bonbonnière actuelle, j'héritais d'une chambre immense pourvue d'une salle de bain personnelle.
Luxe suprême j'aurais toute liberté pour l'aménager.

vendredi 23 novembre 2007

détestation

Chiboum ce matin parle d'amour, mais juste avant évoque ces blogs où l'on va, alors que l'on sait déjà que l'on va y trouver ce que l'on n'y aime pas. Chacun doit avoir ses blogs de délicieuses détestations, chacun a de très bonnes raisons pour détester ce blog là plus qu'un autre, mais on y revient de temps en temps juste pour vérifier que oui ils restent dans le clan de ceux que l'on n'aime pas. Donc je laisse un commentaire succinct juste pour dire que moi aussi moi aussi... j'envoie... et ? Et si par exemple mon blog était un de ceux là ?

Je vais me faire un café, mets la vaisselle dans la machine (réparée depuis peu), glisse une main dans la fourrure de Chamade qui ouvre un œil... étend une patte remplie de griffes qui s'étirent avec volupté... puis douche avec un nouveau gel sentant divinement bon "Olive de Body shop" et je trafique, trafique dans ma tête.

Et alors ? Si l'on venait sur mon blog juste pour le détester ?

Eh bien... je m'en fiche, franchement, clairement ! Et je sais aussi que si l'on m'agressait vraiment trop violemment j'éliminerais ces phrases mal venues, c'est tout !

Pourquoi est ce que cela ne me troublerait pas ?
Simplement, il y a qu'au fond de moi je suis toujours sincèrement étonnée que l'on puisse réellement m'aimer, moi qui m'aime bien pourtant. Je me connais depuis cinquante ans et quelques mois, j'en ai longuement discuté avec mon psy dix ans durant pour arriver à cela. Objectivement, j'ai un sacré paquet de kilos en trop et j'ai lutté des années pour les perdre, tantôt bien foutue et souvent plutôt conséquente comme maintenant, j'ai eu très tôt des cheveux blancs et en ce moment des yeux de cocker, je ne suis pas une bombe ! J'ai un caractère entier, quand je n'aime pas quelqu'un il n'existe pas, si je l'aime, je lui pardonne beaucoup, tout même. Je le sais, je ne crois pas que cela soit l'idéal et j'apprécie ceux qui arrivent à plus de souplesse. Je crois aussi que je génère par là une forte détestation ou une amitié réelle. On m'aime ou on me déteste...

Qu'importe je suis moi entière et vivante, c'est l'essentiel.

Un dernier mot encore. Je n'ai aucune confiance en moi, je doute en permanence. J'ai le fameux syndrome de l'usurpateur, celui qui fait que l'on passerait son temps à présenter ses excuses d'être là.

Sans doute est-ce pour cela que rien ne m'étonnerait moins que de me trouver dans ces fameux blogs que l'on visite avec détestation !

jeudi 22 novembre 2007

ghassoul


Le réveil de six heures ce matin me trouve particulièrement dans le gaz. Je sors d'un rêve où une esthéticienne vient de confirmer ce que je pressens depuis quelques temps, j'ai vraisemblablement un cancer et ces grosses taches noires qui apparaissent sur mes avants bras font penser à un truc dermatologique. Je suis "nazebroque défonce", de vagues réminiscences de ce rêve font peu à peu surface... il faut que je me lève !
Ce matin bilan semestriel de G., pas de FK donc avant qu'il se soit fait prélever, mais un café au lait est vital pour que je puisse envisager un démarrage dans la vie réelle. Je rejette la couette sous peine de replonger dans un sommeil comateux, vais appuyer sur la touche on de ma cafetière puis direction salle de bain. De Gaulle avait raison "la vieillesse est un naufrage", du moins pour la tronche du matin. Heureusement que la lumière m'éblouit et que je sois obligée de fermer les yeux... je me prépare à l'idée de me voir au réveil... voilà voilà je suis presque prête... arghhhhhhh ! Je plonge dans le lavabo, brossage de dents... on oublie le miroir jusqu'à tout à l'heure !
Ensuite routine... café gigantesque dans bol de grande contenance... lecture de quelques blogs...vers sept heures moins le quart je vais réveiller G., vite on s'habille, on file au labo pouf pouf c'est fait on rentre ! Il est sept heures vingt cinq, il a largement le temps d'aller en cours, mais je suis faible et son regard tendre et suppliant me fait fondre... Ok pour louper le premier cours de Russe (le jeudi c'est Russe à huit heures puis re-Russe à midi !) Allo le lycée, G. a un bilan sanguin ce matin et sera donc en retard d'une heure ! Je sais c'est mal, mais à sa décharge il en a particulièrement bavé depuis la naissance et c'est une petite compensation méritée, et puis d'après ce que l'on m'avait prédit, avec son immunosuppresseur il serait souvent malade et mis à part quelques malheureux petits rhumes qui n'empiètent pas sur sa scolarité... rien de rien (là je touche du bois en croisant les doigts bien sûr). Bon neuf heures sonnent, JP et G. filent et moi...? je suis au chômage ! Je vais donc m'occuper de cette tronche ! En fouillant je retrouve des sachets de ghassoul, je vais me faire un masque bien épais qui va absorber quelques années pendant que tranquillement je lirais un hebdo de nana et boirais un café dans un mug, au chaud dans le bain.
Une demi-heure plus tard, c'est magique !
J'avoue que ce matin je n'imaginais pas retrouver figure humaine et là c'est tout à fait honorable. Je peux maintenant m'aventurer en ville sans risque de faire faire une attaque cardiaque à qui que ce soit.

