vendredi 24 avril 2015

douceur


La pâte à brioche doucement lève, le ciel bleu pâle dans le carré de fenêtre, une semaine de travail qui se termine sans éclat, sans passion, j'ai abandonné la motivation qui était mon moteur depuis que j'étais arrivée dans cette agence.
J'ai deux nouvelles collègues, très agréables, vives et intelligentes, dont le regard déjà semble devenir flou dans l'interrogation, rester ou quitter vite cet endroit qui nous fait rencontrer tant d'agressivité.
Je fais mon travail, bien, proprement, mon travail point !

Et je savoure le printemps, faisant de petits détours pour simplement plonger mon nez dans un lilas ou un seringat fleuris, m'arrêter un instant regarder un chat noir ramper dans l'espoir d'attraper une corneille percher sur une branche basse, sentir le soleil réchauffer mon visage, fermer les yeux, je rêve de bord de mer.


Avril est une merveille dont j'aimerais mettre les parfums en boites pour pouvoir à loisir les ouvrir et goûter encore et encore la magie de l'éveil.

vendredi 17 avril 2015

Légèreté

Hier soir, juste avant de rejoindre ma "shiatseuse", C. m'a appelée, folle de joie, la valise venait d'arriver, entière, même pas ouverte par les douanes, avec tous les trésors amassés au fil des semaines précédent le départ de G.  J'aurais été si triste que cette valise s'évanouisse dans la nature et que je ne puisse avoir la joie d'entendre l'explosion de bonheur de ma fille découvrant son contenu. Bien plus triste que la perte financière que cela aurait représentée. Et puis G. a maintenant ses bottes, sa moustiquaire, son matelas et son sac à viande, paré pour ses crapahutages dans la jungle !

J'étais si soulagée qu'il m'a fallu presque la moitié de la séance pour revenir sur terre. Doucement Lydia parcourait mes méridiens et nous avons cette fois-ci longuement discuté. J'ai déjà dit ailleurs combien le shiatsu ma remis sur une route depuis si longtemps abandonnée, mais ce que j'ai caché, c'est la transformation de mon corps qui peu à peu s'allège. Je retrouve un poids que je n'imaginais plus jamais atteindre, un plaisir de la vie que j'avais occulté. Je me retrouve moi.


Je sais combien peut être fragile cette victoire, mais j'ai, comme lorsque j'avais définitivement arrêté de fumer, l'impression que cette fois ci est la bonne, une sorte d'évidence que mon corps et moi faisons un tout.

jeudi 16 avril 2015

Ciel bleu




Elle est quelque part, pas volée ou pas encore, pas arrivée mais en voyage, la valise a refait surface du côté de Nairobi... on attend.

Au bureau la vie s'écoule tranquillement sans intérêt mais sans angoisse. Pas de planning chelou, une nouvelle collègue aimable, le soleil qui derrière les vitres nargue et appelle à l'évasion.

G. qui rêve de destination polaire, regrette moins d'avoir oublié la capuche amovible de son blouson. Il nous envoie des photos enchanteresses, et semble très à l'aise déjà avec l'équipe avec qui il va travailler durant deux mois.

Les lilas sortent leurs toutes premières fleurs mauve, je vais m'évanouir de bonheur !


mardi 14 avril 2015

Et merde !

N'ayant  hier soir, malgré quelques messages de plus en plus pressants, reçu de nouvelles de mes deux voyageurs, j'ai, vers vingt et une heure, appelé aux Comores. La voix un peu confuse de ma fille m'a alertée illico, et ses bredouillages m'ont confirmé ce que je n'osais imaginer, la perte de la fameuse valise, neuve,  qui vaut son pesant de cacahouètes.

Elle avait beau dire qu'il était absolument inutile de m'inquiéter, je voyais pour ma part défiler un nombre incalculable de facturettes débitées pour nada queue de couette. Oui je suis un peu pingre sur ce coup, et bien que je préfère nettement que ce soit la valise qui se soit évanouie dans les airs plutôt qu'un de mes gamins, là à l'instant, je râle contre cette compagnie coutumière du fait et très mal notée par ses passagers.

Il n'y a plus qu'à croiser les doigts, faire une petite séance de yoga et implorer le dieu des bagages perdus accompagné de sainte Rita (*) pour que la belle valise blanche soit rapidement rapportée à bon port.

J'aurais dû écouter JP qui voulait que nous allions ensemble, allumer une bougie pour éviter cela !

(*) Allez, pour la peine je rajoute St Antoine, cela ne peut pas faire de mal !

lundi 13 avril 2015

dimanche

Les vacances terminées, il faut bien se faire à l'idée que je vais retourner au bureau sans savoir exactement de quoi seront faits mes lendemains. Au moins deux démissions dans mon service durant ces huit jours, il y a de gros risques que l'on m'ait à nouveau affectée aux états des lieux. Il va me falloir beaucoup de zennitude, de détachement, de recul etc. pour passer ces prochains temps sans me bouffer la santé.

Hier nous sommes allés voir Shaun le mouton dans une salle quasiment vide, les enfants étant tous au carnaval. Grosse déception, je m'y suis même ennuyée, ne trouvant à sourire qu'une ou deux fois. Pour se consoler, nous avons fait un tour au lavomatique pour laver une énorme couverture en polaire qui devait être nettoyée depuis le précédent déménagement de G. (dix mois) et n'avait vraisemblablement jamais vu une goutte d'eau depuis sa fabrication ainsi que sa non moins gigantesque couette revenue d'Angers.

