samedi 30 juin 2007

la nuit

Comme à chaque étape un peu délicate de ma vie, mon grand frère est là, en retrait, prêt à tendre les bras pour m'empêcher de tomber. Il est resté avec sa petite nièce et ma soeur jusqu'à ce que nous sortions du service. Ils ont, tous les trois, fait des courses pour que nous puissions dîner ce soir à la maison des parents.
Je retrouve Flo que j'ai quittée il y a presque trois semaines. Ce matin, elle prenait son petit déjeuner, quand Annie, qui s'occupe de la gestion de la maison des parents, est venue la voir.
"Tu sais ta copine Valérie, elle va venir tout à l'heure ...Qu'est ce qui arrive ?... y'a un foie pour son fils !.... Ouais super génial..."
Et moi, à ce moment là, je naviguais dans les rayons d'Intermarché... des yaourts par 24, des poireaux... je tripotais mon bip... un week end ordinaire.

La nuit précédent l'appel, alors que nous dormions tous profondément, G. avait poussé un hurlement de bête, un hurlement qui m'avait fait bondir du lit le coeur battant, qui m'avait fait courir jusqu'à son lit, affolée. Il dormait sereinement, le souffle léger. D'une main j'avais caressé son front, effleuré sa joue, ses épaules si douces, vérifié le gavage, puis revenue, totalement vidée, tremblante m'allonger sur le lit, j'avais chuchoté "on dirait qu'il sent la mort, c'est peut être la greffe". Nous avions, à cet instant, trouvé cette phrase incongrue. Nous nous étions rendormis.

C'est l'heure où tous les parents se retrouvent après avoir passé la journée qui en réa, qui en chir ou en hépato. La cuisine est pleine de bruit, l'Italie, la Tunisie, La Sicile, le Nord, le Sud et ce soir la Haute Savoie... tout cela sent bon l'ail, les tomates, les gnocchis, les pommes de terre grillées, la soupe de légumes... nous nous réfugions dans notre chambre, sonnés.
C. grignote, puis exténuée, s'endort sur notre lit. JP reste avec elle, je vais m'affaler dans un des fauteuils de la salle TV, Drucker à l'écran, je suis ailleurs, en attente....
Petit à petit la salle se vide, la maison est silencieuse. Je vais jeter un oeil dans notre chambre, C. et JP dorment, agités.
Flo et Anna sont restées, nous passerons la nuit ensemble. Le docteur Debray a appelé, ils ont commencé à l'ouvrir... l'avion est toujours en l'air... s'il se crache ? ne pas trop y penser... Alors comme des gamines, nous nous mettons à faire le ménage, sans bruit, pour ne pas déranger ceux qui dorment.... décrocher les rideaux, mettre une machine en route.... laver la cuisine à fond récurer les éviers, gratter les plaques de cuisson, frotter les tables... A 23 heures, nouvel appel, la transplantation a commencé... tiens si on changeait la disposition de la salle à manger... sortir les rideaux, les suspendre après avoir nettoyé les vitres... nous ne parlons pas... Flo a vécu cela il y à 15 jours, sa petite Emilie avait à peine 6 mois, Anna attend maintenant depuis plus d'un mois que la sienne quitte enfin la réa... elles savent...
Toujours cette fébrilité joyeuse qui nous accompagne depuis ce matin.
A une heure Dominique rappelle, cela touche à sa fin.... nous peaufinons la décoration... les filles vont se coucher... j'attends !
A trois heures moins le quart, j'entends la porte du bas s'ouvrir, les marches en fer qui résonnent... la porte d'entrée... dans l'encadrement, deux infirmières... je me lève de mon tabouret...
Voilà ! Le combat commence vraiment, maintenant, à cet instant précis ! Je rassemble mes forces pour ce que je sais être le plus dur....

Doucement je réveille JP, nous rejoignons le professeur Valayer dans son bureau. Il est fatigué, assez froid, mais content du déroulement de l'opération. Il cherche vainement un polaroïd du foie de G., ne le trouve pas, mais il était temps nous dit-il, G. est un sacré gaillard, il ne devrait pas rester longtemps en réa.. deux jours sans doute... il s'en va, dormir quelques heures avant sa nouvelle journée...
nous rentrons rassurer C. qui s'est réveillée.

Quelque part en Espagne, des parents sont en deuil...