"Si c'est pas le bonheur ça y r'semble !"

mercredi 21 novembre 2007

swing !

Tant pis si cette vidéo à déjà fait le tour des blogs, mais moi je viens juste de la recevoir aujourd'hui !

irrationnel

Une semaine presque, sans voir et entendre, quoique l'on choisisse comme moyens de s'informer, celui qui a été élu président de la France. Je n'ai pris conscience qu'hier soir, alors que subrepticement nous avions à nouveau eu droit à notre minute de lobotomisation, combien cette omniprésence me minait. J'ai aussi réalisé, enfin, combien le résultat des élections avait grandement contribué à me plonger dans une sorte de dépression dont j'ai un mal fou à sortir. Cela semble irrationnel, je passe mon temps à me mettre des coups de pieds au moral pour retrouver l'énergie qui m'a toujours caractérisée, et malgré tout je suis grise à l'intérieur. J'ai l'impression d'avoir pris 10 ans depuis le 6 mai.

Lorsque Besson a rejoint l'ump cela ne m'a pas particulièrement affectée. Puis petit à petit la "gauche" à virée de bord tout en jurant ses grands dieux qu'elle restait à gauche mais que bon, pour le bien de la France, il était nécessaire qu'elle participe à ce gouvernement. Il reste encore quelques vieux dinosaures muets, dans ce cimetière PS, mais je crois que lorsque Rocard, qui a été un de mes premiers leaders politique à l'adolescence, a commencé à faire un pas à droite, je me suis sentie abandonnée, seule, à la merci de cette machine destructrice, sans arme. J'ai eu l'impression que rien n'arrêterai plus cet homme, tel Attila il avait nettoyé le chemin pour installer son royaume.
Ce n'était pas clairement identifié comme tel, j'allais mal, j'en cherchais la raison, l'avenir ne m'intéressait plus, j'en étais presque à avoir perdu mon identité sexuelle. Une chose qui se levait, mangeait, rangeait... une chose.
Et puis nous avons eu droit à notre semaine de respiration. Ne plus voir constamment cet homme arrogant, vulgaire, méprisant...
respirer...
Enfin !

Mon père lisait Témoignage Chrétien et dès onze ans je m'y plongeais passionnément, la guerre du Vietnam fut ma première indignation. Un jour ma mère exigeât de mon père qu'il arrête sa lecture, il devenait aigri
à force de le lire disait-elle. Nous avons eu alors "le Monde" comme source informative, (je n'ai jamais aimé Le Monde et dès mon indépendance suis passée à Libération que j'ai quitté il y a trois ans). Mais je comprends maintenant le besoin qu'il y a à souffler de temps en temps pour reprendre de la force.

Identifier le pourquoi de mon mal être me fait déjà aller mieux. De l'irrationnel je peux passer au rationnel. Ne plus me laisser envahir par ces images, toujours les mêmes, ces mots aux intonations choisies pour s'immiscer dans l'inconscient collectif, répétés à l'envi par ceux qui se disent encore journalistes.
Reprendre espoir dans l'avenir politique.
Le PS est mort ? Eh bien il ne tient qu'à nous pour réinventer une vraie gauche, intelligente et humaine.


lundi 19 novembre 2007

peau d'chat


Voici l'hiver, la neige, le froid, les rhumes et rhumastismes !

