Souvent, lorsque le soleil brille, je vais au bureau à pied, une bonne vingtaine de minutes qui me permet d'afficher mes presque dix mille pas en fin de journée.
Je choisi les rues calmes, sans voitures, je marche et je suis bien, dans ma bulle, à l'affut des odeurs printanières.
Il y a la rue Molière, dont la glycine sent si bon que cela est stupéfiant. Le parc où l'Eté a déjà pris ses quartiers emplie d'enfants, de poussettes et de femmes couchées dans l'herbe les jupes relevées pour que les jambes bronzent. Il y a surtout une rue, loin du bruit, où des chats traversent sans se presser, une rue où les grappes de fleurs d'un lilas sont encore à porté de nez.
Je m'arrête, délicatement ramène de la paume de la main cette grappe mauve, plonge mon nez...
... et remonte du fond de mon enfance ce parfum plein de promesse d'une fin d'année scolaire.
Le jour où enfin les portes de la prison s'ouvriront, oublier deux mois durant ce cauchemar qu'est et restera à jamais : l'école !