(janvier 1993)

vendredi 29 juin 2007

Juste avant

Ah ! vous êtes là, magnifique, comment va notre G... viens mon chéri... l'effervescence joyeuse de l'équipe qui nous suit depuis 18 mois balaye notre inquiétude... L'enfant roi, entouré de sa cour de jeunes infirmières, se laisse déshabiller et baigner, ravi. Il s'amuse de nous entendre susurrer des psuiuiui pour l'encourager à faire un petit pipi dans la poche stérile, il barbote excité et rigole des chatouillements provoqués par le badigeonnage de bétadine. Les résultats sanguins sont excellents, il n'a jamais été aussi resplendissant de santé.
JP et C. débarquent dans ce joyeux foutoir. Ma pauvre cocotte est morte d'angoisse, elle a vomit dans le train et la honte la submerge. Ce petit frère qu'elle aime tant, elle sait qu'elle risque de le perdre cette nuit. Du haut de ses bientôt 8 ans, elle cache au fond d'elle cette peur envahissante. Son âge l'éloigne du service, et ma famille la prend sous son aile. Je la retrouverais tout à l'heure, mais là c'est G. et tout ce qui entoure la préparation de la greffe qui monopolise mon attention. JP s'est ressaisi, il est là tout entier, mais lui aussi, comme sa fille, cache son effroi. L'après midi file à toute allure. Le professeur Bernard, souriant, vient nous saluer.

Pendant ce temps, les deux chirurgiens sont en route pour l'Espagne, ils vérifieront l'état du foie, puis le prélèveront.

G. est prêt, il est presque 18 heures, il est allongé sur le lit, nu sous la blouse immaculée, un petit bonnet blanc sur la tête.
En procession nous le suivons, traversant les couloirs. Il n'a rien mangé depuis hier et pourtant il est calme, serein. Je le regarde éperdument.

Devant le SAS nous allons devoir nous quitter...
...pour combien de temps ?

Il nous fait un petit signe de la main, tranquillement. Nous nous disons au revoir des yeux, de la main, les baisers s'envolent... Voir cette porte qui doucement, sans bruit, se referme, alors que notre avenir, funambule, tangue dangereusement sur un fil de soie.

Sans un mot, nous refaisons le chemin inverse. Le docteur Debray promet de prendre des nouvelles au bloc régulièrement, et nous appellera à la maison des parents.

Nous retrouvons notre petite fille.

(janvier 1993)

jeudi 28 juin 2007

sur la route

Par la vitre je regarde s'éloigner JP et ma petite fille plantés sur le trottoir, un dernier au revoir de la main et je fais la connaissance des deux ambulancières qui se relaieront jusqu'à Paris. Elles sont très émues et pour l'une d'elles c'est son dernier voyage avant la retraite. Nous sommes tous les quatre curieusement très euphoriques, dans un état d'excitation joyeuse proche de celui précédent un accouchement. La route ensoleillée défile calmement, de temps en temps nous nous arrêtons pour le changement de conductrices, pour manger un morceau ou prendre de l'essence. G. se régale en regardant le traffic et nous bavardons, nous racontant nos vies comme de bonnes copines. A l'approche de Nantua nous rencontrons un bouchon, la tension reprend ses droits.... sirène... les voitures s'écartent, G est aux anges... nous passons et la tension retourne se cacher.
A l'entrée de Paris, un peu perdues, mes ambulancières paniquent.... A un carrefour, trois motards à qui nous expliquons la situation, décident de nous accompagner..... Sirènes, gyrophares, feux rouges bloqués.... deux motards devant, un à l'arrière, La classe internationale, les voitures s'écartent, nous traversons Paris à toute allure... bonheur absolu pour G.
Devant le porche du KB ils nous abandonnent en nous faisant de grands signes de la main.

L'ambulance devant les urgences, nous grimpons en chirurgie où nous sommes attendus.

Il est 13h00, le service est déserté, les enfants font la sieste, lumière tamisée. Cela ressemble à un rêve éveillé ce silence, après cette énergie dégagée par notre arrivée en fanfare. Comme si nous étions passés dans un autre espace temps. Une infirmière vient sans bruit.... oui ? c'est pourquoi ?
" Nous avons été appelé pour la greffe " - regard étonné - ce calme étrange... c'est une erreur... nous nous sommes trompés... je suis déjà ailleurs...
Elle se renseigne au téléphone, nous demande d'attendre l'anesthésiste, repart...
Nous restons seuls, toujours ce silence.

Il déboule, la blouse jetée sur les épaules, il est pressé, très pressé. D'un regard il balaye le hall, personne à part nous - exaspéré .... " Mais où est l'enfant ? "... je m'avance... il nous voit... interdit ! " On me parle d'une atrésie pour la transplantation " - " Oui ! " - je lui tends mon enfant...