Heureusement il y a les peaux de chats !

Nous avons la chance de vivre près d'un pays où l'on peut trouver le meilleur remède pour soulager les rhumatismes.... la peau de chat ! Une belle peau dont les couleurs varient à l'infini. Voulez-vous la douceur d'un chartreux, l'élégance d'un siamois, la sauvagerie d'un gouttière ? L'offre est illimitée, nous sommes dans une région où les chats sont fugueurs, la matière multiple !

Pour ma part je n'ai qu'un conseil...

"Chats de Haute Savoie, gardez-vous de sortir courir le guilledou, restez au chaud, sous peine de vous trouver très vite bien nus !"

dimanche 18 novembre 2007

départ

L'été 75 s'était passé tranquillement. Mes parents et le reste de la fratrie passant leurs vacances ailleurs - mes grands frères sur des chantiers plus ou moins cathos, ma soeur et mon petit frère certainement aux côtés de mes parents - j'avais l'appartement pour moi toute seule. J'étais chargée d'arroser les plantes, des géraniums garnissant les nombreux balcons, divers ficus et autres plantes vertes parsemées dans les 13 pièces dont j'étais la gardienne estivale.
J'avais trouvé un petit boulot aux Dernières Nouvelles d'Alsace, je faisais un vague ménage rapide, histoire d'arrondir mon argent de poche. Le reste du temps je faisais la fête avec Nadia et Anne Marie. Nous passions nos soirées au "Roucala Peterschmitt" à boire de la bière. Lorsque nous avions trop forcé la veille, nous commencions la soirée par une tisane et invariablement le patron s'écriait "Yo, mais ici c'est donc pas une pharmacie". Tout le monde riait et nous restions jusqu'à point d'heure à faire la fête entourées de nos copains musiciens, bons buveurs eux aussi. Tranquillement les jours passaient et le retour des parents étant imminent, je découvris stupéfaite que les géraniums non arrosés tiraient une sale gueule. Ces maudits géraniums, malgré mes soins intensifs, ne reprirent que timidement vie et ne purent faire illusion. Une fois de plus, dès leur arrivée, j'eus droit à un sermon me prédisant le pire... incapable, flemmarde, menteuse... Que dire, je vivais intensément ma vie et eux voulait m'emprisonner dans cet avenir étriqué où se dirigeait mes frères et soeur ? Je les trouvais si vieux dans leur façon d'envisager ma vie.
Quelques jours plus tard, ma mère entra dans ma chambre et froidement dit "il me semblait que tu avais déclaré que tu partirais dès que tu aurais 18 ans ?" - J'avais 18 ans !
Alors je ressortie ma chemise de nuit, remplie une fois de plus un sac de l'indispensable, téléphonais à Anne Marie pour qu'elle vienne me chercher avec sa 2 chevaux et je dis au revoir à mes parents. "Je reviendrais chercher mes affaires plus tard". Ils étaient assis à table, prêts à dîner, je les quittais, je savais que cette fois-ci était la bonne.
Je pris un petit boulot le soir dans un centre de réadaptation où la moyenne d'âge des résidents n'excédait pas 20 ans, me trouvais un petit appartement sous les toîts et en septembre j'entrais aux Beaux Arts où je rencontrais celui qui plus tard serait mon compagnon.

samedi 17 novembre 2007

fugue mineure

Un soir, tout au début de 1975, nous avions eu une réunion familiale. Je vois encore ce cercle où mon père présidait. Ma mère étant une fois de plus à Paris pour une énième séance d'analyse, il y avait donc mes trois frères, ma sœur et moi-même, objet de cette réunion extraordinaire. Je ne me rappelle plus exactement comment s'est déroulée cette réunion, le sujet brûlant étant des clefs perdues et devait donc en ressortir qui de nous cinq en était le responsable. Bien évidemment c'était moi, tout le monde le savait, mon père en premier, mais il fallait dramatiser cette perte pour que sans doute je prenne conscience de la gravité de la chose. Je vois encore mon père, face à moi, m'exhortant à dire au moins un mot, et moi muette jusqu'au boutiste, absente. Après m'avoir accusée, entre autre, d'avoir donné ces clefs à mes copains (délinquants il va sans dire) pour qu'ils viennent cambrioler notre appartement, mon père excédé leva la séance et partit à une réunion. Mes frères et sœur reprirent tranquillement le chemin de leurs chambres, moi je décidais de quitter une fois pour toute cette famille dans laquelle je n'avais plus ma place.
Dans un sac je glissais une chemise de nuit, un pull, quelques affaires et sur la pointe des pieds je quittais l'appartement. Sur le palier mon courage rafraîchi par le noir du dehors, je choisis de grimper au grenier où je savais trouver un endroit pas trop froid pour dormir ma première nuit de liberté. Je me souviens de l'étroitesse de ma couche, je grelottais, des bruits, craquements, d'une nuit où je ne dormis que d'un œil. Le lendemain je traînais en ville, et comme j'avais faim, au culot, j'allais manger à la cantine du lycée. Ensuite j'ai un grand flou, je sais que je suis restée quinze jours à me balader librement.

