lundi 27 octobre 2014

le retour du chauffage

Il y a celui qui dès que la date fatidique du 15 septembre arrive, appelle pour râler que le chauffage n'est pas encore en route, qu'importe qu'il fasse encore 28° dehors.
Viennent les premières températures un peu automnales et le cortège des appels "Vous mettez le chauffage quand ?" Il est mis, depuis quelques jours, mais les sondes n'enregistrent pour l'instant que du 18 à 20°, l'information ne va pas jusqu'à la chaudière apparemment.
Et puis les pannes, les vraies, générales ou particulières. Plus de fioul, une pièce qui vient de casser, un entretien mal fait, des radiateurs non purgés...
Alors ils menacent, d'appeler leurs avocats, de venir poser une bombe à l'agence, de faire un procès... On est nul, cons, voleurs (ils ont payé des frais en entrant, cela donne tous les droits).

Et puis, il y a celui qui se pèle depuis plus d'une semaine, il me dit le froid, il ne râle pas il veut juste savoir.
Je lui explique, après avoir vérifié son moyen de chauffage, le syndic gérant l'immeuble, son numéro de téléphone et son e.mail, qu'il a bien purgé ses radiateurs, que je vais appeler la gestionnaire de l'immeuble, je le recontacterai. 
Juste avant de raccrocher,  idée saugrenue, je lui demande s'il a bien ouvert les vannes de ses radiateurs..... silence..... A l'instant me dit-il, juste après que je lui ai parlé de ses machins situés en haut des radiateurs et que l'on appelle vanne thermostatique.

Il a maintenant du chauffage, je suis vraiment trop forte !

mercredi 15 octobre 2014

Faire respirer sa plante de pied...

Au réveil la nuit a repris le pouvoir, et le silence est à nouveau absolu lorsque mon bracelet vibre pour me sortir de la torpeur d'où j'émerge tranquillement, Chamade blottie dans le creux de mon ventre. 

Depuis trois semaine je vais au yoga, respirer par les mollets d'une seule narine, une lune rose posée à gauche de mon front. Je prend la pose, chien, enfant, table, j'écoute mes voisines ronfler sous leurs couvertures quand on fait shavasana et je triche en ouvrant un peu les yeux, je dis des mots que je ne comprends pas les mains croisées sur mon coeur... et j'aime ça !
Je me sens un peu chat noir, là où tout n'est que douceur et calme, je m'interdis les sarcasmes intérieurs, de peur que l'on puisse transpercer mon esprit, j'implore les esprits qui certainement naviguent au dessus des tatamis, de leur bienveillance et je ressors du cours glissant sur mon nuage, le sourire accroché et l'esprit léger.

Mes locataires peuvent bien hurler au téléphone, mes propriétaires me traiter de menteuse, il me suffit de respirer par le front, de planter mes orteils en triangle et l'agressivité glisse sur moi comme la pluie sur les feuilles dorées par l'automne.

A Anjouan C. est heureuse, à Angers G. fait des plantations dans son carré de potager, Chamade posée sur mon bureau ronronne doucement sur ma taxe d'habitation, la vie peut être douce aussi...


jeudi 9 octobre 2014

TOC

Plongés dans notre série d'extra-terrestres et bébé du futur, JP et moi n'entendons pas tout de suite les injonctions de la poilue qui se font de plus en plus insistantes. Elle veut sortir sur le balcon, là maintenant tout de suite. Et quand Chamade veut quelque chose, elle le fait savoir et l'on doit obtempérer vite pour ne pas perdre le fil de l'intrigue faute d'entendre les acteurs couverts par ses miaulements stridents de moitié-siamoise.
Je me lève, entre-ouvre la porte fenêtre, et file me replonger dans mon fauteuil, l'oeil rivé sur l'écran.
A peine assise, comme une flèche, la voilà qui revient déjà de sa balade balconesque, comme poursuivie par un fantôme. 
Il faut se relever, fermer la fenêtre, se rasseoir... et cela fait trois jours qu'elle a cette nouvelle lubie. Il FAUT qu'elle sorte, sur CE balcon, et LÀ, MAINTENANT, TOUT DE SUITE !

Il y avait déjà cette demande répétée de l'accompagner vers la mezzanine où se passent ses siestes diurnes pour la recouvrir de sa couverture verte chérie. Ou bien aussi, ce parcours à suivre dans les différentes pièces de la maison pour enfin s'arrêter sur le petit tapis devant la salle de bain où elle se laisse tomber comme une masse pour qu'on lui gratouille la tête, l'arrêt sur le grattoir, l'heure presque exacte où elle décide que je dois aller me coucher... Ses petites manies de vieille, qui régulièrement s'allongent d'une nouvelle demande proche d'un toc. 

Voilà donc depuis lundi, la sortie sur le balcon, à laquelle nous devons nous plier.

Hier matin, alors que je venais tout juste de finir la salle de bain et les toilettes, faisant en sorte que l'appartement soit propre et sente bon pour l'électricien qui devait venir vers neuf heures réparer deux prises de la buanderie en carafe depuis quelques temps, je décidais de m'attaquer à la caisse de Chamade, justement placée dans ce petit local discret. Au moins enlever les crottes pour que mon artisan chéri ne soit pas incommodé par des odeurs matinales agressives. 

Je vais donc dans la buanderie... Et voilà ce que je vois à mon grand effroi...


Comme nous avons ri JP et moi à l'idée de la tête qu'à dû faire Chamade en arrivant devant cette caisse qui brusquement n'avait plus de porte, plus d'accès !
Et ce fameux TOC apparu lundi a trouvé sa signification instantanément, le pauvre Yucca qui tente depuis l'été de reprendre du poil de la bête devenu par la grâce de dieu une caisse de fortune placée sur le fameux balcon !

Sans doute dimanche soir, alors que je faisais le ménage en grand, ai-je dû par inadvertance, poser la caisse à l'envers, bloquant de ce fait le passage vers la libération d'une vessie pleine...