Nous y sommes.... l'aventure peut commencer !

(janvier 1993)

mardi 26 juin 2007

retour de vacances

Nous sommes rentrés de vacances depuis 6 jours mais je n'ai pas encore eu le temps de faire toutes les lessives. Déjà les deux, faites hier soir, pendent sur les séchoirs aux portes des chambres, une nouvelle machine tourne depuis le réveil, allez, c'est l'heure de partir à l'école. Le brouillard recouvre la ville, les trottoirs sont gelés, "Attention ma cocotte, ne tombe pas ! Je n'ai vraiment pas envie de finir la journée à l'hôpital". Un petit bisou, elle retrouve ses amies et je file faire le plein au supermarché pour la semaine. Dans ma poche, j'ai glissé le bip que nous venons tout juste de recevoir. Juste avant Noël, nous sommes restés 15 jours au KB pour le bilan pré-transplant, nous avons dû, à notre retour, planifier le futur appel pour la greffe. J'ai déjà rencontré le Samu d'Annecy, nous venons donc de recevoir le bip qui leur permettra de nous joindre n'importe où et n'importe quand, il n'y a plus qu'à attendre mais on nous a déjà prévenus que cela pouvait durer plusieurs mois.
Je remplis mon caddy de yaourth à 0% pour G., des légumes et du poisson pour éliminer les folies de fin d'année, de la lessive.... de temps en temps le bip se déclenche, il est mal réglé et il va falloir se pencher sur le mode d'emploi. Hop hop le tout dans le coffre, le brouillard semble se lever mais bon dieu quel froid.
Je me gare, prends deux sacs, grimpe les escaliers et zut ! la porte est fermée à clef... je sonne... vite vite c'est lourd et j'ai des surgelés.... JP ouvre...
Il est vert, réellement vert ! Il n'arrive pas à parler, tremble - "iIs ont appelé... ils ont un foie !" Je souris, G. tout habillé de rouge, saute sur le lit en pleine forme. C'est une blague !

Le téléphone sonne, je décroche
"Oui c'est de nouveau le docteur Gauthier.... uppercut au cerveau...
Nous vous confirmons le bon état du greffon... me secouer, trier les infos...
- Bonjour docteur, mon mari vient tout juste de m'informer... prévenir mon boulot, récupérer C. à l'école, appeler le samu...
- Oui oui G. est en pleine forme, pas de fièvre... il est même surexcité...
Je suis content de vous avoir au téléphone, votre mari semblait ne rien comprendre... je suis froide, un glaçon, en mode absente d'émotion...
- Oui il est très ému...
Ce n'est pas le moment, nous vous attendons, vous n'avez que très peu de temps, à tout à l'heure".....

Commander l'ambulance, prévenir mes parents sans fioritures "voilà c'est maintenant, nous partons dans une heure le temps de préparer l'ambulance", raccrocher appeler le bureau "voilà c'est maintenant, je suis désolée je ne serais pas là pendant un moment" courir à l'école, pleurer deux secondes, vite vite sécher mes larmes, débouler dans la classe.... le silence... ils se retournent tous, me regardent, quelques secondes je suis perdue, regarde la maîtresse "Nous venons d'être appelés, ils ont un greffon, je voudrais que C. soit avec nous"... temps suspendu...Elle me prend dans ses bras, me sert fort fort "ça va marcher, ça va marcher" Vite vite le cartable, fourrer tout ce qui traîne sur la table, on court on vole, les trottoirs sont secs, le soleil a balayé les restes de givre...
L'ambulance est là, je jette dans un sac de quoi tenir quelques jours, G. dans son pyjama rouge est ravi de ce remue-ménage. La voisine va finir de vider le coffre, elle va manger des yaourths à 0%, des légumes et du poisson, suspendre ma dernière lessive, materner JP qui n'arrive pas à rassembler ses idées. Tout à l'heure elle les conduira au train... Nous plongeons dans l'inconnu.