Un jour je pris le train pour Strasbourg. Comment me suis-je retrouvée chez Armand A. ? Il était l'amant de mon amie Josiane, sans doute m'avait elle conseillée d'y aller ? Toujours est-il qu'il m'avait proposée de passer la nuit chez lui. J'étais à l'époque très immature malgré mes dix sept ans et très intimidée par cet homme de dix ans mon aîné, mais la perspective de dormir dans un lit était tellement tentante que j'acceptais son invitation. Il me prépara un lit de fortune sur son canapé et rejoignit sa chambre. J'enfilais ma chemise de nuit et tentais de m'endormir. Au milieu de la nuit il vint me chercher "Viens, il fait vraiment froid, tu seras mieux dans mon lit". J'avais très froid c'est vrai, je le suivis donc docilement et me couchais chastement à côté, près du bord, gardant mes distances. Ensuite... il effleura mes pieds, lentement s'approcha, enleva ma chemise de nuit, il me déflora...
Voilà ! Une bonne chose de faite !
Je basculais dans la cour des grandes et même si cela n'avait pas été un grand moment de plaisir c'était malgré tout une étape cruciale qui s'était plutôt bien passée.
La suite avait été moins drôle, tout d'abord Armand avait été furieux que je ne l'aie pas prévenu de ma virginité, puis Josiane folle de rage me bannie à jamais de sa vie.
Mais tout compte fait, se faire dépuceler par un excellent musicien présageait une vie sexuelle plutôt artistique.
Grandie dans ma tête, je décidais de rentrer à la maison. Mon père ne m'adressa pas la parole pendant deux mois, personne ne parla de cet épisode, j'attendis mes règles avec un peu d'appréhension, mais dieu que je me sentais forte maintenant.
Armand pris de mes nouvelles avec beaucoup de gentillesse, m'offrit des places régulièrement pour ses concerts et quelques mois plus tard je quittais pour de bon ma famille et pris mon envol.

vendredi 16 novembre 2007

evasion

Mercredi je suis allée faire un tour à Annecy, tout d'abord Courier pour faire déjà un repérage pré Noël, quelques achats bouquins et les boutiques autour. Il était midi lorsque je suis allée retrouver mes anciennes collègues dans mon ancien bureau. Petit coup de blues de voir une nana à ma place, mais elle est là en stage, n'a pas du tout la même fonction que moi, je sais que de toute façon je suis là bas chez moi, et surtout que B. reste mon amie, ma confidente, ma sœur avec ce que cela comporte de tension et d'énervement parfois. Nous sommes parties toutes les deux au restaurant, mettre à plat ces derniers mois si noirs pour moi. Elle me comprend comme personne d'autre ne l'a fait jusqu'à présent, c'est impressionnant de l'entendre éclaircir mes doutes, mes angoisses. Je suis à chaque fois ébahie de l'analyse qu'elle fait de ce que je suis, de ce que je vis. C'est sans doute aussi pour cela que j'aimerais parfois l'évacuer vite fait. Je n'aime pas être à nue. C'est paradoxal d'ailleurs de tenir un blog tout en cherchant à cacher l'intime souffrance. J'ai une certaine chance, ma famille et mes amis ne sont pas des blogueurs acharnés et même si parfois je tremble un peu que le hasard d'un lien les amène ici, je suis pour l'instant assez tranquille. Mais je suis tout de même toujours sur la réserve, il est très rare et très déstabilisant pour moi de lâcher un peu la bride. Si par malheur je le fais, comme dernièrement où je n'ai pu contenir cette terreur qui m'étreint, je rassemble toute ma force pour reprendre le contrôle. Lorsque la vie est trop lourde ma meilleure thérapie est d'aller hurler ma peur et ma rage, seule au volant, roulant nul part mais sans témoin.