Deux heures à attendre, que nous avons passé dans les flonflons du carnaval finissant, sirotant une bière au soleil en pensant à nos deux voyageurs qui venaient tout juste de se retrouver à Moroni.

Au retour Chamade nous attendait, sous mon bouquet d'anniversaire.






dimanche 12 avril 2015

une semaine de vacances

Nous sommes partis sous un ciel uniformément bleu dimanche matin juste après le petit déjeuner, laissant Chamade pour la première fois de sa vie, seule à la maison.
Le ciel est resté bleu jusqu'à Angers, malgré un détour assez conséquent dans les environs de Moulin, JP ayant loupé une sortie, et une presque panne d'essence qui nous a fait trembler jusqu'à l'échouage en rase campagne devant une pompe intermarché miraculeuse alors que la voiture s'essoufflait sur ses derniers cinq cent mètres possibles.

Une fois les bagages déposés à l'hôtel très cosy, simple et propre, en plein centre, nous sommes allés chez G. pour évaluer le ménage à faire avant l'état des lieux et le volume des bagages à rapporter à Annemasse.



Le ménage... De mon oeil de professionnelle des EDL, j'ai compris qu'il y aurait quelques heures de nettoyage et un besoin crucial de produits dégraissant, super super dégraissant. Le lundi de Pâques a donc été consacré presque en totalité à la remise en état de la cuisine si grasse que j'imagine l'état des artères de la coloc de G. avec effroi. Cette jeune étudiante chinoise, c'est sûr, aime la friture et n'a pas tout à fait la même notion du ménage que moi. Retournée un mois dans sa famille, elle avait laissé le réfrigérateur et le congélateur dans un état difficilement imaginable. J'ai nettoyé ce que j'ai pu, surtout les parties sensées être utilisées par tous les colocs, bien que G. se nourrisse essentiellement de pâtes à l'eau, et au resto-U.
Profitant des temps de pose nécessaires pour que les produits agissent tant la crasse était incrustée, nous sommes allés nous balader dans cette si jolie ville, déjeunant même en terrasse face au grand Théâtre.

Mardi matin, après l'état des lieux, nous sommes allés visiter la fac de G., récupérer les plantes exotiques dans sa serre, fait un rapide tour au CHU pour chercher la dernière ordonnance et nous avons repris la route, toujours sous le soleil, sans panne et sans erreur de parcours, mais coincés durant une bonne heure sur une nationale en raison de travaux, la voiture si chargée que l'on n'aurait pu ajouter une boite d'allumettes.

Mercredi nous fêtions mon anniversaire, livre, sac de dame très beau, tasses à café de Barcelone, disque de compilation des tubes de nos premières années de couple, petit gadget sifflant pour retrouver mes clefs, et champagne délicieux.

Jeudi consacré entièrement aux préparatifs du grand voyage de G., quelques bricoles encore pour compléter la valise cadeau de C., lessives. Sous l'oeil énamouré de Chamade qui bien que câlinée par une copine durant notre absence savourait la présence de son absolu.

Vendredi confection des bagages, vérification des papiers (on scanne tout ce qui est important), derniers petits achats nécessaires et Samedi départ !
Toujours sous le soleil, en avance pour ne pas risquer de louper le vol, l'aéroport St Exupéry.
Il s'est envolé à 18h15 vers Anjouan, via Amsterdam, le Kenya, Moroni.



Le soir, heureux que nos enfants voyageurs se retrouvent bientôt ensemble, nous avons grignoté les restes de nos agapes festives.

dimanche 5 avril 2015

sérénité

J'ai acheté une belle valise aussi blanche et légère qu'une plume, aussi solide qu'un roc, une valise que je remplis depuis quelques semaines de cadeaux divers pour ma fille des iles. G., qui va la rejoindre en fin de semaine et pour deux mois, se chargera du transport.
Mais avant il faut qu'il déménage, quitte Angers dont il ne gardera hélas pas un souvenir très heureux. Il s'y est mortellement ennuyé et ne rêve plus que de retrouver Grenoble ou une autre ville pleine de vie. Je prie les dieux que ces deux mois qui viennent lui soient bénéfiques.

L'ambiance à l'agence a viré à la catastrophe, je remercie le yoga et le shiatsu tous les jours, qui me permettront de vivre cette semaine de vacances en toute sérénité, loin du bruit et du tumulte.

Cadeau de mon plombier préféré pour mon anniversaire, en avance

Demain est un autre jour, je respire.

mercredi 1 avril 2015

Avril

Le plus beau mois de l'année !

Est-ce parce que nous entrions dans ce mois chéri que ma nuit a été clairsemée de réveils ? Hier soir la date butoir est arrivée sans que nous n'y prenions garde. Nous restons ici encore trois ans sauf évidemment si nous avons l'opportunité de quitter la région. Mais c'est reposant de savoir que nous n'aurons pas à déménager dans l'urgence.

Dans une semaine j'aurai cinquante huit ans, CINQUANTE HUIT ANS ! Je n'en reviens pas tout bonnement. Mais être née en Avril fait largement passer la chose.

J'aime ce mois, j'aime voir les pêchers et les cerisiers doucement se couvrir de fleurs. Les jonquilles qui fleurissent à foison sur tous les petits bouts de terre citadins, les oiseaux qui se réveillent avant le soleil, Chamade qui voudrait passer sa journée sur le balcon, oui j'aime ce mois qui m'a révélé l'univers.

Vive le mois d'Avril !