(janvier 1993)
Bon c'est pas moi çà ! Traîner ma peine à longueur de jour ET de nuit ! Cinq jours à être entre deux eaux, bouh là là ! je ne me reconnais plus !
Je vais utiliser les grands moyens, m'ébrouer, et prendre à bras le corps ce qui fait que je suis dans cet état là. Rester derrière ma porte et attendre ne m'a jamais fait avancer, c'est tout.
Allez zou...

vendredi 22 juin 2007

Je m'assied en face de lui, il me connait maintenant depuis 13 ans. Il avait atterri en pleine catastrophe, une nuit alors que JP, une fois de plus subissait une poussée de sa maladie. Calmement il l'avait ausculté puis fait hospitaliser aussitôt. J'étais partie, suivant l'ambulance, laissant à une voisine mes deux petits endormis. Revenue deux heures plus tard, je retrouvais cette voisine-amie affolée avec mon G. au plus mal. Rappel du médecin de garde... le même, qui, toujours aussi calmement, avait expliqué à ce petit garçon, pourquoi il avait fait hospitaliser son papa, et qu'il ne devait pas s'inquiéter parce qu'il serait très bien soigné là-bas. Puis il m'avait dit que souvent les petits développaient des infections pulmonaires en réponse à une angoisse trop vive. Je rencontrais pour la première fois un médecin qui tenait compte du psychisme de l'être humain.

Je suis enjouée, je vais bien mais je suis fatiguée. La thyroïde est parfaite, pas de ménopause en vue... juste que je suis fatiguée, et puis...........

- "vous n'avez plus d'envie !" dit sur le ton de l'évidence.
- "alors vous préférez rester seule, à lire.... "oui"
- "vous mangez, parce que cela vous fait du bien ! ensuite vous montez sur la balance !
.... et les larmes sont là, au bord des paupières..... Elles y sont oui... !

En vrai j'ai touché le fond, et si je pouvais je creuserais.....

J'ai perdu le goût de tout, je suis une enveloppe vide... pas encore morte mais plus très en vie !

Alors comme il y a 12 ans, je vais me faire aider par un léger antidépresseur et un anxiolytique.... sortir la tête hors de l'eau, reprendre un bonne bouffé d'air et repartir pour un tour.

Je sens déjà que le ciel s'éclaircit !

mercredi 20 juin 2007

des lectures


Oups ! Oxygène me passe le flambeau du questionnaire de lecture..... Pour lire, je lis, mais je lis de tout. Cela va du paquet de céréale aux Voici généreusement déposés sur mon balcon par ma voisine... tiens à propos, cela fait trois semaines que je n'ai plus eu de livraison... aurais-je été détectée comme non-adoratrice de notre président vénéré ???

Bien entendu mes réponses seront très réductrices de mes lectures mais allons-y !

4 livres de ma jeunesse...
- Michka - collection Père Castor - l'histoire d'un petit ours en peluche frappant un soir de Noël à une masure abandonnée et s'offrant en cadeau au petit garçon triste. Je garde le souvenir angoissant de la solitude et l'enfermement.
- Marlaguette - toujours Père Castor, je crois que nous avions la collection complète - Une petite fille qui exigeait d'un pauvre loup qu'il ne mange que des fruits et des herbes.. Mon dieu que j'ai plaint ce loup, et détesté non seulement sa "maîtresse" mais tous les animaux se moquant de son obéissance.
- Toute la série des Isabelle. Entre autre, Sos Isabelle qui m'avait fait trembler, et les vacances d'Isabelle qui m'avait mis mal à l'aise mais où devait sourdre une connotation érotique qui avait doucement chatouillé ma libido naissante. D'ailleurs mon premier livre érotique a été pour moi "Au bonheur des dames" et je ne compte plus le nombre de fois où je l'ai lu.
- Le Prince Eric - collection Signes de piste - avec les illustrations de Joubert qui là aussi me faisait fantasmer à mort.

4 livres à lire encore et encore....
difficile de trouver des livres que je relirais, ce n'est pas dans mes habitudes, et si par hasard je commence un livre et que je réalise l'avoir déjà lu, il est rare que je continue...
- Martin cet été de Bernard Chambaz - Ce père explorant le séisme causé par la mort d'un de ses enfants.... tellement juste. (Julliard)
- L'élégance des veuves d'Alice Ferney. J'aime ce qu'elle écrit mis à part "conversation amoureuse" mais je crois qu'il tombait un peu mal dans ma vie à ce moment là ( à relire ?)
- L'écriture ou la vie de Jorge Semprun ainsi que Si c'est un homme de Primo Levi.
et puis pourquoi pas "Le protocole compassionel" de Hervé Guibert dont j'ai lu tous les livres aussi, et qui m'a fait découvrir avant l'heure ce que pouvait être la vie à l'hôpital.