Après, plus tard, une fois l'orage éloigné, je peux, détachée, parler de cet anéantissement, mais seulement après l'avoir remballé jusqu'à la prochaine fois.

jeudi 15 novembre 2007

Tom

Aujourd'hui le petit Tom va vivre ce que G. a vécu il y a presque quinze ans. Je souhaite à Tom, à son papa qui lui donne un peu de son foie, à sa grande sœur et à sa maman, que tout se passe le mieux possible. A ceux qui viendront faire un tour ici, pensez fort à eux !

mardi 13 novembre 2007

leurs rêves...

Tout à l'heure nous avions rendez-vous avec la pédiatre qui suit G. depuis sa naissance. Elle fait partie de la famille, j'ai (nous) avons une confiance absolue en elle. Jamais elle ne s'est trompée, elle adore G. et moi je l'adore !
Comme elle exerce dans un hôpital d'une ville voisine, nous faisons un bout de chemin en voiture, et du coup nous bavardons G et moi. Il est question de la grève, que je soutiens pour les raisons lues ici et là.
Il me dit que H., une de ses copines, le tanne pour qu'il aille manifester mercredi, lui s'en fou et me dit que "Déjà s'il y a la grève j'ai envie d'en profiter" (entendre jouer à l'ordi) "Je vais pas aller me faire chier sous la neige" (eh oui ici il neige, c'est vraiment l'hiver).
Je m'entends lui dire "de toute façon cela ne rime à rien..." et je me prends 100 ans dans la gueule !
Mais qui suis-je pour dicter à mes enfants leurs conduites politiques ? Est-ce que une seule fois j'ai demandé à mes parents si je pouvais aller manifester ? J'avais mes convictions, solides, peut être et certainement très utopiques, mais "'l'Utopie ou la Mort" je n'ai pas le droit de l'interdire à mes enfants.
Dans l'émission de Mermet (que j'écoute en ce moment puisque je suis au chômage) il était bien évidemment question des grèves, de l'histoire des grèves, et à un moment, on entendait des jeunes revendiquer le droit aux rêves.
"Si l'on ne peut pas rêver à notre âge, rêver d'un monde meilleur, d'un emploi que l'on aimerait, quand pourra-t-on le faire ?" ... et je me reprends un petit coup de vieux supplémentaire !
Où sont mes rêves ? Je prévisionne mon budget, je tremble pour le boulot de JP, je tremble pour celui que je devrais trouver... mes rêves ? Je plonge dans les livres, je me noie dans internet... mes rêves je ne les vis que la nuit !

lundi 12 novembre 2007

hiver 2001

Jp, les enfants et moi sommes arrivés tout à l'heure en fin d'après midi. Week end organisé par ma mère, nous devons rencontrer un producteur de cinéma en vue d'une future collaboration pour un dessin animé. Il y a là mon père, le fameux N. et sa compagne. Comité restreint, personne d'autre.
A notre arrivé nous avons fait la connaissance de N. et son amie en partageant une tasse de thé comme il est de coutume pour accueillir les arrivants. L'hiver est là, il fait froid et la nuit tombe vite. Dehors les épicéas se balancent et frissonnent dans la pluie glacée.
Très vite JP et N. sympathisent, ils prolongent le thé par un apéritif servi dans le séjour du haut, les enfants sont dans la bibliothèque et se régalent de bandes dessinées, ma mère et moi descendons pour préparer le repas et profiter de ce moment pour bavarder. A la cuisine mon père est déjà au travail. Il fait chauffer le four à pain. Tout à l'heure il est allé chercher du bois dans la forêt qu'il a mis en tas juste à l'entrée. Il entre et sort régulièrement, alimentant brassée par brassée le feu. Il fait bon, l'ambiance est curieuse, je n'y prends pas garde.
Tous en pelant de concert le kilo de carottes, j'écoute ma mère me raconter sa vie trépidante. Mon père sort, entre, ressort... il alimente le feu... nous attaquons les pommes de terre. Mon attention est flottante, j'écoute d'une oreille distraite ma mère me raconter ses vernissages, ses cours de gym, ses concerts, ses diners... Mon père revient les bras chargés de bois, il enfourne le tout dans la gueule de four... entre temps les carottes coupées sont au feu. Les poulets attendent sagement que le four soit assez chaud pour être glissés au milieu des braises.
Mon père sort, la porte claque... ma mère d'une voix glaçante dit "il faut que tu le saches, ton père va très mal, on vient de lui découvrir un très mauvais cancer- je t'interdis de lui en parler" Mon père revient, les bras chargés de branches qui rejoignent la fournaise - "Je crois que ça suffit, on va pouvoir bientôt mettre les bêtes" grand sourire, je suis pétrifiée. Il est là, il est mort ?
Je remue les carottes, ce bourdonnement qui revient, m'isole. Ne rien dire. Combien de temps encore à vivre ? Mettre la table, la conversation a repris, ne rien dire, revêtir son personnage, jouer dans la pièce son rôle au plus juste. Sourire, avaler les larmes, essayer de faire le vide, ne pas penser à demain, à jamais.
Jp est descendu avec N et sa compagne. Nous appelons les enfants - A table, le repas est prêt.
Ne rien dire mais pourquoi ? Au moins à JP non ?

Tous le monde a rejoint sa chambre, je chuchote la nouvelle à JP. Nous sommes effarés. Juste ces mots crachés par ma mère et puis rien.

Mon père à son habitude s'est levé avant tout le monde. Je le retrouve entrain de faire le café, il faut mettre la table, poser les bols, je jette un regard vers la fenêtre où les oiseaux ont entamé depuis longtemps leur ballet autour des tas de graines de tournesol. Ne rien dire. Il est pareil à lui même, invraisemblables ces mots le condamnant. J'ai envie de vomir... je ne repartirais pas sans lui avoir parlé !

Midi passe, ma mère fait faire le tour du terrain aux invités, JP et les enfants sont de la balade. Je suis seule avec mon père, je prends mon courage à deux mains.
Papa, je sais que tu ne veux pas en parler, c'est au dessus de mes forces, je ne t'embêterais pas avec ça, mais dis moi ce qu'il en est. Ce cancer ?

Alors d'un grand rire éclatant il ressuscite ! Mais bien sûr que l'on peut en parler, pourquoi non ?

samedi 10 novembre 2007

lectures

La journée se termine, nous sommes entrés dans l'hiver. Depuis hier quelques flocons tourbillonnent, les montagnes en face blanchissent, la bise glacée m'a fait ressortir mes écharpes dans lesquelles je m'emballe avant de sortir.

Après Chagrin d'école, j'ai lu Darling de Jean Teulé. J'aime beaucoup Marina Foïs, mais je n'ai pas envie d'aller voir le film, par contre l'histoire m'intéressait, j'ai donc lu le livre...
C'est un tel cauchemar, une vie repoussante. J'en suis sortie ébranlée, et par l'histoire et par ma réaction. L'histoire est épouvantable du début à la fin, pas un moment de répits, noyée tout au long des pages sans pouvoir un moment souffler, s'ébrouer. Malgré tout ce qu'elle a subit, je n'ai pas réussi a avoir d'empathie pour cette femme, j'ai eu de la tristesse pour ce gâchis, pour les trois enfants qui sont nés de son histoire, pour ce frère qui se pend en face de la maison familiale, mais j'ai dû me raisonner pour ne pas être exaspérée par cette fille qui plonge et replonge encore plus bas. La misère du non amour. S'interdire à jamais d'être aimée. Je n'arrive pas à concevoir que l'on puisse ne pas aimer un enfant, quel qu'il soit. Je suis loin d'être niaiseuse avec les enfants, mais il me serait inconcevable de vouloir leur faire du mal de quelques façons qu'il soit.
Pfffou ce livre est vraiment une descente en enfer.

Pour me changer les idées j'ai ressorti un livre que ma belle-sœur m'avait offert cet été et que je n'avais curieusement pas réussi à lire. Un tout petit livre de Jorn Riel - La maison des célibataires. Je l'ai lu dans le bain, en buvant un expresso bien tassé. L'hiver a du bon ! Eh bien c'est un livre très agréable, vite lu, ensoleillé, décidément j'aime l'écriture des pays du nord.

Demain j'attaque le Boyd "A livre ouvert" qui complétait le paquet de cet été. Je le lirais, les pieds plongés dans une bassine d'eau chaude, quelques cuillerées de bicarbonate de soude pour les rendre doux et lisses et blanchir les ongles.
De toute façon il va faire froid, gris, et venteux et le 11 novembre c'est férié !

jeudi 8 novembre 2007

les petites filles

Vers trois ans, les petites filles découvrent le pouvoir qu'elles ont sur leur père. Elles lèvent leurs yeux noisettes, bleus, verts ou corbeaux, esquissent un sourire et emmènent où bon leur semble celui qui vient de perdre tous ses moyens. Pour les pères c'est une découverte merveilleuse cet amour sans pudeur, sans reproche. Et même si plus tard cette enfant les abandonne pour un autre, restera toujours ce premier sourire dans lequel ils se sont noyés tels les marins suivant une sirène.