4 écrivains que je ne lirais plus..... pfffou il y en a plus que 4, c'est sûr mais de toute façon...
- Marc Levy - un, c'est parfait pour la plage, mais pas plus.
- Dan Brown - un, c'est déjà de trop ! La chute du Da Vinci Code est navrante.
- Amélie Nothomb. j'en ai tout de même lu au moins 5, mais j'en suis lassée.
- Paul Coelho. Je trouve cela niaiseux.
et puis tous ceux dont je me suis laissée tenter par la publicité tel que PPDA effondrant, Mary Higgins Clark dont on connait dès le début la fin... je sais, on parle d'écrivain, je stoppe là.

4 livres sur une Ile déserte... Oui mais pour combien de temps y serais-je ? et qu'aurais-je d'autre comme occupation mis à part la pêche et la construction de ma demeure ?... Alors,
- un dictionnaire - le Robert plutôt. (j'aime Alain Rey)
- Oxygène me tente avec Belle du Seigneur, depuis le temps qu'autour de moi on l'encense.
- le dernier de Patricia Cornwell, parce que j'adore les polars, je les dévore, c'est mon amérique à moi !
- Oh et puis un traité de survie !

4 livres de ma pile à lire...
- Mère et fils de Alain Braconnier - parce qu'il me faut quelques éclaircissements de ce côté là.
- Une BD - La compagnie des glaces d'après l'oeuvre de G.J. Arnaud. Ahhhhh que cette compagnie des glaces fait partie du tout début de notre couple. Nous ne rations aucun livre de la série, et je me suis fait un plaisir d'offrir la version dessinée à JP pour la fête des pères.
- Comme une tombe de Peter James. Je ne connais pas encore cet écrivain de polar, je teste ! (il a tout de même eu le prix du polar du festival de Cognac)

et en quatrième l'infinissable livre de Catherine Grangeard Obésités le poids des mots les maux du poids ( mais voyons voyons, pourquoi ai-je tant de mal à finir ce livre..... vite quelques MnM's pour me donner du courage !)

Et puis aussi, le Télérama, le Canard enchaîné, Marianne et tous les blogs que je ne me lasse pas de lire et découvrir !

Dr CaSo l'as-tu déjà fait ? Si non à toi d'égrener tes lectures.......

lundi 18 juin 2007

Il est parti depuis mardi midi. Le premier soir elle n'a pas vraiment réagit, il lui arrive parfois de dormir chez un ami. Je suis rentrée le lendemain soir, elle attendait derrière la porte, miaulant à plein poumons, mais rassurée de revoir celle qui lui donne le supplément gourmand du jour. Le lendemain soir à mon retour, l'accueil est plus interrogatif, toujours pas de G ? ... Elle a semblé inquiète, le cherchant en faisant des allers et retours, appelant celui qu'elle considère comme son double. Depuis elle ne me quitte plus, dès que je m'assied, elle saute sur mes genoux et ronronne à perdre haleine, elle s'en étouffe presque. La nuit, elle vient de temps en temps me réveiller pour que je lui fasse juste une petite caresse, puis repart faire la java, déplaçant les tapis, chassant les hannetons, se faisant les griffes... tout pour que l'on se réveille et qu'elle ne soit pas seule. De temps en temps elle grimpe sur son lit et miaule, l'appelant comme une mère qui cherche ses chatons.
Elle, qui a l'habitude de ne dormir qu'avec lui et qui ne se lève que lorsqu'elle est sûre qu'il a bien fini sa nuit, semble ne pas trouver d'endroit assez doux pour faire ses siestes. Encore 5 jours !
A chaque fois qu'il part quelques jours, elle est perturbée. Cette fois-ci elle ne fait pas la grève de la faim, juste un besoin de notre présence et surtout de caresse.
Comment fera-t-elle lorsqu'il partira faire ses études ?

samedi 16 juin 2007

Bicètre

Cela fait plus de quinze ans maintenant que Paris n'est plus pour moi autre chose qu'une sourde angoisse. Depuis plusieurs années déjà, nous vivons de nouveau normalement, et même les deux petites gélules prisent toutes les douze heures par G. sont totalement absorbées par la normalité.
Tous les 6 mois il y a bien cette prise de sang faite aux aurores dans un laboratoire sortant tout juste de sa nuit, mais ce ne sont que quelques minutes vite englouties dans le reste de la journée. Et c'est à peine si l'on s'enquiert encore des résultats.
Et puis vient le "Bilan" ! Celui qui nécessite notre voyage à Paris.
A chaque fois, il me faut plusieurs semaines pour me décider à prendre les billets de train, puis il faut que je fasse la demande d'accord à la sécu, qui de toute façon nous le donnera. Avant, bien entendu, j'ai appelé le Kremlin pour prendre le rendez-vous, les rendez-vous : prise de sang, echo-dopler et rencontre avec celle qui nous a révélé notre avenir il y a si longtemps.

Lorsque nous arrivons à Paris, j'ai l'impression de démarrer une course épuisante. Pourtant tout est parfaitement rôdé depuis le temps que nous faisons ces bilans. Il faut que nous soyons à 8 h à l'hôpital de jour pour la prise de sang, nous décalons donc le FK de 2 heures afin de respecter les 12 heures nécessaires pour le dosage. Nous arrivons la veille dans l'après midi pour permettre aux cousins de se retrouver, et profiter de la soirée sans stress. Le jour du rendez-vous, nous débarquons au KB un peu avant 8h, il y a déjà 5 patients avant nous, et cette année nous découvrons les tickets numérotés pour l'ordre de passage. 8h30 c'est à G. et cette fois-ci il ira seul à tous les examens, je reste dehors. Dès qu'il est "piqué", nous descendons prendre le petit déjeuner à la cafèt. On pourrait se diriger les yeux fermés dans les couloirs de ce secteur anciennement Parot et maintenant Alagille , et chaque pas fait écho à un souvenir de ces instants hors du temps emplis de douceur mélancolique. En radiologie, nous attendons 1h30. Il y a là deux tout petits, qui visiblement ont une atrésie des voies biliaires. Voir leurs parents qui sont au début de cette histoire est tellement triste... tellement triste ! Puis c'est le rendez-vous avec le docteur Debray et voilà nous repartons. Je suis soulagée, G. s'en fou !
Ensuite on file récupérer les bagages chez les cousins, retrouver ma fille chérie qui repartira à 15 h avec G pour l'île d'Oléron.
Il me reste quelques heures à traîner avant de prendre mon train vers 18 h. C'est là que j'irais me ruiner chez Lush rue de Buci, et puis me poser à la gare, boire un café et un perrier en attendant mon départ.

Je n'arrive pas à profiter de ces petits séjours, et je rêve de venir à Paris sans passer par la case Kremlin Bicètre. Cette fois-ci pourtant, j'ai presque retrouvé le Paris d'avant, et j'ai même eu une brusque bouffée de plaisir en sentant l'odeur du métro.

vendredi 15 juin 2007

Si avec tout çà je ne retrouve pas ma crinière de mes 20 ans, c'est à pleurer !

Il a fallut que j'aille à Paris, rue de Buci, pour redécouvrir ces délicieux onguents pour cheveux en déroute. Et apprendre, au moment où je passais à la caisse, que je pouvais les trouver à côté de chez moi à La Praille !
Mais ce qui est vient de Paris a ce petit air "femme de footballeur" qui ne manque pas de charme, et puis à côté c'est tout de même l'étranger qui implique papiers d'identité, et monnaie différentes !

Et pendant ce temps, mes enfants découvrent, avant moi, la petite maison de l'île d'Oléron.

mardi 12 juin 2007

espace secret

Autour de moi, seuls mon mari et mes enfants, l'informaticien de la boîte et une de mes associées savent que j'ai MON blog. Et encore ! Seule ma "famille que j'ai faite", en connait le nom, les deux autres non !
Mon fils s'en fou royalement, ma fille y fait un tour régulièrement et mon mari vient tout juste de s'accorder une petite visite avouée.
C'est mon endroit, je fais attention à ne pas trop déflorer la vie de ceux dont je parle, mais j'aime ce coin et je préfère qu'il reste secret. Je risque, bien sûr, d'y voir débarquer des personnes qui me connaissent, je laisse çà et là mon url, mon prénom et ma région me tiennent lieu de pseudo, pas très pseudo. Une de mes belles-sœur baguenaude de blog en blog, dont certains que je lui ai signalés, je m'attends donc à tomber nez-à-nez avec elle, peut être même est-elle déjà passée par ici. Je laisse faire le hasard.
C'est Dr CaSo qui m'avait dénichée, et qui m'a "forcée" à sortir de mon trou. Elle a attendu mon accord pour mettre mon adresse chez elle, mon tout premier lien ! Une certaine journaliste m'amène tous les jours des lecteurs rêvant de la voir nue, d'autres cherchent des petites chaussettes pour portables, j'ai même eu une semaine de gloire à la suite d'un commentaire laissé chez un célèbre avocat de la toile. Mais dans l'ensemble, mon blog garde son côté "heimelig" et c'est très bien, cela me laisse ma liberté.