Pourtant de plus en plus dans le monde des hommes effacent les petites filles à naître. Il suffit d'une goutte de sang posée sur un buvard, d'une échographie ou d'un prélèvement amniotique pour choisir si l'enfant aura ou non un avenir. Et si malheureusement malgré tous ces progrès technologiques, une petite fille nait tout de même, bien souvent elle sera abandonnée coûtant trop chère, ne servant à rien.

Ce que les hommes oublient, c'est que la petite fille c'est la femme de demain. Et que même si ces satanées bonnes femmes sont parfois pénibles, ce sont souvent dans leurs bras que les hommes se reposent et se calment.

Leur restera la guerre...

A lire : Quand les femmes auront disparu - Bénédicte Manier (la Découverte)

mercredi 7 novembre 2007

voyages


La toute première fois que nous avons emmené Chamade en voiture, c'est à dire dès son achat, elle avait environ 15 cm sans la queue, un poil tout fouillis mais une voix déjà très affirmée. La porte à peine fermée, le moteur en marche et c'était parti pour 5 minutes de miaulement. Depuis rien n'y a fait. J'ai acheté un vaporisateur de phéromone, j'ai essayé à nos risques et périls un comprimé machiavélique sensé la sonner durant notre voyage à Oléron, mais qui l'a juste transformée pendant de longues minutes en un truc abominable bavant et vomissant. J'ai bien essayé de reproduire un semblant d'intimité avec caisse, gamelles de croquettes et eau... rien n'y a fait.
Nous avons hérité d'un machin angoissé, et tout ce qui fait effet calmant chez les chats "normaux" (mais existe-t-il des chats normaux ???) tout donc la transforme en chat cinglé. Peut être n'avons nous pas été très inspirés lorsque nous l'avons appelé chat-mad !
Maintenant nous nous habituons à ce fond sonore, elle arrive même à somnoler tout en miaulotant. G. de temps en temps la sort de sa caisse, et dûment attachée la réconforte dans ses bras. Mais elle est fascinée par les camions et pousse des miaulements dignes du chat le plus mâle qui soit. Un sorte de vagissement qui empli l'habitacle.
Heureusement qu'au bout il y a la forêt, les poutres surplombant de cinq mètres l'entrée d'où elle peut surveiller les allers et venues, les souris kamikazes, la cave magique voutée et presque sombre...

Je me demande même si cela ne nous manquerait pas un petit peu si brusquement elle devenait muette !

portrait fugace

Et si j'étais...
- un fruit : le melon sucré, lumineux, juteux !
- un légume : la tomate, juste cueillie, cerise et fraîche !
- un plat : une ratatouille glacée et parsemée de fleur de sel d'Oléron.
- un dessert... un chou léger, caramélisé, et fourré d'une crème chantilly aérienne.
- une boisson : un expresso brûlant.
- un accessoire : un pique à cheveux pour les dompter un instant.
- une paire de chaussures : des escarpins italiens
- un créateur : Lacroix pour ses broderies, Gauthier pour sa folie
- un mannequin : ?...
- une égérie : égérie beaucoup pour pas mal d'âneries alors difficile de choisir !
(voilà comment se débarrasser en deux temps trois mouvements d'un truc impossible à départager !)
- un vêtement : le jean, depuis toujours et bleu sombre !
- une matière : du coton !
- une couleur : pfffou mais c'est impossible de répondre à un truc pareil...J'aime les couleurs qui vivent !
- un make up : l'éternel mascara, brun qui ne fait pas de paquets.
- un parfum : en choisir un... celui de mes bébés lorsqu'ils se réveillaient le matin, une légère odeur de fourmi disait ma mère. Plonger mon nez avec ravissement dans leur cou si doux.
- un soin : se frotter au gant de crin avec vigueur
- une marque : les rides soleil autour de mes yeux
- une innovation : Internet
- une Desparate Housewife : Mise à part Suzanne n'importe laquelle
- une Sex and the City : langue au chat... je n'ai jamais regardé.
- un film : comme ça sans réfléchir "les Virtuoses" de Mark Herman
- une série : en ce moment les fameuses désespérées mais j'adore Lost
- un livre : l'élégance des Veuves d'Alice Ferney
- un auteur : impossible de sélectionner alors je vais dire celui dont je ne lirais plus de livre : Bobin qui m'emmerde au plus haut point.
- un acteur : Denzel Washington ?
- une actrice : Cécile de France ?
- un chanteur : pour l'énergie qu'il me donne Manu Chao
- une chanteuse : Barbara que j'ai tant aimée
- un style de musique : j'aime toutes les musiques, alors pour la nostalgie La Country
- une chanson : A chaque fois qu'on parle d'amour...
- un proverbe ou un dicton : Demain est un nouveau jour !
- un pays : celui où je suis
- une ville : une grande et grouillante ville, pleine de force.
- une île : Oléron de toute façon une ile sur l'Atlantique
- une saison : l'été, le vrai, plein de soleil, de vent chaud, d'averses brutales et éphémères...
- un paysage : le bord de mer au petit matin.