Tout à l'heure je files à Paris, laissant mon portable pour deux jours.

dimanche 10 juin 2007

Je me suis acheté un bout de tissu bleu jean très léger, froissé, imprimé de fleurs grises. Cela fait si longtemps que je n'ai pas fait de couture, mis à part un kimono pour mon fils, que je suis toute excitée à l'idée de m'y remettre. Du coup je laisse mon blog un peu de côté. Mais si c'est à peu près réussi, je fais une photo et je montre mon oeuvre.
Ensuite il faut que je réfléchisse pour que mardi, lorsque je ferais les bagages de G. tout soit lavé repassé pour ses vacances au bord de la mer avec sa soeur.
Ensuite, la semaine prochaine, j'aurais plus de temps.
Je suis allée voter, mais sans conviction. Tout paraît tellement plombé pour l'instant.

vendredi 8 juin 2007

Je croise une multitude d'animaux sur l'autoroute, des hérissons plus ou moins plats, des renards et chats tendrement allongés sur le bas côté, des rapaces frôlant les pare-brise !

Mais hier matin, bravant la circulation dense, je n'en ai pas cru mes yeux !

Tête en avant, très déterminée, courant plus que marchant, une tortue venait de traverser l'autoroute et arrivait enfin sur les bords rassurants où l'herbe la protègerait.

En Haute Savoie ce n'est pas fréquent, et je suis restée un bout de chemin,le sourire au lèvre.

mercredi 6 juin 2007

enfance

Je n'ai pas le souvenir d'avoir eu un doudou, mais moi j'avais "Bernoir". J'étais très amoureuse, comme peux l'être une toute petite fille, du filleul de ma mère qui s'appelait Bernard. Je ne sais pas si j'avais fait consciemment un jeu de mots en le baptisant, mais j'ai aimé ce baigneur maternellement. Il m'a suivie lorsque j'ai quitté mes parents, il est toujours là, le caoutchouc totalement brûlé, dans la robe tricotée par ma maman. Sauvé, il n'y a pas si longtemps, des griffes de mon fils et de son cousin qui l'avaient sorti de sa retraite pour en faire une cible bombardée de chaussettes roulées en boule.
Bernoir restera à jamais mon enfance tout comme cette chanson qui, je ne sais pas pourquoi, éveille des émotions du début de ma vie.


Quand le réveil a sonné à 6h00 ce matin, j'étais en plein rêve, un truc compliqué dont je ne me souviens plus, mais que j'étais très contente de quitter. Par contre, ma fatigue incommensurable, me demande une énergie surhumaine pour juste ouvrir les yeux, et rassembler suffisamment de force pour péniblement sortir du lit. En titubant, je me traîne vers la cuisine mets la cafetière en route et prépare le FK* de mon fils. Une fois les gélules glissées dans la bouche de mon futur vacancier, sous l'oeil vigilant de Chamade, mon horizon me semble déjà moins brumeux. Promis je profite de mon jour de congé pour prendre un rendez-vous chez mon médecin. J'aimerais qu'il accepte de me prescrire un traitement hormonal léger. Ah oui, téléphoner à Françoise pour qu'elle s'occupe des mes racines et que je sois présentable mercredi prochain quand je croiserais les médecins et infirmières qui m'ont connue bien plus jeune.
Le café passé, le lait chauffé, je prends mon grand bol et m'installe devant mon portable. Brève visite de mes stats assez stables, mon blog n'est pas vraiment l'endroit touristique à la mode, et je file lire les nouveaux billets de mes chouchous, puis zou sous la douche ! A 8 heures je réveille mon fils qui termine aujourd'hui son année scolaire, et après avoir mis une machine en route, fait le lit, rangé la cuisine, je m'habille. Ma fatigue matinale est loin et, à 9h00, ravie d'être pour une fois "matinale" je file faire une course en Suisse.... malheur.... la concierge ! (portugaise, je ne comprends pas la totalité de ce qu'elle dit et elle est très bavarde)

- "Comment va votre auto ?"
- "Euh.... bien, elle va bien"
- "Ma elle était malade"
- " ?... Ben... j'ai changé les pneus ! (sur le mode interrogatif)
- "Ma vous allez au doctor !"
......... mon dos..... elle me parlait de mon dos ! (pas mon auto !)

Quelques phases encore et j'amorce un retournement, prête à profiter de cette fin de conversation.... Elle me tombe dans les bras... en larmes ! Une demie-heure à me dire combien son mari, depuis qu'il est à la retraite, lui pourrit la vie.


Je la quitte à 9h30, file au Migros de Thonex, puis banque et Géant. Je suis de retour à midi, trop tard pour prendre le rendez-vous chez le médecin, et ce soir je réalise que j'ai zappé le coiffeur.
L'après midi, je suis chargée par mes associées de trouver des étagères noires pour ranger les tasses à café, verres, sucre thés divers. J'ai un bon d'achat qui expire demain, mais aucune étagères ne me plaît. Je prends pour la maison, une lampe de bureau et une chaise.
Après je fais ma Samantdi.... je jette ! Je range, et je jette ! Ouf, j'envie Chondre qui a fait un grand nettoyage par le vide en déménageant. La semaine prochaine, dès que mon G. part à Oléron, je vais m'attaquer à sa chambre. J'ai une envie de nettoyage de printemps (je crois bien que je vais avoir mes règles !).

Tortellinis pour fêter le début des vacances de mon fils... petit café... et hop me voilà !



lundi 4 juin 2007

Mes enfants me donnent décidément beaucoup de raisons pour les admirer.
Mon grand garçon passe en 1ère S.
Les tares des parents ne sont donc pas forcément reproduites par les enfants !
L'illustration n'a rien à voir. Ce sont les fraises de notre balade dominicale.

...

Ils ont reposé la sonde, m'ont dit que je pouvais remonter dans la chambre avec mon enfant. Le médecin me donnerait les résultats plus tard.
J'ai pris dans les bras mon bébé, les quatre étages avalés par l'ascenseur, nous avons retrouvé la petite chambre aux volets descendus, ne laissant passer qu'une lumière tamisée.
Sur l'étagère, les petits pots presque tous remplis, uniformément de blanc.
Se retrouver seuls un instant, reprendre des forces, donner le sein... Faire comme si cette parenthèse pouvait se refermer sans dommages.

Notre venue à Paris avait été l'occasion pour mon frère et ma sœur de venir voir leur nouveau petit neveux, ma mère également là papillonnait, à mille lieux de mon angoisse. Laurence, amie de coeur, avait fait exprès le voyage de Béthune pour admirer ce futur copain de son fils, né quelques mois plus tôt. Tous le monde bavardait, ce n'était après tout qu'une formalité. Mon bébé était l'objet d'émerveillement, il n'y avait que moi pour le penser malade.

Et puis elle est arrivée !

Il n'y avait plus qu'elle, mon petit et moi.... Elle est rentrée dans la chambre, a demandé que tous le monde sorte, qu'il ne reste plus que moi, la maman, et lui, mon fils.
Elle s'est assise, a jeté un oeil sur l'étagère et ses petits pots, m'a regardée droit dans les yeux, les a baissés pour sourire à mon bébé, puis calmement a donné le diagnostic.
" A 99%, nous pensons à une atrésie des voies biliaires" - d'une voix blanche je me raccroche à ce petit 1% - "Et si ce n'est pas une atrésie ?" Son regard foudroie mes derniers espoirs.

Alors, cet enfant qui depuis la naissance pleurait et semblait toujours mal dans les bras, cet enfant qui ne connaissait qu'un sommeil agité et douloureux, s'endormit paisiblement dans mes bras pendant que je sombrais.

dimanche 3 juin 2007

balade

Prom'nons nous dans les bois...



Dimanche, fête des mères. J'ai appelé la mienne, sur son île. Ils sont heureux tous les deux dans leur nouvelle maison, écoutant les grenouilles le soir tombant, se réveillant avec le coucou. Le bruit du ressac berçant leurs journées. Mon paquet n'est pas arrivé à temps, mon père s'est trompé en me donnant l'adresse. Son embolie cérébrale a peut être laissée des traces. Lui qui était l'exactitude né, a perdu son sens inné de l'orientation et fait des petites erreurs qui ne lui ressemblent pas. J'ai un pincement au cœur....


Longeant les bords de l'Arve, JP voulait se familiariser avec son nouveau Nikon pro, de mon côté je me suis munie de notre petit coolpix.


Tout le long du chemin, des fraises des bois rouge vif. Mais l'échinococose nous a freiné dans notre gourmandise. C'est rageant. Les genêts odorants me donnent des envies de Bretagne.


Au dessus de nous volaient des parapentistes. Au loin, le grincement désagréable des trials couvrait les pépiements des oiseaux.


L'Arve tranquille clapote...