Voilà Meerkat ! Demain sans doute j'aurais d'autres réponses mais celles-ci sont exactes à ce que je suis !

mardi 6 novembre 2007

Ici

Cela faisait un moment que mes parents cherchaient une maison de campagne quand ils ont lu l'annonce de cette vieille ferme à vendre. Certes elle était beaucoup trop loin par rapport à la notre résidence principale, mais mon frère aîné réussi à les décider pour, au moins, la visiter. Une vieille ferme avec une fontaine, une auge en granit, des épicéas... cela faisait remonter des souvenirs de nos toutes premières vacances dans les Vosges.
Ils y allèrent et tombèrent instantanément amoureux. Elle tombait en ruine, elle était superbe. Construite en 1808, entourée d'une forêt dense, adossée à la montagne. Ils l'achetèrent.

Elle a accueilli, presqu'à leurs naissances tous les petits enfants de mes parents, les cendres de mon frère y sont enterrées, nous passons tous nos Noëls là-bas et Chamade y a découvert un formidable terrain de chasse.

Le trajet pour y aller me semble souvent longs. Nous n'avons pas encore quitté le parking que Chamade à déjà fait pipi. Nous sommes maintenant rodés, arrêt devant le vidéo club, Chamade fermement tenue par G. pendant que j'évacue le papier mouillé, rapide nettoyage avec un produit pour vitre, quelques feuilles de papier absorbant sèches... hop le chat dans sa caisse et on repart. Bretelle de l'autoroute, la voiture prend de la vitesse... miaulement caractéristique... on se met en apnée... elle fait ses quelques crottes... on s'arrête au premier parking... G. la maintient fermement pendant que je vide la caisse dans la poubelle, petit coup de produit pour vitre, feuilles de papier absorbant... et le voyage peut enfin commencer.
Je connais cette route par coeur et même si j'aime conduire, c'est parfois long.
Cette fois-ci l'automne magnifique l'a rendu plus supportable.

Mais une fois arrivé, quel bonheur. Quelque soit le temps cette maison est belle. Totalement isolée, aucun voisin.
Alors on lâche le fauve qui se met en chasse, nous sortons nos bagages et plus rien d'autre n'existe que cet instant, ici !

vendredi 2 novembre 2007

Absente

Je pars quelques jours en Alsace, m'accompagnent Chamade et G.
Ce n'est pas l'enthousiasme, loin de là, j'ai depuis deux jours une sinusite qui me sonne, et la perspective de faire cinq heures accompagnées de miaulements ininterrompus ne me réjouit pas.
Mais j'y retrouve mon frère parisien et mon neveu, mes parents pas très en forme (c'est surtout pour cela que j'y vais). Je vais essayer de ne pas revenir avec dix kilos supplémentaires, sans rhume, et pleine d'énergie !

jeudi 1 novembre 2007

1er novembre en ville

Autoportrait
Tag dédicaceVestige de campagne
Pensée pour Ron
Chat au balcon... Pâques aux tisons ?
Tondeuses citadines, tendance "Grenelles de l'environnement"

Mettre ou ne pas mettre de titre aux billets ? Je ne sais quelle incidence cela a réellement, je fais un essai, mais sur Blogger je trouve qu'ils tiennent une place qui manque singulièrement de discrétion. Apparemment il est impossible de les réduire ou d'en changer la couleur.
Bref je tente c'est tout !